"Machiavel [...] qu’il cite souvent."
"Sade est mis en prison de septembre 1778 à avril 1790 pour des délits sexuels très graves : en 1763, il est accusé d’avoir forcé la prostituée Jeanne Testart à commettre des sacrilèges en sa compagnie ; en 1768, il est dénoncé pour viol et menaces de mort sur la veuve Keller ; enfin, en 1772, de tentative de meurtre par empoisonnement sur des prostituées marseillaises. Il est ensuite condamné à mort sous la Terreur et reste détenu de décembre 1793 à octobre 1794 après avoir participé activement à une section révolutionnaire où il est accusé d’avoir été trop modéré. Au terme d’une brève période de liberté, il finit ses jours dans l’asile de fous de Charenton où on l’enferme en avril 1801 pour le punir de son « délire du vice »."
"À distance de lui-même et de ses personnages puisque doutant de tout, Sade ne pouvait que manier l’humour. Il cherche à faire rire même quand il cherche à faire penser."
"Les protagonistes de Sade ne prônent pas unanimement le culte de la nature, détestée parce que doublement tyrannique : dans ses lois et dans les passions qu’elle inspire, et même dans la haine qu’en sa qualité de cause universelle des sentiments, elle inspire paradoxalement à certaines de ses créatures contre elle-même !"
"Sarmiento [dans Aline et Valcour] combat la tendance que l’homme a de se croire au centre de toutes choses. Dans ce moment d’un pessimisme poétique, il développe deux arguments pour montrer que l’homme n’est pas ce chef-d’œuvre de la nature pour lequel tout le reste aurait été fait : la nature continuerait d’être ce qu’elle est même si nous n’existions pas (elle a d’ailleurs existé avant nous), et nous sommes nous-mêmes peu différents des animaux."
-Matthieu Niango, Citations de Sade expliquées, Paris, Éditions Eyrolles, 2014.