Les premiers disciples de Jésus, témoins oculaires de son ministère de guérison, et à leur suite l’Église primitive ont cru aux miracles. Confirmation de sa personne divine et sceau de son œuvre, le miracle est une partie essentielle de la mission rédemptrice de Jésus-Christ d’après les quatre Évangiles et le livre des Actes des apôtres.
Qu’en est-il de nous, Église moderne? L’esprit dit scientifique a du mal à admettre ce qu’il ne réussit pas à faire entrer dans les catégories de pensée ou d’expérience qui lui sont propres. Nombre de chrétiens, plus soucieux de se conformer à la mentalité ambiante que de s’en tenir au témoignage évangélique, se sont mis soit à répudier ouvertement l’élément miraculeux, soit à « démystifier » radicalement le contenu du quadruple Évangile. On connaît leur thèse, que nous rappellerons dans les grandes lignes : Les auteurs des Évangiles sont des hommes à la mentalité archaïque. Leur représentation du monde est périmée et contraste de manière irréconciliable avec l’acquis de la science moderne.
Personne ne met en doute le fait que nous vivions une ère scientifique qui exige l’application de méthodes précises et rigoureuses. Aucun chrétien de bonne foi ne s’y soustraira sous prétexte de fidélité évangélique. La nature et les phénomènes qui s’y rapportent reçoivent actuellement des explications que les anciens étaient loin d’imaginer. S’ensuit-il pour autant que les hommes d’il y a deux mille ans étaient tous sans exception d’une ignorance crasse? Oublierions-nous qu’en cette période reculée, la culture et la civilisation avaient atteint un véritable apogée? Des génies tels que Socrate, Platon, Aristote, pour ne citer que les plus connus, surpassent les esprits les plus brillants de notre époque et ils ont précisément vécu durant cette tranche de notre histoire. Ils ont exercé une influence durable sur les générations qui les ont suivis.
Si les hommes d’il y a vingt siècles ne connaissaient pas avec la précision actuelle l’explication des phénomènes naturels, il est certain qu’ils connaissaient l’existence des lois naturelles, autrement ils n’auraient accordé aucun crédit aux faits miraculeux dont est tissé le témoignage évangélique.
Tout progrès scientifique suppose la découverte et la connaissance des lois de la nature. Certains éléments, combinés à d’autres, produisent invariablement les mêmes effets. Ainsi, nous pouvons compter sur la régularité de la nature au même titre que nos devanciers. Quiconque a les yeux ouverts peut comprendre le fonctionnement des lois qui régissent l’univers. Les générations qui nous ont précédés n’ont pas manqué de le faire. Certes, l’homme « primitif » expliquait certains phénomènes à travers un langage tissé de merveilleux. Pour l’homme moderne, le langage naturel servira à expliquer les mêmes phénomènes. Personne ne croit plus, bien entendu, que tonnerre et éclairs soient l’effet de la mauvaise humeur de Jupiter. Ces phénomènes s’expliquent simplement par le fait de l’électricité statique, dont la science moderne a découvert la présence et dont elle dévoile les secrets. De même que pour dépister la cause de telle ou telle maladie nous irons au laboratoire d’analyse médicale, dans lequel l’activité nocive de certains microbes est non seulement découverte, mais encore combattue et jugulée.
Reconnaissants pour les efforts des savants qui ont permis de résoudre tant de difficultés, nous ne songeons pas à revenir en arrière pour conserver jalousement des vieilles idées superstitieuses. Dieu est Créateur de l’univers et de toutes les forces qu’il y a placées. Il a créé un monde ordonné, un véritable cosmos, ce qui, au sens étymologique, signifie ordre harmonieux. Il aurait pu jeter pêle-mêle des éléments confondus dans le chaos, mais il a tenu à créer des lois et à faire régner l’ordre. Ceux-ci lui obéissent et révèlent ses desseins et sa volonté.
