« La Révolution c’est le déterminisme, le déterminisme passionnel et le jeu des affects, mais poursuivit dans une autre direction. »
–Frédéric Lordon, Entretien avec Fabien Danesi, 22 février 2013.
La Société Des Affects — Frédéric Lordon: http://www.liberaux.org/index.php/topic/51501-la-société-des-affects-—-frédéric-lordon/page-1
"La catégorie de besoins, venue d'une certaine anthropologie marxiste, est épouvantablement mal foutue, et pose des problèmes à n'en plus finir."
"Le système institutionnel parfait n'existe pas. Il est toujours soumis à contradictions et à tensions qu'il faut accommoder au mieux."
"C'est à ça qu'on reconnaît les grands philosophes, ou les grands chercheurs en sciences sociales, c'est qu'ils sont aussi de grands stylistes."
"La division du travail n'est pas faites pour les chiens."
-Fréderic Lordon.
"Le salariat est un rapport social de chantage."
-Frédéric Lordon, Les temps modernes, entretien avec Gilles Balbastre, 17 mars 2016.
"La croissance [...] détruit la planète. Voilà l'absurde loi d'airain à laquelle le capitalisme soumet la vie des hommes."
"La dépossession s'élève au carré quand à celle inhérente à la représentation même s'ajoute celle qui dépouille la représentation en l'enfermant dans des contraintes d'ordre supérieur, celle des traités européens."
"Non pas continuer de rêver, l'arme au pied, d'une transformation [de l'euro] qui n'arrivera jamais, mais en sortir."
"Il faut être rendu au dernier degré de l'effroi intellectuel pour ne plus être capable [...] de simplement porter des idées qui ont été historiquement celles de la gauche."
"[La] concurrence internationale dresse objectivement [les salariés des différents pays] les uns contre les autres."
"La spectaculaire montée en longue période du service de la dette dans la hiérarchie des dépenses publiques [...] n'aurait pas été [...] si l'État avait pu continuer à bénéficier de financements monétaires à taux préférentiels auprès de la banque centrale."
"Le pouvoir n'est pas comme une substance ou une "donation" dont il y aurait à se faire le partager ; le pouvoir est un effet et sa "distribution" n'est jamais déterminée que par la configuration des structures."
-Frédéric Lordon, La malfaçon: Monnaie européenne et souveraineté démocratique (2014).
https://books.google.fr/books?id=TqkcAwAAQBAJ&printsec=frontcover&dq=Fr%C3%A9d%C3%A9ric+Lordon&hl=fr&sa=X&ei=-meUVJ2DI8K3OP66geAM&ved=0CCUQ6AEwAQ#v=onepage&q=Fr%C3%A9d%C3%A9ric%20Lordon&f=false
https://books.google.fr/books?id=49xH5NVdjKIC&printsec=frontcover&dq=Fr%C3%A9d%C3%A9ric+Lordon&hl=fr&sa=X&ei=-meUVJ2DI8K3OP66geAM&ved=0CCsQ6AEwAg#v=onepage&q=Fr%C3%A9d%C3%A9ric%20Lordon&f=false
"Pour qui a gardé le souvenir des belles années de la régulation keynésienne, la politique économique offre désormais un singulier visage."
"C'est maintenant un argument de plus en plus fréquent que si la désinflation compétitive est prolongée, si ses contraintes macroéconomiques et son coût en emploi doivent être endurés, c'est "pour l'Europe"."
"Si, à l'évidence, une intention européenne est déjà présente dans l'acte inaugural de la désinflation compétitive -le retournement de 1983- sa macroéconomie est à l'époque fringante, et le projet d'unification monétaire encore dans les limbes."
"Le marché financier est devenu le conservateur le plus fidèle de la désinflation compétitive. Non seulement son intérêt semble idéalement servi par la doctrine de la désinflation compétitive, mais son extériorité au contrat social le met hors d'atteinte de toutes les contestations qui s'adressent au politique."
"Si la finance "décide" que telle politique "n'est pas bonne", elle exprimera son dissentiment par des réactions sur les taux d'intérêts et les taux de change qui mettront presque instantanément cette politique en situation d'échec, confirmant ainsi ex post, mais pas pour les raisons qu'elle croit, le bien-fondé de sa conviction initiale."
