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    Étienne Souriau, L'Instauration Philosophique + Culture et cinéma

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Messages : 19725
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    Étienne Souriau, L'Instauration Philosophique + Culture et cinéma Empty Étienne Souriau, L'Instauration Philosophique + Culture et cinéma

    Message par Johnathan R. Razorback Mer 12 Jan - 17:30

    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Souriau

    https://fr.book4you.org/book/16356127/bc0c4d

    "
    (pp.9-10)

    "
    (p.10)

    "
    (pp.11-13)

    "
    (pp.13-14)

    "
    (p.15)

    "
    (pp.17-18)

    "En soi [les formes] n'existent pas plus que la pure matière." (note 1 p.18)

    "
    (p.21)

    "La méditation est à la philosophie ce que la rêverie est à l'art. Creuse préfigure, mais entrevision et modèle de ce que doit être l'œuvre. Entre ces deux pôles de la méditation vague et du savoir non repensé philosophiquement ni passé au creuset méditatif, nous allons tenter de montrer que la médiation nécessaire est celle de la création tendant vers l'œuvre. Moins l’homme qui converse ou l’homme qui médite que l'homme qui écrit. Et sans doute il n’écrit pas sans avoir conversé, sans avoir médité, mais tout cela s’achemine, comme vers son expression ultime, sa raison, sa fin, vers une œuvre qui seule comptera, vers une œuvre où ces reflets de lumière et d’ombre, agités dans la foule ou dans la solitude individuelle prendront forme à la fois et substance, et se concrétiseront définitivement. Tout ce transitoire doit trouver la voie du définitif." (p.28)

    "Que de gens, depuis quarante ans, ont parlé bergsonisme, freudisme, néo-thomisme ou phénoménologie, qui n’avaient jamais ouvert un ouvrage de première main sur ces monuments de pensée. Mais tout cela vit et se nourrit plus ou moins médiatement sur le champ des ouvrages techniques des philosophes." (note 2 p.30)

    "L’œuvre tient ensemble par une certaine logique cohésive ; non logique de raisonnement, mais de structure, de dispositifs, de proportions, d’architectonique spirituelle. Créée par un homme, elle subsiste et se fait à nouveau créer, susciter ou ressusciter par chaque auditeur, par chaque lecteur. [...] [Les œuvres] ont en commun certaines qualités d’unicité singulière et vraiment de personnalité morale à travers la multitude des aperceptions individuelles. On y trouve certaines qualités d’unité noétique, de permanence et d’originalité; certaines qualités d’achèvement et de présence définitive, de présence désormais autonome et objective, qui seules leur méritent ce nom d’œuvre. On ne peut mettre cela en question sans subvertir gravement non seulement des cadres, mais des disciplines éprouvées de la pensée. D’abord, nous venons de le voir, cela est impliqué dans un usage pratique et techniquement pédagogique. Et ce n’est pas sans raison. Que le Discours [de la méthode de Descartes], bien qu’incorporel (à part l’avatar des innombrables manifestations en
    noir sur blanc au sortir de la presse) soit un objet moral singulier et véritablement un être, il ne saurait être question d’en douter, puisqu’on y trouve tout ce qui est exigible d’une existence singulière. A travers les éditions diverses qui le présentent, les commentaires qui le couvrent de leurs lierres, les lectures qui le ressuscitent, les études qui tâchent à l’entrevoir dans son essence profonde, et les explications qui le dissèquent, il subsiste, lui-même en lui-même, dans sa quiddité propre et son identité." (pp.33-34)

    "Les Données immédiates, ce monument." (p.34)

    "Ouvrages laissés inachevés, et mis au point pour la publication par des éditeurs posthumes. Leur nombre est immense et prouve combien la maturation d’une philosophie est longue, combien sa composition dépasse aisément les limites de la vie d’un homme — combien encore la pensée philosophique en son élargissement complet dépend peu des fougues et des élans de la vie, et se mesure mal aux forces de celle-ci." (p.37)

    "Quand Socrate rencontra spirituellement Anaxagore, ou Spinoza Descartes, en ces chocs psychologiques d’où jaillirent des philosophies nouvelles, il y a des actes de l’œuvre ou du
    mouvement global des idées, et non de l’homme." (p.39)

    "L'action instaurative surpasse en valeur d’expérience, du point de vue même d’une philosophie de l’action, l’action transitive." (p.46)

    "Déplacera-t-on alors le problème en considérant moins la création de 1’cBuvre singulière que la création continue et successive de toutes les œuvres, dans une sorte de succession hégélienne et dynamique qui serait la vraie philosophie ? Celle-ci ne résiderait jamais dans les philosophèmes, ni dans la promotion anaphorique de chacun d’eux vers sa propre perfection, encore moins dans les lois spéciales ou même générales auxquelles ils satisfont ; mais dans leur différence, ou plutôt dans leur succession différentielle ?

    Ici nous sommes sans doute au cœur profond du problème. Philosopher, dans cette perspective, ce serait moins former une philosophie qu’en abandonner une ; et se transporter vers une autre. Si chaque philosophie est un monde, la vraie philosophie serait dans les intermondes — dans la transition d’une philosophie à une autre. Idée trop importante pour qu’on puisse se dispenser d'y consacrer une méditation approfondie. En la poussant à fond, on finira par concevoir la philosophie se dépouillant successivement de toutes les œuvres, moins pour s’hypostasier en elles que pour s’hypostasier hors d’elles et s’en affranchir. La vérité et la vie ne seraient pas du côté de ses bulles envolées une à une, mais au contraire du côté de cette activité qui les laisse fuir pensivement, et s’en étant libéré, les dédaigne. Qu’en faut-il croire ?" (pp.46-47)
    -Étienne Souriau, L'instauration philosophique, Paris, Félix Alcan, 1939, 414 pages.

    https://www.persee.fr/doc/enfan_0013-7545_1957_num_10_3_1364



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