"Pendant des siècles, les progressistes se sont battus sur l'objectif de faire de la Nation le bien commun de tous. Par un étrange paradoxe, c'est aujourd'hui la droite qui fait de "l'identité nationale" une question d'adhésion collective, alors que la gauche semble plutôt céder aux sirènes individualistes...
On n'est pas obligé d'aimer tel ou tel aspect de la France pour être français, de la même manière qu'on n'est pas obligé d'aimer tel ou tel parent pour faire partie d'une famille. On a tort, à mon avis, lorsqu'on fait de "l'identité nationale" une pure question sentimentale. On est français non pas parce qu'on aime la France, mais parce qu'on estime avoir des droits et des devoirs (les deux sont inséparables) envers elle. Ceux qui ont répondu "présent" lorsqu'on les a appelés pour allés mourir à Verdun étaient français, et cela même s'ils n'aimaient pas La Marseillaise, le drapeau tricolore ou la blanquette de veau..."
-Le Bloggeur "Descartes", L'identité nationale privatisée, 20 Novembre 2009 (cf: http://descartes.over-blog.fr/article-l-identite-nationale-privatisee-39720569.html ).
"Je pense que la carrière de Philippe Séguin (comme celle de Jean-Pierre Chèvenement) a mis en évidence que le clivage "droite-gauche" est aujourd'hui bien moins signifiant en termes politiques que le clivage jacobins-girondins."
-Le Bloggeur "Descartes", Les grands hommes meurent aussi: hommage à Philippe Séguin, 14/01/2010 (cf: http://descartes.over-blog.fr/article-les-grands-hommes-meurent-aussi-hommage-42861875.html ).
"Il faut bien poser la question: est-ce que les citoyens/parents des classes moyennes, par exemple, ont envie d'une école véritablement égalitaire, qui donne aux enfants des classes populaires les mêmes possibilités qu'à leurs propres enfants ? Bien sur que non: les parents des classes moyennes défendent au contraire bec et ongles leur position sociale, et entendent la léguer à leurs enfants. Ils n'ont pas envie de voir d'autres leur disputer les places...
Si les classes bavardantes dévaluent en permanence notre système scolaire, c'est justement parce qu'il est encore trop égalitaire pour une société fragmentée et traversée par la crainte du déclassement. Dans nos sociétés foncièrement inégalitaires, la méritocratie est ce qui s'approche le plus de l'égalité. Lorsque le succès professionnel cesse de dépendre des résultats de l'examen ou du concours, c'est l'entregent, les connaissances familiales ou claniques et l'argent qui déterminent les destins individuels. Si un Philippe Séguin ou un Pierre Bourdieu ont pu faire des brillantes carrières parce qu'il existe un concours anonyme à l'entrée de l'ENA ou de l'Ecole Normale.
On assiste depuis la fin des années 1960 - c'est à dire, depuis que la fin des "trente glorieuses" a implanté dans les classes moyennes la crainte du déclassement - à un démantèlement progressif de l'école conçue comme instrument de promotion sociale. Et cela sous l'apparence d'un discours pétri de bonnes intentions: au nom du "respect" de l'élève, on s'est progressivement interdit - du moins en théorie, car il faut dire que les enseignants résistent... - d'établir une échelle de valeurs entre les savoirs. Le but, c'est que l'enfant soit "créatif", qu'il "se sente bien à l'école". Que la "créativité" se manifeste par l'écriture d'un texte dans un français correct et riche ou dans un "rap" utilisant vint-cinq mots et sans syntaxe, ce n'est pas grave. Il faut tout encourager, sous peine d'affecter "l'estime de soi" de l'élève. [...]
Apprendre nécessite d'abord de prendre conscience de sa propre ignorance. L'élève devrait avoir un droit constitutionnel à ce que ses professeurs lui disent la vérité sur son travail. Un pédagogue se disqualifie lorsqu'il travestit la vérité pour faire plaisir à l'élève. J'ai eu des maîtres, qui - au risque de me traumatiser - n'ont jamais hésité à me dire combien j'étais nul, combien je travaillais peu et mal. C'est grâce à eux que j'en ai pris conscience, que j'ai travaillé, et que j'ai beaucoup appris. Et ce sont ces maîtres-là, et non pas les démagogues, dont on se souvient avec respect le reste de sa vie."
-Le Bloggeur "Descartes", Ecole: pour en finir avec les théoriciens de "l'estime de soi", 3 Septembre 2010 (cf: http://descartes.over-blog.fr/article-ecole-pour-en-finir-avec-les-theoriciens-56426874.html ).
"Un projet, un programme, ce n'est pas une corvée qu'on s'impose parce qu'il faut bien qu'un candidat ait quelque chose à distribuer avant l'élection. C'est au contraire le travail sur le projet politique qui donnera les instruments de l'hégémonie idéologique dont parlait Gramsci, condition nécessaire de toute victoire politique véritable."
-Le Bloggeur "Descartes", Retraites: après la manif... que faire ?, 8 Septembre 2010 (cf: http://descartes.over-blog.fr/article-retraites-apres-la-manif-que-faire-56705800.html ).
"On voit là encore à quel l'idéologie anti-institutionnelle de mai 68 continue, quarante ans plus tard, à avoir des effets dévastateurs. Il est grands temps d'abandonner ce néo-rousseauisme: non, le citoyen n'est pas "naturellement bon" et ce n'est pas la société qui le corrompt. C'est au contraire la société et les institutions qui permettent aux mammifères que nous sommes de dépasser nos instincts territoriaux et notre égoïsme pour concevoir un intérêt général. Sans l'institué, qui permet d'édicter et de légitimer les règles de vie en société, chacun de nous retombe naturellement dans la raison du plus fort ou du plus malin pour défendre des petits intérêts. La démocratie directe qu'on nous vante tant n'est en fait qu'un retour rêvé à l'état de nature, en oubliant combien l'existence dans l'état de nature est "solitaire, pauvre, méchante, brutale et brève"."
-Le Bloggeur "Descartes", Le discours de la méthode (V): pour en finir avec la démocratie directe, 30 Décembre 2010.
"La culpabilité est une question individuelle. On est coupable de ce qu'on fait, pas de ce qu'on est. Je crois que vous tombez dans le travers de vouloir transformer une analyse politique en une analyse morale. Or, je rejette totalement cette vision du monde. Les classes moyennes - comme n'importe quel autre groupe social - utilisent leur pouvoir pour défendre leurs intérêts. Je ne dis pas que cela soit "juste" ou "injuste", "bon" ou "mauvais". Ce qui me pose problème, c'est que les classes moyennes ayant conquis l'hégémonie dans le domaine des idées, fabriquent une idéologie qui fait de leurs intérêts l'intérêt général."
-Le Bloggeur "Descartes", Le choix de la médiocrité, 24/10/2011 (cf: http://descartes.over-blog.fr/article-le-choix-de-la-mediocrite-87025298.html ).
"On commence à être habitués à l'idée que le système éducatif devienne une sorte de grande garderie. Et c'est là qu'il faut reprendre le commentaire de Gumbel: "Un retour à la sélection implacable des années 1950 est socialement impossible et nul ne peut le souhaiter". Laissons de côte, encore une fois, le terrorisme intellectuel du "nul ne peut le souhaiter" qui ferme la discussion avant qu'elle commence, et prenons la première partie de la phrase. Pourquoi le retour à la "sélection implacable" serait "socialement impossible" ? Quelles seraient les couches sociales qui s'y opposeraient ? La réponse à cette question permet de comprendre le pourquoi de tout ce battage anti-bac. La méritocratie républicaine fut inventée par la Révolution pour remettre en cause le privilège héréditaire. Et cela marche: la sélection des élites par examen et par concours permettent de rebattre les cartes à chaque génération, en donnant à ceux qui viennent d'un milieu modeste l'opportunité d'accéder à l'élite. Bien entendu, dans une société inégalitaire, le système ne marche pas à 100%. Ceux dont les parents détiennent un capital, qu'il soit matériel ou immatériel, partent avec un avantage certain. Mais pas déterminant. C'est cette "sélection implacable" qui a permis à la France d'avoir des préfets ou des sénateurs noirs - et même un président du sénat, deuxième personnage de l'Etat - bien avant l'Angleterre et à une époque où aux Etats-Unis les noirs ne pouvaient s'asseoir dans les mêmes bus que les blancs. Car c'est cela le nœud de l'affaire: quelque soient les imperfections de ma méritocratie, les alternatives sont infiniment pires. Si l'on ne sélectionne pas l'élite sur la base de ses mérites mesurés par un examen anonyme et impersonnel, comment sera-t-elle sélectionnée ? Par copinage ? Par réseau familial ? Par l'argent, tout bêtement ?
Dans notre société, où les classes moyennes sont terrorisées par le fantôme du déclassement, la sainte alliance de la bourgeoisie et les couches moyennes partagent un intérêt: celui de bloquer le processus qui pourrait remettre en cause l'avenir de leurs enfants en les mettant en compétition avec d'autres. C'est pourquoi c'est "haro sur la méritocratie" et sur son avant garde, qui est le système de formation et de sélection des élites. Du baccalauréat à l'ENA, il faut supprimer tout ce qui serait synonyme de sélection par le savoir et la compétence mesurée objectivement. A la place, on mettra des diplômes que tout le monde pourra avoir et du recrutement par "entretien ouvert" qui permettront à chacun de recruter les gens qui lui ressemblent - et qui sont les fils des copains, quelle coïncidence - sans avoir à rendre des comptes.
Alors, réformer le baccalauréat ? Je suis pour. Pour un baccalauréat simplifié, comportant un minimum d'options et de sections et un tronc commun solide. Pour un baccalauréat sélectif, servant véritablement de filtre et assurant à ceux qui l'obtiennent - qu'ils soient puissants ou misérables - une place dans l'ascenseur social. Pour un baccalauréat centré sur la connaissance et débarrassé de sa gangue "spectacle". Une République a besoin d'une élite légitimée par la connaissance et le mérite ouvert à tous. Donnons-nous les éléments pour la former et la sélectionner."
-Le Bloggeur "Descartes", Le diplôme, ce fétiche, 15 Juin 2013 (cf: http://descartes.over-blog.fr/le-dipl%C3%B4me-ce-f%C3%A9tiche ).
"On peut être « passionné » par des choses qu’on ne comprend pas. On peut être passionné par l’observation des planètes, et construire son télescope en suivant les instructions d’une revue ad hoc pour observer les anneaux de Saturne. Mais sans pensée formelle, la « passion » s’arrête là. Pour COMPRENDRE ce que l’on fait, il faut aller plus loin, et pour aller plus loin il faut avoir accès au savoir accumulé par les générations précédentes. Et ce savoir, il est dans les livres et dans les cours des professeurs. On ne peut l’apprendre par osmose, en accumulant « les rencontres et les expériences ».
C’est là, je pense, notre principale divergence. Ma position, est que la connaissance est un processus cumulatif. Pour aller plus loin, il nous faut avoir accès au capital accumulé par les générations qui nous ont précédé. Et ce capital ne peut être transmis que parce qu’il est formalisé dans les livres et dans les cours. Vous avez l’air de penser qu’un individu peut, par lui-même et moyennant des « rencontres et expériences » reconstruire l’ensemble du savoir humain."
-Le Bloggeur "Descartes", Le diplôme, ce fétiche, 29/06/2013 (cf: http://descartes.over-blog.fr/le-dipl%C3%B4me-ce-f%C3%A9tiche ).
"Ce qui manque à nos hommes politiques, c’est la culture historique, le sens du tragique, la capacité à s’abstraire des petites querelles. En un mot, la « grandeur »."
