https://www.babelio.com/auteur/Aude-Chamouard/257705
"La gestion municipale des maires socialistes peut-elle, du moins, être considérée comme préparant l'avènement du socialisme ? Aude Chamouard constate surtout que ces maires investisseurs, actifs, réalisateurs mettent en œuvre des politiques sociales (et non spécifiquement socialistes) qui s'inscrivent dans un ensemble plus vaste, tenant compte des intérêts de toute la population. Si le monde ouvrier ou les pauvres ne sont pas oubliés, il y a bien arbitrage entre les divers groupes sociaux, l'urbanisme, les subventions, la construction d'écoles, de stades, de piscines, de bibliothèques concernant toute la population. Et les éléments manquent pour affirmer qu'il y a là spécificité socialiste, la gestion de Lyon par Edouard Herriot, ne paraissant pas, par exemple, présenter de grandes différences avec celle des villes étudiées."
"L'implantation socialiste dans les villes concernées repose en grande partie sur l'implantation des élus dans la société globale, à travers leur présence dans toute une série d'associations et d'organisations proches des partis de gauche : syndicats, loges maçonniques, sections de la Ligue des Droits de l'Homme ou de la Ligue de l'Enseignement, associations laïques, groupements culturels, sociétés sportives... Or si l'appartenance aux syndicats est bien une spécificité socialiste, les autres types d'organisation sont communs à toutes les forces républicaines et apparaissent comme une nébuleuse proto-partisane qui a servi de creuset, avant même la naissance des partis politiques, aux opportunistes, aux progressistes, aux radicaux. À la différence de la contre-société communiste, c'est donc bien la société républicaine qu'investissent les socialistes dans l'entre-deux-guerres et Aude Chamouard discerne là une raison de leur pérennité."
-Serge Bernstein, préface à Aude Chamouard, Une autre histoire du socialisme. Les politiques à l'épreuve du terrain (1919-2010), Paris, CNRS Éditions.
"Volonté de transformer le réel en venant en aide aux plus nécessiteux, pour construire, à l'échelle municipale, une autre société. Loin de tout « remords du pouvoir », les édiles du parti se sont employés à édifier des « cités radieuses du socialisme », où malgré les restrictions inhérentes à l'exercice d'un mandat local, s'est développée, en ville, l'utopie socialiste.
Fait massif de l'histoire urbaine, l'implantation municipale des socialistes, commencée dès les années 1880, se poursuit dans l'entre-deux-guerres (1 375 communes en 1935), s'accélère après la Seconde Guerre (4 115 en 1945), et atteint son apogée en 2008. En dépit de quelques revers, le Parti socialiste a su maintenir ses positions municipales pendant la traversée du désert des années 1960, pour les renforcer encore après 1977."
-Aude Chamouard, Une autre histoire du socialisme. Les politiques à l'épreuve du terrain (1919-2010), Paris, CNRS Éditions.
"La gestion municipale des maires socialistes peut-elle, du moins, être considérée comme préparant l'avènement du socialisme ? Aude Chamouard constate surtout que ces maires investisseurs, actifs, réalisateurs mettent en œuvre des politiques sociales (et non spécifiquement socialistes) qui s'inscrivent dans un ensemble plus vaste, tenant compte des intérêts de toute la population. Si le monde ouvrier ou les pauvres ne sont pas oubliés, il y a bien arbitrage entre les divers groupes sociaux, l'urbanisme, les subventions, la construction d'écoles, de stades, de piscines, de bibliothèques concernant toute la population. Et les éléments manquent pour affirmer qu'il y a là spécificité socialiste, la gestion de Lyon par Edouard Herriot, ne paraissant pas, par exemple, présenter de grandes différences avec celle des villes étudiées."
"L'implantation socialiste dans les villes concernées repose en grande partie sur l'implantation des élus dans la société globale, à travers leur présence dans toute une série d'associations et d'organisations proches des partis de gauche : syndicats, loges maçonniques, sections de la Ligue des Droits de l'Homme ou de la Ligue de l'Enseignement, associations laïques, groupements culturels, sociétés sportives... Or si l'appartenance aux syndicats est bien une spécificité socialiste, les autres types d'organisation sont communs à toutes les forces républicaines et apparaissent comme une nébuleuse proto-partisane qui a servi de creuset, avant même la naissance des partis politiques, aux opportunistes, aux progressistes, aux radicaux. À la différence de la contre-société communiste, c'est donc bien la société républicaine qu'investissent les socialistes dans l'entre-deux-guerres et Aude Chamouard discerne là une raison de leur pérennité."
-Serge Bernstein, préface à Aude Chamouard, Une autre histoire du socialisme. Les politiques à l'épreuve du terrain (1919-2010), Paris, CNRS Éditions.
"Volonté de transformer le réel en venant en aide aux plus nécessiteux, pour construire, à l'échelle municipale, une autre société. Loin de tout « remords du pouvoir », les édiles du parti se sont employés à édifier des « cités radieuses du socialisme », où malgré les restrictions inhérentes à l'exercice d'un mandat local, s'est développée, en ville, l'utopie socialiste.
Fait massif de l'histoire urbaine, l'implantation municipale des socialistes, commencée dès les années 1880, se poursuit dans l'entre-deux-guerres (1 375 communes en 1935), s'accélère après la Seconde Guerre (4 115 en 1945), et atteint son apogée en 2008. En dépit de quelques revers, le Parti socialiste a su maintenir ses positions municipales pendant la traversée du désert des années 1960, pour les renforcer encore après 1977."
-Aude Chamouard, Une autre histoire du socialisme. Les politiques à l'épreuve du terrain (1919-2010), Paris, CNRS Éditions.