https://books.google.fr/books?id=BayAw2IjrQ4C&pg=PA365&lpg=PA365&dq=violence+romaine&source=bl&ots=RytE0Ezi2Q&sig=7ZXH3yzI_5vkMQ-iPlLkPBH2LmE&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiTgaWZh4LWAhXBVRQKHRYCDKUQ6AEIRjAF#v=onepage&q=violence%20romaine&f=false
« Mithridate VI Eupator, roi du Pont, chassa en 89-88 les Romains d’Asie Mineure et de Grèce ; jusqu’à sa mort, en 63, il devait rester menaçant. » (p.789)
« La dynastie était très profondément hellénisée. » (p.790)
« La guerre commença quand Nicomède IV (roi de Bithynie), au printemps de 89, poussé par le gouverneur de la province d’Asie, C. Cassius et le légat M. Aquilius qui venait de l’installer sur son trône, eut effectué un raid audacieux en territoire pontique […] Mithridate fit occuper la Cappadoce […] regroupant ses forces il écrasa les troupes de Nicomède aventuré en Paphalgonie […] Le roi s’enfuit en Asie, puis s’embarqua pour Rome. […] Au printemps de 88, Mitridate entra en Phrygie, Cassius quittant Apamée alla se réfugier à Rhodes ; la flotte romaine du Bosphore se rendit, ouvrant aux amiraux pontiques les portes de la Méditerranée. » (p.792)
« L’Asie tout entière mithridatisait par haine des Romains. » (p.792-793)
« [Mithridate] échoua à prendre Rhodes (dont la fidélité envers Rome était confortée par la présence sur son sol de nombreux réfugiés et qui ne tenait pas à devoir obéir à un roi alors qu’elle avait su décourager Démétrios Poliorcète. » (p.794-795)
« Une réaction populaire [à Athènes] rétablit en 88 la démocratie […] Un ambassadeur officiel fut alors envoyé auprès de Mithridate, Athénion ; il revint enthousiasmé des succès royaux (avant les « Vêpres éphésiennes ») et fut alors élu « stratège des armes » ; ses amis reçurent les autres magistratures (contrairement aux idées reçues, ces gens appartenaient à des familles célèbres et honorées avant comme après la guerre mithridatique) […] [Délos] résista à la flotte athénienne qui voulait la réduire et ne cèda que devant l’amiral pontique Archélaos (qui tua là 20 000 réfugiés [romains]). » (p.795)
« Le pouvoir des gouverneurs était mal défini, leurs moyens insuffisants, ils ne surent pas coordonner leur action (ce qui est une conséquence du système même des missions provinciales où chacun est seul maître de sa conduite). A la puissance du roi il fallut opposer un chef unique dont on élargit la province à la dimension de l’Orient tout entier : Sylla reçut « mission de gouverner l’Asie et de mener la guerre contre Mithridate ». » (p.799)
« Dès la fin de l’année 86, après la prise difficile d’Athènes (Ier mars), puis les victoires de Chéronée et Orchomène, Sylla était maître du terrain. L’Asie commençait déjà à échapper au roi ; son despotisme lassait les Galates dont il fit égorger les princes, le sort des Chiotes qu’il fit déporter sur la mer Noire avait frappé les Grecs d’horreur. Pour retrouver la « liberté commune », c’est-à-dire le régime provincial […] Éphèse appela à la révolte. […] [La position de Mithridate] était d’autant plus précaire qu’une armée romaine envoyée par le parti populaire et commandée par Fimbria avait pu passer en Asie. Il se sauva en négociant avec Sylla, lui promettant, en août 85, à Dardanos, de livrer sa flotte et lui offrant 3000 talents (fruit de ses pillages). Il reçut alors le pouvoir de rentrer dans son domaine ancestral. Les provinciaux, qui devaient souffrir encore durant vingt ans de son voisinage, découvraient un aspect nouveau de l’impérialisme romain : les luttes civiles se réglaient sur leur dos par une paix baclée, et d’ailleurs non ratifiée […] Par ailleurs, ils connaissaient désormais d’expérience la difficulté qu’il pouvait y avoir à protéger leur ville, son territoire et ses trésors quand deux généraux hostiles, quoique Romains, et deux armées avides parcouraient le même territoire ; beaucoup d’ambassades vinrent faire acte d’allégeance […] mais Ilion le fit à contretemps et fut entièrement détruite par Fimbria qui profana le temple d’Athéna. » (p.799-800)
