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    Philippe Boulanger, Géographie militaire et géostratégie + La géographie, reine des batailles

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Philippe Boulanger, Géographie militaire et géostratégie + La géographie, reine des batailles Empty Philippe Boulanger, Géographie militaire et géostratégie + La géographie, reine des batailles

    Message par Johnathan R. Razorback Mar 13 Juil - 16:51

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Boulanger_(g%C3%A9ographe)

    https://fr.1lib.fr/book/11554262/5ba0bb?dsource=recommend

    https://fr.1lib.fr/book/5740545/d6c187?dsource=recommend

    "La géographie a été de tout temps un savoir stratégique. N’est-elle pas une « reine des batailles » que le militaire doit maîtriser ? Cette évidence a mis du temps pour être acceptée, tant les enjeux idéologiques qu’elle revêt sont étendus et source de débats entre les praticiens. Pourtant, les princes et les stratèges, les chefs d’entreprise et le pouvoir temporel ont conçu et exploité, depuis l’Antiquité, le facteur géographique comme un pilier de leur puissance. La connaissance de l’environnement physique, des itinéraires, des ressources, des cités fortifiées, des populations à administrer, entre autres aspects, est un des fondements des conquêtes et de la gouvernance territoriale."

    "La géographie est une approche des sciences physiques et des sciences humaines qui se construit surtout à partir de cette époque et qui influence la culture militaire. Ce qui explique le développement de courants de pensée de géographie militaire depuis le XIXe siècle dans toute l’Europe, puis hors d’Europe. La connaissance géographique est devenue alors une obsession du stratège au point de créer des services topographiques et géographiques militaires rattachés directement à l’état-major général. Napoléon Bonaparte avait lui-même réformé l’enseignement militaire et le service des cartographes militaires pour en faire des outils d’action efficaces. L’état-major prussien se dote, quant à lui, d’un service de géographie militaire dès 1816, et sera imité par toutes les armées modernes dans le monde. Encore aujourd’hui, les services de géographie militaire dépendent généralement du bureau Opérations au sein des états-majors généraux."

    "Sans connaissance préalable du milieu, toute manœuvre devient bel et bien hasardeuse face à un ennemi qui peut disposer de la « supériorité informationnelle ». Or, depuis la fin de la guerre froide, cette notion de « supériorité informationnelle » est devenue essentielle dans les stratégies militaires et valorise, en conséquence, l’outil géographique militaire. Toutes les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont donc mobilisées pour acquérir, exploiter et diffuser à ses armées la meilleure analyse territorialisée possible pour les opérations, qu’elles soient de coercition, de maintien de la paix ou de lutte contre le terrorisme. L’essor récent mais croissant du Geospatial Intelligence (« fusion de données géolocalisées multisources donnant lieu à une représentation cartographique et à une analyse géopolitique ») est l’un des secteurs d’activité qui correspond à cette dynamisation de la géographie à des fins militaires."

    "Le raisonnement militaire a souvent construit le savoir académique, tout comme il s’est inspiré de la géographie universitaire : ce sont souvent les mêmes méthodes, les mêmes démarches intellectuelles qui sont appliquées à l’activité militaire. Les échelles géographiques (géotactique, géopérationnelle, géostratégique) témoignent ainsi de cette relation."

    "Les premières références écrites proviennent de L’Art de la guerre du Chinois Sun Tzu, rédigé au Ve siècle av. J.-C. sous la dynastie Han (206 av. J.-C.-220 apr. J.-C.)1. « Connais le ciel et connais la terre, ainsi la victoire ne sera pas un péril » nous en résume toute l’approche. Composé de treize chapitres, l’ouvrage est l’un des plus anciens de stratégie et de tactique opérationnelle traduit en français en 1772 par le jésuite Amiot. Dans le chapitre X (« De la connaissance du terrain »), il précise la « valeur inégale des lieux à la surface de la terre », dont certains sont à rechercher, d’autres à fuir, mais qui tous doivent être parfaitement connus par le général. Notamment, ceux à rechercher doivent apporter des vivres abondants, des eaux salubres, un air sain et de bonnes voies de communication. « Avec la connaissance du terrain, un général peut se tirer d’affaire dans les circonstances les plus critiques. » Dans le chapitre suivant (« Des neuf sortes de terrains »), il précise les types de terrains qui ont une influence sur la tactique à mener : les terrains de dispersion situés sur son propre territoire à proximité de la frontière, conduisant à disperser les forces si la manœuvre préserve un bon moral ; les terrains légers près de la frontière sur le territoire ennemi, sur lesquels les forces ne peuvent rester trop longtemps ; les terrains instables, qui se prêtent aux manœuvres et au stationnement ; les terrains de réunion, qui servent de refuge ; les terrains pleins et unis, qui sont les champs de bataille ; les terrains à plusieurs issues, qui permettent l’arrivée de renforts ; les terrains graves et importants caractérisés par leur défilé, leur campagne aride, leurs lignes d’eau et leurs villes fortifiées ; les terrains gâtés, cloisonnés par leurs lignes d’eau ; les terrains de mort, où les forces sont toujours en danger. Sun Tzu les associe à des modalités d’usage pour en tirer profit. Les terrains de dispersion, par exemple, sont des lieux de rassemblement, mais ne peuvent servir à livrer bataille. Chacun de ces terrains est également associé à un type de mouvement (déployer, rassembler, cacher ses intentions, unir des troupes en territoire ennemi, etc.), et chacun fait l’objet de considérations tactiques et opératiques. Par exemple, il est considéré que la victoire est à moitié acquise quand on tient les débouchés d’accès."
    -Philippe Boulanger, La géographie, reine des batailles, Perrin, 2020.



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