Plus nous comprendrons les lois naturelles et plus nous serons préparés à croire à la création de l’univers par le Dieu tout-puissant. Celui-ci fonctionne grâce à la sagesse que Dieu y déploie. Il donne aux éléments de la nature leur particularité et aux forces de celle-là l’impulsion et l’énergie nécessaires. Il appartient au savant d’en découvrir les secrets et de saisir le mécanisme de leur opération. Toute découverte devrait servir au mieux-être des hommes. Il existe cependant tant de secrets encore non dévoilés que personne de devrait avoir l’imprudence de penser les connaître et les comprendre tous. Qui, même parmi les plus brillants esprits modernes, oserait prétendre posséder une connaissance totale? À moins d’être affligé d’un orgueil démesuré, tout savant admet en toute humilité que la connaissance scientifique est loin d’avoir atteint la perfection. Toute recherche se fait à pas très lents et conduit inévitablement à la plus grande modestie.
Pourquoi ose-t-on alors rejeter le miracle? La raison en est tout simplement qu’on ne le comprend pas. Mais est-ce là une attitude véritablement scientifique? Nous croyons à certains événements sans toutefois les comprendre, même dans le domaine des sciences naturelles. Quel physicien saisit parfaitement la nature de l’électricité ou de la lumière? Ce qui n’a empêché personne d’y avoir recours et de les utiliser pour le bien-être de ses contemporains… Quel biologiste a réellement compris ce que c’est la vie? Pourtant, cela ne l’empêche pas de vivre, et personne, à notre connaissance, n’ira se suicider parce que son esprit est incapable de comprendre ce qu’est la vie. Même des phénomènes atmosphériques banals échappent à notre entendement comme ils échappaient à l’entendement des contemporains de Jésus-Christ. Il est peu scientifique et même absurde de soutenir qu’on ne croit pas au miracle, et partant, en Dieu, parce qu’on ne comprend ni l’un ni l’autre.
Pour un certain nombre de nos contemporains, le miracle serait en contradiction avec les lois naturelles établies. Est-il concevable que Dieu, qui les a ordonnées, les viole ensuite? J’admets que ce serait, en effet, une représentation indigne des interventions de Dieu si le miracle n’avait pour but que la violation de ce qu’il avait ordonné auparavant. Mais est-ce bien cela qu’il fait, lorsqu’il accomplit un miracle? Le miracle ne serait-il pas, lui aussi, le produit d’une loi et d’une force qui dépasse l’intelligence humaine, même celle du croyant, mais parfaitement contrôlé par Dieu? L’homme du premier siècle ne comprenait pas tous les phénomènes naturels; aussi, derrière tout événement, tant naturel que surnaturel, il voyait avec raison la main puissante de Dieu.
Nous devons considérer encore aujourd’hui comme miracle ce que les premiers témoins de Jésus-Christ ont considéré et ont cru comme tel, même si Dieu a produit des effets surnaturels en usant de forces et de lois qui ne sont connues que de lui seul, parce qu’il en est le Créateur et l’Ordonnateur. Nous n’avons pas le droit de rejeter le miracle parce qu’il ne cadre pas avec notre logique moderne. Notre raison serait-elle la mesure de tout ce qui se produit sous le vaste ciel? Parce que nous refusons la suffisance de la raison autonome et de nos minuscules raisonnements (et à cet égard, les plus grands savants ne sont pas essentiellement différents de ceux des hommes ordinaires), nous admettons volontiers la possibilité du miracle. Et qui plus est, pas seulement sa réalité, mais aussi sa légitimité.
Ajoutons à ceci, pour notre consolation, que la raison qui fait précisément défaut à certains savants contemporains est la certitude que nous comprendrons la nature du miracle en gravissant une échelle supérieure, celle que le langage de la foi appelle éternité. Il faut nous hâter de nous inscrire à cette classe supérieure. Autrement, l’acquis de notre connaissance actuelle risque de s’évaporer comme une petite goutte d’eau. Si je ne comprends pas tout sur le champ, je n’ai qu’à attendre l’étape suivante, la classe supérieure qui suivra. Certains d’entre nous qui étudient des matières du domaine de la foi dès leur plus jeune enfance ont fait depuis des pas en avant et passablement accru leur connaissance et la certitude qu’elle apporte. L’avènement tout proche du Royaume nous engage et nous assure que notre connaissance en matière de foi sera parfaite elle aussi, comme toutes choses seront parfaites dans le Royaume qui vient.
