"Après les échecs des tentatives d’union des « républicains des deux rives » de la Fondation Marc-Bloch – rebaptisée par la suite Fondation du 2-Mars –, qui réunissait des nationaux républicains (gaullistes, chevènementistes, mais aussi membres du PS, du PCF, du RPF et de la CGT) sous l’égide de l’historien des idées Pierre-André Taguieff et des journalistes Philippe Cohen et Élisabeth Lévy, après la défaite de Jean-Pierre Chevènement à l’élection présidentielle de 2002, le [Printemps Républicain] entend remettre la question républicaine au cœur des préoccupations de la gauche."
"Le leader du [Parti de gauche] n’a de cesse d’amplifier une position très jacobine, caractérisée par la défense de la Nation, un amour de la République et un rejet du multiculturalisme et de l’immigrationnisme, qui ne plaisent pas beaucoup à ses alliés plus internationalistes et qui agacent encore plus la gauche du Front de gauche. Ainsi, lors d’une séance au Parlement européen, où il siège, le 5 juillet 2016, Mélenchon crée la polémique en dénonçant « une Europe de la violence sociale, comme nous le voyons dans chaque pays chaque fois qu’arrive un travailleur détaché, qui vole son pain aux travailleurs qui se trouvent sur place ».
Une sortie qui n’est pas du goût de la presse de centre gauche (Le Monde et Libération en tête), ni du NPA, qui y voit un dérapage digne de l’extrême droite. Certainement la goutte qui fait déborder le vase pour le parti d’Olivier Besancenot et Philippe Poutou. Dans un billet publié sur le site du NPA, Robert Pelletier dénonce une longue dérive nationaliste du leader du PG."
-Kévin Boucaud-Victoire, La guerre des gauches, Paris, Les Éditions du Cerf, 2017.