La raison d’être du militantisme communiste, c’est de combattre la société de classes qui repose sur la hiérarchie, il ne doit donc surtout pas reproduire dans son fonctionnement la hiérarchie de la société dominante, mais au contraire la combattre. Comme le dit le chant L’Internationale : « Il n’y a pas de sauveur suprême ». Une structure communiste doit donc être dirigée par tous ses militants, et ne pas s’en remettre à des « chefs ».
Lutter pour l’abolition de tous les rapports de domination commence par empêcher les rapports de domination dans les organisations et les structures de lutte. Les communistes démocratiques sont fondamentalement et par nature du côté du développement libre de la pensée, du côté de la démocratie la plus large. On ne peut pas combattre l’aliénation sous une forme aliénée.
Les communistes démocratiques participent aux mobilisations et militent pour qu’elles se déroulent toujours de façon démocratique. Notre mot d’ordre fondamental est que « l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes »1. Cela signifie que les travailleurs doivent être collectivement leur propre direction : les communistes authentiques soutiennent donc toujours l’auto-organisation des luttes. Assemblées Générales, comités de grève, coordinations nationales : les exemples de structures de démocratie directe créées et dirigées par les travailleurs et les jeunes sont très fréquents, mais pour le moment limités dans le temps.
Le passage de la mobilisation revendicative à la prise de pouvoir se fera par le développement, la pérennisation et la convergence de ces structures de lutte, qui doivent devenir les instruments d’auto-gouvernement, remplaçant les organes de gouvernement de la bourgeoisie. L’intégralité du pouvoir doit alors être exercé par ces structures de démocratie directe créées par les exploités en lutte, à tous les niveaux : Assemblées Générales souveraines, comités de grève, conseils ouvriers, coordination internationale des Assemblées Générales et des conseils. Ce processus est celui d’une révolution démocratique et socialiste. La révolution doit abolir le salariat, le capitalisme et les frontières, et mettre en place la démocratie directe à tous les niveaux.
Les termes « socialisme » et « communisme » ont été opposés en raison de nombreuses trahisons historiques. Le terme « socialisme-communisme » nous semble permettre de les dépasser, et d’affirmer l’unité de ces deux termes.
La révolution socialiste-communiste, c’est la conquête de la démocratie véritable. « A la place de l’ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous »2. La liberté réelle de l’individu ne peut passer que par la conquête de la liberté pour tous. Dans la société capitaliste, l’immense majorité n’est pas libre. De plus, un être humain, une classe, un peuple qui en opprime un autre n’est pas véritablement libre : l’émancipation des travailleurs permettra donc l’émancipation de l’humanité toute entière.
Ce mouvement de libération de l’humanité ne pourra être que le fait de la majorité. « Le socialisme ne se fait pas et ne peut pas se faire par décrets, même s’ils émanaient d’un gouvernement socialiste, aussi parfait soit-il. Le socialisme doit être fait par les masses, par chaque prolétaire »3. Il s’agit donc d’abolir les rapports de domination, comme moyen et comme but de la révolution.
Les préalables au socialisme-communisme sont l’expropriation du capital et la fin du salariat, aboutissant à la disparition des classes sociales et de l’exploitation. « La classe ouvrière doit inscrire sur son drapeau le mot d’ordre révolutionnaire « abolition du salariat », qui est son mot d’ordre final » (Karl Marx). L’objectif est de mettre en place la propriété commune des moyens de production, par l’appropriation collective, et la production uniquement en vue des besoins (contrairement à la production en vue des profits en régime capitaliste). Ces préalables comprennent également la collectivisation des moyens de transports, et la direction de la production par les travailleurs, ainsi que la fin de la division du travail.
Notre objectif, c’est la fin de toutes les oppressions et toutes les aliénations. Pour que l’être humain soit vraiment libre, il faut qu’il se débarrasse de toutes les institutions créées pour le maintien et la justification de l’oppression : les Etats, les armées, etc… A la place, le socialisme-communisme est une société sans frontières ni oppression.
La violence est clairement notre ennemie. « La société capitaliste n’est rien d’autre que la domination plus ou moins voilée de la violence »4. La seule réponse véritable et durable à la violence de classe, c’est l’action collective et solidaire pour la fin de la division de la société en classes. Il s’agit de combattre toutes les formes de discrimination (racisme, sexisme, etc…). Evidemment, nous les combattons dans le cadre de la société actuelle, en tentant d’obtenir des avancées parfois très importantes, mais tout en sachant que seule l’abolition du capitalisme, du travail salarié et du patriarcat, permettra de supprimer toutes les discriminations, permettant l’avènement d’une société libre et égalitaire, d’une humanité rassemblée.
