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    Chrysanthi Nigianni & Merl Storr (eds), Deleuze and Queer Theory

    Johnathan R. Razorback
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    Chrysanthi Nigianni & Merl Storr (eds), Deleuze and Queer Theory Empty Chrysanthi Nigianni & Merl Storr (eds), Deleuze and Queer Theory

    Message par Johnathan R. Razorback Sam 13 Nov - 21:52

    https://fr.book4you.org/book/691205/ea93d6?dsource=recommend

    "You ask me: why bring all these texts together in this book ? Why ‘Deleuze and Queer Theory’ ? What does this and mean ? You wonder whether it might be the expression of an opposition that will lead to a battle, a combat ; a war that will announce winners and dark horses, will declare the past dead and will celebrate a new future. Or maybe, it is a hope for juxtaposition and collaboration based on resonances, or differences. An attempt for reconciliation through the annihilation of the differential parties perhaps ? And as the middle space, the borderline that separates but also brings together ; and as the transit word, a force of transition towards something other that always entails a coming back: the becoming-DeleuzoGuattarian of Queer Theory, the becoming-queer of Deleuze’s and Guattari’s theory. And as the invisible in-between, the mystery gap, the topos of hidden erotic
    connections, of contagious exchange, of unnatural encounters based on imperceptible micro-attractions and incompatibilities ; and as the experiment to think as two, to rethink through a two-fold process that amplifies what goes on in one’s thinking, that expands one single concept (queer), transforming it from a materialising signifier to an intrinsic quality of non-representational thinking. Thus, this project is primarily creative and not critical, and it is critical precisely by being creative. Rather than dismissing queer (theory), this collective work reaffirms the seductive power of the concept ‘queer’, and its continuing force to inspire thinking nowadays. Moving beyond, or along, lines of queer theory (in its institutionalised Anglo-American form) constitutes a living proof of the vital force of the concept of queerness: the force to affect and effect changes in the way one theorises, its capacity to produce deviant lines along established thinking and disciplines, its ability to queer the queer, that is, to undermine the self, to resist any normalisation." (p.1)

    "Another question enters my mind: ‘Is queer theory a reflection on what it means to be queer, or does the concept of queerness change the ways in which we theorise ?’ (Colebrook, this volume). Whereas the first question presupposes a ‘being’ that is queer, and hence that theory is a mere reflection, mirroring, moulding, a grasping of what already exists as given or produced: the queer performative ‘being’ as a culturally given way of being queer, or better, a way of doing queer that constructs a supposed preceding being –‘the doer’, which has nevertheless always been the deed– the latter on the other hand signifies a rupture in the established ways of thinking, suggesting an intrinsic queerness in thinking and in theorising that breaks away from a representational thought, with the latter confusing what exists with what can be known (a conflation of ontology with epistemology). Where the Butlerian theory of performativity fits into the first definition, the Deleuzo-Guattarian thinking is inherently queer by distancing itself from a representational conception of thinking; hence, a thinking, which far from being reproductive (by representing, recognising) is primarily productive mainly by being expressive of non/extra-linguistic forces." (pp.2-3)
    -Chrysanthi Nigianni, Introduction in Chrysanthi Nigianni & Merl Storr (eds), Deleuze and Queer Theory, Edinburgh University Press, 2009, 189 pages.



    _________________
    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".

    Johnathan R. Razorback
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    Chrysanthi Nigianni & Merl Storr (eds), Deleuze and Queer Theory Empty Re: Chrysanthi Nigianni & Merl Storr (eds), Deleuze and Queer Theory

    Message par Johnathan R. Razorback Dim 6 Mar - 23:14

    "Vous me demandez : pourquoi réunir tous ces textes dans ce livre ? Pourquoi 'Deleuze et la théorie queer' ? Qu'est-ce que cela signifie ? Vous vous demandez s'il ne s'agit pas de l'expression d'une opposition qui débouchera sur une bataille, un combat ; une guerre qui proclamera des vainqueurs et des chevaux noirs, déclarera le passé mort et célébrera un nouvel avenir. Ou peut-être est-ce l'espoir d'une juxtaposition et d'une association fondées sur des résonances ou des différences. Une tentative de réconciliation par l'anéantissement des parties différentielles peut-être ? Et comme l'espace intermédiaire, la frontière qui sépare mais aussi rassemble ; et comme le mot de transit, une force de transition vers quelque chose d'autre qui implique toujours un retour : le devenir-Deleuzo-Guattarian de la théorie Queer, le devenir-queer de la théorie de Deleuze et Guattari. Et comme l'entre-deux invisible, le vide mystérieux, le topos des connexions érotiques cachées, de l'échange contagieux, des rencontres contre-natures fondées sur d'imperceptibles micro-attractions et incompatibilités ; et comme l'expérience de penser à deux, de repenser à travers un processus double qui amplifie ce qui se passe dans la pensée, qui élargit un seul concept (queer), le transformant d'un signifiant matérialisant à une qualité intrinsèque de la pensée non-représentative. Ainsi, ce projet est avant tout créatif et non critique, et il est critique précisément parce qu'il est créatif. Plutôt que de rejeter ce qui est queer (dans la théorie), ce travail collectif réaffirme le pouvoir de séduction du concept "queer" et sa capacité à inspirer la réflexion de nos jours. Aller au-delà, ou le long, des lignes de la théorie queer (dans sa forme anglo-américaine institutionnalisée) constitue une preuve vivante de la force vitale du concept de queerness [étrangeté] : la force d'affecter et d'effectuer des changements dans la manière de théoriser, sa capacité à produire des lignes déviantes le long de la pensée et des disciplines établies, sa capacité à rendre plus étrange ce qui est étranger, c'est-à-dire à miner le soi, à résister à toute normalisation. " (p.1)

    "Une autre question me vient à l'esprit : " La théorie queer est-elle une réflexion sur ce que signifie être queer, ou bien le concept de queerness [étrangeté] change-t-il la manière dont nous théorisons ? " [...] Alors que la première question présuppose un "être" qui est queer, et donc que la théorie est une simple réflexion, un miroir, un moulage, une saisie de ce qui existe déjà comme donné ou produit : l'être performatif queer comme une manière culturellement donnée d'être queer, ou mieux, une manière de faire queer qui construit un être précédent supposé -"le faiseur", qui a néanmoins toujours été son acte- ; la seconde question signifie d'autre part une rupture dans les manières établies de penser, suggérant une altérité intrinsèque dans la pensée et dans la théorisation qui rompt avec une pensée représentationnelle, cette dernière confondant ce qui existe avec ce qui peut être connu (une confusion de l'ontologie avec l'épistémologie). Là où la théorie butlérienne de la performativité s'inscrit dans la première définition, la pensée deleuzo-guattarienne est intrinsèquement queer en se démarquant d'une conception représentationnelle de la pensée ; d'où une pensée, qui loin d'être reproductive (en représentant, en reconnaissant) est surtout productive en étant expressive de forces non/extra-linguistiques." (pp.2-3)
    -Chrysanthi Nigianni, Introduction in Chrysanthi Nigianni & Merl Storr (eds), Deleuze and Queer Theory, Edinburgh University Press, 2009, 189 pages.




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