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    Arnaud Diemer et Sylvère Labrune, L’écologie industrielle : quand l’écosystème industriel devient un vecteur du développement durable

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Message par Johnathan R. Razorback Jeu 12 Mai - 9:19

    https://developpementdurable.revues.org/4121

    "Située au bord de la Mer du Nord, à une centaine de kilomètres de Copenhague, Kalundborg est une petite ville de vingt mille habitants. Kalundborg doit sa fortune principalement à son fjord, l’un des principaux ports accessibles durant l’hiver à cette latitude dans l’hémisphère Nord. C’est précisément l’accessibilité de ce port tout au long de l’année qui se trouve à l’origine du développement industriel de Kalundborg. A partir des années 1950, la ville enregistre l’implantation d’une centrale électrique et d’une raffinerie de pétrole. Au fil du temps, les principales entreprises installées vont échanger des déchets, de la vapeur, de l’eau (à différentes températures et différents degrés de pureté) ainsi que divers produits. A la fin des années 1980, les responsables du développement local réalisèrent qu’ils avaient progressivement et spontanément créé un système qu’ils baptisèrent « symbiose industrielle » (Ehrenberg, Gertler 1997)."

    "Sur la base des informations disponibles en 1999, le système de Kalundborg présentait un certain nombre d’avantages environnementaux et économiques (Erkman 2004). Du point de vue environnemental, l’écosystème industriel faisait apparaître un bilan positif : une réduction de la consommation de ressources (soit 45 000 t par an de pétrole, 15 000 t par an de charbon et 600 000 m3 par an d’eau, une ressource rare dans la région) ; une réduction des émissions de gaz à effet de serre et de polluants (soit 175 000 tonnes par an de gaz carbonique, 10 200 tonnes par an de dioxyde de soufre) et une réutilisation des déchets (130 000 tonnes annuelles de cendres pour la construction routière, 4 500 tonnes annuelles de soufre pour la fabrication d’acide sulfurique, 90 000 tonnes par an de gypse, 1 440 tonnes par an d’azote et 600 tonnes par an de phosphore). Brings Jacobsen (2006) a renouvelé l’opération quelques années plus tard, en cherchant à quantifier les échanges d’eau et de vapeur. Sur la période 1992-2002, le remplacement de l’eau de surface (lac) par de l’eau recyclée concernait près de 1.1 million de m3. Sur la période 1997-2002, les réductions d’émissions de dioxyde de carbone et d’oxyde de nitrogène étaient respectivement estimées à 154 000 tonnes et 389 tonnes (il s’agit d’une comparaison de la production de la centrale Asnae avec celle d’une installation au gaz naturel). Du point de vue économique, les investissements nécessaires au bouclage des vingt cinq opérations ont dépassé les 75 millions de dollars. Avec une économie annuelle proche de 15 millions de dollars, le retour sur investissement serait d’environ de quatre à cinq ans pour les projets importants (de deux ans pour les autres).

    Au-delà de ses nombreux avantages, lesystème de Kalundborg ne doit pas être « idéalisé » (Erkman 2004, p. 4) mais plutôt servir d’exemple. Deux inconvénients23, ont ainsi été formulés par certains observateurs (Sterr, Ott 2004) : une certaine rigidité des échanges et un risque systémique en cas de défection de l’un des coopérants
    ."

    "La symbiose de Kalundborg permet de tirer trois enseignements. Il s’agit avant tout d’un processus spontané, qui s’est progressivement (de 1961 à 2007) mis en place sur des bases commerciales qui satisfont toutes les entreprises (scénario win-win). Suren Erkman note que « les échanges obéissent aux lois du marché » 1998, p. 26). Chaque livraison de « déchets » entre les partenaires fait l’objet d’une négociation séparée et confidentielle."
    -Arnaud Diemer et Sylvère Labrune, L’écologie industrielle : quand l’écosystème industriel devient un vecteur du développement durable,



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