« Luxemburgisme » (comme d’ailleurs « marxisme ») est un terme très imparfait, d’abord puisqu’il fait référence à une seule personne. Mais les faits sont là, et malheureusement aucun terme ne définit clairement ce qu’est le « marxisme démocratique », le « luxemburgisme » : la participation au mouvement réel – « le mouvement autonome de l’immense majorité »– qui lutte pour abolir l’ordre établi et pour créer une société sans Etat, sans classes sociales, sans argent.
http://www.critique-sociale.info/1101/pour-le-communisme-democratique/
"L’attitude à adopter vis-à-vis de l’URSS. De nombreux courants et militants d’extrême-gauche ont dit haut et fort, dès les années 1920, ce qu’il fallait dire sur cet État qui réprimait et emprisonnait en masse. Nombreux furent ceux à l’extrême-gauche qui publièrent ce qui se passait en URSS, de Rudolf Rocker à Victor Serge en passant par Boris Souvarine et Ante Ciliga, et tant d’autres. Ils ne luttaient pas contre leur propre camp en dénonçant les crimes en URSS : ce sont ceux qui n’ont rien dit, voire qui ont acclamé cette dictature sanglante, qui ont lutté contre le camp de l’émancipation. Le stalinisme a été et est toujours – même s’il n’est plus que résiduel – un ennemi et un boulet pour le camp anticapitaliste. Les staliniens, partisans du capitalisme d’État et de l’autoritarisme policier, ont été, sont et resteront des ennemis politiques pour les révolutionnaires.
Être révolutionnaire, ce n’est pas dire l’inverse de l’idéologie dominante ; c’est penser indépendamment d’elle. Le pseudo-argument de disqualification qui a consisté à dire « tu dis du mal de l’URSS, tu parles comme les bourgeois », n’a malheureusement pas totalement disparu, même s’il a pris d’autres formes. On notera d’ailleurs qu’il ne s’agissait pas de ça : la critique du stalinisme par l’extrême-gauche se faisait sur ses propres bases, et d’ailleurs avant que l’idéologie dominante ne reconnaisse la réalité de l’URSS – par exemple, les procès de Moscou de 1936-1938 ne furent pas présentés comme truqués par la majorité de la presse « bourgeoise » en France. C’était bien la presse d’extrême-gauche qui disait à l’époque la vérité sur ces faux procès staliniens."
-Marie Xaintrailles, "L’extrême-gauche crève sous les fausses légendes", 22 juin 2020: http://www.critique-sociale.info/1342/lextreme-gauche-creve-sous-les-fausses-legendes/
Lutter pour l’abolition de tous les rapports de domination commence par empêcher les rapports de domination dans les organisations et les structures de lutte. Les communistes démocratiques sont fondamentalement et par nature du côté du développement libre de la pensée, du côté de la démocratie la plus large. On ne peut pas combattre l’aliénation sous une forme aliénée.
Les communistes démocratiques participent aux mobilisations et militent pour qu’elles se déroulent toujours de façon démocratique. Notre mot d’ordre fondamental est que « l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes »1. Cela signifie que les travailleurs doivent être collectivement leur propre direction : les communistes authentiques soutiennent donc toujours l’auto-organisation des luttes. Assemblées Générales, comités de grève, coordinations nationales : les exemples de structures de démocratie directe créées et dirigées par les travailleurs et les jeunes sont très fréquents, mais pour le moment limités dans le temps.
Le passage de la mobilisation revendicative à la prise de pouvoir se fera par le développement, la pérennisation et la convergence de ces structures de lutte, qui doivent devenir les instruments d’auto-gouvernement, remplaçant les organes de gouvernement de la bourgeoisie. L’intégralité du pouvoir doit alors être exercé par ces structures de démocratie directe créées par les exploités en lutte, à tous les niveaux : Assemblées Générales souveraines, comités de grève, conseils ouvriers, coordination internationale des Assemblées Générales et des conseils. Ce processus est celui d’une révolution démocratique et socialiste. La révolution doit abolir le salariat, le capitalisme et les frontières, et mettre en place la démocratie directe à tous les niveaux.
Les termes « socialisme » et « communisme » ont été opposés en raison de nombreuses trahisons historiques. Le terme « socialisme-communisme » nous semble permettre de les dépasser, et d’affirmer l’unité de ces deux termes.
La révolution socialiste-communiste, c’est la conquête de la démocratie véritable. « A la place de l’ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous »2. La liberté réelle de l’individu ne peut passer que par la conquête de la liberté pour tous. Dans la société capitaliste, l’immense majorité n’est pas libre. De plus, un être humain, une classe, un peuple qui en opprime un autre n’est pas véritablement libre : l’émancipation des travailleurs permettra donc l’émancipation de l’humanité toute entière.