Il ne faut pas conclure hâtivement de ce que nous venons de dire que, obscurantistes bornés, nous voudrions empêcher les savants de poursuivre leurs recherches, même si, à première vue, ils parvenaient à des conclusions opposées à notre foi. Le savant accomplit dans le champ qui lui est propre une recherche en conformité avec la volonté de Dieu. Nombreux sont les savants modernes qui s’associent à la louange du psalmiste et reconnaissent, si non toujours explicitement, du moins implicitement, que « les cieux racontent la gloire de Dieu » (Ps 19.2).
Mais, rétorquera-t-on, est-il absolument indispensable que Dieu ait accompli de tels miracles? Nombre de nos contemporains semblent en être offusqués. Ici, la prudence s’impose. N’empiétons pas à tout prix dans le domaine de Dieu. Ne cherchons pas à nous infiltrer dans le secret de toutes ses pensées. Offrons simplement quelques indications quant a l’intention première du miracle biblique.
Ceux-ci apparaissent aux moments critiques de l’histoire du salut, comme si Dieu se rendait compte de la nécessité absolue pour son peuple d’avoir un discours extraordinaire de sa part. Le moment le plus dramatique en fut l’incarnation du Fils, la révélation suprême et définitive à laquelle on ne peut plus rien ajouter. Ce fut l’heure aussi de l’opposition la plus déterminée et du déchaînement le plus farouche de l’adversaire contre le plan rédempteur. Les miracles se firent alors nombreux. Lorsque l’Église chrétienne s’organisa et devint forte, le temps des miracles cessa. Vint alors l’époque de la Parole proclamée et inscripturée sous l’impulsion et la dynamique efficace de l’Esprit. Actuellement, nous n’avons pas besoin, pour croire, d’événements miraculeux. Il nous suffit amplement d’entendre la proclamation de l’Évangile, d’y placer notre foi et de nous engager parmi et avec les croyants qui, dans la communion de l’Église, corps du Christ, nourrissent et fortifient leur foi par les moyens de grâce efficaces que sont la Parole et l’Église, la prière et les sacrements.
Aaron Kayayan, pasteur
Jésus-Christ, Dieu et homme. Perspectives Réformées.
L’auteur (1928-2008) a été pasteur réformé en France et a exercé un ministère radiophonique pour l’Europe, le Québec, l’Afrique francophone et l’Arménie.
2017.
Qu’en est-il de nous, Église moderne? L’esprit dit scientifique a du mal à admettre ce qu’il ne réussit pas à faire entrer dans les catégories de pensée ou d’expérience qui lui sont propres. Nombre de chrétiens, plus soucieux de se conformer à la mentalité ambiante que de s’en tenir au témoignage évangélique, se sont mis soit à répudier ouvertement l’élément miraculeux, soit à « démystifier » radicalement le contenu du quadruple Évangile. On connaît leur thèse, que nous rappellerons dans les grandes lignes : Les auteurs des Évangiles sont des hommes à la mentalité archaïque. Leur représentation du monde est périmée et contraste de manière irréconciliable avec l’acquis de la science moderne.
Personne ne met en doute le fait que nous vivions une ère scientifique qui exige l’application de méthodes précises et rigoureuses. Aucun chrétien de bonne foi ne s’y soustraira sous prétexte de fidélité évangélique. La nature et les phénomènes qui s’y rapportent reçoivent actuellement des explications que les anciens étaient loin d’imaginer. S’ensuit-il pour autant que les hommes d’il y a deux mille ans étaient tous sans exception d’une ignorance crasse? Oublierions-nous qu’en cette période reculée, la culture et la civilisation avaient atteint un véritable apogée? Des génies tels que Socrate, Platon, Aristote, pour ne citer que les plus connus, surpassent les esprits les plus brillants de notre époque et ils ont précisément vécu durant cette tranche de notre histoire. Ils ont exercé une influence durable sur les générations qui les ont suivis.
Si les hommes d’il y a vingt siècles ne connaissaient pas avec la précision actuelle l’explication des phénomènes naturels, il est certain qu’ils connaissaient l’existence des lois naturelles, autrement ils n’auraient accordé aucun crédit aux faits miraculeux dont est tissé le témoignage évangélique.
