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    Renaud Le Goix, Atlas de New York

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Renaud Le Goix, Atlas de New York Empty Renaud Le Goix, Atlas de New York

    Message par Johnathan R. Razorback Mer 15 Juin - 17:24

    https://fr.book4you.org/book/21573644/3cccd2

    "« New York tient du mythe et du patrimoine commun. Mégapole cosmopolite, fascinante, violente, parfois contestataire, elle incarne la toute-puissance de la ville globale triomphante à la croisée des réseaux et des flux migratoires, économiques et culturels.

    Tout a été dit sur New York, ou presque : le magnétisme de sa verticalité et des canyons urbains que l’on parcourt pressé, anonyme, dans le bruit de la ville qui ne dort jamais ; le mouvement perpétuel d’une métropole qui crie sa modernité à la face du monde depuis l’ère industrielle. Certes, New York n’a plus le monopole ni de la verticalité, ni de la modernité face aux concurrentes européennes ou asiatiques qui se sont employées à la détrôner, s’emparant de l’attribut le plus clair de la puissance : Londres, Shanghai, Taipei ou Kuala Lumpur ont désormais aussi leur skyline de gratte-ciel, phares de leur identité, alors que New York est orpheline de la sienne depuis 2001. Blessée, elle demeure néanmoins le centre dominant de l’espace mondial, et les crises récurrentes du capitalisme n’y changent rien : résiliente, elle se reconstruit, se réinvente et se renforce.

    Espace de tous les commerces, « Venise mercantile de l’océan occidental » (Blaise Cendrars), plaque tournante migratoire, elle rassemble les élites financières et culturelles actrices de cette modernité, cette énergie qui construit tous les possibles.

    Car New York est la fille de la démesure et de la vitesse. L’espace urbain se conjugue au pluriel, étiré entre plusieurs centres d’activité et les échelons complexes et intriqués de gouvernance, morcelé par de multiples communautés, mais lié par d’intenses déplacements. Port ouvert vers des horizons régionaux, nationaux et mondiaux, la métropole new-yorkaise joue ainsi pleinement son rôle d’interface centrale de la Mégalopolis étatsunienne.

    À ce titre, cet atlas tient de la gageure tant New York fournit d’emblée de représentations et d’images. Le regard, alimenté par la cartographie, le graphique, la photo, se veut donc distancié et propose d’appréhender les différentes dimensions de la mégapole. Comment saisir autrement un objet qui résiste à l’analyse ? La ville efface les traces de son passé : la notion de patrimoine urbain, si européenne, n’a longtemps pas eu de sens. L’observateur comme le promeneur demeurent tous deux prisonniers de la contemporanéité de la ville, de son immédiateté.

    Notre approche cherche donc à saisir les différentes échelles, tant spatiales que temporelles, de la mégapole. Et celles-ci varient considérablement : 1,5 million de personnes à Manhattan, 8,2 millions dans la ville de New York ; 19,4 millions dans la métropole, soit 22,1 millions dans l’aire métropolitaine à cheval sur plusieurs États ; 55 millions d’habitants sur cette puissante façade urbaine, portuaire et industrielle de la Mégalopolis. Au fil des cartes, l’atlas expose toutes les facettes de la centralité new-yorkaise, qui résume en son sein la complexité de l’espace mondial. Le temps long de l’histoire permet d’abord de présenter l’émergence de cet hypercentre mondial, puisqu’il s’agit d’un palimpseste urbain dont les phases de colonisation, de croissance, de crises, d’immigration et d’internationalisation s’articulent sur l’histoire des États-Unis.

    Il s’agit ensuite de montrer les expressions de la centralité new-yorkaise au niveau mondial : centralité économique telle qu’elle s’exprime dans la concentration des fonctions économiques globales, des fonctions portuaires et aéroportuaires et des flux matériels et immatériels ; centralité politique et culturelle internationale ; une attractivité qui se traduit par des flux humains de migrants, d’étudiants et de touristes. »

    "New York cumule deux statuts  : mégapole de 22 millions d’habitants et métropole internationale dotée des attributs du commandement global."

