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    Soumaya Mestiri, Le féminisme est-il trop blanc ?

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Soumaya Mestiri, Le féminisme est-il trop blanc ? Empty Soumaya Mestiri, Le féminisme est-il trop blanc ?

    Message par Johnathan R. Razorback Sam 25 Fév - 14:09

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Soumaya_Mestiri

    https://www.liberation.fr/debats/2016/09/21/en-finir-avec-l-homogeneite-d-une-pensee-maternaliste_1505368/

    https://blogs.mediapart.fr/soumayamestiri/blog/280320/faire-commun-faire-du-commun-le-defi-global-post-covid-19

    "le féminisme continue, quoi qu’on fasse, à se donner à voir comme une pensée «blanche», prônant l’uniformité des attitudes et des femmes, sorte de fractal idéologique qui appelle à l’itération infinie, ne défendant la différence qu’à l’intérieur du cercle restreint de l’homogénéité. D’ailleurs, à la question boomerang que l’on est tenté de lancer en réponse à l’alternative « pour ou contre » - «dans le fond, en quoi le burkini à la plage te dérange-t-il, toi ?» -, c’est, le plus souvent, l’étranger et l’étrangeté qui sont mis en avant, variations sur le thème de la différence qui dérange : «on n’a jamais vu ça», «ce n’est pas nous», «ça ne nous ressemble pas».

    Mais être féministe, n'est-ce pas se poster à la frontière des loyautés, des appartenances, des vécus ? Essayer de trouver le moyen de vivre avec ce qui ne nous «ressemble pas» en comprenant bien que «ça ne nous ressemblera jamais», que ça n'a pas à nous ressembler et que nous n'avons pas à faire que ça nous ressemble ? Que d'énergie perdue à vouloir assimiler ! N'est-il pas temps d'envisager une déconstruction d'un certain nombre de lignes de force qui organisent notre imaginaire et qui, en dernière instance, participent, de proche en proche, à ces attitudes de rejet et d'hystérie ?

    Qu'on ne s'y méprenne pas. Il n'est pas question d'inviter à un optimisme niais sur les vertus d'une différence toujours enrichissante pour peu qu'on sache la comprendre, ni même d'appeler à une «dynamique de la sororité», dont le caractère par définition sectaire et clanique n'est qu'une variation sur le thème de l'uniformité. Il s'agit bien plutôt d'une triple tâche. La volonté, d'abord, d'en finir avec un certain «maternalisme» qui refait surface à l'occasion, par lequel il faut entendre la propension, classiquement manifestée par une certaine élite féminine mainstream, à prendre en charge les «pauvres femmes» ignorantes de leur condition et de leurs droits et à s'ériger en porte-parole de la cause (à noter le constat fait par le New York Times dans son édition du 2 septembre, selon lequel «les voix des femmes musulmanes ont quasiment été noyées» dans le débat sur le burkini). La nécessité, ensuite, de penser en amont un empowerment, qui donne la parole aux concernées et n'envisage pas l'engagement citoyen ou associatif sur le mode du fair-play à la Coubertin : non, l'essentiel n'est pas de participer, mais d'être entendue."

    https://blogs.mediapart.fr/soumayamestiri/blog/280320/faire-commun-faire-du-commun-le-defi-global-post-covid-19

    Faire du commun ce sera donc produire des subjectivités n'ayant rien en commun sinon leur acceptation de toutes les différences. Non pas simplement une tolérance mais une indifférence ou une égale valorisation de tout et son contraire. C'est évidemment psychologiquement intenable -parce que contradictoire et parce que ça retire sa valeur existentielle à l'adoption d'un style de vie déterminé. Le relativisme culturel inhibe l'action.

    Deuxièmement, le multiculturalisme ne mesure l'accroissement de l'anxiété sociale qu'entraîne la diversité culturelle croissante.




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