"On ne construit pas une politique sur des « pourquoi pas ». La définition du corps électoral dépend de la vision qu’on a de la société. On peut décider que le vote est fondé sur la citoyenneté (c'est-à-dire, sur une « communauté de destin », mais aussi sur la possibilité de participer au débat politique, ce qui n’est pas garanti dans le cas d’étrangers qui ne parlent pas ou très mal notre langue) ou bien la fonder sur le paiement de l’impôt – et dans ce cas il serait logique d’exclure du vote ceux qui n’en payent pas, ou pas suffisamment. C’est la logique du vote censitaire.
Si les étrangers, comme vous dites, « font partie de la cité » au point de vouloir accéder aux droits politiques, ils ont une voie toute tracée : la naturalisation. S’ils ne la souhaitent pas, on doit déduire qu’ils ne souhaitent pas les droits du citoyen et les devoirs qui vont avec."
-Le Bloggeur "Descartes", 22 mars 2015.
"Dans le monde réel, on choisit parmi les alternatives possibles à un moment donné. Refuser de choisir son plat sous prétexte que celui qu’on voudrait n’est pas au menu est la meilleure façon de mourir de faim."
-Le bloggeur "Descartes", 04/07/2015 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2015/06/tsipras-melenchon-ou-tsipras-de-gaulle.html#comments ).
"Le parc solaire français, qui ne produit en 2014 que 1,1 % de l’électricité consommée dans l’hexagone, aura coûté en subventions – je dis bien en subventions (1), c'est-à-dire, sans compter la partie des coûts couverte par la vente d’électricité sur le marché – plus de la moitié du coût d’investissement du parc nucléaire, qui produit, lui, 75% de notre électricité.
(1) Les subventions à l’énergie solaire représentent un montant de CSPE proche de 4 Md€ par an, avec des contrats qui vont de 15 à 20 ans. Sur la durée totale, cela représente donc une dépense de 60 à 80 Md€. Le parc nucléaire français a coûté, selon les estimations, de 80 à 100 Md€."
-Le blogueur "Descartes", 02/07/2015 (http://descartes.over-blog.fr/2015/06/tsipras-melenchon-ou-tsipras-de-gaulle.html#comments ).
"Je pense que pour réfléchir à la condition paysanne, il faut revenir aux fondamentaux. Et les fondamentaux, c’est d’abord et avant tout la productivité. Parce qu’en dernière instance, c’est l’augmentation de la productivité qui permet de payer de plus hauts salaires, de financer les bonnes retraites et une bonne protection sociale. Si beaucoup de français ont pu bénéficier de tout ça pendant les « trente glorieuses », c’est parce que la productivité s’est accrue grâce à l’introduction de méthodes industrielles. Jamais les français n’auraient pu avoir autant des voitures si on avait continuer à les fabriquer artisanalement.
Dans l’agriculture, ce problème se pose autant que dans les autres branches de l’économie. Augmenter la productivité implique non seulement moderniser les exploitations – en introduisant des machines, par exemple – mais aussi en introduisant des méthodes industrielles. Et cela suppose en particulier un problème de taille : les exploitations doivent être assez grandes pour bénéficier des économies d’échelle. Or, ce travail n’a été fait que partiellement. Dans beaucoup de régions, les paysans ont voulu à tout prix sauvegarder leur statut d’artisan, un peu comme les canuts qui ont brûlé les machines Jacquard au XVIIIème siècle. Une telle logique conduit à une productivité faible. Et donc, mécaniquement, à des revenus faibles et une protection sociale limitée. A moins, bien entendu, que les secteurs les plus productifs de la société consentent à compenser la faible productivité de l’agriculture en transférant une partie de la richesse qu’ils produisent.
Depuis un demi-siècle, la société française a accepté, pour garder une « agriculture paysanne », de mettre en œuvre ce type de transfert. Ceux-ci ont permis de donner aux paysans un revenu et une protection sociale qui est, certes, moins bonne que celle dont bénéficient les travailleurs de l’économie industrialisée, mais qui est nettement meilleure que celle que la productivité réelle de l’agriculture pourrait financer. Mais ces transferts ne sont possibles que dans le cadre d’une agriculture régulée dans un contexte national. C’est parce que nous sommes une Nation que moi, citoyen de la ville, j’accepte que mes impôts subventionnent la campagne sans que cela me « rapporte » quoi que ce soit. Si l’on affaiblit le sentiment national, on aura du mal à garder ce consentement… et en particulier, les paysans n’ont pas intérêt à jouer sur la corde « l’Etat nous prend tout », parce qu’ils doivent en grande partie leur survie au fait que l’Etat, s’il leur prend beaucoup, leur donne encore plus."
"Ma « doctrine » serait qu’il faut réserver aux acteurs publics les services dans trois cas bien précis :
1) les activités qui relèvent de l’exercice de prérogatives de souveraineté et préservation de l’ordre public : armée, police administrative et judiciaire, justice, garde des prisonniers dans les prisons…
2) les activités qui nécessitent pour être optimisées des prérogatives exorbitantes du droit commun, notamment en ce qui concerne le statut du personnel : réseaux électriques, infrastructures ferroviaires et portuaires, postes et télécommunications…
3) activités qui ne peuvent pas être régulés correctement par le marché : « monopoles naturels » comme la production d’électricité, l’éducation, l’entretien du patrimoine…
Tout le reste peut parfaitement être laissé au privé, qui du fait de la régulation du marché fera les choses bien plus efficacement."
-Le blogueur "Descartes" (source: http://descartes.over-blog.fr/2015/07/l-europe-est-dans-le-porc.html ).
"Si le choix est Assad ou la balkanisation de la Syrie, alors le choix me paraît clair : le pire ordre vaut mieux que le chaos."
"La moitié de la Libye voulait la mort de Kadhafi. Comme disait Goethe, « quand les dieux veulent nous punir, ils réalisent nos rêves »…"
"Je suis de ceux qui se réjouissent qu’il y ait aujourd’hui en France deux générations qui n’ont pas connu la guerre. Mais il faut je pense prendre conscience de ce que cela signifie sur le plan de l’expérience vitale des générations concernées. Pour les générations antérieures, la guerre était toujours vécue comme une possibilité. On savait qu’on pouvait être appelé à accomplir le sacrifice suprême, et on vivait avec le souvenir de ceux qui l’avaient accompli. Cela donnait à nos élites politiques une conscience du caractère tragique de la politique. Il est clair que cette conscience manque aux élites d’aujourd’hui.
Maintenant, est ce qu’il faut se faire une « bonne guerre » pour permettre aux jeunes de vivre cette expérience ? Je ne le pense pas. Il y a d’autres manières de faire vivre aux jeunes des expériences initiatiques sans pour autant envoyer des millions d’hommes à la mort…"
(18/11/2015, http://descartes.over-blog.fr/2015/11/nous-sommes-en-guerre.html ).
"Vous savez que je suis un communiste extrêmement « libéral à la française »… qui est un libéralisme tempéré par la notion « d’ordre public »."
"La disparition de tout contrôle aux frontières dans l’espace Schengen a eu un double effet : d’une part, la sécurité des nos frontières est équivalente à la sécurité de la frontière la plus faible de l’espace, puisqu’une fois les armes, les explosifs, les terroristes entrés par cette frontière-là, elles peuvent circuler en toute liberté. D’autre part, cela a fabriqué un régime d’irresponsabilité générale : la surveillance des frontières est devenue l’affaire de personne…"
"La psychologie joue un rôle essentiel en politique. Quand votre patron vous paye votre salaire par transfert bancaire, tout cela repose sur la confiance que vous avez dans le système bancaire pour pouvoir faire vos achats."
"Qu’est ce qu’on veut obtenir au Moyen-Orient ? Quel est le but de tout ça ? Je pense qu’à force de jouer les supplétifs des américains, on a perdu de vue nos propres objectifs, nos propres intérêts."
(14/11/2015, http://descartes.over-blog.fr/2015/11/nous-sommes-en-guerre.html ).
"Pour moi, l’assimilation est en elle-même une mesure coercitive. Il ne s’agit pas d’offrir aux gens la possibilité de devenir comme nous, il s’agit de l’exiger."
"On ne peut pas prendre les religions indépendamment du contexte dans lequel elles se sont nés et se sont développés. Le christianisme surgit comme une petite secte installée au sein d’un puissant empire, lui-même largement sécularisé. Les chrétiens ont eu donc besoin de penser leur religion dans une logique de séparation de l’Etat. La formule « donnez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », censée avoir été prononcée par le fils de Dieu lui-même, traduit cette situation. Et si le christianisme devient religion d’Etat trois siècles plus tard, la fusion entre le temporel et le spirituel ne dure pas longtemps. Avec la chute de l’Empire romain commence une longue histoire de conflits entre l’autorité « temporelle » - celle des rois – et l’autorité « spirituelle » réservée au Pape. Dans ce combat, les rois ne peuvent renforcer leur pouvoir qu’en sécularisant la politique. Conclusion : même si le christianisme a, comme toute religion, la prétention de régir la sphère publique, le christianisme s’est vu obligé à s’adapter à un contexte politique qui tendait à les séparer.
L’Islam n’est pas du tout dans cette situation. Apparu au sein d’une société tribale et peu structurée, les Etats et les empires arabes se sont construits autour de la religion, avec une confusion totale des rôles entre l’autorité politique et l’autorité religieuse. Le « temporel » et le « spirituel », séparés dans la philosophie chrétienne, ne font qu’un dans la vision islamique. Il faut attendre le XXème siècle pour qu’on imagine un Etat laïque, ou même une séparation entre l’autorité politique et l’autorité religieuse. Il n’existe pas dans la théologie islamique d’équivalent au « donnez à César ce qui est à César… ». Dans la théologie islamique, un musulman ne doit rien, absolument rien, à un « César » impie.
Et le judaïsme, me direz vous ? Et bien, il beaucoup plus proche de l’Islam du point de vue théologique, et la loi religieuse se confond avec la loi civile. Mais le contexte est là encore très différent. Les juifs n’ont plus d’Etat depuis plus de deux mille ans, et ils ont vécu tout ce temps en tant que groupe minoritaire dans des états dont les fondements philosophiques et religieux ne se trouvent pas dans la Torah, si ce n’est de manière lointaine. Les juifs ont donc depuis longtemps intégré le fait que la loi juive est confinée à la sphère privée, alors que dans la sphère publique c’est une loi différente, extérieure, qui s’applique. Il faut noter d’ailleurs que là ou le « statut personnel » - qui permettait à une « communauté » de continuer d’appliquer certaines de ses lois traditionnelles dans la sphère publique – a été maintenu, ce sont les juifs qui ont été les plus ardents partisans de son abolition et donc de leur intégration à la « sphère publique » française.
Il y a donc bien une « spécificité » islamique. Les musulmans sont on pourrait dire « très en retard » dans le processus de sécularisation et de « privatisation » de la religion. Cela ne veut pas dire que toute évolution soit impossible, mais il est clair que l’Islam ne peut devenir « compatible avec la République » qu’en renonçant à un certain nombre d’idées et de pratiques. Ce processus ne peut être que douloureux."
"Personne ne « refuse l’intégration » par hasard. Et pendant très longtemps, notre société a été capable d’assimiler – je n’aime pas le terme « intégration » qui ne veut rien dire – des populations très différentes quelque fut leur religion. Le problème est que l’assimilation est la combinaison d’une exigence et d’une récompense. Le problème est que la « récompense », le fait d’entrer dans la communauté des citoyens avec les mêmes droits et possibilités que tous les autres, transforme les nouveaux venus des concurrents redoutables pour les enfants de nos « classes moyennes ». Et les « classes moyennes » ne sont pas prêtes à prendre ce risque. Du coup, sans la « récompense », le système tourne à vide. On ne peut « exiger » si on ne donne rien en échange. Et pour justifier cet abandon, on a expliqué qu’il était juste et bon que les migrants puissent « conserver leurs traditions », « garder leur identité » et autres balivernes. Comment dans ces conditions les migrants pourraient ne pas se sentir confinés et dans les cas extrêmes « haïr notre société » ?
