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    Jim Schrub, Penser la technique : enquête sur les rapports entre Marx et Simondon + De Marx à Simondon : une reprise critique du marxisme à partir de la pensée technique et au nom de l'émancipation collective

    Johnathan R. Razorback
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    Simondon - Jim Schrub, Penser la technique : enquête sur les rapports entre Marx et Simondon + De Marx à Simondon : une reprise critique du marxisme à partir de la pensée technique et au nom de l'émancipation collective Empty Jim Schrub, Penser la technique : enquête sur les rapports entre Marx et Simondon + De Marx à Simondon : une reprise critique du marxisme à partir de la pensée technique et au nom de l'émancipation collective

    Message par Johnathan R. Razorback Jeu 15 Juil - 13:52

    https://www.academia.edu/27783181/Penser_la_technique_enqu%C3%AAte_sur_les_rapports_entre_Marx_et_Simondon

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    (pp.3-4)

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    (pp.5-6)

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    (p.7)

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    (pp.7-Cool

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    (p.Cool

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    (p.10)

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    (p.11)

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    (p.14)

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    (p.15)

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    (p.17)

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    (pp.18-19)

    "En tant que les techniques produisent un certain type de lien social, et contribuent aussi à produire des représentations, nous pouvons dire qu'elles produisent de la culture. Or dans cette dimension de production culturelle cruciale attribuée aux techniques, Marx et Simondon se rejoignent." (p.20)

    "Marx adopte donc un angle déterminé pour penser les techniques, et cet angle n'est pas technique, c'est un angle qui est entièrement économique et social, celui des machines en tant que moyens de production : c'est la raison pour laquelle Marx ne prétend pas être un spécialiste de la technique, bien qu'il confère aux techniques un rôle déterminant. Sur ce point, lui et Simondon divergent. En effet, Simondon à l'inverse se présente comme un philosophe qui essaie de penser la technique à partir d'un point de vue proprement technique, et de développer par là une véritable philosophie de la technique. Considérer les techniques d'un point de vue technique, cela veut dire que l'on cesse de les considérer à partir du simple résultat qu'elles permettent de produire, et que l'on substitue à cette approche celle qui consiste à aborder les techniques d'après leurs schèmes de fonctionnements, c'est-à-dire d'après le dispositif inventé pour permettre la réalisation d'une opération. Cette approche change la façon dont en pense la relation des techniques aux êtres humains. En effet, selon cette approche les objets techniques sont liés aux humains non plus selon un rapport de production, mais selon un rapport d'invention." (p.21)
    -Emeline Jim Schrub, Penser la technique : enquête sur les rapports entre Marx et Simondon, Mémoire de M1, Nanterre, 2016: https://www.academia.edu/27783181/Penser_la_technique_enqu%C3%AAte_sur_les_rapports_entre_Marx_et_Simondon

    "Simondon insère Marx dans l'histoire de la philosophie grâce à deux substitutions conceptuelles majeures : il passe de la dialectique et de la synthèse, à l'analectique et à la transduction." (p.1)

    "Marx redéfinit la notion d'individu de la manière suivante : l'individu humain est constitué dans et par les relations sociales (et) de production." (p.2)

    "Pour Simondon, il est impossible de penser l'émancipation des uns (humains), sans penser l'émancipation des autres (techniques). [...] La condition sine qua non d'une vie humaine non-aliénée, c'est une relation non-aliénée à la technique, parce que nous évoluons dans des milieux techniques, qui conditionnent originairement et principiellement notre rapport au monde en général." (p.2-3)

