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    Gaston Berger, Le cogito dans la philosophie de Husserl

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Gaston Berger, Le cogito dans la philosophie de Husserl Empty Gaston Berger, Le cogito dans la philosophie de Husserl

    Message par Johnathan R. Razorback Jeu 10 Aoû - 11:07



    "La réduction phénoménologique indiquent non pas des points de vue sur les choses, mais des actes que le lecteur doit accomplir lui-même et qui ne peuvent être désignés avec précision par les mots de notre langage ; « on ne peut en parler, reconnaît Husserl, qu'en transformant la fonction naturelle du langage » (p. 65, n.) ; il faut, pour nous ramener au sujet transcendantal qui est situé hors du monde, employer des mots qui « sont du monde » : difficulté commune à toutes les philosophies de l'intuition, la même qui laisse Plotin muet devant l'Ineffable." (p.174)

    "Comprendre consiste à voir, dans une idée, toutes les autres idées qu'elle implique (comme le ton, par exemple, implique l'intensité) : implication qui n'est pas connue par induction, mais bien par intuition, qui atteint, au delà de la généralité empirique la nécessité essentielle." (p.175)

    "Le moi constituant reste en même temps moi contemplatif. Mais n'y a-t-il pas difficulté et même contradiction à affirmer qu'il est en même temps et sous le même rapport constituant et contemplatif ? Pareille thèse nous fait sortir certes des habitudes d'esprit les plus répandues dans la pensée moderne ; elle a, en revanche, une étrange affinité avec la fameuse thèse de Plotin, selon qui contempler c'est produire ; c'est M. Berger lui-même qui nous le suggère en l'énonçant ainsi : « Le Je n'est pas en face d'une réalité à contempler. L'être naît de son regard même » ; qu'on se souvienne du traité plotinien sur la Contemplation : « Ce qui en moi contemple (c'est la Nature qui parle) produit un objet à contempler ; ainsi les géomètres tracent des figures en contemplant ; mais moi je n'en trace aucune ; je contemple, et les lignes se réalisent comme si elles sortaient de moi. ». Et lorsque M. Berger nous dit encore que, selon Husserl, « la vie de l'Ego dépasse le monde non parce qu'elle lui est étrangère, mais parce qu'elle le constitue » (p. 93), que « la nature propre de la pensée veut qu'elle ne se referme jamais sur soi, mais qu'elle sorte d'elle-même pour s'élancer vers ses objets », ne faut-il pas voir une parenté véritable de cette pensée avec le Premier de Plotin, qui n'est rien parce qu'il est principe de tout, et dont tout émane nécessairement ? Ce qui empêche le plus de comprendre cette doctrine, c'est « l'attitude naturelle qui cherche des « choses » sous les significations ; M. Berger nous fait comprendre autant qu'on le peut, que, pour Husserl, il n'y a pas de problème de choses : « il ne s'agit plus, dit-il, de donner au sens une importance prépondérante, mais de ne plus concevoir d'autres problèmes que ceux de signification. Il faut cesser de supposer implicitement sous les significations des choses capables de les supporter et que la conscience viendrait ultérieurement rendre intelligibles en leur appliquant sa forme propre... Avoir un sens n'est pas une certaine manière d'être. C'est l'être au contraire qui est une certaine signification. » (p. 96)." (pp.175-176)
    -Compte-rendu de Gaston Berger, Le cogito dans la philosophie de Husserl, in Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, T. 132, No. 4/6 (AVRIL-JUIN. 1942-43), pp. 173-176.



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