« Certains dommages étaient difficilement réparables (ainsi les forêts de l’Attique furent longtemps détruites quand Sylla eut construit ses machines de siège) […] Le pirée était en cendres, la ville elle-même en piteux état […] la période de tyrannie avait déjà épuisé une cité où le vainqueur ne trouva que 40 livres d’or et 600 d’argent […] la solde des troupes pontiques ayant été assurée par la ville qu’elles protégeaient). La cité fut contrainte de vendre l’île de Salamique. […] La démocratie qu’Athénion se flattait d’avoir rétablie fut remplacée par une Constitution peut-être plus oligarchique. […] C’est bien la première fois que Rome dictait sa loi à Athènes. » (p.800-802)
« Les échecs de Lucullus en Orient, la médiocrité de ceux entre qui l’on partageait certaines de ses provinces […] étendirent encore les pouvoirs de Pompée : au début de 66, la lex Manilia lui confia la guerre contre Mithridate et Tigrane. Il était clair que désormais un seul homme était maître de la totalité de l’Orient romain parcouru d’armées qu’il était seul à commander. » (p.814)
« Depuis la fin du IIIe siècle le royaume lagide était entré en décadence […] les Ptolémées s’étaient mis en rapport avec la puissance romaine dont ils savaient qu’elle pourrait servir en Orient de contrepoids à la force des Séleucides. » (p.831)
« Dès que César eut franchi le Rubicon, Pompée décida son repli vers l’Orient, seule région capable d’alimenter un conflit décisif. L’exemple de Sylla rentré vainqueur, riche d’armées et d’argent, l’inspirait […] sans qu’il se rendît compte qu’il n’avait pas de Mithridate à vaincre pour justifier son abandon de Rome et l’installation d’un fantôme de Sénat à Thessalonique. « C’est Rome qu’il fallait garder », écrivit Napoléon Ier. »
« Des Grecs servirent […] dans l’armée pompéienne (Béotiens, Athéniens, Péloponnésiens, les Spartiates étaient conduits par leur roi. » (p.835)
« Ruine d’Athènes et de Mégare après le siège du Césarien Q. Fufius Calenus (en 45 ces deux villes étaient dans un état lamentable. » (p.838)
-J. M. Bertrand, « Rome et la Méditerranéee orientale au premier siècle av. J.C. », chapitre VIII in Claude Nicolet, Rome et la conquête du monde méditerranéen, tome 2 « Génèse d’un Empire », PUF, coll. Nouvelle Clio, 2014 (1969 pour la première édition), 940 pages, pp.789-845.
« Mithridate VI Eupator, roi du Pont, chassa en 89-88 les Romains d’Asie Mineure et de Grèce ; jusqu’à sa mort, en 63, il devait rester menaçant. » (p.789)
« La dynastie était très profondément hellénisée. » (p.790)
« La guerre commença quand Nicomède IV (roi de Bithynie), au printemps de 89, poussé par le gouverneur de la province d’Asie, C. Cassius et le légat M. Aquilius qui venait de l’installer sur son trône, eut effectué un raid audacieux en territoire pontique […] Mithridate fit occuper la Cappadoce […] regroupant ses forces il écrasa les troupes de Nicomède aventuré en Paphalgonie […] Le roi s’enfuit en Asie, puis s’embarqua pour Rome. […] Au printemps de 88, Mitridate entra en Phrygie, Cassius quittant Apamée alla se réfugier à Rhodes ; la flotte romaine du Bosphore se rendit, ouvrant aux amiraux pontiques les portes de la Méditerranée. » (p.792)
« L’Asie tout entière mithridatisait par haine des Romains. » (p.792-793)
« [Mithridate] échoua à prendre Rhodes (dont la fidélité envers Rome était confortée par la présence sur son sol de nombreux réfugiés et qui ne tenait pas à devoir obéir à un roi alors qu’elle avait su décourager Démétrios Poliorcète. » (p.794-795)
« Une réaction populaire [à Athènes] rétablit en 88 la démocratie […] Un ambassadeur officiel fut alors envoyé auprès de Mithridate, Athénion ; il revint enthousiasmé des succès royaux (avant les « Vêpres éphésiennes ») et fut alors élu « stratège des armes » ; ses amis reçurent les autres magistratures (contrairement aux idées reçues, ces gens appartenaient à des familles célèbres et honorées avant comme après la guerre mithridatique) […] [Délos] résista à la flotte athénienne qui voulait la réduire et ne cèda que devant l’amiral pontique Archélaos (qui tua là 20 000 réfugiés [romains]). » (p.795)