Il ne s’agit pas, comprenez moi bien, d’excuser ou de justifier des comportements individuels. On ne peut pas bâtir une société sur l’idée que les gens sont déterminés par les conditions sociales et par conséquence irresponsables. Mais il faut distinguer le niveau individuel du niveau collectif. En cassant l’ascenseur social et la machine à assimiler, on a préparé le terreau de ce que nous voyons aujourd’hui…"
"La religion est – et a toujours été – un supermarché ou chacun pioche un peu ce qu’il veut. Ce qui attire la jeunesse vers la religion aujourd’hui est que, dans une société qui ne fournit guère des normes, la religion reste l’une des rares institutions à fournir des références collectives, un récit, un rituel. Elle libère l’individu de l’effort intellectuel de décider par lui-même ce qui est « bien » et ce qui est « mal », et surtout du risque que sa décision ne soit pas la même que celle de son voisin. En un mot, elle vous garantit de vivre avec des gens qui pensent comme vous. Un peu comme un parti politique… mais cela ne nécessite pas une « pratique ». [...]
Les ennemis du « roman national » à l’école s’y opposent parce qu’ils n’ont pas compris que dans une société laïque, il faut bien qu’il y ait une institution pour proposer aux individus un socle de valeurs, de pratiques, de rituels communs. Les gens ont besoin de cette communion. Ils ont besoin de savoir que lorsqu’ils disent certaines choses, ces choses seront comprises et partagées comme une évidence. Si l’école ne fournit pas ce service, les jeunes iront le chercher ailleurs."
"Foucault a beaucoup varié dans ses préférences citoyennes, allant jusqu’à faire l’éloge de l’ayatollah Khomeiny. Pourquoi pas Rocard, alors ?"
"Les français dans leur grande majorité – ceux des couches populaires – n’ont aucune envie que quelqu’un « réforme le pays ». Parce que trente ans d’expérience leur ont montré que chaque « réforme » est prétexte à aggraver leur sort."
"Préserver les libertés doit être notre premier souci. Si pour combattre l’obscurantiste il faut nous-mêmes devenir obscurantistes, à quoi bon ? Limiter les libertés chaque fois que l’efficacité du combat est en jeu, oui. Mais pas plus."
(15/11/2015, http://descartes.over-blog.fr/2015/11/nous-sommes-en-guerre.html ).
"Je ne crois pas au machiavélisme de classe. Rares sont les hommes capables de faire du mal à d’autres sciemment. Et c’est pourquoi les classes sociales produisent une idéologie qui leur permet de justifier leurs actes en présentant le mal comme un bien. Je suis persuadé que même les « initiateurs de cette politique » ont réussi à se convaincre qu’ils œuvraient pour le bien des jeunes en défendant leur droit à rester eux-mêmes. C’est d’ailleurs ce qui rend le combat si difficile. Il ne suffit pas de combattre les hommes, il faut démonter pièce par pièce cette idéologie pour montrer qu’elle n’est en fait qu’un paravent aux intérêts d’un groupe."
"C’est le langage des « classes moyennes ». La « grandeur », c’est coûteux et puis ça demande des efforts. Mieux vaut devenir une sorte de grosse Suisse ou les « classes moyennes » pourront jouir tranquillement de leurs biens et de leurs privilèges et laisser les affaires du monde à d’autres. C’est le syndrome de la « petite France », la même qui trouvait absurde d’aller « mourir pour Dantzig ». On sait où cela l’a menée…"
"En droit français, l’ordre public va plus loin que la « sécurité des citoyens ». Il fait référence classiquement au « bon ordre, la sécurité, la salubrité et la tranquillité publiques », notions auxquelles on a rajouté progressivement d’autres : la moralité publique, la dignité de la personne humaine…"
"Si l’Etat est « fort » pour remplir ce « certain rôle » efficacement, il sera aussi « fort » pour déborder de ce rôle et exercer son pouvoir dans les autres domaines… La réponse des libéraux est d’affaiblir l’Etat pour qu’il ne puisse sortir de son rôle, et en général cela le rend trop faible pour remplir ce rôle convenablement…"
(16/11/2015, http://descartes.over-blog.fr/2015/11/nous-sommes-en-guerre.html ).
"Ma définition est simple : les « classes moyennes » sont le groupe social qui détient un capital matériel et immatériel suffisant pour récupérer la totalité de la valeur qu’elle produit, mais pas assez pour pouvoir extraire la plusvalue du travail des autres. Si vous voulez, je reprends la vision marxiste dans laquelle le prolétariat vend sa force de travail pour une valeur inférieure à celle que ce travail produit, la différence – la plusvalue – étant empochée par le capitaliste. Entre les deux, il y a une couche qui ne fournit pas de plusvalue, mais qui n’en extrait pas non plus."
(22/11/2015, http://descartes.over-blog.fr/2015/11/nous-sommes-en-guerre.html ).
"Ne confondez pas le mot « plusvalue » au sens comptable du terme, et le sens que lui donne la théorie marxiste. La « plusvalue » au sens marxiste est la différence entre la valeur de ce que produit un travailleur et la valeur qui lui est restituée par son patron. Je vous rappelle que la valeur d’un bien est le temps socialement nécessaire pour le produire. Or, la valeur produite par le trader est très faible, incomparablement plus faible que les 16 millions qu’il gagne dans votre exemple.
Si le trader peut gagner autant – et faire gagner encore plus à son patron – ce n’est pas parce qu’il produit de la valeur, mais parce qu’il extrait une partie de la valeur produite ailleurs, par le travail d’autres hommes. S’il fallait le classer quelque part, le trader serait plus proche du bourgeois que du prolétaire. Seulement, contrairement au bourgeois, il ne dispose pas d’un capital matériel. Sa capacité a gagner beaucoup d’argent dépend d’un capital immatériel – ses connaissances, son « flair », ses relations – qui lui permettent de négocier avec son employeur un partage de la plusvalue que celui-ci récupère
Quant à l’apiculteur, oui, il empoche la totalité de la valeur que produit son travail. Il appartient donc lui aussi aux classes moyennes.."
-"Descartes", 23/11/2015, http://descartes.over-blog.fr/2015/11/nous-sommes-en-guerre.html ).
"D’autres hommes politiques ont commis des erreurs ou fait des conneries. Mais Mitterrand est la pire espèce de politique qui soit : c’est un corrupteur. C’est un homme qui dégradait tout ce qu’il touchait. Comment respecter l’institution si Tapie peut être ministre ?"
-"Descartes", 17/12/2015 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2015/12/le-front-national-et-les-joueurs-d-echecs.html ).
"Ma conception de la Nation est fondée sur la notion de « solidarité inconditionnelle ». Un exemple de collectivité à « solidarité inconditionnelle » est la famille – ou d’une manière plus générale, le clan : dès votre naissance à votre mort, vous devez solidarité aux membres de votre famille et ceux-ci vous doivent la réciproque. Il vous pouvez compter sur elle sauf à vous mettre en dehors par un comportement si extrême, si odieux qu’il cause votre expulsion. Mais si la famille pratique la « solidarité inconditionnelle », cette solidarité se pratique entre des gens qui se connaissent. Est-il possible d’imaginer une collectivité dont les membres ne se connaissent pas, ne se connaîtront jamais ? La Nation est la plus grande collectivité répondant à cette question. Des français sont allés dans les tranchées y laisser leur vie pour que d’autres français – qu’ils n’ont jamais connu et n’avaient aucune chance de connaître personnellement – puissent vivre.
C’est là que se trouve la différence fondamentale entre la Nation française et les « nations » inventées par les régionalistes. La première existe effectivement comme nation, et nous voyons cette « solidarité inconditionnelle » se manifester tous les jours. Pour ne donner qu’un exemple, vous noterez que c’est grâce aux impôts de tous les français que les corses payent l’électricité au même prix qu’en métropole – ils payerant cinq fois plus cher si on leur facturait le vrai prix de production. Mais pourriez-vous me donner un exemple de solidarité inconditionnelle à l’échelle des « nations » régionales ?"
-"Descartes", 22/12/2015 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2015/12/l-extreme-droite-a-bien-gagne-une-region.html ).
"Il y a à mon avis un rapport dialectique entre la Famille et la Nation, en ce que ces deux institutions ont une caractéristique commune : ce sont deux institutions dont le fonctionnement repose sur des liens réciproques de solidarité inconditionnelle. Il est clair que les processus qui conduisent à l’individu-île, qui se constitue de lui-même et ne doit rien à personne affaiblissent l’idée même de solidarité inconditionnelle, et donc la Nation et la Famille en même temps."
-"Descartes", 04/01/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/01/avec-tous-mes-voeux.html ).
"Personnellement, je me suis toujours méfié des renégats. Et il faut préciser le sens du terme: renégat, ce n'est pas celui qui change d'opinion, de parti ou de loyauté. Après tout, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, et il peut y avoir d'excellentes raisons pour en changer. Le renégat, c'est autre chose: c'est celui qui fait de l'abomination publique des idées qui étaient les siennes et des organisations auxquelles il a appartenu son fonds de commerce. Bien sur, pour que ça marche, il faut une demande. Hier, quand il s'agissait de détruire le PCF, la cotisation du renégat communiste sur le marché était particulièrement haute, et plus d'un - je ne donnerai pas d'exemples pour ne pas faire de jaloux - a construit une brillante carrière sur ce marché. Aujourd'hui, le marché est devenu saisonnier: il monte avant les élections présidentielles pour s'effondrer ensuite. Tout est donc une question de timing..."
-"Descartes", 26 février 2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/article-eric-verhaeghe-ou-l-art-de-devenir-un-re-65804116.html ).
"Pour éviter la violence, il ne faut pas nier le conflit mais l’organiser, avec des règles qui permettent aux parties de se confronter véritablement sans s’entretuer."
-"Descartes", 04/02/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/01/le-depart-de-l-icone.html ).
"Bien sur, on peut toujours se retirer du monde et jouir de toutes les belles choses auxquelles nous avons accès en se disant « je me fous du troupeau ». Mais j’avoue que j’ai du mal à me concevoir dans ce rôle. J’ai besoin du collectif, j’ai besoin d’un sens, j’ai besoin de vivre au-delà de ma propre vie en transmettant les choses qui me plaisent…"
-"Descartes", 05/02/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/01/le-depart-de-l-icone.html ).
"Si on n’accepte pas la possibilité de se tromper, on ne fait jamais rien."
-"Descartes", 21/02/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/02/melenchon-president.html ).
"Je pense que vous faites erreur en cherchant des origines purement françaises à cette « course à la victimisation ». Il s’agit là d’un phénomène qui dépasse très loin non seulement nos frontières, mais aussi les frontières de l’Europe. Je doute même qu’on puisse le rattacher à la colonisation : lisez la littérature « post-moderne » publiée aux Etats-Unis, et vous verrez que le « victimisme » français n’a rien d’original. Vous trouvez même cette idéologie dans des pays qui n’ont pas de passé colonialiste comme l’Argentine, la Bolivie ou le Brésil.