Tout progrès scientifique suppose la découverte et la connaissance des lois de la nature. Certains éléments, combinés à d’autres, produisent invariablement les mêmes effets. Ainsi, nous pouvons compter sur la régularité de la nature au même titre que nos devanciers. Quiconque a les yeux ouverts peut comprendre le fonctionnement des lois qui régissent l’univers. Les générations qui nous ont précédés n’ont pas manqué de le faire. Certes, l’homme « primitif » expliquait certains phénomènes à travers un langage tissé de merveilleux. Pour l’homme moderne, le langage naturel servira à expliquer les mêmes phénomènes. Personne ne croit plus, bien entendu, que tonnerre et éclairs soient l’effet de la mauvaise humeur de Jupiter. Ces phénomènes s’expliquent simplement par le fait de l’électricité statique, dont la science moderne a découvert la présence et dont elle dévoile les secrets. De même que pour dépister la cause de telle ou telle maladie nous irons au laboratoire d’analyse médicale, dans lequel l’activité nocive de certains microbes est non seulement découverte, mais encore combattue et jugulée.
Reconnaissants pour les efforts des savants qui ont permis de résoudre tant de difficultés, nous ne songeons pas à revenir en arrière pour conserver jalousement des vieilles idées superstitieuses. Dieu est Créateur de l’univers et de toutes les forces qu’il y a placées. Il a créé un monde ordonné, un véritable cosmos, ce qui, au sens étymologique, signifie ordre harmonieux. Il aurait pu jeter pêle-mêle des éléments confondus dans le chaos, mais il a tenu à créer des lois et à faire régner l’ordre. Ceux-ci lui obéissent et révèlent ses desseins et sa volonté.
Plus nous comprendrons les lois naturelles et plus nous serons préparés à croire à la création de l’univers par le Dieu tout-puissant. Celui-ci fonctionne grâce à la sagesse que Dieu y déploie. Il donne aux éléments de la nature leur particularité et aux forces de celle-là l’impulsion et l’énergie nécessaires. Il appartient au savant d’en découvrir les secrets et de saisir le mécanisme de leur opération. Toute découverte devrait servir au mieux-être des hommes. Il existe cependant tant de secrets encore non dévoilés que personne de devrait avoir l’imprudence de penser les connaître et les comprendre tous. Qui, même parmi les plus brillants esprits modernes, oserait prétendre posséder une connaissance totale? À moins d’être affligé d’un orgueil démesuré, tout savant admet en toute humilité que la connaissance scientifique est loin d’avoir atteint la perfection. Toute recherche se fait à pas très lents et conduit inévitablement à la plus grande modestie.
Pourquoi ose-t-on alors rejeter le miracle? La raison en est tout simplement qu’on ne le comprend pas. Mais est-ce là une attitude véritablement scientifique? Nous croyons à certains événements sans toutefois les comprendre, même dans le domaine des sciences naturelles. Quel physicien saisit parfaitement la nature de l’électricité ou de la lumière? Ce qui n’a empêché personne d’y avoir recours et de les utiliser pour le bien-être de ses contemporains… Quel biologiste a réellement compris ce que c’est la vie? Pourtant, cela ne l’empêche pas de vivre, et personne, à notre connaissance, n’ira se suicider parce que son esprit est incapable de comprendre ce qu’est la vie. Même des phénomènes atmosphériques banals échappent à notre entendement comme ils échappaient à l’entendement des contemporains de Jésus-Christ. Il est peu scientifique et même absurde de soutenir qu’on ne croit pas au miracle, et partant, en Dieu, parce qu’on ne comprend ni l’un ni l’autre.
Pour un certain nombre de nos contemporains, le miracle serait en contradiction avec les lois naturelles établies. Est-il concevable que Dieu, qui les a ordonnées, les viole ensuite? J’admets que ce serait, en effet, une représentation indigne des interventions de Dieu si le miracle n’avait pour but que la violation de ce qu’il avait ordonné auparavant. Mais est-ce bien cela qu’il fait, lorsqu’il accomplit un miracle? Le miracle ne serait-il pas, lui aussi, le produit d’une loi et d’une force qui dépasse l’intelligence humaine, même celle du croyant, mais parfaitement contrôlé par Dieu? L’homme du premier siècle ne comprenait pas tous les phénomènes naturels; aussi, derrière tout événement, tant naturel que surnaturel, il voyait avec raison la main puissante de Dieu.
