https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacob_Burckhardt
"Il postule [...] une double rupture, entre Moyen Age et Renaissance d'une part, entre l'Italie et l'ensemble de l'Europe d'autre part, que toute l'historiographie récente contribue à réduire." (p.8 )
-Patrick Boucheron, préface à Jacob Burckhardt, La Civilisation de la Renaissance en Italie, Nouveau Monde éditions, 2017 (1860 pour la première édition suisse), 540 pages.
" [Première partie: L'Etat considéré comme création d'art]
Civilisation qui est la mère de la nôtre, qui représente toujours une force vivante parmi nous." (p.9)
"La lutte entre les papes et les Hohenstaufen avait laissé l'Italie dans une situation politique qui différait essentiellement de celle du reste de l'Occident. Si en France, en Espagne et en Angleterre le système féodal était tel qu'il devait naturellement aboutir à l'unité monarchique ; si en Allemagne il aidait à maintenir au moins l'unité extérieure de l'empire, l'Italie avait presque entièrement rompu avec lui. Les empereurs du XIVe siècle étaient accueillis et considérés tout au plus comme des chefs et des soutiens possibles de puissances déjà formées, et non plus comme des seigneurs suzerains ; quant à la papauté, avec ses créatures et ses points d'appui, elle était juste assez forte pour empêcher toute unité dans l'avenir, sans toutefois pouvoir en créer une elle-même. Entre l'empire et le Saint-Siège, il y avait une foule de corps politiques, villes et souverains despotiques, soit anciens déjà, soit récents [...]
C'est là que l'esprit politique moderne apparait pour la première fois, livré sans contrainte à ses propres instincts ; ces Etats ne montrent que trop souvent le déchaînement de l'égoïsme sous ses traits les plus horribles, de l'égoïsme qui foule aux pieds tous les droits et qui étouffe dans son germe toute saine culture ; mais quand cette funeste tendance est neutralisée par une cause quelconque, on voit surgir une nouvelle forme vivante dans le domaine de l'histoire ; c'est l'Etat apparaissant comme une création calculée, voulue, comme une machine savante. Dans les villes érigées en républiques, comme dans les Etats despotiques, cette vie se manifeste de cent façons différentes et détermine leur forme intérieure, aussi bien que leur politique extérieure. Nous nous bornerons à examiner le caractère avec lequel elle se montre dans les Etats despotiques, parce que c'est là que nous le trouverons plus complet et mieux accusé." (p.10)
"
(pp.11-12)
"
(pp.12-13)
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(p.13)
"
(pp.14-15)
"
(p.15)
"
(pp.17-18)
"
(p.18)
"
(pp.18-19)
"Et c'est à une pareille époque que Nicolas de Rienzi rêvait de fonder un nouvel empire d'Italie sur le fragile enthousiasme des fils dégénérés de la Rome d'autrefois ! [...] Il est impuissant, lui, le rêveur mystique, qui souille la pureté idéale de ses aspirations par des cruautés dont l'atrocité même accuse sa faiblesse, et il disparaît misérablement de la scène où il avait si fièrement débuté." (p.20)
"
(p.20-21)
"
(pp.21-22)
-Jacob Burckhardt, La Civilisation de la Renaissance en Italie, Nouveau Monde éditions, 2017 (1860 pour la première édition suisse), 540 pages.
"Il postule [...] une double rupture, entre Moyen Age et Renaissance d'une part, entre l'Italie et l'ensemble de l'Europe d'autre part, que toute l'historiographie récente contribue à réduire." (p.8 )
-Patrick Boucheron, préface à Jacob Burckhardt, La Civilisation de la Renaissance en Italie, Nouveau Monde éditions, 2017 (1860 pour la première édition suisse), 540 pages.
" [Première partie: L'Etat considéré comme création d'art]
Civilisation qui est la mère de la nôtre, qui représente toujours une force vivante parmi nous." (p.9)
"La lutte entre les papes et les Hohenstaufen avait laissé l'Italie dans une situation politique qui différait essentiellement de celle du reste de l'Occident. Si en France, en Espagne et en Angleterre le système féodal était tel qu'il devait naturellement aboutir à l'unité monarchique ; si en Allemagne il aidait à maintenir au moins l'unité extérieure de l'empire, l'Italie avait presque entièrement rompu avec lui. Les empereurs du XIVe siècle étaient accueillis et considérés tout au plus comme des chefs et des soutiens possibles de puissances déjà formées, et non plus comme des seigneurs suzerains ; quant à la papauté, avec ses créatures et ses points d'appui, elle était juste assez forte pour empêcher toute unité dans l'avenir, sans toutefois pouvoir en créer une elle-même. Entre l'empire et le Saint-Siège, il y avait une foule de corps politiques, villes et souverains despotiques, soit anciens déjà, soit récents [...]
C'est là que l'esprit politique moderne apparait pour la première fois, livré sans contrainte à ses propres instincts ; ces Etats ne montrent que trop souvent le déchaînement de l'égoïsme sous ses traits les plus horribles, de l'égoïsme qui foule aux pieds tous les droits et qui étouffe dans son germe toute saine culture ; mais quand cette funeste tendance est neutralisée par une cause quelconque, on voit surgir une nouvelle forme vivante dans le domaine de l'histoire ; c'est l'Etat apparaissant comme une création calculée, voulue, comme une machine savante. Dans les villes érigées en républiques, comme dans les Etats despotiques, cette vie se manifeste de cent façons différentes et détermine leur forme intérieure, aussi bien que leur politique extérieure. Nous nous bornerons à examiner le caractère avec lequel elle se montre dans les Etats despotiques, parce que c'est là que nous le trouverons plus complet et mieux accusé." (p.10)
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(pp.11-12)
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(pp.12-13)
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(pp.14-15)
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(pp.17-18)
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(pp.18-19)
"Et c'est à une pareille époque que Nicolas de Rienzi rêvait de fonder un nouvel empire d'Italie sur le fragile enthousiasme des fils dégénérés de la Rome d'autrefois ! [...] Il est impuissant, lui, le rêveur mystique, qui souille la pureté idéale de ses aspirations par des cruautés dont l'atrocité même accuse sa faiblesse, et il disparaît misérablement de la scène où il avait si fièrement débuté." (p.20)
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(p.20-21)
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(pp.21-22)
-Jacob Burckhardt, La Civilisation de la Renaissance en Italie, Nouveau Monde éditions, 2017 (1860 pour la première édition suisse), 540 pages.