Comme toujours lorsqu’il s’agit d’une idéologie, pour comprendre son essor il faut aller chercher les intérêts qu’elle justifie. Je vois dans l’idéologie victimaire une réaction aux formidables développements des « trente glorieuses », qui aboutit à faire bénéficier les individus de libertés et d’opportunités comme jamais dans l’histoire humaine. Il en est sorti une logique de toute-puissance individuelle si caractéristique de la fin des années 1960. Mais cette liberté a une contrepartie empoisonnée : si je suis totalement libre, si j’ai toutes les opportunités pour réussir, si je suis un individu tout-puissant, alors chacun de mes échecs n’est imputable qu’à moi-même. Avant, si j’étais malheureux, je pouvais dire que ce n’était pas ma faute : dieu ne l’avait pas voulu, j’étais né dans la mauvaise classe, on m’avait obligé d’aller à la guerre, j’avais été victime d’une maladie qu’on ne savait pas guérir, on m’avait obligé de me marier. Après, on ne peut plus. Etant le seul auteur de ma vie, je suis le seul responsable de mon échec.
La « victimisation » permet de se défaire de sa responsabilité. Elle permet de revenir sur cette idée de « toute puissance » en créant un « autre » coupable de nos malheurs. Un « autre » qui, pour être crédible, doit être tout-puissant lui aussi. Les logiques « complotistes » jouent un peu la même fonction."
"Personnellement, je pense être dans la droite ligne de l’esprit des Lumières : chaque individu n’est responsable que de ses actes, et non de ceux des autres."
"Je ne vois pas pourquoi la France devrait abandonner l’idée qu’il est légitime d’exporter ses valeurs, sa culture, sa civilisation. Qu’on ait changé de moyens en renonçant à la politique de la canonnière n’implique pas qu’on ait renoncé au but. De ce point de vue là, je pense que la pensée relativiste et extrêmement négative. Le fait d’admettre que chaque peuple a le droit de choisir la manière dont il veut vivre n’implique pas d’admettre que toutes les cultures se valent, ou qu’elles soient toutes également « respectables ». Chacun a le droit de choisir, mais chacun a aussi le droit d’essayer de propager ce qu’il pense être juste et bon. Je pense que nous avons beaucoup de chance de pouvoir vivre dans un pays qi bénéficie d’une telle culture, d’une telle civilisation, et j’aurais envie que tous les hommes puissent en bénéficier."
"Une partie de mon optimisme est de nature méthodologique. Penser que les problèmes n’ont pas de solution conduit à l’inaction. Penser qu’ils ont de solution conduit à la chercher. Dans un contexte ou il est impossible de savoir avec certitude qui est dans le vrai, on a toujours intérêt d’opter pour la seconde branche de l’alternative. C’est un peu le pari pascalien revisité."
-"Descartes", 25/02/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/02/melenchon-president.html ).
"Les étudiants cumulent trois conditions qui font peur à n’importe quel gouvernement : d’abord, ils ont du temps libre et pas de responsabilités, ce qui leur donne une large liberté pour manifester, occuper, etc. Ensuite, ils ont à se faire une place dans la société, ce qui les conduit naturellement à attaquer les structures et les hommes en place. Et finalement, ils appartiennent aux « classes moyennes », ce qui veut dire qu’on ne peut toucher un cheveu de leur tête sans que les médias se déchainent…"
-"Descartes", 23/03/2016 (http://descartes.over-blog.fr/2016/03/au-secours-je-ne-comprends-plus-rien.html ).
"Depuis que mai 1968 a chassé le prolétariat de son rôle de « force virile de l’histoire », la galaxie gauchiste se cherche une masse de substitution."
-"Descartes", 05/04/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/03/au-secours-je-ne-comprends-plus-rien.html#ob-comment-ob-comment-87764157 ).
« En 1968, les ouvriers ont préféré faire confiance à leurs propres organisations, le PCF et la CGT, pour défendre leurs intérêts plutôt que de s’embarquer dans le bateau « révolutionnaire » piloté par les « classes moyennes » libérales-libertaires. Cela leur a valu d’être chassées du panthéon révolutionnaire du gauchisme, et remplacés par les nouveaux prototypes de l’opprimé – les femmes, les migrants, les SDF – idéologiquement plus faciles à utiliser. »
-Le Blogueur « Descartes », 06/04/2016 (cf : http://descartes.over-blog.fr/2016/03/au-secours-je-ne-comprends-plus-rien.html#ob-comment-ob-comment-87774482 ).
"De Gaulle était un ovni politique. Imaginez, un homme venant incontestablement de la droite qui ouvre la porte du gouvernement aux communistes et impose au patronat libéral des réformes sociales et économiques qui aboutissent pratiquement à une économie planifiée. Ce positionnement explique l’ambiguïté de la vision qu’on avait de lui tant à droite qu’à gauche. Effectivement, au PCF on n’oubliait pas que c’était un homme de droite, mais on ne pouvait pas non plus oublier la Résistance. D’où une très grande gêne, entre un discours anticapitaliste qui rangeait mongénéral dans le camp de l’ennemi, et du soutien ponctuel dans les faits : en 1958, c’est en grande partie l’électorat ouvrier qui répondait au PCF qui a assuré la ratification de la Constitution."
-Le Blogueur « Descartes », 17/04/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/04/pourquoi-les-panama-papers-n-ont-aucun-interet.html ).
"Il faut je pense redonner leur sens aux mots. Un « programme » n’est pas un catalogue de vœux. C’est une réflexion sur un ensemble hiérarchisé d’actions cohérentes entre elles, sur leur cadencement et sur les moyens à mettre en œuvre."
-Le Blogueur « Descartes », 24/04/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/04/pourquoi-les-panama-papers-n-ont-aucun-interet.html ).
"Dans le cas d’une monnaie nationale, la politique monétaire qui convient à une région peut ne pas convenir à une autre. Ainsi, si une région est en pleine expansion et une autre en récession, augmenter les taux d’intérêt peut éviter la surchauffe de la première, et mettre la seconde en faillite. Exactement comme dans le cas de l’Euro. La différence, c’est qu’à l’intérieur de l’espace national il existe des mécanismes de transfert inconditionnel qui compensent cette situation. Dans la région en pleine expansion, l’Etat prélèvera des impôts qu’il pourra transférer dans la région pauvre pour compenser l’effet de sa politique monétaire. Et du coup, la politique monétaire n’est pas pensée en fonction de telle ou telle région, mais en fonction d’un équilibre global.
Si demain on prélevait sur l’Allemagne en expansion des impôts supplémentaires pour les verser à la Grèce, le fait que la politique monétaire de la BCE soit faite dans l’intérêt de l’Allemagne passerait beaucoup moins mal en Grèce… mais provoquerait une révolution en Allemagne. Le « pilotage à l’échelle européenne » de l’Eurone permet pas aux transferts inconditionnels de compenser les effets du choix de politique monétaire, tout simplement parce qu’il n’y a pas de « nation » européenne, et donc pas de solidarité inconditionnelle entre les différentes « régions » de l’Europe."
-Le Blogueur « Descartes », 26/04/2016.
"En trois jours et avec quatre témoignages on peut détruire la carrière et la réputation d'un homme. C'est la toute puissance de la calomnie."
-Le Blogueur « Descartes », 11/05/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/05/baupin-dans-la-fosse-aux-lions.html ).
"Se poser comme préalable la nécessité de définir une doctrine et de s’y tenir vous oblige à chercher une cohérence, de trouver des principes abstraits qui vous permettent ensuite de mettre en cohérence des réponses à des situations concrètes."
"Aucune haine chez moi. Je n’ai jamais haï personne, sauf peut-être Mitterrand."
-Le Blogueur « Descartes », 17/06/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/06/misere-de-l-argumentation.html ).
"Combien de fois n’a-t-on entendu des personnalités avouer dans des émissions de télévision qu’ils étaient « nuls en maths », déclaration accueillie avec des rires et des sourires complices ? Et cela se répète souvent dans les réunions et les dîners en ville. Personne n’avouera être « nul en littérature », mais la nullité en sciences et admise et encouragée. Les disciplines artistiques sont associées vulgairement à la liberté, la créativité, le plaisir. Les sciences au formatage, à l’enfermement, à la souffrance. Notre société trouve dans cette opposition l’opportunité de proclamer sa haine de tout ce qui ressemble à la discipline, à la rigueur, à l’effort. Et peu importe si dans la réalité les disciplines artistiques exigent, elles aussi, une discipline de fer et une consécration totale."
-Le Blogueur « Descartes », 18/06/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/06/misere-de-l-argumentation.html ).
"Terrible malentendu, celui qui consiste à croire que la droite est « libérale » alors que la gauche serait le contraire. En fait, c’est exactement l’inverse : Contrairement à ce qui se passe en Grande Bretagne, par exemple, en France les libéraux ont toujours été minoritaires à droite. La droite française est bonapartiste par tradition, et donc profondément antilibérale. Cette réalité, Alain Madelin l’a apprise à ses dépens lorsqu’il a essayé de faire une politique véritablement libérale après la victoire de la droite en 1986. Il a été vite renvoyé dans ses foyers après quelques déclarations tonitruantes que l’électorat de droite n’était pas prêt à accepter. Au-delà de sa rhétorique, c’est à droite qu’on trouve les partisans les plus acharnés de l’interventionnisme étatique, de la primauté de l’Etat et des institutions sur les inclinations individuelles, les critiques les plus sévères du libéralisme européen."
"Certains amis voudraient en finir avec l’exploitation capitaliste tout court. Moi aussi. Seulement, les choses ne sont pas mûres pour cela."
-Le Blogueur « Descartes », 23 juin 2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/06/le-retour-de-la-haine-de-classe.html ).
"Depuis quarante ans, le « compromis de classe » bâti après 1945 autour de l’Etat-providence s’est progressivement érodé sous l’action d’une bourgeoisie alliée aux classes moyennes qui voulait récupérer la valeur ajoutée concédée aux couches populaires après la guerre. Or, c’est ce compromis qui avait assuré la cohésion des sociétés, la paix sociale et in fine la prospérité économique en faisant adhérer capital et travail à des objectifs communs. C’est ce compromis qui a permis d’écrire que la lutte des classes était finie, que dans nos sociétés apaisées capitalistes et salariés avaient globalement les mêmes intérêts. Et c’était vrai… à condition que tout le monde joue le jeu. Aujourd’hui, on voit bien la divergence entre les couches populaires et le bloc bourgeoisie - « classes moyennes »."
-Le Blogueur « Descartes », 24/06/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/06/le-retour-de-la-haine-de-classe.html ).
"Dès lors qu’il s’agit d’une décision qui modifie les compétences et les pouvoirs des représentants, la décision ne peut être prise par les représentants eux-mêmes, elle doit être déférée au peuple souverain directement. Toutes les autres décisions sont à prendre par les voies représentatives."
-Le Blogueur « Descartes », 02/07/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/07/brexit-quelques-reflexions.html ).
"La légitimité du peuple à exercer la souveraineté ne vient pas du fait qu’il est dans le vrai, mais du fait qu’il a à supporter les conséquences des choix de son gouvernement."
-Le Blogueur « Descartes », 09/07/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/07/brexit-quelques-reflexions.html ).
"La cohésion sociale passe par l’assimilation, et l’assimilation n’est possible que si elle est exigée par la société d’accueil. Si celle-ci permet aux gens de vivre « comme au pays », les gens vivront « comme au pays » et la société deviendra une mosaïque de communautés, chacune revendiquant des droits particuliers par la violence si nécessaire."
-Le Blogueur « Descartes », 18/07/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/07/la-medaille-des-victimes.html ).
