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    Claude Gontran, Pour une relecture d'Épicure. Les fondements pratiques de son matérialisme

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Claude Gontran, Pour une relecture d'Épicure. Les fondements pratiques de son matérialisme Empty Claude Gontran, Pour une relecture d'Épicure. Les fondements pratiques de son matérialisme

    Message par Johnathan R. Razorback Dim 2 Juin - 18:40

    https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=48714

    "Longtemps, notre connaissance directe d’Épicure s’est cantonnée aux trois Lettres (à Hérodote, sur le canon et la physique, à Pythoclès, sur les phénomènes célestes, et à Ménécée, sur l’éthique, aux Maximes capitales, toutes œuvres conservées dans le Livre X de Diogène Laërce, puis aux Sentences vaticanes, découvertes à la Renaissance. Grâce aux progrès de la papyrologie, les récents travaux sur l’épicurisme ont pu, davantage que par le passé, porter l’accent sur les fragments de papyrus épicuriens exhumés depuis le milieu du XVIIIème siècle des ruines de la villa des Pisons, hôtes de l’épicurien Philodème, à Herculanum, une cité ensevelie sous les laves et les boues du Vésuve en 79 de notre ère. Ces textes ont été décryptés par les savants, au moyen de techniques de plus en plus perfectionnées, et, s’il reste encore beaucoup de papyrus non déroulés et si, même déroulés, beaucoup restent peu lisibles, les techniques non invasives de déchiffrage, combinées avec l’Intelligence Artificielle, vers lesquelles on s’oriente aujourd’hui, laissent augurer le meilleur des perspectives de connaissance de textes épicuriens peu connus, voire encore totalement inconnus.

    Bon nombre de ces textes étant des copies d’Épicure lui-même, on peut donc espérer une meilleure connaissance du philosophe par lui-même, et clarifier la question de la dette dont lui sont redevables les épicuriens qui, comme le poète latin Lucrèce ou le notable lycien Diogène d’Œnoanda, se revendiquent d’une fidélité indéfectible envers le « Maître ». L’exemple le plus illustratif de cette supposée fidélité est la question récurrente de la déclinaison des atomes, le clinamen de Lucrèce, mouvement déviant de la verticale, auquel sont attribuées la vertu de faire échapper la chute des atomes à l’implacable nécessité de l’atomisme démocritéen, ainsi que l’origine de notre personnalité, voire de notre libre arbitre. Or personne n’a jusqu’alors pu trouver de trace vraiment probante du clinamen dans l’œuvre du fondateur du Jardin." (p.5)

    "Parmi les 37 Livres qui composent l’œuvre majeure d’Épicure, le traité De la nature [...] les fouilles d’Herculanum nous ont livré des fragments d’un nombre limité d’entre eux. Certains, comme le Livre II, portant sur les simulacres, ont récemment fait l’objet de travaux remarquables. Il en est un, le Livre XXV, qui présente l’avantage considérable de nous proposer à la fois quelques bribes de ses premières lignes et d’assez longs fragments de sa fin absolue" (p.6)

    "Épicure cherche à élaborer une théorie matérialiste qui ne soit pas une spéculation sur la matière, sur l’atome, mais soit fondée sur la pratique. On ne raisonne pas sur les causes (aitiai) à partir de la seule spéculation à laquelle se livre l’esprit, mais à partir de l’expérience pratique de ce que, à travers les nécessités de notre nature telles que les manifestent, au sens le plus général, nos affects (pathè), nous éprouvons dans notre esprit le même besoin d’absence de trouble (ataraxie) que celui qu’éprouve la nature vivante qui nous entoure." (p.7)

    "Les résultats auxquels nous serons conduit nous éloignent à un tel point de l’épicurisme d’un Lucrèce ou des témoignages antiques que le lecteur est en droit d’exiger que nous justifiions notre hypothèse d’un tel écart, ce qui n’est pas envisageable dans l’espace d’un ouvrage. Nous envisageons un second ouvrage revenant sur les conditions historiques de la fondation du Jardin, de son évolution, de son intégration dans l’Empire romain, et plus particulièrement sur le rôle de la polémique impulsée par les Stoïciens, reprise par les autres écoles." (p.Cool

    "Avant de chercher à définir « la méthode relative aux affects », il convient de mieux cerner en quoi consiste la periodeia, le « parcours circulaire », dont le pathologikos tropos constitue selon nous la première étape." (p.12)

    "Le philosophe ne dit-il pas que la remémoration est l’affaire de tous, débutants, disciples avancés ou confirmés (Hérodote, § 35) ?" (p.13)
    -Claude Gontran, Pour une relecture d'Épicure. Les fondements pratiques de son matérialisme, Paris, L'Harmattan, coll. "L'ouverture philosophique", 2024, 255 pages.



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