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    Jean-François Sirinelli (dir.), Histoire des droites en France

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Messages : 19606
    Date d'inscription : 12/08/2013
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    François -  Jean-François Sirinelli (dir.), Histoire des droites en France Empty Jean-François Sirinelli (dir.), Histoire des droites en France

    Message par Johnathan R. Razorback Sam 21 Aoû - 20:08

    https://fr.1lib.fr/book/5871881/583ba3

    https://fr.1lib.fr/book/12521455/b7ed02

    "
    -Jean-François Sirinelli (dir.), Histoire des droites en France, tome 2 "Culture", Gallimard.

    https://fr.book4you.org/book/19080412/b31b11

    "Dans la gestion quotidienne des rapports sociaux les plus simples comme dans l'élaboration des produits de la pensée ou du goût les plus achevés et dans la place qui leur est socialement reconnue, se dévoilent [des sensibilités, c'est-à-dire] des grandes manières partagées de vivre, de concevoir, de sentir, de s'exprimer..."

    "Les sensibilités dévoilent donc la part obscure du politique, celle des formes héritées des générations devancières – croyances, valeurs, certitudes instinctives – que chacun fait siennes grâce à son milieu, à son éducation, à sa formation, sans pour autant avoir toujours la claire conscience de leur historicité ni de leur origine. Les sensibilités sont stratifiées par les dépôts d'une mémoire sociale perdue par presque tous et qui les fabrique en forgeant à chaque époque les réponses aux crises et aux défis du temps à partir d'éléments
    empruntés aux horizons idéologiques contemporains. On devine ainsi combien ces sensibilités peuvent être la source d'une vigueur pérenne de l'axe droites-gauches en des périodes où celui-ci donnerait aux observateurs l'impression d'un effacement dans le champ politique..."
    -Jean-François Sirinelli et Éric Vgien, Introduction à Jean-François Sirinelli (dir.), Histoire des droites en France, tome 3 "Sensibilités", Gallimard, 2006, 956 pages.

    [Première partie. La présence au monde.]

    "Expérience première, pour l'individu, de la venue et de la présence au monde, la famille est le lieu d'apprentissage des contraintes et des libertés. Sur elle, les droites ont bâti tous les systèmes d'identité et d'appartenance : à l'espèce, au groupe, à la communauté politique."

    "L'ère nouvelle de la démocratie est, aux yeux des droites, l'âge de tous les dangers pour la famille. [...]

    Toute la bataille se livrera dès lors pour que la famille reproduise en son sein une hiérarchie de l'autorité, une circulation des croyances et une police des mœurs."

    "Trois piliers du statut législatif de la famille, tel que les droites vont le définir : l'autorité du père, la transmission du patrimoine et l'indissolubilité du mariage."

    "Au nom des effets heureux de la liberté sur des êtres raisonnables, Montesquieu soutient que le divorce entraînera l'accroissement de la population, un renouveau de la moralité, le bonheur et l'harmonie des familles."

    "Sans doute mû par son hostilité à l'intolérance de l'Église, Morelly s'en prend à l'indissolubilité des lois du mariage, mais son extrémisme ne fera guère école que chez Gracchus Babeuf."

    "Helvétius avait aussi esquissé avant 1770 un tel plaidoyer, totalement athée, qui faisait paradoxalement de la possibilité du divorce le plus sûr fondement de la famille ; on le retrouve chez Condorcet."

    "Il faut à la famille un chef unique « de qui tout ordre dérive, pour tendre vers un seul intérêt ». D'où cette injonction du vicomte de Bonald aux législateurs : « Renforcez le pouvoir domestique, élément naturel du pouvoir public, et consacrez l'entière dépendance des femmes et des enfants, gage de la constante obéissance des peuples. Gardez-vous de créer des pouvoirs, là où la nature n'a mis que des devoirs, en décrétant l'égalité civile de personnes distinguées entre elles par des inégalités domestiques. »."

    "Émile Zola (qui dans Nouvelle campagne, 1896 exhortera les mères françaises à faire des enfants pour que la France garde rang, puissance et prospérité, tant « il est nécessaire au salut du monde que la France vive, elle d'où est partie l'émancipation humaine, elle d'où partiront toute vérité et toute justice »."

    "Le second gouvernement Blum [...] étend les allocations familiales à l'agriculture."
    -Jacques Dupâquier et Antoinette Fauve-Chamoux, "La famille", chapitre 1 in Jean-François Sirinelli (dir.), Histoire des droites en France, tome 3 "Sensibilités", Gallimard, 2006, 956 pages.

    "Pour Gustave Thibon, « un ouvrier, par exemple, peut se sentir humilié d'obéir... un homme des champs ne souffre jamais de ne pas commander au temps et aux saisons »."

