L'Académie nouvelle

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
L'Académie nouvelle

Forum d'archivage politique et scientifique

Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

    Jacques D’Hondt, Hegel. Philosophe de l’Histoire Vivante

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
    Admin


    Messages : 19725
    Date d'inscription : 12/08/2013
    Localisation : France

    jacques - Jacques D’Hondt, Hegel. Philosophe de l’Histoire Vivante Empty Jacques D’Hondt, Hegel. Philosophe de l’Histoire Vivante

    Message par Johnathan R. Razorback Ven 30 Sep - 21:32

     "La philosophie de l'histoire, dans la forme ultime que lui confèrent les Leçons de Berlin, reste l'une des parties les plus décriées de l'œuvre de Hegel -sa "partie honteuse", osait écrire un critique dès 1848 ! [...]
    Nous allons plus loin: c'est l'hégélianisme tout entier que nous tenons pour dépassé, et même ses fulgurations juvéniles. Hegel pressentait, sinon les modalités, du moins la fatalité de ce dépassement qui affecte tout être, toute chose, et toute philosophie.

    Mais le dépassé survit à sa manière, magnifié dans ce qui le dépasse.
    Restituée dans son contexte historique, rendue à son temps et à son monde, mais aussi reconnue et assimilée par une pensée moderne qui lui doit tant, la philosophie de l'histoire récupère les trésors qu'un déracinement brutal lui ferait perdre." (p.1)

    [Chapitre 1 : "La vie"]

    "Le dogmatisme dédaigne la splendeur diverse de la vie. Il ne propose que la répétition lassante de la même formule, de la même couleur, du même schéma." (p.9)

    "Dans la nature [...] et dans l'histoire, comme réalité profonde, seule compte la vie, avec son alternance d'apparitions et de disparitions. Les peuples et les Etats qui persistent sont aussi lourds que des montagnes. S'ils restent stationnaires [...] ils méritent à peine le nom de peuple, ou d'Etat. N'appartiennent vraiment à l'histoire que ceux qui ne font pas interminablement antichambre, mais qui montent sur la scène, opèrent, et puis s'en vont [...]

    Les bonnes choses ne durent pas. Le sel de la terre ne cristallise jamais.
    Hegel s'intéresse avant tout aux ruptures d'équilibre, aux changements, aux transitions, aux passages, dans lesquels, bien sûr, tout départ appelle une suppléance. [...] Il veut surprendre le secret des manières de passer." (pp.13-14)

    "Dans ces anciennes manières de vivre, dans ces vieilles croyances, la vie ne bat plus. Hegel ne versera pas une larme sur elles. [...]
    Alors que la majorité de ses contemporains, en Allemagne, souhaitent que les choses demeurent en l'état [...] quelques esprits audacieux [...] dénoncent sans cesse [...] l'inertie allemande, la deutsche Tragheit. On compte parmi eux des hommes qui, à des titres divers, exercèrent une influence sur Hegel: Fichte, Forster, Hölderlin." (p.18)

    "Fichte justifie [...] l'existence de cette force contradictoirement inerte et il y voit une propriété de l'homme, en tant qu'il est lui-même nature. Il y a dans l'homme "une résistance à sortir de l'état où il se trouve, une tendance à rester dans l'ornière habituelle".
    Fichte rend compte par là de l'existence, chez l'homme, de l'habitude." (pp.19-20)

    "La nature en tant que telle, en tant que Non-Moi, et en tant qu'objet en général, n'a que du repos, que de l'être: elle est ce qu'elle est, et dans cette mesure on ne peut lui attribuer de force active. Mais précisément, pour subsister, elle a un certain quantum de tendance ou de force de rester ce qu'elle est (Hegel dira: "le maintien lui-même est création" -Die Vernuft, p.93). Si elle ne l'avait pas, alors elle ne persisterait pas un instant dans sa forme, elle serait constamment changée, elle n'aurait même aucune forme à proprement parler, et elle ne serait pas ce qu'elle est. Mais si on lui applique une force opposée, alors elle résistera nécessairement avec toute la force qu'elle a de rester ce qu'elle est ; et alors seulement ce qui n'était précédemment qu'inertie deviendra soi-même activité, par la relation avec une activité opposée. Les deux concepts sont unis synthétiquement, et c'est précisément cela que doit signifier une force d'inertie." (note 2 p.19)

    " "Le côté actif fut développé par l'idéalisme en opposition au matérialisme..." (Marx, Thèses sur Feuerbach, in Études philosophiques, Paris, 1947, p.57). Notons cependant qu'au moment où Fichte insiste le plus sur l'activité il se voit obligé de l'opposer à une résistance, à une nature -extérieure, différente." (note 1 p.21)

    "Dans sa jeunesse, [Hegel] aimait se représenter Jésus comme l'homme "libéré de toute inertie bornée", intégralement vivant. Son hostilité au christianisme visait avant tout la "passivité chrétienne", la résignation, l'inaction. Elle lui faisait préférer parfois les Travaux d'Hercule à la Passion du Christ." (p.21)

    "
    (pp.21-22)
    -Jacques D’Hondt, Hegel. Philosophe de l’Histoire Vivante, PUF, 1966, 495 pages.



    _________________
    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


      La date/heure actuelle est Mer 8 Mai - 12:02