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    Socialisme ou Barbarie

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Messages : 19809
    Date d'inscription : 12/08/2013
    Localisation : France

    Socialisme ou Barbarie Empty Socialisme ou Barbarie

    Message par Johnathan R. Razorback Sam 20 Fév - 15:14

    « L’élaboration théorique prenant son départ des préocupations pratiques devenait une fois de plus la condition préalable de toute activité cohérente et organisée. »
    « Dans des questions de telle envergure, il ne peut s’agir ni d’orgueil ni de modestie. »
    « L’élaboration théorique ne précède ni ne suit l’activité révolutionnaire pratique : elle est simultanée à celle-ci et les deux se conditionnent l’une et l’autre. »
    « La théorie révolutionnaire ne peut être valable que si elle se dévellope constamment. »
    « L'adage classique n’a donc de sens que s’il est compris comme disant: « sans développement de la theorie revolutionnaire, pas de développement de l’action révolutionnaire.» »
    « Sans un renouveau des conceptions fondamentales il n’y aura pas de renouveau pratique. »
    « Notre but sera de fournir des outils de travail aux ouvriers avancés, à une époque où la complexité des problèmes, la confusion qui règne partout et l’effort constant des capitalistes et surtout des staliniens pour la mystification de tous à propos de tout nécessitent un effort sans précédent dans cette direction. En traitant les problèmes nous essaierons toujours non seulement de les exposer dans le langage le plus clair possible, mais surtout d’en montrer l’importance pratique et les conclusions concrètes qui s’en dégagent. »
    « La conception selon laquelle un parti possède à lui seul la vérité et toute la vérité et l’apporte à la classe, en cachant à celle-ci ses divergences internes est, sur le plan idéologique, une des racines et des expressions les plus importante du bureaucratisme dans le mouvement ouvrier. »
    « Un siècle après le « Manifeste Communiste », trente années après la Révolution russe, après avoir connu des victoires éclatantes et des profondes défaites, le mouvement révolutionnaire semble avoir disparu, tel un cours d’eau qui en s’approchant de la mer se répand en marécages et finalement s’évanouit dans le sable. Jamais il n’a été davantage question de « marxisme », de « socialisme », de la classe ouvrière et d’une nouvelle période historique, et jamais le véritable maxisme n’a été davantage bafoué, le socialisme vilipendé et la classe ouvrière vendue et trahie par ceux qui se réclament d’elle. »
    « Sous la poussée du développement technique, rendant nécessaires des investissements de plus en plus grands, et à travers l’élimination par les crises et la concurrence des petits et moyens patrons, le capital se concentre de plus en plus : des sommes de plus en plus grandes de capital, des armées de plus en plus importantes de travailleurssont dirigées par un nombre décroissant de patrons ou de sociétés capitalistes. »
    « Le processus de concentration des forces productives ne pourrait s’achever que par l’unification du capital et de la classe dominante à l’échelle mondiale, c’est-à-dire à l’identification des deux systèmes qui s’opposent aujurd’hui. »
    « Au stade de la concentration totale, la concurrence se transforme inéluctablement et directement en lutte militaire, et la guerre totale remplace la compétition économique en tant qu’expression aussi bien de l’opposition des intérêts des couches dominantes que de la tendance vers une concentration universelle des forces productives imposée par le développement économique. »
    « Le sort de l’humanité et de la civilisation dépend directement de la révolution. »
    « [La] lutte pour l’abolition de l’exploitation n’est pas spécifique à la classe ouvrière ; elle a existé depuis qu’il y a des classes exploitées. »
    « Vivant et travaillant collectivement, les ouvriers passent rapidement de la réaction individuelle à la réaction et à l’action collective contre l’exploitation capitaliste. »
    « Depuis le début de son histoire, la classe ouvrière tente des essais grandioses de suppression de la société d’exploitation et de constitution d’une société prolétarienne dont l’exemple le plus poussé a été pendant le XIXème siècle la Commune de Paris. »
    « Comment en est-on arrivé là ? Comment le pouvoir sorti de la première révolution prolétarienne victorieuse s’est-il transformé en l’instrument le plus efficase de l’exploitation et de l’oppresion des masses ? »
    « La révolution prolétarienne ne peut aboutir à l’instauration du socialisme que si elle est mondiale. Ceci ne signifie pas qu’elle doit être simultanée dans tous les pays du monde, mais simplement que, commençant dans un ou plusieurs pays, elle doit s’étendre constamment jusqu’à arriver à l’extermination du capitalisme sur l’ensemble du globe. »
    « La socialisme n’est pas un régime idéal imaginée par des rêveurs bénévoles ou des réformateurs chimériques, mais une perspective historique dont la possibilité de réalisation se base sur le développement de la richesse dans la société capitaliste. C’est parce que la société est arrivée à un tel point de développement des forces productives qu’il est possible d’atténuer profondément d’abord, de supprimer rapidement par la suite la lutte de tous contre tous pour la satisfaction des besoins matériels, c’est à cause de ces possibilités objectives que le socialisme n’est pas absurde. »
