"We think of twilight as the mingling of the day and the night, a breathing space, sometimes calm, sometimes menacing, in which neither light nor dark prevails. But the name suggests something odder and more specific than this: not the meeting of light and dark, but rather the copresence of two different lights. As the sun sinks, its light is not steadily withdrawn, but subject to a scattering by the air and dust of the atmosphere. For a short period, this creates a strange, faint flaring of the air, an oblique blaze in things. During the hours of daylight, we have the sun always in mind, even when it is behind a cloud or at our backs. Another word for twilight is ‘gloaming’, which perfectly alloys gloom with glow. The glow of the gloaming, after the sun has gone but something of its light still lingers, seems dispersed or sourceless, as though aching evenly from every surface, as though brightness were falling from the air itself. Evocations of twilight often reach for the ambivalent colours of precious stones, pearl, opal, sapphire, amethyst, which suggest an eerie kind of earthlight, as though objects themselves were giving out their own illumination, stored during the day and given off as day retreats. As the contours of the visible world melt, other, more diffusive senses, start to leak into the eye: touch, hearing, smell. ‘Darkness comes out of the earth’, wrote D.H. Lawrence:
The night-stock oozes scent,
And a moon-blue moth goes flittering by:
All that the worldly day has meant
Wastes like a lie. (‘Twilight’)
Ted Hughes articulates the sense of panic that can gather through this slow dissolve of substance:
The wind is inside the hill.
The wood is a struggle—like a wood
Struggling through a wood. A panic
Only just holds off—every gust
Breaches the sky-walls and it seems, this time,
The whole sea of air will pour through (‘Feeding Out Wintering Cattle at Twilight’)."
-Steven Connor, A Certain Slant of Light, 2003: http://stevenconnor.com/twilight.html
"
-Steven Connor, The Dust That Measures All Our Time : http://stevenconnor.com/sand.html
"Phenomenology has of course been subject to various forms of attack and discrediting. It is sometimes said that phenomenology is too passive and normalising. Even in its mode of genial, slightly stoned amazement, phenomenology has seemed to many to many to place far too much trust in our apparent intuitions about the way things unalterably are, for us or for others, and to be not nearly self-conscious enough about the constitutive role of language, representation and ideology in making things the way they are. As a result, phenomenology cannot lead us anywhere but back into our own warmly wallowing-in-the-world selves, and does not offer us any prospect of transcending or transforming that in-the-worldness, not to say the world itself. To the degree that phenomenology may appear merely to accommodate us to the way things appear necessarily to be, reestablishing the continuity between man and world that metaphysics and modernity between them have viciously severed, it can be said to be quietist, naturalist, unhistorical and antihumanist. Depending on your choice, the attempt to yoke phenomenology and Marxism to be found in the work of Merleau-Ponty and Sartre is then brought forward as either a confirmation or a triumphant refutation of this claim. At any rate, I am wagering that there is another path for phenomenology to take, or be taken, than the forest path into mystified quietude."
"La phénoménologie a bien sûr fait l'objet de diverses formes d'attaques et de discrédit. On dit parfois que la phénoménologie est trop passive et normalisatrice. Même dans son mode opératoire d'étonnement génial, légèrement défoncé, la phénoménologie a semblé à beaucoup de gens faire beaucoup trop confiance à nos intuitions apparentes sur la façon dont les choses sont incontestablement, pour nous ou pour les autres, et ne pas être assez consciente du rôle constituant du langage, de la représentation et de l'idéologie dans la formation des choses telles qu'elles sont. Par conséquent, la phénoménologie ne peut que nous ramener à notre complaisant moi-dans-le-monde, et ne nous offre aucune perspective de transcender ou de transformer cet être-là-dans-le-monde, pour ne rien dire du monde lui-même. Dans la mesure où la phénoménologie peut sembler simplement nous accommoder à la façon dont les choses semblent nécessairement être, en rétablissant la continuité entre l'homme et le monde que la métaphysique et la modernité ont vicieusement rompue, on peut dire qu'elle est quiétiste, naturaliste, non-historique et antihumaniste. Selon votre appréciation, les tentatives de rapprochement de la phénoménologie et du marxisme que l'on trouve dans les travaux de Merleau-Ponty et de Sartre seront alors invoquées comme une confirmation ou une réfutation triomphante de cette affirmation. Quoi qu'il en soit, je fais le pari que la phénoménologie peut emprunter (ou être empruntée comme) une autre voie que celle d'un chemin forestier menant à une quiétude mystifiée."
"Là où la tradition phénoménologique, chez Husserl, Heidegger, Levinas et même Sartre, est étrangement allergique à la considération de la vie collective ou impersonnelle, une phénoménologie culturelle du type de celle que j'essaie ici d'imaginer ne serait pas conçue comme un simple élargissement du cogito, via sa déculpabilisation du corps, mais comme une manière de susciter la réflexion sur la nature de la collectivité et de la culture. Le mot "culturel" dans "phénoménologie culturelle" suggère l'importance de reconnaître que les façons dont le monde se présente à la conscience et est appréhendé par elle sont intersubjectives. Dire que quelque chose est culturel, c'est dire simultanément que c'est quelque chose de partagé et que c'est quelque chose de fabriqué. La culture signifie des conditions partagées de production. Elle signifie l'expérience du monde comme une manière de faire le monde à plusieurs reprises et de le faire en commun. L'objectif de la phénoménologie culturelle ne saurait être de faire émerger le corps authentique et vécu de l'expérience de la carapace de l'analyse et de l'explication, parce qu'elle ne croit pas à l'existence d'un tel corps authentique et vécu. Incrédulité à l'égard du corps authentique, ou de la nature primordiale de la relation incarnée au monde [...] Mais c'est parce que, pour la phénoménologie culturelle, expliquer la culture, c'est la faire advenir. La culture n'est ni l'expérience brute d'une part, ni l'explication achevée d'autre part ; c'est l'expérience qui devient explication, l'expérience vécue comme moyen d'expliquer. La phénoménologie culturelle tenterait de saisir, de synthétiser, de transformer et d'être elle-même saisie par les processus d'explication qui sont toujours à l'œuvre dans les expériences, les objets et les processus."
-Steven Connor, "A Few Don'ts (And Dos) By A Cultural Phenomenologist" : http://www.stevenconnor.com/cp/sobad.htm