Nous devons considérer encore aujourd’hui comme miracle ce que les premiers témoins de Jésus-Christ ont considéré et ont cru comme tel, même si Dieu a produit des effets surnaturels en usant de forces et de lois qui ne sont connues que de lui seul, parce qu’il en est le Créateur et l’Ordonnateur. Nous n’avons pas le droit de rejeter le miracle parce qu’il ne cadre pas avec notre logique moderne. Notre raison serait-elle la mesure de tout ce qui se produit sous le vaste ciel? Parce que nous refusons la suffisance de la raison autonome et de nos minuscules raisonnements (et à cet égard, les plus grands savants ne sont pas essentiellement différents de ceux des hommes ordinaires), nous admettons volontiers la possibilité du miracle. Et qui plus est, pas seulement sa réalité, mais aussi sa légitimité.
Ajoutons à ceci, pour notre consolation, que la raison qui fait précisément défaut à certains savants contemporains est la certitude que nous comprendrons la nature du miracle en gravissant une échelle supérieure, celle que le langage de la foi appelle éternité. Il faut nous hâter de nous inscrire à cette classe supérieure. Autrement, l’acquis de notre connaissance actuelle risque de s’évaporer comme une petite goutte d’eau. Si je ne comprends pas tout sur le champ, je n’ai qu’à attendre l’étape suivante, la classe supérieure qui suivra. Certains d’entre nous qui étudient des matières du domaine de la foi dès leur plus jeune enfance ont fait depuis des pas en avant et passablement accru leur connaissance et la certitude qu’elle apporte. L’avènement tout proche du Royaume nous engage et nous assure que notre connaissance en matière de foi sera parfaite elle aussi, comme toutes choses seront parfaites dans le Royaume qui vient.
Il ne faut pas conclure hâtivement de ce que nous venons de dire que, obscurantistes bornés, nous voudrions empêcher les savants de poursuivre leurs recherches, même si, à première vue, ils parvenaient à des conclusions opposées à notre foi. Le savant accomplit dans le champ qui lui est propre une recherche en conformité avec la volonté de Dieu. Nombreux sont les savants modernes qui s’associent à la louange du psalmiste et reconnaissent, si non toujours explicitement, du moins implicitement, que « les cieux racontent la gloire de Dieu » (Ps 19.2).
Mais, rétorquera-t-on, est-il absolument indispensable que Dieu ait accompli de tels miracles? Nombre de nos contemporains semblent en être offusqués. Ici, la prudence s’impose. N’empiétons pas à tout prix dans le domaine de Dieu. Ne cherchons pas à nous infiltrer dans le secret de toutes ses pensées. Offrons simplement quelques indications quant a l’intention première du miracle biblique.
Ceux-ci apparaissent aux moments critiques de l’histoire du salut, comme si Dieu se rendait compte de la nécessité absolue pour son peuple d’avoir un discours extraordinaire de sa part. Le moment le plus dramatique en fut l’incarnation du Fils, la révélation suprême et définitive à laquelle on ne peut plus rien ajouter. Ce fut l’heure aussi de l’opposition la plus déterminée et du déchaînement le plus farouche de l’adversaire contre le plan rédempteur. Les miracles se firent alors nombreux. Lorsque l’Église chrétienne s’organisa et devint forte, le temps des miracles cessa. Vint alors l’époque de la Parole proclamée et inscripturée sous l’impulsion et la dynamique efficace de l’Esprit. Actuellement, nous n’avons pas besoin, pour croire, d’événements miraculeux. Il nous suffit amplement d’entendre la proclamation de l’Évangile, d’y placer notre foi et de nous engager parmi et avec les croyants qui, dans la communion de l’Église, corps du Christ, nourrissent et fortifient leur foi par les moyens de grâce efficaces que sont la Parole et l’Église, la prière et les sacrements.
Aaron Kayayan, pasteur
Jésus-Christ, Dieu et homme. Perspectives Réformées.
L’auteur (1928-2008) a été pasteur réformé en France et a exercé un ministère radiophonique pour l’Europe, le Québec, l’Afrique francophone et l’Arménie.
2017.