"Si elle est devenue une thématique familière du débat public de politique économique, la désinflation compétitive n'en est pas moins un objet plus complexe qu'il n'y paraît. Certes on l'identifie sans peine depuis 1983 comme le nouveau canevas de la politique française, successeur de l'ancien modèle keynésien, et comme une stratégie à la fois fortement typée et installée en profondeur au point de pouvoir être défendue contre vents et marées, en particulier contre les attaques spéculatives les plus violentes qui la prendraient pour cible. Mais on peut pourtant avoir du mal, au-delà des énoncés basiques sur le franc fort, à en resituer exhaustivement et de manière complètement articulée la doctrine."
-Frédéric Lordon, Les Quadratures de la politique économique.
https://books.google.fr/books?id=yb6aAgAAQBAJ&pg=PT2&dq=Fr%C3%A9d%C3%A9ric+Lordon&hl=fr&sa=X&ei=-meUVJ2DI8K3OP66geAM&ved=0CD0Q6AEwBQ#v=onepage&q=Fr%C3%A9d%C3%A9ric%20Lordon&f=false
https://books.google.fr/books?id=dJq8qucW7WsC&printsec=frontcover&dq=Fr%C3%A9d%C3%A9ric+Lordon&hl=fr&sa=X&ei=-meUVJ2DI8K3OP66geAM&ved=0CCAQ6AEwAA#v=onepage&q=Fr%C3%A9d%C3%A9ric%20Lordon&f=false
"La pensée de Spinoza affirme le primat de la lutte et l'ancre dans une ontologie et même une anthropologie de la puissance. Les luttes pour le pouvoir, les luttes pour la reconnaissance ou pour la domination et tous ces élans fondamentalement agonistiques, puisqu'ils sont voués à se heurter les uns les autres, trouvent leur impulsion dans le conatus comme effort d'affirmation existentielle. Il n'est donc peut-être aucune philosophie qui davantage que celle de Spinoza, prenne au sérieux la violence du monde et soit plus immédiatement politique, précisément parce que considérant les hommes "tels qu'ils sont", elle n'ignore rien de leurs compulsives motions d'expansion, de leur destin qui est de se rencontrer et de se contrarier, et de ce que ces chocs inévitables sont la matière même du politique. [...]
Sous ce rapport au moins, Nietzsche dit les choses de manière étonnamment proche: "Je me représente que tout corps spécifique tend à se rendre maître de l'espace et à y déployer sa force (sa volonté de puissance) et à repousser tout ce qui résiste à son expansion". Ainsi, très semblable en cela à celui de Nietzsche, le monde de Spinoza est fait de pôles de souveraineté en lutte, aspirant chacun à l'expansion de leur être, et voués à rencontrer sur leur chemin des efforts analogues et antagonistes."
"
-Frédéric Lordon, La Politique du capital.
https://books.google.fr/books?id=H13g7eBABssC&printsec=frontcover&dq=Fr%C3%A9d%C3%A9ric+Lordon&hl=fr&sa=X&ei=-meUVJ2DI8K3OP66geAM&ved=0CDcQ6AEwBA#v=onepage&q=Fr%C3%A9d%C3%A9ric%20Lordon&f=false
"Ce que je vais dire a sans doute tout pour prendre à rebrousse-poil les inclinations spontanées de la Nuit debout mais tant pis. Je pense qu’à l’échelle macroscopique il n’y a pas de politique sans une forme ou une autre d’institutionnalisation, et même de représentation. Au demeurant l’AG de la Nuit debout n’est même pas conforme au modèle d’horizontalité pure qu’elle revendique d’accomplir. Par exemple, il n’y a pas d’AG sans règles — règle du tour de parole, règle du temps de parole, respect de la personne modératrice, règles gestuelles de manifestation des opinions, etc. — et ces règles ont par définition un caractère institutionnel et verticalisé puisqu’elles s’imposent à tous, qu’elles font autorité, que tous les reconnaissent — conceptuellement, la verticalité c’est cela. Nous avons donc d’emblée affaire, et dès cette échelle, à de l’institutionnel-verticalisé, ce qui prouve bien l’inanité d’un mot d’ordre maximaliste d’horizontalité pure, en fait intenable. La vraie question n’est pas dans d’absurdes antinomies « institutions vs. pas d’institution » ou « horizontal vs. vertical » mais dans la manière dont nous agençons nos institutions et dont nous parvenons à contenir la verticalité que nécessairement nous produisons du simple fait de nous organiser a minima collectivement."