"Le respect n’est pas de l’ordre de ce qui est du, mais de l’ordre de ce qu’on gagne. La politesse, c’est de l’ordre de ce qui est du. Je dis « bonjour madame » quand je rentre dans un commerce, même si je ne connais pas la commerçante. Elle est peut-être une salope, et peut être une sainte, mais je ne le sais pas, et du point de vue de la politesse cela n’a aucune importance. Mon geste de politesse est une manière de faire savoir qu’elle et moi appartenons à une même collectivité, dont les membres se doivent des égards inconditionnellement. Il est des gens pour qui j’ai fort peu de respect, et même une certaine animosité. Mais s’ils me tendent la main, je ne leur refuserai pas la mienne parce que le faire serait les chasser symboliquement de la collectivité humaine.
Il faut revaloriser la politesse et le savoir-vivre tout simplement parce qu’ils rendent la vie plus agréable. Parce que les gestes de politesse – ceux qu’on accomplit et ceux qu’on reçoit – rendent le commerce avec ceux qui nous entourent plus sympathique, plus détendu, plus confiant."
-Le Blogueur « Descartes », 05/08/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/terrorisme-ou-suicide.html ).
"La crise de ce qu’on appelle « l’insécurité culturelle » est paroxystique parce qu’elle est le symptôme visible d’un problème beaucoup plus grave, qui est celui de l’individualisation à outrance de la société. Une collectivité d’individus libres de toute obligation et ne poursuivant que leur intérêt propre est une collectivité où personne ne peut compter sur l’assurance d’être secouru par ses concitoyens en cas de problème. Faire de la liberté des choix individuels un absolu conduit nécessairement à imposer une solitude absolue."
-Le Blogueur « Descartes », 06/08/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/terrorisme-ou-suicide.html ).
"La triste vérité est que la plupart des gens ne cherchent pas le débat, mais la communion idéologique. Débattre, c’est se mettre en danger, c’est prendre le risque de découvrir qu’une partie de ce qu’on tenait pour vrai est faux. La communion, l’échange avec des gens qui pensent comme vous, c’est sans risque."
-Le Blogueur « Descartes », 26/08/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/terrorisme-ou-suicide.html#comments ).
"La triste réalité est que mai 68 a fort peu changé les choses pour les femmes. Le processus qui a changé le statut de la femme a commencé bien avant et il est la conséquence du passage d’une économie de main d’œuvre à une économie industrielle moderne. Pour aboutir à cette transformation, le capital a eu besoin de main d’œuvre, ce qui a conduit à faire entrer massivement les femmes dans le marché du travail. Mais pour cela, il a fallu les former, les libérer de la contrainte de la maternité, d’en faire des acteurs économiques à part entière. C’est de là que viennent les différentes réformes comme la pleine capacité civile, la contraception, l’avortement… toutes faites – quelle coïncidence – par des gouvernements de droite, et sans que le patronat n’ait jamais protesté.
Après, on peut toujours croire si l’on veut que ce sont les féministes des « classes moyennes » qui en jetant leurs soutien-gorge ont changé le monde. Les « anticapitalistes » de tout poil font même le contresens de penser que la « libération de la femme » dans la deuxième moitié du XXème siècle est une conquête sur le capitalisme. C’est tout l’inverse : les « chaînes du patriarcat » ont été brisées – comme avant elles les chaînes du rapport féodal – pour accompagner le développement du capitalisme en libérant la main d’œuvre. Il fallait que la femme ne soit plus soumise au contrôle de son mari pour pouvoir se donner entièrement à son patron…"
-Le Blogueur « Descartes », 02/09/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/ensemble-mais-separes.html ).
"Ce que j’essaye de vous faire comprendre, c’est que le statut de l’homme comme celui de la femme ne sont pas déterminés par une question de conscience, mais par un rapport économique. Lorsque l’économie domestique était importante et que les enfants étaient nombreux, il fallait une spécialisation des sexes, pour s’assurer au sein de chaque famille que l’un des conjoints irait à l’extérieur gagner la subsistance, et que l’autre ferait tourner cette économie domestique. A l’époque – et ce n’est pas si loin, trois générations en arrière – un homme ne pouvait pas vivre sans une épouse, et une femme ne pouvait pas vivre sans un mari. Le mariage n’était pas une question d’amour, mais un contrat économique conclu en général par les familles. Bien sur, si les époux s’aimaient, c’était tant mieux. Et s’ils ne s’aimaient pas, ils veillaient à ne pas trop se gêner et à se voir le moins possible. Parce que les époux étaient interdépendants, chacun avait un énorme pouvoir sur l’autre. Et c’est pourquoi cette vision des femmes « soumises à leur mari » est en grande partie une construction a posteriori. Si la loi faisant du mari le chef de la famille – ce qui en pratique voulait dire qu’il était l’interlocuteur de l’administration – la femme avait une infinité de manières de lui rendre la vie impossible.
Si les femmes se sont senties « opprimées » à un moment donné et dans certaines classes sociales – car vous remarquerez qu’il y eut très peu de « suffragettes » chez les paysannes de la renaissance ou des Lumières – c’est parce que les transformations économiques ont déstabilisé ce modèle. Avec l’augmentation de la productivité, l’économie domestique a perdu une grande partie de son importance. Plutôt que de faire des confitures à la maison, il était plus économique de travailler à l’usine et acheter les confitures avec le salaire ainsi gagné. Et du coup, cette interdépendance qui rendait la condition de la femme supportable s’est progressivement effacée. Tout à coup, l’homme pouvait vivre sans femme, et la femme sans homme – le congélateur et le microondes ont achevé cette transition. Et dès lors, la division du travail imposée par les sociétés pré-industrielles sont devenues insoutenables."
-Le Blogueur « Descartes », 06/09/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/ensemble-mais-separes.html ).
"Sommes-nous prêts à accepter une société fractionnée en « communautés », chacune dressant autour d’elle des murs – fussent-ils en tissu – pour s’isoler de l’extérieur ? Et bien, s’il n’y a pas une véritable pression pour l’assimilation, si on laisse se développer les tentatives séparatistes, c’est exactement ce qui nous arrivera. Et plus la société sera fragmentée, moins les mécanismes de solidarité liés à la collectivité nationale seront légitimes et plus ceux qui veulent les démanteler eux trouveront un terreau favorable. C’est cela qui explique pourquoi nos chères « classes moyennes », qui se pourlèchent déjà les babines à l’idée qu’elles n’auraient plus à payer pour les écoles, les hôpitaux, l’électricité des pauvres, se sont si facilement converties à la vision « séparatiste » de la société."
-Le Blogueur « Descartes », Ensemble mais séparés ?, 31 août 2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/ensemble-mais-separes.html ).
"J’ai beaucoup lu Clouscard dans ma jeunesse et j’ai toujours trouvé sa lecture de Marx bien plus stimulante que celle des freudo-marxistes comme Sève ou Althusser. Je confesse donc mon crime : je suis bien un clouscardien…
On peut d’ailleurs trouver chez Clouscard l’intuition de l’importance des classes moyennes dans les métamorphoses du capitalisme vers le « capitalisme libertaire », même s’il retient pour les classes moyennes une définition classique de sociologue et n’a pas cherché à en donner une définition économique en termes de classe."
-Le Blogueur « Descartes », 10/09/2016, (cf http://descartes.over-blog.fr/2016/08/ensemble-mais-separes.html ).
"Les musulmans ne font que suivre un comportement qui est général. Vous trouverez des militants d’associations à Calais et ailleurs qui aident des migrants en situation irrégulière à échapper à l’expulsion. Pourtant, la loi de la République est très explicite à ce sujet. Et que vous disent-ils lorsque vous leur posez la question ? Et bien, qu’il y a des lois morales – les leurs, bien entendu – qui sont supérieures aux lois de la République. Allez sur la ZAD de Notre Dame des Landes, et demandez aux occupants pourquoi ils s’opposent par la violence à l’exécution des lois de la République. Là encore, ils invoqueront leurs croyances écologistes en les mettant au dessus de la loi. Il ne manque donc pas des minorités qui mettent leurs morale, leur éthique, au dessus des lois de la République. Ces gens-là sont ils condamnés par les institutions ? Non, bien sur que non. Au contraire : nos médias en font des Robin Hood modernes. Alors, pourquoi refuser aux musulmans le même raisonnement ?"
-Le Blogueur « Descartes », 21/09/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/ensemble-mais-separes.html ).
"J’ai toujours été convaincu qu’on ne peut pas penser tout seul. La réflexion nécessite le jeu de ping-pong avec un interlocuteur qui soit différent de vous, tant le regard de l’autre est important pour nous obliger à garder la rigueur du raisonnement et pour nous dissuader de prendre nos désirs pour des réalités. Il n’y a qu’à voir ce qui arrive avec le discours des gens qui n’échangent qu’avec leur miroir – c'est-à-dire, avec des gens qui leur ressemblent…
Ce blog est né d’un problème personnel : le climat de sectarisme actuel et les aléas de carrière m’ont privé de l’opportunité de discuter ouvertement avec des gens différents de moi. Or, j’ai besoin des idées de l’autre."
-Le Blogueur « Descartes », 30/09/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/09/pluie-de-candidats.html ).
"Personnellement, je suis un marxiste au sens que je revendique les outils d’analyse de la société développés par Marx, et tout particulièrement le matérialisme historique. Marx est un analyste brillant de la société capitaliste. Mais je suis bien plus réservé quant aux interprétations prophétiques qu’on a souvent donné à son œuvre. Le communisme de Marx est plus un état idéal, une sorte de « fin de l’histoire », qu’une organisation sociale réalisable."
"J’ai un peu participé à la naissance du PRCF, en 1994, quand il s’agissait de créer un mouvement de résistance interne au PCF contre l’opération de démolition – pardon, la « mutation » - portée par Robert (Ub)Hue et sa bande de joyeux notables. A l’époque, il s’agissait de mener une bataille contre l’abandon – ou pire, la diabolisation – d’un patrimoine historique et symbolique qui était celui des militants du PCF. Et je garde une grande sympathie pour ces gens, d’abord parce qu’ils sont sincères, et ensuite parce qu’ils se sont désignés comme les gardiens d’un patrimoine qui me semble précieux. Sur beaucoup de points, ils continuent à porter le message progressiste, scientiste, souverainiste qui fut celui du PCF jusqu’aux années 1990. J’ai bien entendu de gros désaccords avec eux, et j’ai du mal à supporter leur côté passéiste et sectaire, leurs dérives gauchistes…"
-Le Blogueur « Descartes », 11/10/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/09/pluie-de-candidats.html ).
"Je fais une lecture matérialiste de Hobbes : lorsqu’on parle de « guerre de tous contre tous », cette guerre n’est pas la conséquence d’un caprice ou d’un atavisme. Elle a une motivation matérielle, l’appropriation des biens qui permettent de satisfaire les besoins. Lorsque Hobbes parle de la vie sous l’état de nature comme étant « misérable, brutale et courte », on trouve bien l’idée que l’association n’a pas pour but seulement de sortir de la brutalité, mais aussi de la misère."
-Le Blogueur « Descartes », 20/10/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/10/policier-mon-frere.html ).
On n'est pas obligé d'aimer tel ou tel aspect de la France pour être français, de la même manière qu'on n'est pas obligé d'aimer tel ou tel parent pour faire partie d'une famille. On a tort, à mon avis, lorsqu'on fait de "l'identité nationale" une pure question sentimentale. On est français non pas parce qu'on aime la France, mais parce qu'on estime avoir des droits et des devoirs (les deux sont inséparables) envers elle. Ceux qui ont répondu "présent" lorsqu'on les a appelés pour allés mourir à Verdun étaient français, et cela même s'ils n'aimaient pas La Marseillaise, le drapeau tricolore ou la blanquette de veau..."