    "Métropole internationale au sens fort du terme : elle est à la fois siège du pouvoir politique international (l’ONU), point focal de la finance mais aussi des flux aériens, du commerce international (trafic portuaire), concentrant les lieux de décision (sièges sociaux des firmes multinationales). Ainsi, New York voit son rôle déterminé par la réunion de quatre éléments de domination :

    – elle est le point majeur de commandement de l’organisation mondiale de l’économie ;

    – elle constitue un lieu stratégique pour les sociétés de finance (bourses de valeurs, organismes bancaires) ;

    – elle rassemble des sites de production de l’innovation : la finance, les modes vestimentaires, les mouvements culturels, les modes musicales sont autant de produits de l’innovation new-yorkaise ;

    – elle représente enfin un marché primordial pour les nouveaux produits.

    Le terme de ville globale, proposé par la sociologue Saskia Sassen (1991), désigne les métropoles qui sont aussi les centres de commandement de l’économie mondiale. La dynamique New York, Londres et Tokyo avant tout, Paris, Milan, Francfort et Singa pour (partiellement) sont le fruit d’une nouvelle division internationale du travail ; la désindustrialisation des pays développés et l’industrialisation accélérée des pays en développement plus compétitifs ont nécessité une internationalisation rapide de l’industrie financière qui s’appuie sur un réseau de transactions à l’échelle mondiale. La ville globale, telle que New York, organise le marché mondial des capitaux et reçoit les activités de services les plus spécialisées, performantes et rares.

    Ainsi New York et sa région urbaine (CSA, Consolidated Statistical Area) accueillent 22 millions d’habitants, soit 7% de la population du pays. Son économie, spécialisée dans les activités de haute valeur ajoutée, génère un produit intérieur brut de 67578 dollars par habitant par an, contre 39590 dollars en moyenne dans les autres MSA (Metropolitan Statistical Area). La capitalisation boursière à New York équivaut à l’ensemble des autres grandes places dans le monde, depuis la fusion opérée entre New York Stock Exchange et Euronext (Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne) en 2007. La finance représentait donc 12,7 % des emplois à New York, et 36% des profits en 2007, contre 6% et 10% respectivement aux États-Unis. Certes, la part de ces emplois a légèrement baissé depuis vingt ans, du fait du desserrement de ces activités en dehors de Manhattan dans les périphéries du New Jersey, ainsi que de la concurrence des autres métropoles. Mais le monopole new-yorkais reste puissant, et la financiarisation de l’économie contribue à son renforcement.

    Ce lieu de gouvernance financière mondiale est complété par un centre décisionnel qui accueille 25 sièges sociaux des 500 plus grandes firmes mondiales. Cette position, qui n’a d’égale que Paris et Londres, représente 16% des 150 plus grandes firmes américaines et 18,5% de leurs revenus en 2008. Matérialisée par les tours de Manhattan, cette suprématie est rendue visible par les flux Internet traduisant l’intensité des échanges commerciaux, monétaires et des télécommunications. Les flux aériens traduisant les déplacements professionnels (affaires, commerce, colloques, études, etc.) et de tourisme, permettent de saisir le rôle de pivot international du trafic, ainsi que les liens privilégiés avec l’Europe.

    La richesse de la ville repose donc sur sa position d’interface, rassemblant les milieux de la finance, de l’assurance, des services aux entreprises et les sièges sociaux de grands groupes industriels dont la production est délocalisée. Ce système fonctionne en réseau, chaque ville globale jouant un rôle précis  : New York dispose d’un milieu financier permettant la mobilisation du capital dans les firmes transnationales ; Tokyo est au cœur du pôle des créanciers et joue le rôle de prêteur ; Londres, enfin, place financière spécialisée dans l’assurance, assure les transactions internationales."

    "New York est avant tout le premier port de la façade Atlantique : le site d’estuaire sur l’Hudson présente tous les avantages (abris et faible marnage) permettant la mise en relation avec l’arrière-pays de la plaine agricole, des Appalaches qui fournissent les matières premières et dont l’Hudson constitue le seul débouché naturel, et de la région industrielle des Grands Lacs par le canal Érié. Le long des rives de l’Hudson, la place disponible pour l’industrie, les entrepôts et les fonctions logistiques ne manquait pas. Ces espaces portuaires sont aujourd’hui réaménagés pour recevoir conteneurs et tankers et les principales infrastructures ont quitté Manhattan, déplacées vers l’aval sur Upper Bay et Newark Bay."