"Une Constituante s’impose également non comme un jeu juridique formel hors-sol mais comme le moyen de donner la plus haute forme juridique aux principes fondamentaux d’un modèle de société : de même que les constitutions successives des républiques françaises, par-là bien toutes les mêmes !, avaient pour finalité réelle de sanctuariser le droit de propriété qui donne sa base au capitalisme, il apparaît que le projet d’en finir avec l’empire du capital sur la société ne peut que passer par une destitution du droit de propriété et une institution de la propriété d’usage (quand je parle ici de propriété, il n’est évidemment question que des moyens de production et pas des possessions personnelles). Seul un texte de la portée juridique ultime que revêt la constitution peut opérer ce changement à proprement parler révolutionnaire."
-Frédéric Lordon, Entretien avec Xavi Espinet, pour le journal barcelonais El Critic, réalisé le 16 avril, publié le 23 avril 2016.
"Le mensonge est propre aux institutions, spécialement aux institutions d’État."
"En sa personne, la seconde gauche aura été l’opérateur historique de la transformation de la gauche en seconde droite. La consolidation définitive, l’irréversibilisation du tournant libéral de 1983, c’est sous Rocard qu’elles sont effectuées."
-Frédéric Lordon, Entretien avec Jonathan Baudoin, 8 septembre 2016, Bondy Blog (cf: http://www.bondyblog.fr/201609080800/frederic-lordon-bondyblog/#.V9cU7N5pDDf ).
"Il est très possible d’expliquer aux plus inquiets que, si persister dans la voie de l’euro sera le tombeau de toute espérance à gauche, l’idée d’une communauté politique européenne ne demande pas pour autant à être sortie du paysage, qu’elle pourrait bien même être sauvée pourvu qu’on consente cette fois à lui offrir ses conditions de possibilité historique, comme couronnement d’un long rapprochement, mais cette fois-ci réellement « toujours plus étroit » entre les peuples du continent, auquel le « nouveau projet européen », désintoxiqué du poison libéral de l’actuelle union, donnera enfin son temps, ses moyens et sa chance."
-Frédéric Lordon, "Une stratégie européenne pour la gauche", blog La pompe à phynance, 6 novembre 2017.
–Frédéric Lordon, Entretien avec Fabien Danesi, 22 février 2013.
La Société Des Affects — Frédéric Lordon: http://www.liberaux.org/index.php/topic/51501-la-société-des-affects-—-frédéric-lordon/page-1
"La catégorie de besoins, venue d'une certaine anthropologie marxiste, est épouvantablement mal foutue, et pose des problèmes à n'en plus finir."
"Le système institutionnel parfait n'existe pas. Il est toujours soumis à contradictions et à tensions qu'il faut accommoder au mieux."
"C'est à ça qu'on reconnaît les grands philosophes, ou les grands chercheurs en sciences sociales, c'est qu'ils sont aussi de grands stylistes."
"La division du travail n'est pas faites pour les chiens."
-Fréderic Lordon.
"Le salariat est un rapport social de chantage."
-Frédéric Lordon, Les temps modernes, entretien avec Gilles Balbastre, 17 mars 2016.
"La croissance [...] détruit la planète. Voilà l'absurde loi d'airain à laquelle le capitalisme soumet la vie des hommes."
"La dépossession s'élève au carré quand à celle inhérente à la représentation même s'ajoute celle qui dépouille la représentation en l'enfermant dans des contraintes d'ordre supérieur, celle des traités européens."
"Non pas continuer de rêver, l'arme au pied, d'une transformation [de l'euro] qui n'arrivera jamais, mais en sortir."
"Il faut être rendu au dernier degré de l'effroi intellectuel pour ne plus être capable [...] de simplement porter des idées qui ont été historiquement celles de la gauche."
"[La] concurrence internationale dresse objectivement [les salariés des différents pays] les uns contre les autres."