-Le Bloggeur "Descartes", L'identité nationale privatisée, 20 Novembre 2009 (cf: http://descartes.over-blog.fr/article-l-identite-nationale-privatisee-39720569.html ).
"Je pense que la carrière de Philippe Séguin (comme celle de Jean-Pierre Chèvenement) a mis en évidence que le clivage "droite-gauche" est aujourd'hui bien moins signifiant en termes politiques que le clivage jacobins-girondins."
-Le Bloggeur "Descartes", Les grands hommes meurent aussi: hommage à Philippe Séguin, 14/01/2010 (cf: http://descartes.over-blog.fr/article-les-grands-hommes-meurent-aussi-hommage-42861875.html ).
"Il faut bien poser la question: est-ce que les citoyens/parents des classes moyennes, par exemple, ont envie d'une école véritablement égalitaire, qui donne aux enfants des classes populaires les mêmes possibilités qu'à leurs propres enfants ? Bien sur que non: les parents des classes moyennes défendent au contraire bec et ongles leur position sociale, et entendent la léguer à leurs enfants. Ils n'ont pas envie de voir d'autres leur disputer les places...
Si les classes bavardantes dévaluent en permanence notre système scolaire, c'est justement parce qu'il est encore trop égalitaire pour une société fragmentée et traversée par la crainte du déclassement. Dans nos sociétés foncièrement inégalitaires, la méritocratie est ce qui s'approche le plus de l'égalité. Lorsque le succès professionnel cesse de dépendre des résultats de l'examen ou du concours, c'est l'entregent, les connaissances familiales ou claniques et l'argent qui déterminent les destins individuels. Si un Philippe Séguin ou un Pierre Bourdieu ont pu faire des brillantes carrières parce qu'il existe un concours anonyme à l'entrée de l'ENA ou de l'Ecole Normale.
On assiste depuis la fin des années 1960 - c'est à dire, depuis que la fin des "trente glorieuses" a implanté dans les classes moyennes la crainte du déclassement - à un démantèlement progressif de l'école conçue comme instrument de promotion sociale. Et cela sous l'apparence d'un discours pétri de bonnes intentions: au nom du "respect" de l'élève, on s'est progressivement interdit - du moins en théorie, car il faut dire que les enseignants résistent... - d'établir une échelle de valeurs entre les savoirs. Le but, c'est que l'enfant soit "créatif", qu'il "se sente bien à l'école". Que la "créativité" se manifeste par l'écriture d'un texte dans un français correct et riche ou dans un "rap" utilisant vint-cinq mots et sans syntaxe, ce n'est pas grave. Il faut tout encourager, sous peine d'affecter "l'estime de soi" de l'élève. [...]
Apprendre nécessite d'abord de prendre conscience de sa propre ignorance. L'élève devrait avoir un droit constitutionnel à ce que ses professeurs lui disent la vérité sur son travail. Un pédagogue se disqualifie lorsqu'il travestit la vérité pour faire plaisir à l'élève. J'ai eu des maîtres, qui - au risque de me traumatiser - n'ont jamais hésité à me dire combien j'étais nul, combien je travaillais peu et mal. C'est grâce à eux que j'en ai pris conscience, que j'ai travaillé, et que j'ai beaucoup appris. Et ce sont ces maîtres-là, et non pas les démagogues, dont on se souvient avec respect le reste de sa vie."
-Le Bloggeur "Descartes", Ecole: pour en finir avec les théoriciens de "l'estime de soi", 3 Septembre 2010 (cf: http://descartes.over-blog.fr/article-ecole-pour-en-finir-avec-les-theoriciens-56426874.html ).
"Un projet, un programme, ce n'est pas une corvée qu'on s'impose parce qu'il faut bien qu'un candidat ait quelque chose à distribuer avant l'élection. C'est au contraire le travail sur le projet politique qui donnera les instruments de l'hégémonie idéologique dont parlait Gramsci, condition nécessaire de toute victoire politique véritable."
-Le Bloggeur "Descartes", Retraites: après la manif... que faire ?, 8 Septembre 2010 (cf: http://descartes.over-blog.fr/article-retraites-apres-la-manif-que-faire-56705800.html ).
"On voit là encore à quel l'idéologie anti-institutionnelle de mai 68 continue, quarante ans plus tard, à avoir des effets dévastateurs. Il est grands temps d'abandonner ce néo-rousseauisme: non, le citoyen n'est pas "naturellement bon" et ce n'est pas la société qui le corrompt. C'est au contraire la société et les institutions qui permettent aux mammifères que nous sommes de dépasser nos instincts territoriaux et notre égoïsme pour concevoir un intérêt général. Sans l'institué, qui permet d'édicter et de légitimer les règles de vie en société, chacun de nous retombe naturellement dans la raison du plus fort ou du plus malin pour défendre des petits intérêts. La démocratie directe qu'on nous vante tant n'est en fait qu'un retour rêvé à l'état de nature, en oubliant combien l'existence dans l'état de nature est "solitaire, pauvre, méchante, brutale et brève"."
-Le Bloggeur "Descartes", Le discours de la méthode (V): pour en finir avec la démocratie directe, 30 Décembre 2010.
"La culpabilité est une question individuelle. On est coupable de ce qu'on fait, pas de ce qu'on est. Je crois que vous tombez dans le travers de vouloir transformer une analyse politique en une analyse morale. Or, je rejette totalement cette vision du monde. Les classes moyennes - comme n'importe quel autre groupe social - utilisent leur pouvoir pour défendre leurs intérêts. Je ne dis pas que cela soit "juste" ou "injuste", "bon" ou "mauvais". Ce qui me pose problème, c'est que les classes moyennes ayant conquis l'hégémonie dans le domaine des idées, fabriquent une idéologie qui fait de leurs intérêts l'intérêt général."
-Le Bloggeur "Descartes", Le choix de la médiocrité, 24/10/2011 (cf: http://descartes.over-blog.fr/article-le-choix-de-la-mediocrite-87025298.html ).
"On commence à être habitués à l'idée que le système éducatif devienne une sorte de grande garderie. Et c'est là qu'il faut reprendre le commentaire de Gumbel: "Un retour à la sélection implacable des années 1950 est socialement impossible et nul ne peut le souhaiter". Laissons de côte, encore une fois, le terrorisme intellectuel du "nul ne peut le souhaiter" qui ferme la discussion avant qu'elle commence, et prenons la première partie de la phrase. Pourquoi le retour à la "sélection implacable" serait "socialement impossible" ? Quelles seraient les couches sociales qui s'y opposeraient ? La réponse à cette question permet de comprendre le pourquoi de tout ce battage anti-bac. La méritocratie républicaine fut inventée par la Révolution pour remettre en cause le privilège héréditaire. Et cela marche: la sélection des élites par examen et par concours permettent de rebattre les cartes à chaque génération, en donnant à ceux qui viennent d'un milieu modeste l'opportunité d'accéder à l'élite. Bien entendu, dans une société inégalitaire, le système ne marche pas à 100%. Ceux dont les parents détiennent un capital, qu'il soit matériel ou immatériel, partent avec un avantage certain. Mais pas déterminant. C'est cette "sélection implacable" qui a permis à la France d'avoir des préfets ou des sénateurs noirs - et même un président du sénat, deuxième personnage de l'Etat - bien avant l'Angleterre et à une époque où aux Etats-Unis les noirs ne pouvaient s'asseoir dans les mêmes bus que les blancs. Car c'est cela le nœud de l'affaire: quelque soient les imperfections de ma méritocratie, les alternatives sont infiniment pires. Si l'on ne sélectionne pas l'élite sur la base de ses mérites mesurés par un examen anonyme et impersonnel, comment sera-t-elle sélectionnée ? Par copinage ? Par réseau familial ? Par l'argent, tout bêtement ?
Dans notre société, où les classes moyennes sont terrorisées par le fantôme du déclassement, la sainte alliance de la bourgeoisie et les couches moyennes partagent un intérêt: celui de bloquer le processus qui pourrait remettre en cause l'avenir de leurs enfants en les mettant en compétition avec d'autres. C'est pourquoi c'est "haro sur la méritocratie" et sur son avant garde, qui est le système de formation et de sélection des élites. Du baccalauréat à l'ENA, il faut supprimer tout ce qui serait synonyme de sélection par le savoir et la compétence mesurée objectivement. A la place, on mettra des diplômes que tout le monde pourra avoir et du recrutement par "entretien ouvert" qui permettront à chacun de recruter les gens qui lui ressemblent - et qui sont les fils des copains, quelle coïncidence - sans avoir à rendre des comptes.
Alors, réformer le baccalauréat ? Je suis pour. Pour un baccalauréat simplifié, comportant un minimum d'options et de sections et un tronc commun solide. Pour un baccalauréat sélectif, servant véritablement de filtre et assurant à ceux qui l'obtiennent - qu'ils soient puissants ou misérables - une place dans l'ascenseur social. Pour un baccalauréat centré sur la connaissance et débarrassé de sa gangue "spectacle". Une République a besoin d'une élite légitimée par la connaissance et le mérite ouvert à tous. Donnons-nous les éléments pour la former et la sélectionner."
-Le Bloggeur "Descartes", Le diplôme, ce fétiche, 15 Juin 2013 (cf: http://descartes.over-blog.fr/le-dipl%C3%B4me-ce-f%C3%A9tiche ).
"On peut être « passionné » par des choses qu’on ne comprend pas. On peut être passionné par l’observation des planètes, et construire son télescope en suivant les instructions d’une revue ad hoc pour observer les anneaux de Saturne. Mais sans pensée formelle, la « passion » s’arrête là. Pour COMPRENDRE ce que l’on fait, il faut aller plus loin, et pour aller plus loin il faut avoir accès au savoir accumulé par les générations précédentes. Et ce savoir, il est dans les livres et dans les cours des professeurs. On ne peut l’apprendre par osmose, en accumulant « les rencontres et les expériences ».
C’est là, je pense, notre principale divergence. Ma position, est que la connaissance est un processus cumulatif. Pour aller plus loin, il nous faut avoir accès au capital accumulé par les générations qui nous ont précédé. Et ce capital ne peut être transmis que parce qu’il est formalisé dans les livres et dans les cours. Vous avez l’air de penser qu’un individu peut, par lui-même et moyennant des « rencontres et expériences » reconstruire l’ensemble du savoir humain."
-Le Bloggeur "Descartes", Le diplôme, ce fétiche, 29/06/2013 (cf: http://descartes.over-blog.fr/le-dipl%C3%B4me-ce-f%C3%A9tiche ).
"Ce qui manque à nos hommes politiques, c’est la culture historique, le sens du tragique, la capacité à s’abstraire des petites querelles. En un mot, la « grandeur »."
"On ne construit pas une politique sur des « pourquoi pas ». La définition du corps électoral dépend de la vision qu’on a de la société. On peut décider que le vote est fondé sur la citoyenneté (c'est-à-dire, sur une « communauté de destin », mais aussi sur la possibilité de participer au débat politique, ce qui n’est pas garanti dans le cas d’étrangers qui ne parlent pas ou très mal notre langue) ou bien la fonder sur le paiement de l’impôt – et dans ce cas il serait logique d’exclure du vote ceux qui n’en payent pas, ou pas suffisamment. C’est la logique du vote censitaire.
Si les étrangers, comme vous dites, « font partie de la cité » au point de vouloir accéder aux droits politiques, ils ont une voie toute tracée : la naturalisation. S’ils ne la souhaitent pas, on doit déduire qu’ils ne souhaitent pas les droits du citoyen et les devoirs qui vont avec."