    "Si l’ensemble de la zone agglomérée bâtie en continu de New York et Newark (New Jersey) rassemble 19,5 millions de personnes, les définitions plus courantes incorporent des zones suburbaines échangeant des flux quotidiens domicile-travail avec New York (MSA, Metropolitan Statistical Area), soit 18,8 millions d’habitants ; et jusqu’à 22 millions dans sa définition la plus extensive, qui tient compte du polycentrisme de la métropole (CSA, Consolidated Statistical Area, récemment créé par le bureau du recensement), voir carte p. 41.

    Certes, à l’instar des autres grandes villes des pays riches, New York marque le pas devant la croissance des mégapoles des pays en développement : deuxième ville du monde derrière Tokyo en 1975, elle n’est qu’au troisième ou quatrième rang en 2005, selon les définitions retenues ; et certainement, d’après l’ONU, sixième en 2015 derrière Tokyo, Bombay, Mexico et São Paulo. Sa croissance reste malgré tout soutenue. Le centre s’est vidé entre 1970 et 1980, mais il attire de nouveau : la population s’est accrue de 9,4% entre 1990 et 2000. Sa périphérie – soutenue par l’étalement urbain – s’accroît sur la même période de 8 %. Ce dynamisme est globalement nettement plus modéré que celui des métropoles de l’Ouest (Phœnix, Las Vegas, Houston, Seattle, Dallas, Miami et Los Angeles), mais il est l’un des plus vigoureux sur la côte Est. [...]

    La métropolisation se traduit par un élargissement de l’aire de commandement à l’espace mondial : ce n’est pas tant la taille de la ville qui compte que son rôle. Celui de New York repose avant tout sur les interfaces financières, commerciales et culturelles de rang mondial. Sans être capitale du pays, elle accueille néanmoins des fonctions internationales de premier plan, notamment les Nations unies.

    Dans l’internationalisation du système productif et l’organisation des firmes qui favorise l’émergence de villes mondiales, là encore, New York se positionne en tête de la hiérarchie mondiale. Le GaWC (Globalization and World Cities Study Group) propose un classement des villes mondiales en fonction des liens de filiation entre firmes du secteur des services supérieurs (comptabilité, publicité, finance, assurance, services juridiques). New York, Tokyo, Londres, Paris, métropoles mondiales complètes, apparaissent en tête du classement dans chacune des branches d’activité, dont elles assurent le contrôle. D’autres métropoles prétendent au statut de villes mondiales et sont autant de pôles essentiels : le rôle stratégique et décisionnel de New York ne se comprend qu’en lien avec un réseau de villes mondiales qui la complètent et la concurrencent. Les autres villes témoignent de la forte hiérarchisation des processus de métropolisation en relation avec les logiques économiques de la globalisation : certaines possèdent toutes les activités « supérieures » mais sans en contrôler aucune (métropoles intermédiaires). Les villes dans les pays émergents (relais régionaux) n’offrent qu’un aspect incomplet de l’économie globale.

    Enfin, New York connaît le renforcement des capacités d’innovation des métropoles par la concentration de la main-d’œuvre qualifiée. Malgré la perte de plus de 600000 emplois dans l’industrie new-yorkaise depuis 1970, les retombées de la présence universitaire fournissent à la fois la recherche, l’innovation et la formation des cadres, des ingénieurs et des professionnels. Ils sont employés par des firmes innovantes dans divers secteurs : ingénierie financière, médias et télévision, nouvelles technologies. Les acteurs économiques disposent sur place du capital-risque et interagissent dans des réseaux de coopération, d’émulation et de concurrence. Ainsi, la métropole new-yorkaise dispose de nombreuses technopoles périphériques qui contribuent à la dynamique de la Mégalopolis, faisant de New York la troisième métropole high-tech du pays, après San Jose et Los Angeles.

    Au final, qu’il s’agisse d’un classement des universités ou de celui des métropoles les plus attractives par les cabinets de conseil en entreprise, New York demeure l’archétype de la puissance d’une ville sur le monde."

    "L’histoire de New York est celle de ses vagues migratoires : environ 60 % de la population a au moins un ascendant immigrant. Sur le temps long, la croissance urbaine ne doit rien à l’exode rural mais résulte de l’immigration."