    « Déjà longtemps avant qu’il ne prenne le pouvoir, le parti bolchevik contenait en son sein les germes d’une évolution qui pouvait le conduire à une opposition complète avec la masse des ouvriers. »
    « La signification de cette « planification » pour le prolétariat russe apparaît en clair lorsqu’on voit quel le salaire réel de l’ouvrier russe, qui en 1928 était encore de 10% supérieur à 1913 (résultat de la Révolution d’Octobre) s’est par la suite trouvé réduit jusqu’à la moitié de son niveau d’avant la Révolution et se situe actuellement encore plus bas. »
    « Il apparaît maintenant objectivement, d’une manière matérielle et palpable pour tous les travailleurs, que l’objectif de la révolution socialiste ne peut être simplement l’abolition de la propriété privée, abolition que les monopoles et surtout la bureaucratie réalise eux-mêmes graduellement sans qu’il en résulte autre chose qu’une amélioration des méthodes d’exploitation, mais essentiellement l’abolition de la distinction fixe et stable entre dirigeants et exécutants dans la production et dans la vie sociale en générale. »
    -Socialisme ou Barbarie, n°1 (mars/avril 1949).
    « Une organisation des révolutionnaires est nécessaires, mais elle ne peut se construire que sur la base des milieux de travail, non à partir de la rencontre idéologique d’individus. »
    « C’est dans la manière dont le parti traite les organes autonomes de la classe que se révèle sa véritable nature et sa capacité de résoudre le problème bureaucratique. »
    « La nécessité du parti révolutionnaire découle simplement du fait qu’il n’existe pas d’autre organisme de la classe capable d’accomplir ces tâches de coordination et de direction d’une manière permanente avant la révolution et qu’il est impossible qu’il en existe.[…] La nécessité du parti révolutionnaire ne s’abolit qu’avec la victoire mondiale de la révolution. Ce n’est [qu’alors] que le parti peut réaliser sa propre suppression. »
    « Il faut avoir clairement conscience –et propager cette conscience- du rôle énorme que les travaillerus intellectuels seront fatalement amenés à jouer dans la révolution socialiste et sa préparation. »
    « Séparer ainsi les intellectuels et les manuels signifie livrer les premiers à la bureaucratie et les seconds à la révolte dépourvue de l’universalité, vouer les premiers à la prostitution, les seconds à la défaite héroïque. »
    « Les camarades du groupe déterminent en réunion plénière, par la discussion et le vote, l’orientation politique et pratique de son activité. »
    -Socialisme ou Barbarie, n°2 (mai/juin 1949).
    « Il faut donc distinguer soigneusement la décadence du capitalisme de sa décomposition. La décadence du capitalisme est la décadence de la classe et du régime capitaliste, mais nullement de la société dans son ensemble. Cette décadence du régime et de la classe dominante pendant une période où la classe révolutionnaire et les conditions de la révolution continuent à se développer fait que cette phase est la phase de la crise révolutionnaire du régime capitaliste, la phase pendant laquelle la révolution devient de plus en plus possible. Au contraire, à partir du moment où la classe capitaliste réussirait à entraîner dans cette décadence la société dans son ensemble –et, en premier lieu, le prolétariat- rendant ainsi la révolution impossible pour toute une période historique, nous nous trouverions devant la décomposition aussi bien du régime capitaliste que de la société moderne. […] C’est là précisément la possibilité de la barbarie moderne, non plus comme tendance qui se développe constamment dans la société d’exploitation, mais en tant que phase de décomposition sociale, pendant laquelle aussi bien les forces productives que la conscience de la classe révolutionnaire connaîtraient une régression profonde et durable. »
    « Il est évident que le processus de la concentration du capital, s’il n’est pas interrompu par la révolution prolétarienne, n’a qu’une limite théorique : la concentration totale du capital, à l’échelle mondialee, sous le contrôle et la direction uniques d’un seul groupe d’exploiteurs. Et puisque dans la société moderne le contrôle et la direction de l’économie implique et entraîne à la fois l contrôle et la direction absolus de l’ensemble des activités sociales, cette concentration totale de l’économie ne peut que s’accompagner nécessairement de la fusion du capital et de l’État. »
    « Les capitalistes qui n’investissent pas à un rythme suffisant sont impitoyablement éliminés par les concurrents plus forts. »
    « Si un monopole domine entièrement le marché du secteur donné, son profit maximum dépend non plus de la production maximum –et par conséquent de l’accumulation maximum- mais au contraire d’une production adaptée autant que possible à la demande de ce marché et même le plus souvent d’une production inférieure à cette demande. Le monopole engendre donc infailliblement une tendance à la stagnation, puisqu’il tend non pas à étendre, mais à restreindre la production. »
    « Le capitalisme naît et se développe dans le marché concurrentiel. La concurrence est le milieu vital de son développement. Mais ce développement lui-même amène graduellement la suppresion de la concurrence et du marché dont il est sorti. »
    « La grande majorité des nations capitalistes sont vassalisées sur leur propre demande par d’autres plus puissantes. »
    « L’histoire de la société capitaliste n’est qu’une succesion ininterrompue des phases d’équilibres et de déséquilibres dans toutes les sphères de la vie sociale : dans l’économie, dans la politique, dans les rapports entre les classes, dans les rapports entre les nations. »
