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    Pierre Singaravélou, L'Empire des géographes. Géographie, exploration et colonisation (XIXe-XXe siècle)

    Johnathan R. Razorback
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    Pierre - Pierre Singaravélou, L'Empire des géographes. Géographie, exploration et colonisation (XIXe-XXe siècle) Empty Pierre Singaravélou, L'Empire des géographes. Géographie, exploration et colonisation (XIXe-XXe siècle)

    Message par Johnathan R. Razorback Sam 28 Oct - 11:18

    "Tout société mobilise, pour vivre, des connaissances sur la terre, sur l'environnement où elle vit sur la manière dont les relations sociales s'ordonnent dans l'espace." (p.Cool

    "La connaissance des lieux demande du temps et se transmet difficilement: dans la plupart des cas, elle demeure un privilège des populations locales. Pour intervenir en leur sein, pour développer des échanges avec elles, ou pour les contrôler et les dominer, il faut obtenir la collaboration de certains de leurs membres. Pour commercer, il faut emboucher des guides locaux, les seuls à connaître les routes et les lieux de transaction. La création de systèmes politiques étendus est possible, mais implique nécessairement l'inclusion, dans la structure de surveillance, de contrôle et d'exécution, de membres des populations locales." (p.9)

    "La carte facilite le raisonnement stratégique: les jeux de puissance s'aiguisent lorsqu'on connaît la disposition et la richesse des lieux et des points qui en assurent le contrôle." (p.10)

    "La France se différencie de la plupart des autres pays occidentaux par la manière dont elle a institutionnalisé ses politiques de recherche. Les Etats occidentaux appuient normalement leur action sur les universités et sur les académies. La situation de la France est un peu différente: les universités françaises ont connu une longue traversée du désert de la Renaissance au XIXe siècle: elles ne servaient guère qu'à fabriquer des médecins et des hommes de loi. Turgot est le seul personnage important dont on mentionne, au cours de cette longue période, qu'il ait été formé à l'université. [...]
    En France, l'Etat d'Ancien Régime n'a rien fait pour sortir les universités de leur marasme. Il pouvait compter sur les collèges jésuites pour former ses élites. Pour répondre à des besoins nouveaux, il préférait créer des institutions parallèles à l'université. L'exemple date de François Ier, avec le Collège de France. Au XVIIe siècle, on voit naître le Jardin du Roi, notre Muséum d'histoire naturelle, et l'Observatoire de Paris, ainsi qu'un nouveau cadre pour enseigner l'architecture. Au XVIIIe siècle, le mouvement s'accélère, car il faut former des techniciens aptes à mobiliser les nouveaux savoirs scientifiques dans leurs applications civiles (on songe à l'École des ponts et chaussées) et militaires (il s'agit là des écoles d'artillerie, mais également des Dépôts de la Guerre et de la Marine).
    La Révolution accélère le mouvement de création des grandes écoles. Napoléon restructure l'ensemble du secteur enseignement supérieur/recherche. L'université se voit confier la responsabilité de former médecins, hommes de loi et professeurs de sciences et de lettres. Elle est doublée, dans le domaine technique, par les grandes écoles. Université et grandes écoles ont un point commun: elles n'ont pas vocation à la recherche. Celle-ci est organisée par la Réunion des Académies en un Institut. Celui-ci a une mission de conseil. Il peut organiser des actions à la demande du gouvernement -l'expédition d'Égypte le montre dès le Directoire. Le Muséum d'histoire naturelle est la grande institution de recherche dans le domaine des sciences de la nature. Dans le domaine des arts et des humanités, l'Etat agit en créant des écoles à l'instar de l'Ecole de Rome, héritée de la Royauté
    ." (p.14-15)
    -Paul Claval, "Réflexions sur la géographie de la découverte, la géographie coloniale et la géographie tropicale", préface à Pierre Singaravélou, L'Empire des géographes. Géographie, exploration et colonisation (XIXe-XXe siècle), Éditions Belin, 2008, coll. Mappemonde, 286 pages, pp.7-26.



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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

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