    "Il s’opère ainsi une partition en cinq classes des espaces urbains, étroitement dépendants mais très nettement séparés et imperméables, dont New York représente l’archétype, selon l’urbaniste Peter Marcuse. Au sommet de la hiérarchie, la « cité du contrôle », où se prennent les décisions à l’échelle mondiale, dans les plus prestigieux immeubles de bureaux du centre (CBD, Central Business District). Construits par les plus grands architectes, ces immeubles participent de la sémiotique du pouvoir dans l’espace urbain, à l’image du Rockefeller Center ou, plus récemment, la Trump World Tower, immeuble de 72 étages construit en face des Nations unies.

    Aujourd'hui ces lieux de commandement de l’économie de moins en moins circonscrits spatialement – clubs business dans les aéroports, yachts, limousines, avions d’affaires – sont tous reliés les uns aux autres par les moyens de communication modernes et forment ensemble un « espace de mouvement et de flux » à l’échelle mondiale. Leur accès est l’un des plus contrôlés, des plus sécurisés qui soient. Des remparts symboliques marquent l’entrée de ces « citadelles »  ; les surfaces en miroir des gratte-ciel, les caméras de surveillance et les vigiles sont perçus comme autant de signes exprimant leur domination et leur supériorité.

    La « cité des services supérieurs » rassemble, quant à elle, les professions d’affaires et de communication, fonctionnant en réseau. Elle renvoie au stéréotype des grandes concentrations de services dans les gratte-ciel des centres métropolitains, lieux d’activité de la classe moyenne tertiaire. Ceux-ci peuvent également se situer en périphérie, comme à Jersey City, ou à Newark, où les docks désaffectés ont été réaménagés avec la construction de plusieurs tours résidentielles, commerciales et de bureaux sur un front de mer réaménagé de parcs et promenades. Vient ensuite l’espace de la production directe de biens et de services courants, déconnectée des activités précédentes. Cette « cité de la production directe » renvoie aux vieux centres manufacturiers comme Chinatown pour l’industrie textile, ou au desserrement des fonctions industrielles vers les périphéries.

    L’auteur distingue aussi la « cité de l’économie informelle », souvent à proximité des quartiers de production et de services, dont ils restent néanmoins distincts. Il s’agit d’importantes concentrations de populations immigrées récentes, d’ateliers plus ou moins en lien avec l’économie clandestine ou informelle, où les travailleurs les plus modestes et les plus fragiles trouvent à s’employer. Enfin, la « cité résiduelle » forme à elle seule un monde à part, puisqu’elle est le lieu où les activités et équipements nécessaires mais indésirables (Nimby, Not In My Back Yard) sont finalement rejetés : friches industrielles, usines d’incinération, prisons, abris pour personnes sans domicile."

    "Les dispositifs de sécurité, de vidéo-surveillance ont proliféré rapidement, et préférentiellement dans les parcs, les quartiers d’affaires, les pôles touristiques et quartiers à la mode (sud de Manhattan, East Village, SoHo, 125e Rue à Harlem). Dans les beaux immeubles résidentiels du centre, un service de concierge accueille le visiteur ; dans les périphéries, les gated communities (lotissements et parcs résidentiels fermés, privés et sécurisés) ont du succès auprès des populations les plus aisées et sont nombreuses dans les communautés suburbaines de Long Island (Red Neck par exemple) en quête d’entre-soi. Ces types d’enclaves sont moins courants dans la banlieue de New York que dans les métropoles du Sud et de l’Ouest ; le phénomène y est néanmoins plus ancien, Llewellyn Park, lieu de résidence de Thomas Edison, étant le plus ancien lotissement privé des États-Unis (1859). Ces processus d’entre-soi sont d’ailleurs très présents dans l’habitat collectif (condominiums et co-ops), les associations résidentielles et leurs règlements très précis étant la brique de base de l’organisation de l’habitat."

