https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Willaime
"Les premiers sociologues ne pouvaient pas, en cherchant à rendre compte de l’émergence de la société moderne, ne pas rencontrer le phénomène religieux. La sociologie des religions est effectivement née au cœur de l’interrogation sociologique sur la modernité et tous les grands fondateurs de la discipline (Durkheim et Weber en tout premier lieu) ont proposé une analyse sociologique des phénomènes religieux. Au centre de leur investigation : la société moderne et les changements profonds qu’elle impliquait pour la religion.
Dans la sociologie des religions telle qu’elle a émergé au sein des sciences sociales, le poids de la critique rationaliste de la religion fut important, notamment en France. L’influence de cette critique rationaliste fut, il est vrai, paradoxale. Tout en prétendant expliquer les religions de façon profane, la pensée sociologique sur la religion rompit [...] avec l’approche réductrice des philosophes des Lumières qui, tout en reconnaissant l’utilité sociale de la religion, considéraient qu’elle manifestait surtout un défaut de raison. En montrant l’importance de la religion dans les fonctionnements sociaux, la pensée sociologique contribua, tout en reproduisant quelquefois des schémas réducteurs, à réhabiliter le religieux."
"La critique rationaliste de la religion cherche à expliquer les représentations et les pratiques religieuses par divers facteurs, qu’ils soient anthropologiques (Feuerbach), économiques (Marx), psychiques (Freud) ou sociaux (Durkheim)."
"A l’époque de Marx tout particulièrement, la religion a servi de caution aux pouvoirs établis et que maints prêches, sermons… ont incité les ouvriers à se contenter de leur sort. Une certaine collusion entre les autorités religieuses établies et la bourgeoisie de la société industrielle fut patente.
Mais, en se focalisant sur la fonction attestataire du christianisme, Marx a sous-estimé sa fonction protestataire, sa capacité à être vecteur de protestation face aux pouvoirs établis."
-Jean-Paul Willaime, Sociologie des religions, PUF, coll. Que sais-je ?, 5ème édition, 2021, 128 pages.
"Les premiers sociologues ne pouvaient pas, en cherchant à rendre compte de l’émergence de la société moderne, ne pas rencontrer le phénomène religieux. La sociologie des religions est effectivement née au cœur de l’interrogation sociologique sur la modernité et tous les grands fondateurs de la discipline (Durkheim et Weber en tout premier lieu) ont proposé une analyse sociologique des phénomènes religieux. Au centre de leur investigation : la société moderne et les changements profonds qu’elle impliquait pour la religion.
Dans la sociologie des religions telle qu’elle a émergé au sein des sciences sociales, le poids de la critique rationaliste de la religion fut important, notamment en France. L’influence de cette critique rationaliste fut, il est vrai, paradoxale. Tout en prétendant expliquer les religions de façon profane, la pensée sociologique sur la religion rompit [...] avec l’approche réductrice des philosophes des Lumières qui, tout en reconnaissant l’utilité sociale de la religion, considéraient qu’elle manifestait surtout un défaut de raison. En montrant l’importance de la religion dans les fonctionnements sociaux, la pensée sociologique contribua, tout en reproduisant quelquefois des schémas réducteurs, à réhabiliter le religieux."
"La critique rationaliste de la religion cherche à expliquer les représentations et les pratiques religieuses par divers facteurs, qu’ils soient anthropologiques (Feuerbach), économiques (Marx), psychiques (Freud) ou sociaux (Durkheim)."
"A l’époque de Marx tout particulièrement, la religion a servi de caution aux pouvoirs établis et que maints prêches, sermons… ont incité les ouvriers à se contenter de leur sort. Une certaine collusion entre les autorités religieuses établies et la bourgeoisie de la société industrielle fut patente.
Mais, en se focalisant sur la fonction attestataire du christianisme, Marx a sous-estimé sa fonction protestataire, sa capacité à être vecteur de protestation face aux pouvoirs établis."
-Jean-Paul Willaime, Sociologie des religions, PUF, coll. Que sais-je ?, 5ème édition, 2021, 128 pages.