    « Pour les monopoles, la forme du profit reste encore indépendante de la plus-value : autrement dit, il ne suffit pas que le monopole exploite ses ouvriers pour qu’il gagne quelque chose. Il faut encore réaliser la plus-value ainsi extraite par la vente du produit. »
    « Le dirigisme étatique ne peut résorber la surproduction qu’en orientant l’économie et toute la société vers la guerre. »
    -Socialisme ou barbarie, n°3, (juillet/août 1949).
    « La productivité du travail ne peut à la fin que baisser non seulement à cause de l’attitude négative qu’adopte le prolétariat face à la production, mais aussi parce qu’il est impossible d’établir ainsi un rapport normal optimum entre la machine et l’homme ; celui-ci ne peut plus intervenir dans la production selon l’expérience vivante que seul il possède de la machine et de toute activité productive. »
    « L’organisation révolutionnaire ne peut pas exister sans positions programmatiques, car celles-là seules sont la garantie de son homogénéité et de sa stabilité politique. »
    - Socialisme ou Barbarie, NO. 4 (OCTOBRE-NOVEMBRE 1949).
    « Le socialisme suppose la destruction préalable de l’appareil politique et économique de la classe dominante, destruction opérée dans une situation de crise, par l’action organisée de la classe ouvrière. »
    -Socialisme ou Barbarie, n°7, (août/septembre 1950).
    « Formuler le programme socialiste avec plus de précision que cela n’a été fait jusqu’ici dans le cadre du marxisme ne signifie nullement un retour vers le socialisme utopique. »
    « [L’] inégalité ne pourra être supprimée […] non pas sous la forme d’un revenu arithmétiquement égal pour tout le monde mais de la satisfaction complète des besoins de chacun. »
    « Seuls les producteurs, dans leur ensemble organique, ont une vue et une conscience complète du problème de la production, y compris sn aspect le plus essentiel qui est l’exécution concrète des actes productifs, que seuls ils peuvent organiser d’une manière rationelle le processus productif. Au contraire, la gestion des classes exploiteuses est toujours intrinsèquement irrationelle, car elle est toujours extérieure à l’activité productive elle-même, elle n’a qu’une connaissance incomplète et fragmentaire des conditions concrètes dans lesquelles celle-ci se déroule et des implications des objectifs choisis. »
    « [Les] capacités productives sont directement liées d’un côté à l’épanouissement de l’individu productif au sein de la production –donc à la gestion ouvrière et, de l’autre côté, à l’augmentation de la consommation des travailleurs et de leur bien-être, le développement de leur culture technique et totale et de la réduction du temps de travail ; plus généralement, cet aspect de la productivité que l’on pourrait appeler la productivité subjective, dépend de l’adhésion totale et conscience des producteurs à la production. »
    « La construction du communisme présuppose l’appropriation de la culture par le prolétariat. Cette appropriation signifie non seulement l’assimilation de la culture bourgeoise, mais surtout la création des premiers éléments de la culture communiste. […] La création culturelle du passé ne pourra être utilisée par le prolétariat dans sa lutte pour la construction d’une nouvelle forme de société qu’à la condition d’être en même temps transformée et intégrée dans une totalité nouvelle. La création du marxisme lui-même est une démonstration de ce fait ; les fameuses « parties constitutives » du marxisme étaient les produits de la culture bourgeoise, mais l’élaboration de la théorie révolutionnaire par Marx a signifié précisément non pas la pure et simple assimilation de l’économie politique anglaise ou de la philosophie allemande, mais leur transformation radicale. »
    « L’activité révolutionnaire du type inauguré par le marxisme est dominée par une antinomie profonde, qui peut être définie dans les termes suivants : d’une part, cette activitée fondée sur une analyse scientifique de la société, sur une perspective consciente du développement futur et par conséquent sur une planification relative de son attitude face à la réalité ; d’autre part le facteur le plus important, le facteur décisif de cette perspective et de anticipation de l’avenir c’est l’activité créatice de dizaines de millions d’hommes, telles qu’elle s’épanouira pendant et après la révolution et le caractère révolutionnaire et cosmogonique de cette activité consiste précisément en ce que son contenu sera original et imprévisible. Il est vain d’essayer de résoudre cette antinomie en en supprimant un des termes. Rénoncer à une activité collective rationelle, organisée et planifiée parce que les masses en lutte résoudront tous les problèmes c’est en fait répudier l’aspect « scientifique », plus exactement l’aspect rationnel et conscient de l’activité révolutionnaire, c’est sombrer volontairement dans un mysticiscme messianique. Ne pas reconnaître, en revanche, le caractère original et créateur de l’activité des masses, ou ne le reconnaître que du bout des lèvres, équivaut à fonder théoriquement la bureaucratie, dont la base idéologique est la reconnaissance d’une minorité « consciente » comme dépositaire de la raison historique. »
    -Socialisme ou Barbarie, n°10, (juillet/août 1952).



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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


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