    "La centralité culturelle mondiale de New York se mesure ainsi à l’influence de ses créateurs de mode, à sa production littéraire, au flux permanent d’œuvres d’art alimentant les expositions internationales qui s’y tiennent ou bien encore aux montants extravagants atteints lors de ventes aux enchères chez Christie’s ou Sotheby’s. Ces transactions ont attiré l’œil des médias internationaux en 1989, lorsque les peintres impressionnistes ont été vendus pour plus d’un milliard de dollars. Le marché de l’art à New York n’a cependant émergé que tardivement, après 1950, lorsque les galeries de Chelsea et de SoHo exposèrent les expressionnistes abstraits (De Kooning, Hofmann, Gorky, Kline, Pollock), ancrant la production américaine contemporaine dans ses racines cosmopolites d’artistes aux origines diverses. Andy Warhol et les leaders du Pop Art et de l’abstraction prolongèrent dès 1962 cette première révolution en investissant la Factory. Ce foisonnement culturel a ensuite été relayé par une concentration de formations artistiques internationales remarquables. De nombreuses écoles et départements universitaires spécialisés maillent Manhattan, complétés d’équipements culturels et de musées qui constituent les institutions les plus influentes du pays : Metropolitan Museum of Art, Museum of Modern art, New York City Ballet, ainsi que les nombreux théâtres et music-halls. [...]

    Riches de plus de 10000 journalistes, les agences de presse généralistes (Associated Press) ou spécialisées (Bloomberg), la presse et les périodiques internationaux (Time, Newsweek, Reader’s Digest, The New Yorker, Wall Street Journal), et l’édition littéraire et scientifique (Harper Collins, McGraw-Hill, Penguin, Routledge) dominent le monde anglophone. Les réseaux télévisés – nationaux – basés à New York (ABC, CBS) sont diffusés, par le biais des réseaux câblés et satellites, dans plus de 120 pays et sont regardés par plus de 300 millions de spectateurs hors États-Unis. Cette position médiatique et culturelle tient du monopole et donne le ton."

    "Les lieux de la ville font partie du quotidien visuel ou imaginaire de millions de lecteurs et de spectateurs de films et de séries tant la ville se donne à voir. [...] Les gratte-ciel mis en scène (Spider-Man, 2002 ; 2012)."

    "Vivre New York, c’est vivre la densité, la confrontation à l’autre, à la diversité, à l’originalité des modes de vie."

    "New York est faite de nombreux pôles. Si Midtown et Downtown sont les principales concentrations d’immeubles de bureau et d’activités de prestige à Manhattan, elles ne sont pas les seules. De nombreux autres quartiers d’affaire existent, ou se développent, dans un mouvement de desserrement du centre vers les premières suburbs  : Metrotech à Brooklyn, Hoboken sur la rive droite de l’Hudson, Newark, les zones aéroportuaires, ainsi que les nombreux pôles secondaires de l’agglomération, accueillent des fonctions dans la continuité de l’hypercentre : fonctions logistiques, services, immobilier, finance, etc.

    À New York, les fonctions dominent le paysage et la notion de Central Business District garde tout son sens puisque les flux de travailleurs à destination du centre continuent à augmenter. Les navettes domicile-travail montrent l’importance des déplacements quotidiens vers Manhattan (1,5 million de personnes) : ces travailleurs viennent pour l’essentiel des outer-boroughs voisins (Bronx, Brooklyn, Queens et Staten Island), mais aussi de périphéries plus lointaines. Cela concerne 22 % des actifs de Long Island, 19 % de ceux qui vivent le long de la vallée de l’Hudson et 11 % du New Jersey. Dans l’ensemble, les mouvements de travailleurs en provenance des comtés suburbains périphériques à New York City ont augmenté de 20 % entre 1980 et 2000, soit 775 000 personnes par jour.

    Développement de pôles secondaires:

    Dans l’autre sens, 242 000 New-Yorkais partent quotidiennement travailler dans le reste de l’aire urbaine – ils ont augmenté de 42 % entre 1980 et 2000 –, une donnée qui permet de saisir l’importance du changement en cours : les comtés périphériques attirent de plus en plus d’emplois dans des pôles secondaires. En vingt ans, les navettes ont été multipliées par deux et davantage vers les comtés de Morris, Monmouth, Orange, Sussex et Putnam. Les entreprises y bénéficient de prix immobiliers moins élevés, tout en profitant des avantages de la mégapole. D’ailleurs, de nombreux établissements disposent d’un siège à Manhattan, alors que les bureaux exécutant les tâches moins prestigieuses (back-offices) sont localisés en périphérie. D’autres entreprises ont leur siège social en périphérie (IBM à Armonk, près de White Plains), dans l’un des pôles secondaires, aux activités spécialisées."
    -Renaud Le Goix, Atlas de New York, Éditions Autrement, 2014 (2009 pour la première édition).

    Carte dans 6ème géo.



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