« Le pouvoir des gouverneurs était mal défini, leurs moyens insuffisants, ils ne surent pas coordonner leur action (ce qui est une conséquence du système même des missions provinciales où chacun est seul maître de sa conduite). A la puissance du roi il fallut opposer un chef unique dont on élargit la province à la dimension de l’Orient tout entier : Sylla reçut « mission de gouverner l’Asie et de mener la guerre contre Mithridate ». » (p.799)
« Dès la fin de l’année 86, après la prise difficile d’Athènes (Ier mars), puis les victoires de Chéronée et Orchomène, Sylla était maître du terrain. L’Asie commençait déjà à échapper au roi ; son despotisme lassait les Galates dont il fit égorger les princes, le sort des Chiotes qu’il fit déporter sur la mer Noire avait frappé les Grecs d’horreur. Pour retrouver la « liberté commune », c’est-à-dire le régime provincial […] Éphèse appela à la révolte. […] [La position de Mithridate] était d’autant plus précaire qu’une armée romaine envoyée par le parti populaire et commandée par Fimbria avait pu passer en Asie. Il se sauva en négociant avec Sylla, lui promettant, en août 85, à Dardanos, de livrer sa flotte et lui offrant 3000 talents (fruit de ses pillages). Il reçut alors le pouvoir de rentrer dans son domaine ancestral. Les provinciaux, qui devaient souffrir encore durant vingt ans de son voisinage, découvraient un aspect nouveau de l’impérialisme romain : les luttes civiles se réglaient sur leur dos par une paix baclée, et d’ailleurs non ratifiée […] Par ailleurs, ils connaissaient désormais d’expérience la difficulté qu’il pouvait y avoir à protéger leur ville, son territoire et ses trésors quand deux généraux hostiles, quoique Romains, et deux armées avides parcouraient le même territoire ; beaucoup d’ambassades vinrent faire acte d’allégeance […] mais Ilion le fit à contretemps et fut entièrement détruite par Fimbria qui profana le temple d’Athéna. » (p.799-800)
« Certains dommages étaient difficilement réparables (ainsi les forêts de l’Attique furent longtemps détruites quand Sylla eut construit ses machines de siège) […] Le pirée était en cendres, la ville elle-même en piteux état […] la période de tyrannie avait déjà épuisé une cité où le vainqueur ne trouva que 40 livres d’or et 600 d’argent […] la solde des troupes pontiques ayant été assurée par la ville qu’elles protégeaient). La cité fut contrainte de vendre l’île de Salamique. […] La démocratie qu’Athénion se flattait d’avoir rétablie fut remplacée par une Constitution peut-être plus oligarchique. […] C’est bien la première fois que Rome dictait sa loi à Athènes. » (p.800-802)
« Les échecs de Lucullus en Orient, la médiocrité de ceux entre qui l’on partageait certaines de ses provinces […] étendirent encore les pouvoirs de Pompée : au début de 66, la lex Manilia lui confia la guerre contre Mithridate et Tigrane. Il était clair que désormais un seul homme était maître de la totalité de l’Orient romain parcouru d’armées qu’il était seul à commander. » (p.814)
« Depuis la fin du IIIe siècle le royaume lagide était entré en décadence […] les Ptolémées s’étaient mis en rapport avec la puissance romaine dont ils savaient qu’elle pourrait servir en Orient de contrepoids à la force des Séleucides. » (p.831)
« Dès que César eut franchi le Rubicon, Pompée décida son repli vers l’Orient, seule région capable d’alimenter un conflit décisif. L’exemple de Sylla rentré vainqueur, riche d’armées et d’argent, l’inspirait […] sans qu’il se rendît compte qu’il n’avait pas de Mithridate à vaincre pour justifier son abandon de Rome et l’installation d’un fantôme de Sénat à Thessalonique. « C’est Rome qu’il fallait garder », écrivit Napoléon Ier. »
« Des Grecs servirent […] dans l’armée pompéienne (Béotiens, Athéniens, Péloponnésiens, les Spartiates étaient conduits par leur roi. » (p.835)
« Ruine d’Athènes et de Mégare après le siège du Césarien Q. Fufius Calenus (en 45 ces deux villes étaient dans un état lamentable. » (p.838)
-J. M. Bertrand, « Rome et la Méditerranéee orientale au premier siècle av. J.C. », chapitre VIII in Claude Nicolet, Rome et la conquête du monde méditerranéen, tome 2 « Génèse d’un Empire », PUF, coll. Nouvelle Clio, 2014 (1969 pour la première édition), 940 pages, pp.789-845.