"La spectaculaire montée en longue période du service de la dette dans la hiérarchie des dépenses publiques [...] n'aurait pas été [...] si l'État avait pu continuer à bénéficier de financements monétaires à taux préférentiels auprès de la banque centrale."
"Le pouvoir n'est pas comme une substance ou une "donation" dont il y aurait à se faire le partager ; le pouvoir est un effet et sa "distribution" n'est jamais déterminée que par la configuration des structures."
-Frédéric Lordon, La malfaçon: Monnaie européenne et souveraineté démocratique (2014).
https://books.google.fr/books?id=TqkcAwAAQBAJ&printsec=frontcover&dq=Fr%C3%A9d%C3%A9ric+Lordon&hl=fr&sa=X&ei=-meUVJ2DI8K3OP66geAM&ved=0CCUQ6AEwAQ#v=onepage&q=Fr%C3%A9d%C3%A9ric%20Lordon&f=false
https://books.google.fr/books?id=49xH5NVdjKIC&printsec=frontcover&dq=Fr%C3%A9d%C3%A9ric+Lordon&hl=fr&sa=X&ei=-meUVJ2DI8K3OP66geAM&ved=0CCsQ6AEwAg#v=onepage&q=Fr%C3%A9d%C3%A9ric%20Lordon&f=false
"Pour qui a gardé le souvenir des belles années de la régulation keynésienne, la politique économique offre désormais un singulier visage."
"C'est maintenant un argument de plus en plus fréquent que si la désinflation compétitive est prolongée, si ses contraintes macroéconomiques et son coût en emploi doivent être endurés, c'est "pour l'Europe"."
"Si, à l'évidence, une intention européenne est déjà présente dans l'acte inaugural de la désinflation compétitive -le retournement de 1983- sa macroéconomie est à l'époque fringante, et le projet d'unification monétaire encore dans les limbes."
"Le marché financier est devenu le conservateur le plus fidèle de la désinflation compétitive. Non seulement son intérêt semble idéalement servi par la doctrine de la désinflation compétitive, mais son extériorité au contrat social le met hors d'atteinte de toutes les contestations qui s'adressent au politique."
"Si la finance "décide" que telle politique "n'est pas bonne", elle exprimera son dissentiment par des réactions sur les taux d'intérêts et les taux de change qui mettront presque instantanément cette politique en situation d'échec, confirmant ainsi ex post, mais pas pour les raisons qu'elle croit, le bien-fondé de sa conviction initiale."
"Si elle est devenue une thématique familière du débat public de politique économique, la désinflation compétitive n'en est pas moins un objet plus complexe qu'il n'y paraît. Certes on l'identifie sans peine depuis 1983 comme le nouveau canevas de la politique française, successeur de l'ancien modèle keynésien, et comme une stratégie à la fois fortement typée et installée en profondeur au point de pouvoir être défendue contre vents et marées, en particulier contre les attaques spéculatives les plus violentes qui la prendraient pour cible. Mais on peut pourtant avoir du mal, au-delà des énoncés basiques sur le franc fort, à en resituer exhaustivement et de manière complètement articulée la doctrine."
-Frédéric Lordon, Les Quadratures de la politique économique.
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"La pensée de Spinoza affirme le primat de la lutte et l'ancre dans une ontologie et même une anthropologie de la puissance. Les luttes pour le pouvoir, les luttes pour la reconnaissance ou pour la domination et tous ces élans fondamentalement agonistiques, puisqu'ils sont voués à se heurter les uns les autres, trouvent leur impulsion dans le conatus comme effort d'affirmation existentielle. Il n'est donc peut-être aucune philosophie qui davantage que celle de Spinoza, prenne au sérieux la violence du monde et soit plus immédiatement politique, précisément parce que considérant les hommes "tels qu'ils sont", elle n'ignore rien de leurs compulsives motions d'expansion, de leur destin qui est de se rencontrer et de se contrarier, et de ce que ces chocs inévitables sont la matière même du politique. [...]
Sous ce rapport au moins, Nietzsche dit les choses de manière étonnamment proche: "Je me représente que tout corps spécifique tend à se rendre maître de l'espace et à y déployer sa force (sa volonté de puissance) et à repousser tout ce qui résiste à son expansion". Ainsi, très semblable en cela à celui de Nietzsche, le monde de Spinoza est fait de pôles de souveraineté en lutte, aspirant chacun à l'expansion de leur être, et voués à rencontrer sur leur chemin des efforts analogues et antagonistes."
