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    David Cooper, Mort de la famille

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    David Cooper, Mort de la famille Empty David Cooper, Mort de la famille

    Message par Johnathan R. Razorback Dim 4 Sep - 10:18

    "Au départ, on n'apprends pas à l'enfant comment survivre en société mais comment s'y soumettre. Le rituel de surface, les bonnes manières, les jeux organisés, les opérations mécaniques apprises à l'école remplacent systématiquement les expériences créatrices spontanées, les jeux inventifs, le libre développement de l'imagination et des rêves. Il arrive qu'il faille recourir à une thérapie bien comprise pour redonner à nos expériences toute valeur, pour enregistrer convenablement nos rêves et, par suite, les développer au-delà du point de stagnation que la plupart des gens atteignent avant leur dixième année. Si cela se produisait sur une assez grande échelle, la thérapie deviendrait subversive et menacerait l'Etat bourgeois parce qu'elle ferait apparaître de nouvelles formes de vie sociale.
    Il suffit pour l'instant de dire que chaque enfant, avant que l'endoctrinement familial ne dépasse un point de non-retour et que l'endoctrinement scolaire ne commence, est, du moins en germe, un artiste, un visionnaire et un révolutionnaire. Comment retrouver ce potentiel perdu, comment remonter le chemin qui mène au jeu réellement ludique, qui invente lui-même ses propres règles, aux jeux ridicules et normaux qui ne sont que des comportements sociaux ?
    " (p.26-27)

    "Le bonheur repose toujours sur la sécurité, c'est-à-dire sur une limitation apparemment confortable de nos possibilités. La joie, elle, est traversée par le désespoir qui, en bout de course, la rejoint. Alors que le bonheur est un sentiment égal, monotone, dérivant de la sécurité, la joie exprime pleinement et simultanément tout un spectre: joie à un extrême, désespoir au centre, puis joie encore." (p.53)

    "Nous devons d'abord débarrasser le champ du discours de préjugés concernant l'éducation et, par conséquent, rayer de la carte des notions telles qu'examens, diplômes, divisions entre les enfants, division entre écoles primaires et secondaires, ségrégation effectuée en fonction de l'âge et du sexe, durée des études déterminées par des examens, thèses ou compositions qui sont des rites crétins de passage amenant le candidat de limbes absurdes à d'autres limbes auxquels il est censé croire, etc." (p.66)

    "Le premier monde est de toute évidence une société de consommation. La société du deuxième monde, quoiqu'elle y apporte des restrictions d'un point de vue marxiste-léniniste, aspire de toute évidence au même sort." (p.101)

    "Dans le contexte du premier monde, nous avons besoin d'une révolution de l'amour qui ré-invente notre sexualité, d'une révolution de la folie qui ré-invente notre moi et d'une Révolution qui paralyse plus directement les opérations de l' "Etat"." (p.123)

    "Au cours d'une expérience que je fis moi-même avec du L.S.D." (p.130)

    "Il est vrai que le premier monde meurt de sa belle mort: autodestruction écologique, environnement invivable, plongée aveugle dans l'abîme de la technologie." (p.136)

    "Les hommes du premier monde persécutent le tiers monde et les minorités du premier monde, y compris la principale "minorité": les femmes." (p.148)

    "La révolution ne sera une réalité sociale complète que lorsque l'homme blanc assumera tous les tons de la noirceur et qu'il aura lui aussi des bébés." (p.149)

    "Nous avons, maintenant, à être résolument capables de risquer notre vie et de mourir sur le trottoir au cours d'une guérilla urbaine." (p.150)
    -David Cooper, Mort de la famille, Éditions du Seuil, 1972 (1971 pour la première édition anglaise), 156 pages.


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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


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