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    Claude Lefort, Le Travail de l'œuvre Machiavel

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Claude Lefort, Le Travail de l'œuvre Machiavel Empty Claude Lefort, Le Travail de l'œuvre Machiavel

    Message par Johnathan R. Razorback Ven 7 Mai - 19:25



    "Marx fait part de son enthousiasme à la lecture des Storie fiorentine dans une lettre à Engels [...] On sait d'autre part qu'il a recopié de nombreux extraits des Discorsi en 1843 [...] Quant à Engels, il parle de M[achiavel] comme du "premier écrivain militaire des Temps modernes digne d'être cité" in La Dialectique de la nature." (note 1 p.145)

    " [La première figure de la philosophie de la praxis. Une interprétation d'Antonio Gramsci]

    "La fonction accordée au dernier chapitre du Principe, d'une part, l'éviction des Discorsi, jugés au service d'une entreprise de restauration, d'autre part, sont le signes d'une appréciation bien déterminée de l'œuvre." (note 1 p.237)

    "Gramsci se propose de déterminer la fonction qui fut celle de l'œuvre de Machiavel à une époque et dans une société données. [...]
    Penseur marxiste, Gramsci ne nous laisse pas supposer que la théorie du mode de production -et de la lutte des classes- prive l'œuvre de pensée de son efficacité sociale et historique ; tout au contraire, il suggère que cette théorie exige de repérer à tous les niveaux de la réalité une productivité
    ." (pp.238-239)

    "[L'Œuvre machiavélienne] apparaît en effet [pour Gramsci] comme un produit de l'activité de la classe bourgeoise qui aspire à s'affranchir du cadre de la féodalité et a besoin, en conséquence, de forger un pouvoir susceptible de faire droit à ses intérêts [...] Elle s'apparente à celle que le marxisme remplit dans la société moderne." (p.239)

    "Tout se passe comme si Machiavel disait à ce condottière résolu à ne pas borner son ambition: si vous voulez le pouvoir et soumettre l'Italie, vous aurez la masse pour vous, quels que soient les moyens employés, car la masse veut ce pouvoir ; et si vous ne craignez pas de vous appuyez sur elle, vous réduirez à rien vos adversaires, car son soutien est le seul garant de votre sécurité. Qu'un tel héros n'existât pas à l'époque où Machiavel rédigeait le Principe ne réduit pas la portée de son discours ; il s'y trouve proclamé pour longtemps que la volonté d'un peuple attend de trouver son expression dans celle d'un individu. En ce sens, comme l'écrit Gramsci, le Principe est un mythe -dans l'acceptation sorélienne du terme- une idée qui, par son pouvoir d'anticiper l'avenir, donne une nouvelle figure au présent. En ce sens, l'invocation par Machiavel d'un "hypothétique homme de la Providence" recouvre un appel réel à la bourgeoisie italienne, destiné à lui faire prendre conscience de ce qu'elle est et de qu'elle doit être, à la rassembler dans la forme d'une volonté collective." (p.242)

    "Pour que le peuple s'élève du désir à la volonté, il faut qu'il se rapporte à un agent susceptible d'inscrire dans la réalité -force mesurée à d'autres forces- une équivalence de ses intentions." (p.244)

    "La représentation commune accrédite le statut d'un discours clos et du même coup l'idée d'une séparation du discours et du lecteur [...] La question du destinataire, telle que la pose Gramsci, non seulement met en ruine cette représentation, mais du même coup requiert une réflexion sur la position de l'interprète : car, de toute évidence, celui-ci n'occupe pas la place du destinataire, qui est située dans les mêmes horizons socio-historiques que l'écrivain." (p.254)
    -Claude Lefort, Le Travail de l'œuvre Machiavel, Paris, Gallimard, 1986 (1972 pour la première édition), 782 pages.



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