"
-Frédéric Lordon, La Politique du capital.
https://books.google.fr/books?id=H13g7eBABssC&printsec=frontcover&dq=Fr%C3%A9d%C3%A9ric+Lordon&hl=fr&sa=X&ei=-meUVJ2DI8K3OP66geAM&ved=0CDcQ6AEwBA#v=onepage&q=Fr%C3%A9d%C3%A9ric%20Lordon&f=false
"Ce que je vais dire a sans doute tout pour prendre à rebrousse-poil les inclinations spontanées de la Nuit debout mais tant pis. Je pense qu’à l’échelle macroscopique il n’y a pas de politique sans une forme ou une autre d’institutionnalisation, et même de représentation. Au demeurant l’AG de la Nuit debout n’est même pas conforme au modèle d’horizontalité pure qu’elle revendique d’accomplir. Par exemple, il n’y a pas d’AG sans règles — règle du tour de parole, règle du temps de parole, respect de la personne modératrice, règles gestuelles de manifestation des opinions, etc. — et ces règles ont par définition un caractère institutionnel et verticalisé puisqu’elles s’imposent à tous, qu’elles font autorité, que tous les reconnaissent — conceptuellement, la verticalité c’est cela. Nous avons donc d’emblée affaire, et dès cette échelle, à de l’institutionnel-verticalisé, ce qui prouve bien l’inanité d’un mot d’ordre maximaliste d’horizontalité pure, en fait intenable. La vraie question n’est pas dans d’absurdes antinomies « institutions vs. pas d’institution » ou « horizontal vs. vertical » mais dans la manière dont nous agençons nos institutions et dont nous parvenons à contenir la verticalité que nécessairement nous produisons du simple fait de nous organiser a minima collectivement."
"Une Constituante s’impose également non comme un jeu juridique formel hors-sol mais comme le moyen de donner la plus haute forme juridique aux principes fondamentaux d’un modèle de société : de même que les constitutions successives des républiques françaises, par-là bien toutes les mêmes !, avaient pour finalité réelle de sanctuariser le droit de propriété qui donne sa base au capitalisme, il apparaît que le projet d’en finir avec l’empire du capital sur la société ne peut que passer par une destitution du droit de propriété et une institution de la propriété d’usage (quand je parle ici de propriété, il n’est évidemment question que des moyens de production et pas des possessions personnelles). Seul un texte de la portée juridique ultime que revêt la constitution peut opérer ce changement à proprement parler révolutionnaire."
-Frédéric Lordon, Entretien avec Xavi Espinet, pour le journal barcelonais El Critic, réalisé le 16 avril, publié le 23 avril 2016.
"Le mensonge est propre aux institutions, spécialement aux institutions d’État."
"En sa personne, la seconde gauche aura été l’opérateur historique de la transformation de la gauche en seconde droite. La consolidation définitive, l’irréversibilisation du tournant libéral de 1983, c’est sous Rocard qu’elles sont effectuées."
-Frédéric Lordon, Entretien avec Jonathan Baudoin, 8 septembre 2016, Bondy Blog (cf: http://www.bondyblog.fr/201609080800/frederic-lordon-bondyblog/#.V9cU7N5pDDf ).
"Il est très possible d’expliquer aux plus inquiets que, si persister dans la voie de l’euro sera le tombeau de toute espérance à gauche, l’idée d’une communauté politique européenne ne demande pas pour autant à être sortie du paysage, qu’elle pourrait bien même être sauvée pourvu qu’on consente cette fois à lui offrir ses conditions de possibilité historique, comme couronnement d’un long rapprochement, mais cette fois-ci réellement « toujours plus étroit » entre les peuples du continent, auquel le « nouveau projet européen », désintoxiqué du poison libéral de l’actuelle union, donnera enfin son temps, ses moyens et sa chance."
-Frédéric Lordon, "Une stratégie européenne pour la gauche", blog La pompe à phynance, 6 novembre 2017.
Dernière édition par Johnathan R. Razorback le Lun 15 Fév - 20:45, édité 4 fois