    "Faire de l'usage ce qui définit un objet technique, c'est pour Simondon manquer sa technicité. L'argument est le suivant : l'usage correspond à la fin humaine. Il peut canaliser, orienter le développement de tel ou tel objet technique, qui doit en effet fonctionner de telle sorte qu'il réponde adéquatement à cette fin. Néanmoins, ce régime des fins ne justifie pas tout, car il est sous-déterminant par rapport à la technicité. Par exemple, la finalité 'attraper un aliment' n'entraîne pas l'objet technique 'fourchette', de même que ce n'est pas parce que nous devons nous rendre d'un point A à un point B que nos voitures ont des pneus en caoutchouc, ou un moteur diesel ou à essence. Ce qui est mis ici en lumière par Simondon, c'est qu'il n'y a pas de lien analytique entre l'usage d'un objet technique, et le schème de fonctionnement d'un objet. Or c'est précisément ce schème de fonctionnement qui fait l'essence technique, la technicité propre de l'objet – cette essence est donc inaccessible si l'on reste dans une démarche qui ne considère que l'usage." (p.9)

    "'Analectique' prend ses racines notamment dans le terme grec analegein, qui est le verbe à partir duquel on dérive l'adjectif verbal analekta, qui signifie les choses choisies. En effet, analegein se découpe en préfixe ana-, qui est un préfixe de direction qui renvoie : à la hauteur, au contre, au travers et à l'encore, et suffixe -legein, « rassembler ». Le concept d'analectique correspond donc à un modèle de rassemblement, qui est un modèle multidirectionnel, et multidimensionnel qui ouvre le champ de ce qui est en mesure d'être sélectionné ; et l'objet technique, dans sa genèse, n'est animé que par l'impératif d'après lequel ce qui est sélectionné pour sa constitution doit venir supporter la cohérence interne de qui est généré par ce processus analectique. Ce que l'analectique nous permet de saisir, c'est que la technicité ne connaît pas l'obsolescence, ni le passage au passé – l'objet technique singulier peut se dégrader, ne pas survivre le passage du temps, mais l'essence technique dont il est la réalisation peut lui survivre et conserve une dimension d'actualité. Et c'est en cela que Simondon peut attribuer à la technicité des objets techniques une portée actuellement universelle : la technicité d'un objet technique s'accompagne d'une permanente possibilité de reprise, ou de réinsertion d'un schème de fonctionnement dans un autre objet technique. Ce caractère de la technicité conduit Simondon à définir les objets techniques comme néoténiques. La néoténie est un concept que Simondon reprend de la biologie et qui correspond à l'état de développement d'un organisme où cet organisme conserve dans son développement puis passage à l'âge adulte un certain nombre de caractères juvéniles, qui ne sont pas résorbés." (p.11)

    "
    (pp.13-14)

    "L'invention consiste à trouver des manières de créer des zones de compatibilité entre des ordres de grandeurs hétérogènes, des énergies différentes qu'il s'agit de faire communiquer : dans ce contexte, avoir une connaissance de ces énergies, telle qu'elle est fournie par les sciences, favorise l'invention et permet à tout technicien de prolonger le geste de l'inventeur lorsqu'il construit ou manipule." (p.15)

    "Une manière de saisir la façon dont Simondon critique la dialectique, c'est de remarquer qu'il substitue à la notion de contradiction, celle d'incompatibilité. La contradiction est un concept logique qui qualifie une relation qui est, sauf le sens, impossible ; par contraste l'incompatibilité est un adjectif qui qualifie une situation dans laquelle on constate l'hétérogénéité, l'incommensurabilité d'au moins deux termes ou domaines. L'incompatibilité a donc une valeur qui n'est pas tant logique qu'elle n'est existentielle, et elle n'est pas irrémédiable : c'est précisément l'essence de la technique et de l'opération technique telles que nous les avons définies, que de remédier à cette hétérogénéité de départ. Si elle y remédie, néanmoins, c'est par invention et création, par production d'un isomorphisme, bien plus que par dépassement ou par subsomption – dépassement et subsomption qui sont des propriétés fondamentales de la dialectique. En effet, Simondon critique notamment la dialectique parce qu'elle ne correspond pas à l'individuation, qui n'admet pas de négativité comme deuxième étape, pas plus qu'elle n'admet la résolution par synthèse, qui se concentrerait sur les éléments communs des étapes précédentes. Son argument consiste à dire que ce travail de la négativité et de la synthèse, affirmé par la dialectique, ne se retrouve pas dans les progrès ontogénétiques des organismes – or les humains font partie des organismes, et les objets techniques en font partie par analogie, lorsque les humains assurent cette fonction vitale de transduction auprès d'elle [...]
    Deuxièmement, sa critique de la dialectique s'inscrit dans une critique générale de la notion de synthèse, car elle induirait en réalité une certaine hiérarchie historique au sein de laquelle la synthèse, postérieure, serait nécessairement supérieure aux termes qu'elle dépasse. Or si le développement des techniques est analectique et si le progrès procède par transduction, alors cette hiérarchie n'a aucun sens, voire elle est contre-productive, puisqu'elle conduit nécessairement à aborder le passé comme une étape dégradée, disqualifiée par les avancées du présent :elle repose fondamentalement sur une conception unidirectionnelle du progrès." (pp.17-18)