Ce mouvement de libération de l’humanité ne pourra être que le fait de la majorité. « Le socialisme ne se fait pas et ne peut pas se faire par décrets, même s’ils émanaient d’un gouvernement socialiste, aussi parfait soit-il. Le socialisme doit être fait par les masses, par chaque prolétaire »3. Il s’agit donc d’abolir les rapports de domination, comme moyen et comme but de la révolution.
Les préalables au socialisme-communisme sont l’expropriation du capital et la fin du salariat, aboutissant à la disparition des classes sociales et de l’exploitation. « La classe ouvrière doit inscrire sur son drapeau le mot d’ordre révolutionnaire « abolition du salariat », qui est son mot d’ordre final » (Karl Marx). L’objectif est de mettre en place la propriété commune des moyens de production, par l’appropriation collective, et la production uniquement en vue des besoins (contrairement à la production en vue des profits en régime capitaliste). Ces préalables comprennent également la collectivisation des moyens de transports, et la direction de la production par les travailleurs, ainsi que la fin de la division du travail.
Notre objectif, c’est la fin de toutes les oppressions et toutes les aliénations. Pour que l’être humain soit vraiment libre, il faut qu’il se débarrasse de toutes les institutions créées pour le maintien et la justification de l’oppression : les Etats, les armées, etc… A la place, le socialisme-communisme est une société sans frontières ni oppression.
La violence est clairement notre ennemie. « La société capitaliste n’est rien d’autre que la domination plus ou moins voilée de la violence »4. La seule réponse véritable et durable à la violence de classe, c’est l’action collective et solidaire pour la fin de la division de la société en classes. Il s’agit de combattre toutes les formes de discrimination (racisme, sexisme, etc…). Evidemment, nous les combattons dans le cadre de la société actuelle, en tentant d’obtenir des avancées parfois très importantes, mais tout en sachant que seule l’abolition du capitalisme, du travail salarié et du patriarcat, permettra de supprimer toutes les discriminations, permettant l’avènement d’une société libre et égalitaire, d’une humanité rassemblée.
« Luxemburgisme » (comme d’ailleurs « marxisme ») est un terme très imparfait, d’abord puisqu’il fait référence à une seule personne. Mais les faits sont là, et malheureusement aucun terme ne définit clairement ce qu’est le « marxisme démocratique », le « luxemburgisme » : la participation au mouvement réel – « le mouvement autonome de l’immense majorité »– qui lutte pour abolir l’ordre établi et pour créer une société sans Etat, sans classes sociales, sans argent.
http://www.critique-sociale.info/1101/pour-le-communisme-democratique/
"L’attitude à adopter vis-à-vis de l’URSS. De nombreux courants et militants d’extrême-gauche ont dit haut et fort, dès les années 1920, ce qu’il fallait dire sur cet État qui réprimait et emprisonnait en masse. Nombreux furent ceux à l’extrême-gauche qui publièrent ce qui se passait en URSS, de Rudolf Rocker à Victor Serge en passant par Boris Souvarine et Ante Ciliga, et tant d’autres. Ils ne luttaient pas contre leur propre camp en dénonçant les crimes en URSS : ce sont ceux qui n’ont rien dit, voire qui ont acclamé cette dictature sanglante, qui ont lutté contre le camp de l’émancipation. Le stalinisme a été et est toujours – même s’il n’est plus que résiduel – un ennemi et un boulet pour le camp anticapitaliste. Les staliniens, partisans du capitalisme d’État et de l’autoritarisme policier, ont été, sont et resteront des ennemis politiques pour les révolutionnaires.
Être révolutionnaire, ce n’est pas dire l’inverse de l’idéologie dominante ; c’est penser indépendamment d’elle. Le pseudo-argument de disqualification qui a consisté à dire « tu dis du mal de l’URSS, tu parles comme les bourgeois », n’a malheureusement pas totalement disparu, même s’il a pris d’autres formes. On notera d’ailleurs qu’il ne s’agissait pas de ça : la critique du stalinisme par l’extrême-gauche se faisait sur ses propres bases, et d’ailleurs avant que l’idéologie dominante ne reconnaisse la réalité de l’URSS – par exemple, les procès de Moscou de 1936-1938 ne furent pas présentés comme truqués par la majorité de la presse « bourgeoise » en France. C’était bien la presse d’extrême-gauche qui disait à l’époque la vérité sur ces faux procès staliniens."
-Marie Xaintrailles, "L’extrême-gauche crève sous les fausses légendes", 22 juin 2020: http://www.critique-sociale.info/1342/lextreme-gauche-creve-sous-les-fausses-legendes/