    "Ce dithyrambe rejoint l'éloge civique de l'agriculture, que prononce l'ancien ministre de l'Instruction publique, le comte de Falloux  : « Dans le paysan, elle prépare le soldat le plus robuste, l'électeur le plus sensé, le contribuable le plus docile ; dans le propriétaire, elle donne l'éligible le plus éclairé, le gardien le plus vigilant des principes conservateurs et des deniers publics, le juge le plus compétent des problèmes intérieurs parce qu'il y est le plus intéressé, et des problèmes de la politique étrangère, parce qu'il est le plus initié aux vieilles annales de la patrie »."

    "Deux systèmes bien différents de représentation idéalisée se sont ainsi succédé chez les auteurs de la droite française.

    Au XIXe siècle, la pensée traditionaliste situe habituellement l'exploitation familiale dans l'ordonnance de la grande propriété, distribuée en fermes louées autour du château. Le climat humain évoqué de préférence est le paternalisme : c'est-à-dire la combinaison de l'autorité ferme et de la protection bienveillante du propriétaire sur ses tenanciers. [...]

    Au tournant du siècle, la droite change de stratégie et se saisit du modèle de la petite propriété paysanne."
    -Pierre Barral, "La terre", chapitre 2 in Jean-François Sirinelli (dir.), Histoire des droites en France, tome 3 "Sensibilités", Gallimard, 2006, 956 pages.

    "La droite et la gauche ne sont pas des absolus dotés d'une existence en soi et d'une cohérence propres, mais plutôt des positions toujours relatives et simultanées qui n'ont de sens qu'ensemble."

    "La droite sans doute exprimait par le refus de son nom le rejet de la division, son incapacité à concevoir la politique comme un rapport de forces."

    "[A la différence du clérical et du bourgeois] la figure du légitimiste permet [à la gauche de s'unir et] de mobiliser toutes les ressources symboliques d'une grammaire politique où sous la question du régime perce au vrai l'enjeu social de la domination."

    "Le propre des procédés de légitimation utilisés par le gauche dans les périodes de rassemblement consiste, en fondant sa propre identité sur celle du peuple tout entier, à priver la droite dans son ensemble de toute assise sociale possible. Réduite aux deux cents familles, celle-ci est renvoyée du coté de ce qu'elle est par essence pour la gauche : la domination pure."
    -Jean-Marie Donegani et Marc Sadoun, "Les droites au miroir des gauches", chapitre 20 in Jean-François Sirinelli (dir.), Histoire des droites en France, tome 3 "Sensibilités", Gallimard, 2006, 956 pages.

    "Conception fixiste de la nature humaine qui sous-tend le structuralisme."

    "Les notions de droite et de gauche ne renvoient évidemment pas à des essences, si elles ne correspondent pas à des contenus stables et définis."

    "La droite et la gauche n'ont eu d'existence et de sens qu'en fonction des catégories précisées et mises en forme à la fin du XVIIIe siècle."

    "Refus ou assomption du conflit : telle nous semble être la ligne fondamentale de clivage entre la droite dans sa diversité et la gauche dans sa pluralité, la première clé des tempéraments. De Gaulle ne s'est rallié à la solution de l'indépendance algérienne, et la droite ne s'est associée au fondateur de la cinquième République, que lorsqu'il est apparu de façon évidente que le coût de la rupture avec les départements d'outre-Méditerranée serait moindre que celui de la conservation. Les accords d'Évian furent le résultat d'un réflexe de conservation."

    "La violence subie [...] considérée comme faisant partie de l'ordre du monde (la guerre étrangère), ou la violence déchaînée par la peur (la guerre civile) [...] sont de droite."

    "De Maistre, qui révèlent sa nostalgie d'un âge sans conflit : nostalgie de l'enfance, telle que, laisse tomber l'auteur des Soirées, « retarder un jeune homme, c'est le sauver »."

    "L'homme de droite croit en l'opacité de la communication entre les individus."

    "L'attirance des biologistes pour les idées de droite."

    "Rejeter sur le monde la culpabilité de l'homme reviendrait à remettre en cause l'ordre universel, la rationalité supérieure sur laquelle la conscience de droite a besoin de s'appuyer."

    "« Celui qui a étudié cette triste nature [la nature humaine], sait que l'homme en général, s'il est réduit à lui-même, est trop méchant pour être libre » (Du pape, III, 2). Passons sur le lapsus : « l'homme en général », que de Maistre niait tout à l'heure."
    -Alain-Gérard Slama, "Portrait de l'homme de droite. Littérature et politique", chapitre 21 in Jean-François Sirinelli (dir.), Histoire des droites en France, tome 3 "Sensibilités", Gallimard, 2006, 956 pages.

    "L'intangibilité des chefs est nécessairement voulue par les classes qui entendent que leur suprématie sociale ne soit pas discutée." -Julien Benda.  



    _________________
    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


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