https://fr.wikipedia.org/wiki/Maxime_Cervulle
https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2012-2-page-37.htm
"A quoi ressemblent les Français si l'on se fie à l'image que porte le cinéma français ? C'est un homme blanc, cadre, hétérosexuel, citadin et en bonne santé. "Ce qui nous a intéressé, c'était d'objectiver les différentiels de visibilité entre les différents groupes sociaux qui composent la société française, et de poser la question des inégalités de représentation : qui est digne de fiction, qui peut être représenté ?" explique Maxime Cervulle, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris-VIII et co-auteur de cette étude sur les personnages de 115 films français. Le résultat, c'est "une forme de décalage avec la société française" : 51% des personnages principaux sont cadres, contre 4% d'ouvriers, "c'est une vision presque inversée de la situation française, où il y a plus de 20% d'ouvriers et 18% de cadres".
Autre inégalité : il n'y a que 38% de femmes parmi les personnages principaux. "Ce qui est frappant, c'est que le CSA, qui établit ce même type de données pour la télévision, fait exactement le même constat", déplore Maxime Cervulle, qui évoque un "plafond de verre de la représentation, qui est à 38%". Les femmes de plus de 50 ans sont quasiment inexistantes : "A partir d'un certain âge, les rôles de femmes disparaissent. Et parmi les femmes, une catégorie est particulièrement absente : les femmes perçues comme non-blanches, qui n'occupent que 6% des personnages principaux". Et la diversité, quand elle est présente, "est cantonnée à la jeunesse".
En revanche, sur la nature des rôles attribués, "on voit qu'il y a un fort marquage sur les origines pour les personnages de délinquants : 40% parlent une langue étrangère ou ont un accent étranger. Un personnage perçu comme noir à l'écran a trois fois plus de chances qu'un personnage perçu comme blanc d'être montré comme un délinquant".
Et qu'en est-il au sein des équipes de tournage ? "On n'a pas étudié la diversité dans les équipes de tournage, mais on a étudié la corrélation entre la place des femmes dans les équipes de tournage et le nombre de personnages de femmes à l'écran : plus les équipes sont mixtes, plus il y a de femmes à l'écran. Les films écrits, réalisés ou produits par des femmes sont les seuls où l'on atteint la parité"."
-L'invité de 6h20, France Inter, Mercredi 8 décembre 2021 : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-6h20/l-invite-de-6h20-du-mercredi-08-decembre-2021-3592407
https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2012-2-page-37.htm
"A quoi ressemblent les Français si l'on se fie à l'image que porte le cinéma français ? C'est un homme blanc, cadre, hétérosexuel, citadin et en bonne santé. "Ce qui nous a intéressé, c'était d'objectiver les différentiels de visibilité entre les différents groupes sociaux qui composent la société française, et de poser la question des inégalités de représentation : qui est digne de fiction, qui peut être représenté ?" explique Maxime Cervulle, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris-VIII et co-auteur de cette étude sur les personnages de 115 films français. Le résultat, c'est "une forme de décalage avec la société française" : 51% des personnages principaux sont cadres, contre 4% d'ouvriers, "c'est une vision presque inversée de la situation française, où il y a plus de 20% d'ouvriers et 18% de cadres".
Autre inégalité : il n'y a que 38% de femmes parmi les personnages principaux. "Ce qui est frappant, c'est que le CSA, qui établit ce même type de données pour la télévision, fait exactement le même constat", déplore Maxime Cervulle, qui évoque un "plafond de verre de la représentation, qui est à 38%". Les femmes de plus de 50 ans sont quasiment inexistantes : "A partir d'un certain âge, les rôles de femmes disparaissent. Et parmi les femmes, une catégorie est particulièrement absente : les femmes perçues comme non-blanches, qui n'occupent que 6% des personnages principaux". Et la diversité, quand elle est présente, "est cantonnée à la jeunesse".
En revanche, sur la nature des rôles attribués, "on voit qu'il y a un fort marquage sur les origines pour les personnages de délinquants : 40% parlent une langue étrangère ou ont un accent étranger. Un personnage perçu comme noir à l'écran a trois fois plus de chances qu'un personnage perçu comme blanc d'être montré comme un délinquant".
Et qu'en est-il au sein des équipes de tournage ? "On n'a pas étudié la diversité dans les équipes de tournage, mais on a étudié la corrélation entre la place des femmes dans les équipes de tournage et le nombre de personnages de femmes à l'écran : plus les équipes sont mixtes, plus il y a de femmes à l'écran. Les films écrits, réalisés ou produits par des femmes sont les seuls où l'on atteint la parité"."
-L'invité de 6h20, France Inter, Mercredi 8 décembre 2021 : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-6h20/l-invite-de-6h20-du-mercredi-08-decembre-2021-3592407