-Le Bloggeur "Descartes", 22 mars 2015.
"Dans le monde réel, on choisit parmi les alternatives possibles à un moment donné. Refuser de choisir son plat sous prétexte que celui qu’on voudrait n’est pas au menu est la meilleure façon de mourir de faim."
-Le bloggeur "Descartes", 04/07/2015 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2015/06/tsipras-melenchon-ou-tsipras-de-gaulle.html#comments ).
"Le parc solaire français, qui ne produit en 2014 que 1,1 % de l’électricité consommée dans l’hexagone, aura coûté en subventions – je dis bien en subventions (1), c'est-à-dire, sans compter la partie des coûts couverte par la vente d’électricité sur le marché – plus de la moitié du coût d’investissement du parc nucléaire, qui produit, lui, 75% de notre électricité.
(1) Les subventions à l’énergie solaire représentent un montant de CSPE proche de 4 Md€ par an, avec des contrats qui vont de 15 à 20 ans. Sur la durée totale, cela représente donc une dépense de 60 à 80 Md€. Le parc nucléaire français a coûté, selon les estimations, de 80 à 100 Md€."
-Le blogueur "Descartes", 02/07/2015 (http://descartes.over-blog.fr/2015/06/tsipras-melenchon-ou-tsipras-de-gaulle.html#comments ).
"Je pense que pour réfléchir à la condition paysanne, il faut revenir aux fondamentaux. Et les fondamentaux, c’est d’abord et avant tout la productivité. Parce qu’en dernière instance, c’est l’augmentation de la productivité qui permet de payer de plus hauts salaires, de financer les bonnes retraites et une bonne protection sociale. Si beaucoup de français ont pu bénéficier de tout ça pendant les « trente glorieuses », c’est parce que la productivité s’est accrue grâce à l’introduction de méthodes industrielles. Jamais les français n’auraient pu avoir autant des voitures si on avait continuer à les fabriquer artisanalement.
Dans l’agriculture, ce problème se pose autant que dans les autres branches de l’économie. Augmenter la productivité implique non seulement moderniser les exploitations – en introduisant des machines, par exemple – mais aussi en introduisant des méthodes industrielles. Et cela suppose en particulier un problème de taille : les exploitations doivent être assez grandes pour bénéficier des économies d’échelle. Or, ce travail n’a été fait que partiellement. Dans beaucoup de régions, les paysans ont voulu à tout prix sauvegarder leur statut d’artisan, un peu comme les canuts qui ont brûlé les machines Jacquard au XVIIIème siècle. Une telle logique conduit à une productivité faible. Et donc, mécaniquement, à des revenus faibles et une protection sociale limitée. A moins, bien entendu, que les secteurs les plus productifs de la société consentent à compenser la faible productivité de l’agriculture en transférant une partie de la richesse qu’ils produisent.
Depuis un demi-siècle, la société française a accepté, pour garder une « agriculture paysanne », de mettre en œuvre ce type de transfert. Ceux-ci ont permis de donner aux paysans un revenu et une protection sociale qui est, certes, moins bonne que celle dont bénéficient les travailleurs de l’économie industrialisée, mais qui est nettement meilleure que celle que la productivité réelle de l’agriculture pourrait financer. Mais ces transferts ne sont possibles que dans le cadre d’une agriculture régulée dans un contexte national. C’est parce que nous sommes une Nation que moi, citoyen de la ville, j’accepte que mes impôts subventionnent la campagne sans que cela me « rapporte » quoi que ce soit. Si l’on affaiblit le sentiment national, on aura du mal à garder ce consentement… et en particulier, les paysans n’ont pas intérêt à jouer sur la corde « l’Etat nous prend tout », parce qu’ils doivent en grande partie leur survie au fait que l’Etat, s’il leur prend beaucoup, leur donne encore plus."
"Ma « doctrine » serait qu’il faut réserver aux acteurs publics les services dans trois cas bien précis :
1) les activités qui relèvent de l’exercice de prérogatives de souveraineté et préservation de l’ordre public : armée, police administrative et judiciaire, justice, garde des prisonniers dans les prisons…
2) les activités qui nécessitent pour être optimisées des prérogatives exorbitantes du droit commun, notamment en ce qui concerne le statut du personnel : réseaux électriques, infrastructures ferroviaires et portuaires, postes et télécommunications…
3) activités qui ne peuvent pas être régulés correctement par le marché : « monopoles naturels » comme la production d’électricité, l’éducation, l’entretien du patrimoine…
Tout le reste peut parfaitement être laissé au privé, qui du fait de la régulation du marché fera les choses bien plus efficacement."
-Le blogueur "Descartes" (source: http://descartes.over-blog.fr/2015/07/l-europe-est-dans-le-porc.html ).
"Si le choix est Assad ou la balkanisation de la Syrie, alors le choix me paraît clair : le pire ordre vaut mieux que le chaos."
"La moitié de la Libye voulait la mort de Kadhafi. Comme disait Goethe, « quand les dieux veulent nous punir, ils réalisent nos rêves »…"
"Je suis de ceux qui se réjouissent qu’il y ait aujourd’hui en France deux générations qui n’ont pas connu la guerre. Mais il faut je pense prendre conscience de ce que cela signifie sur le plan de l’expérience vitale des générations concernées. Pour les générations antérieures, la guerre était toujours vécue comme une possibilité. On savait qu’on pouvait être appelé à accomplir le sacrifice suprême, et on vivait avec le souvenir de ceux qui l’avaient accompli. Cela donnait à nos élites politiques une conscience du caractère tragique de la politique. Il est clair que cette conscience manque aux élites d’aujourd’hui.
Maintenant, est ce qu’il faut se faire une « bonne guerre » pour permettre aux jeunes de vivre cette expérience ? Je ne le pense pas. Il y a d’autres manières de faire vivre aux jeunes des expériences initiatiques sans pour autant envoyer des millions d’hommes à la mort…"
(18/11/2015, http://descartes.over-blog.fr/2015/11/nous-sommes-en-guerre.html ).
"Vous savez que je suis un communiste extrêmement « libéral à la française »… qui est un libéralisme tempéré par la notion « d’ordre public »."
"La disparition de tout contrôle aux frontières dans l’espace Schengen a eu un double effet : d’une part, la sécurité des nos frontières est équivalente à la sécurité de la frontière la plus faible de l’espace, puisqu’une fois les armes, les explosifs, les terroristes entrés par cette frontière-là, elles peuvent circuler en toute liberté. D’autre part, cela a fabriqué un régime d’irresponsabilité générale : la surveillance des frontières est devenue l’affaire de personne…"
"La psychologie joue un rôle essentiel en politique. Quand votre patron vous paye votre salaire par transfert bancaire, tout cela repose sur la confiance que vous avez dans le système bancaire pour pouvoir faire vos achats."
"Qu’est ce qu’on veut obtenir au Moyen-Orient ? Quel est le but de tout ça ? Je pense qu’à force de jouer les supplétifs des américains, on a perdu de vue nos propres objectifs, nos propres intérêts."
(14/11/2015, http://descartes.over-blog.fr/2015/11/nous-sommes-en-guerre.html ).
"Pour moi, l’assimilation est en elle-même une mesure coercitive. Il ne s’agit pas d’offrir aux gens la possibilité de devenir comme nous, il s’agit de l’exiger."
"On ne peut pas prendre les religions indépendamment du contexte dans lequel elles se sont nés et se sont développés. Le christianisme surgit comme une petite secte installée au sein d’un puissant empire, lui-même largement sécularisé. Les chrétiens ont eu donc besoin de penser leur religion dans une logique de séparation de l’Etat. La formule « donnez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », censée avoir été prononcée par le fils de Dieu lui-même, traduit cette situation. Et si le christianisme devient religion d’Etat trois siècles plus tard, la fusion entre le temporel et le spirituel ne dure pas longtemps. Avec la chute de l’Empire romain commence une longue histoire de conflits entre l’autorité « temporelle » - celle des rois – et l’autorité « spirituelle » réservée au Pape. Dans ce combat, les rois ne peuvent renforcer leur pouvoir qu’en sécularisant la politique. Conclusion : même si le christianisme a, comme toute religion, la prétention de régir la sphère publique, le christianisme s’est vu obligé à s’adapter à un contexte politique qui tendait à les séparer.
L’Islam n’est pas du tout dans cette situation. Apparu au sein d’une société tribale et peu structurée, les Etats et les empires arabes se sont construits autour de la religion, avec une confusion totale des rôles entre l’autorité politique et l’autorité religieuse. Le « temporel » et le « spirituel », séparés dans la philosophie chrétienne, ne font qu’un dans la vision islamique. Il faut attendre le XXème siècle pour qu’on imagine un Etat laïque, ou même une séparation entre l’autorité politique et l’autorité religieuse. Il n’existe pas dans la théologie islamique d’équivalent au « donnez à César ce qui est à César… ». Dans la théologie islamique, un musulman ne doit rien, absolument rien, à un « César » impie.
Et le judaïsme, me direz vous ? Et bien, il beaucoup plus proche de l’Islam du point de vue théologique, et la loi religieuse se confond avec la loi civile. Mais le contexte est là encore très différent. Les juifs n’ont plus d’Etat depuis plus de deux mille ans, et ils ont vécu tout ce temps en tant que groupe minoritaire dans des états dont les fondements philosophiques et religieux ne se trouvent pas dans la Torah, si ce n’est de manière lointaine. Les juifs ont donc depuis longtemps intégré le fait que la loi juive est confinée à la sphère privée, alors que dans la sphère publique c’est une loi différente, extérieure, qui s’applique. Il faut noter d’ailleurs que là ou le « statut personnel » - qui permettait à une « communauté » de continuer d’appliquer certaines de ses lois traditionnelles dans la sphère publique – a été maintenu, ce sont les juifs qui ont été les plus ardents partisans de son abolition et donc de leur intégration à la « sphère publique » française.
Il y a donc bien une « spécificité » islamique. Les musulmans sont on pourrait dire « très en retard » dans le processus de sécularisation et de « privatisation » de la religion. Cela ne veut pas dire que toute évolution soit impossible, mais il est clair que l’Islam ne peut devenir « compatible avec la République » qu’en renonçant à un certain nombre d’idées et de pratiques. Ce processus ne peut être que douloureux."
"Personne ne « refuse l’intégration » par hasard. Et pendant très longtemps, notre société a été capable d’assimiler – je n’aime pas le terme « intégration » qui ne veut rien dire – des populations très différentes quelque fut leur religion. Le problème est que l’assimilation est la combinaison d’une exigence et d’une récompense. Le problème est que la « récompense », le fait d’entrer dans la communauté des citoyens avec les mêmes droits et possibilités que tous les autres, transforme les nouveaux venus des concurrents redoutables pour les enfants de nos « classes moyennes ». Et les « classes moyennes » ne sont pas prêtes à prendre ce risque. Du coup, sans la « récompense », le système tourne à vide. On ne peut « exiger » si on ne donne rien en échange. Et pour justifier cet abandon, on a expliqué qu’il était juste et bon que les migrants puissent « conserver leurs traditions », « garder leur identité » et autres balivernes. Comment dans ces conditions les migrants pourraient ne pas se sentir confinés et dans les cas extrêmes « haïr notre société » ?