    "A l'inverse, la résolution par transduction apporterait ceci qu'elle n'anéantirait rien, c'est-à-dire que les données du problème restent tendues :« L'individuation rend les tensions compatibles mais ne les relâche pas ; elle découvre un système des structures et de fonctions à l'intérieur duquel les tensions sont compatibles. ». Ces tensions sont donc insérées dans une dimension nouvelle, qui crée quelque chose de plus qui ne préexistait pas, et qui reconfigure les données du problème de sorte qu'un champ nouveau est ouvert dans lequel on peut identifier une certaine zone de compatibilité. Il s'agit donc d'une résolution qui est fondamentalement positive, et qui constitue un ajout, un apport inédit qui est un apport de sens. Simondon illustre cela par l'exemple de la vision. La vision est composée de deux images disparates (celles produites par chaque œil), incompatibles, non superposables dans un espace en deux dimensions. La résolution par transduction consiste à ajouter une troisième dimension, un troisième axe sur lequel seront placées les deux images de sorte qu'elles se rencontrent dans une dimension nouvelle qu'elles créent, et qui est la profondeur. Toutefois, les tensions entre les deux images ne sont pas annulées, néantisées : au contraire, elles sont la condition même de cette dimension nouvelle et de la résolution dans la profondeur." (p.18)

    "La notion de contradiction, en tant que notion logique, repose notamment sur les notions aristotéliciennes de principe d'identité (A est A) principe de non contradiction (on ne peut être simultanément A et non-A), et principe de tiers exclu (on est soit A, soit non-A) : or, l'un des « postulats ontologiques » que Simondon se propose de faire dès l'introduction de sa thèse principale, c'est de dire que l'individu identifié est résultat d'un processus d'individuation à partir d'une réalité préindividuelle pour laquelle Simondon soutient que le principe d'identité et celui de tiers-exclu ne s'appliquent pas. Ce que cela permet de faire, c'est de penser l'individu comme un débordement perpétuel, et non plus comme une unité abstraite du réel, traversée par l'ensemble des forces de la nature qu'il exprime et pour lesquelles il est lui aussi une force de la nature – ce qui est la manière matérialiste et marxienne de définir l'individu. Dans ces conditions, le progrès comme l'individuation peuvent être pensés comme procédant par crises, mais où les antagonismes ne sont pas tant les produits d'un néant actif, mais bien plutôt ils existent et croissent par saturation : il y aurait dans l'être préindividuel une quantité de potentiels qui le déborde, le sature, et entraîne dans crises par lesquels il s'individue, c'est-à-dire dégage des structures et des opérations, de nouvelles phases de son être dans lesquelles les tensions qui le travaillent sont compatibles dans une nouvelle dimension, qui à son tour se sursature, et ainsi de suite." (p.19)
    -Emeline Jim Schrub, De Marx à Simondon : une reprise critique du marxisme à partir de la pensée technique et au nom de l'émancipation collective, 2018: https://www.academia.edu/37069968/De_Marx_%C3%A0_Simondon_une_reprise_critique_du_marxisme_%C3%A0_partir_de_la_pens%C3%A9e_technique_et_au_nom_de_l%C3%A9mancipation_collective




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