Il ne s’agit pas, comprenez moi bien, d’excuser ou de justifier des comportements individuels. On ne peut pas bâtir une société sur l’idée que les gens sont déterminés par les conditions sociales et par conséquence irresponsables. Mais il faut distinguer le niveau individuel du niveau collectif. En cassant l’ascenseur social et la machine à assimiler, on a préparé le terreau de ce que nous voyons aujourd’hui…"
"La religion est – et a toujours été – un supermarché ou chacun pioche un peu ce qu’il veut. Ce qui attire la jeunesse vers la religion aujourd’hui est que, dans une société qui ne fournit guère des normes, la religion reste l’une des rares institutions à fournir des références collectives, un récit, un rituel. Elle libère l’individu de l’effort intellectuel de décider par lui-même ce qui est « bien » et ce qui est « mal », et surtout du risque que sa décision ne soit pas la même que celle de son voisin. En un mot, elle vous garantit de vivre avec des gens qui pensent comme vous. Un peu comme un parti politique… mais cela ne nécessite pas une « pratique ». [...]
Les ennemis du « roman national » à l’école s’y opposent parce qu’ils n’ont pas compris que dans une société laïque, il faut bien qu’il y ait une institution pour proposer aux individus un socle de valeurs, de pratiques, de rituels communs. Les gens ont besoin de cette communion. Ils ont besoin de savoir que lorsqu’ils disent certaines choses, ces choses seront comprises et partagées comme une évidence. Si l’école ne fournit pas ce service, les jeunes iront le chercher ailleurs."
"Foucault a beaucoup varié dans ses préférences citoyennes, allant jusqu’à faire l’éloge de l’ayatollah Khomeiny. Pourquoi pas Rocard, alors ?"
"Les français dans leur grande majorité – ceux des couches populaires – n’ont aucune envie que quelqu’un « réforme le pays ». Parce que trente ans d’expérience leur ont montré que chaque « réforme » est prétexte à aggraver leur sort."
"Préserver les libertés doit être notre premier souci. Si pour combattre l’obscurantiste il faut nous-mêmes devenir obscurantistes, à quoi bon ? Limiter les libertés chaque fois que l’efficacité du combat est en jeu, oui. Mais pas plus."
(15/11/2015, http://descartes.over-blog.fr/2015/11/nous-sommes-en-guerre.html ).
"Je ne crois pas au machiavélisme de classe. Rares sont les hommes capables de faire du mal à d’autres sciemment. Et c’est pourquoi les classes sociales produisent une idéologie qui leur permet de justifier leurs actes en présentant le mal comme un bien. Je suis persuadé que même les « initiateurs de cette politique » ont réussi à se convaincre qu’ils œuvraient pour le bien des jeunes en défendant leur droit à rester eux-mêmes. C’est d’ailleurs ce qui rend le combat si difficile. Il ne suffit pas de combattre les hommes, il faut démonter pièce par pièce cette idéologie pour montrer qu’elle n’est en fait qu’un paravent aux intérêts d’un groupe."
"C’est le langage des « classes moyennes ». La « grandeur », c’est coûteux et puis ça demande des efforts. Mieux vaut devenir une sorte de grosse Suisse ou les « classes moyennes » pourront jouir tranquillement de leurs biens et de leurs privilèges et laisser les affaires du monde à d’autres. C’est le syndrome de la « petite France », la même qui trouvait absurde d’aller « mourir pour Dantzig ». On sait où cela l’a menée…"
"En droit français, l’ordre public va plus loin que la « sécurité des citoyens ». Il fait référence classiquement au « bon ordre, la sécurité, la salubrité et la tranquillité publiques », notions auxquelles on a rajouté progressivement d’autres : la moralité publique, la dignité de la personne humaine…"
"Si l’Etat est « fort » pour remplir ce « certain rôle » efficacement, il sera aussi « fort » pour déborder de ce rôle et exercer son pouvoir dans les autres domaines… La réponse des libéraux est d’affaiblir l’Etat pour qu’il ne puisse sortir de son rôle, et en général cela le rend trop faible pour remplir ce rôle convenablement…"
(16/11/2015, http://descartes.over-blog.fr/2015/11/nous-sommes-en-guerre.html ).
"Ma définition est simple : les « classes moyennes » sont le groupe social qui détient un capital matériel et immatériel suffisant pour récupérer la totalité de la valeur qu’elle produit, mais pas assez pour pouvoir extraire la plusvalue du travail des autres. Si vous voulez, je reprends la vision marxiste dans laquelle le prolétariat vend sa force de travail pour une valeur inférieure à celle que ce travail produit, la différence – la plusvalue – étant empochée par le capitaliste. Entre les deux, il y a une couche qui ne fournit pas de plusvalue, mais qui n’en extrait pas non plus."
(22/11/2015, http://descartes.over-blog.fr/2015/11/nous-sommes-en-guerre.html ).
"Ne confondez pas le mot « plusvalue » au sens comptable du terme, et le sens que lui donne la théorie marxiste. La « plusvalue » au sens marxiste est la différence entre la valeur de ce que produit un travailleur et la valeur qui lui est restituée par son patron. Je vous rappelle que la valeur d’un bien est le temps socialement nécessaire pour le produire. Or, la valeur produite par le trader est très faible, incomparablement plus faible que les 16 millions qu’il gagne dans votre exemple.
Si le trader peut gagner autant – et faire gagner encore plus à son patron – ce n’est pas parce qu’il produit de la valeur, mais parce qu’il extrait une partie de la valeur produite ailleurs, par le travail d’autres hommes. S’il fallait le classer quelque part, le trader serait plus proche du bourgeois que du prolétaire. Seulement, contrairement au bourgeois, il ne dispose pas d’un capital matériel. Sa capacité a gagner beaucoup d’argent dépend d’un capital immatériel – ses connaissances, son « flair », ses relations – qui lui permettent de négocier avec son employeur un partage de la plusvalue que celui-ci récupère
Quant à l’apiculteur, oui, il empoche la totalité de la valeur que produit son travail. Il appartient donc lui aussi aux classes moyennes.."
-"Descartes", 23/11/2015, http://descartes.over-blog.fr/2015/11/nous-sommes-en-guerre.html ).
"D’autres hommes politiques ont commis des erreurs ou fait des conneries. Mais Mitterrand est la pire espèce de politique qui soit : c’est un corrupteur. C’est un homme qui dégradait tout ce qu’il touchait. Comment respecter l’institution si Tapie peut être ministre ?"
-"Descartes", 17/12/2015 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2015/12/le-front-national-et-les-joueurs-d-echecs.html ).
"Ma conception de la Nation est fondée sur la notion de « solidarité inconditionnelle ». Un exemple de collectivité à « solidarité inconditionnelle » est la famille – ou d’une manière plus générale, le clan : dès votre naissance à votre mort, vous devez solidarité aux membres de votre famille et ceux-ci vous doivent la réciproque. Il vous pouvez compter sur elle sauf à vous mettre en dehors par un comportement si extrême, si odieux qu’il cause votre expulsion. Mais si la famille pratique la « solidarité inconditionnelle », cette solidarité se pratique entre des gens qui se connaissent. Est-il possible d’imaginer une collectivité dont les membres ne se connaissent pas, ne se connaîtront jamais ? La Nation est la plus grande collectivité répondant à cette question. Des français sont allés dans les tranchées y laisser leur vie pour que d’autres français – qu’ils n’ont jamais connu et n’avaient aucune chance de connaître personnellement – puissent vivre.
C’est là que se trouve la différence fondamentale entre la Nation française et les « nations » inventées par les régionalistes. La première existe effectivement comme nation, et nous voyons cette « solidarité inconditionnelle » se manifester tous les jours. Pour ne donner qu’un exemple, vous noterez que c’est grâce aux impôts de tous les français que les corses payent l’électricité au même prix qu’en métropole – ils payerant cinq fois plus cher si on leur facturait le vrai prix de production. Mais pourriez-vous me donner un exemple de solidarité inconditionnelle à l’échelle des « nations » régionales ?"
-"Descartes", 22/12/2015 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2015/12/l-extreme-droite-a-bien-gagne-une-region.html ).
"Il y a à mon avis un rapport dialectique entre la Famille et la Nation, en ce que ces deux institutions ont une caractéristique commune : ce sont deux institutions dont le fonctionnement repose sur des liens réciproques de solidarité inconditionnelle. Il est clair que les processus qui conduisent à l’individu-île, qui se constitue de lui-même et ne doit rien à personne affaiblissent l’idée même de solidarité inconditionnelle, et donc la Nation et la Famille en même temps."
-"Descartes", 04/01/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/01/avec-tous-mes-voeux.html ).
"Personnellement, je me suis toujours méfié des renégats. Et il faut préciser le sens du terme: renégat, ce n'est pas celui qui change d'opinion, de parti ou de loyauté. Après tout, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, et il peut y avoir d'excellentes raisons pour en changer. Le renégat, c'est autre chose: c'est celui qui fait de l'abomination publique des idées qui étaient les siennes et des organisations auxquelles il a appartenu son fonds de commerce. Bien sur, pour que ça marche, il faut une demande. Hier, quand il s'agissait de détruire le PCF, la cotisation du renégat communiste sur le marché était particulièrement haute, et plus d'un - je ne donnerai pas d'exemples pour ne pas faire de jaloux - a construit une brillante carrière sur ce marché. Aujourd'hui, le marché est devenu saisonnier: il monte avant les élections présidentielles pour s'effondrer ensuite. Tout est donc une question de timing..."
-"Descartes", 26 février 2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/article-eric-verhaeghe-ou-l-art-de-devenir-un-re-65804116.html ).
"Pour éviter la violence, il ne faut pas nier le conflit mais l’organiser, avec des règles qui permettent aux parties de se confronter véritablement sans s’entretuer."
-"Descartes", 04/02/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/01/le-depart-de-l-icone.html ).
"Bien sur, on peut toujours se retirer du monde et jouir de toutes les belles choses auxquelles nous avons accès en se disant « je me fous du troupeau ». Mais j’avoue que j’ai du mal à me concevoir dans ce rôle. J’ai besoin du collectif, j’ai besoin d’un sens, j’ai besoin de vivre au-delà de ma propre vie en transmettant les choses qui me plaisent…"
-"Descartes", 05/02/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/01/le-depart-de-l-icone.html ).
"Si on n’accepte pas la possibilité de se tromper, on ne fait jamais rien."
-"Descartes", 21/02/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/02/melenchon-president.html ).
"Je pense que vous faites erreur en cherchant des origines purement françaises à cette « course à la victimisation ». Il s’agit là d’un phénomène qui dépasse très loin non seulement nos frontières, mais aussi les frontières de l’Europe. Je doute même qu’on puisse le rattacher à la colonisation : lisez la littérature « post-moderne » publiée aux Etats-Unis, et vous verrez que le « victimisme » français n’a rien d’original. Vous trouvez même cette idéologie dans des pays qui n’ont pas de passé colonialiste comme l’Argentine, la Bolivie ou le Brésil.
Comme toujours lorsqu’il s’agit d’une idéologie, pour comprendre son essor il faut aller chercher les intérêts qu’elle justifie. Je vois dans l’idéologie victimaire une réaction aux formidables développements des « trente glorieuses », qui aboutit à faire bénéficier les individus de libertés et d’opportunités comme jamais dans l’histoire humaine. Il en est sorti une logique de toute-puissance individuelle si caractéristique de la fin des années 1960. Mais cette liberté a une contrepartie empoisonnée : si je suis totalement libre, si j’ai toutes les opportunités pour réussir, si je suis un individu tout-puissant, alors chacun de mes échecs n’est imputable qu’à moi-même. Avant, si j’étais malheureux, je pouvais dire que ce n’était pas ma faute : dieu ne l’avait pas voulu, j’étais né dans la mauvaise classe, on m’avait obligé d’aller à la guerre, j’avais été victime d’une maladie qu’on ne savait pas guérir, on m’avait obligé de me marier. Après, on ne peut plus. Etant le seul auteur de ma vie, je suis le seul responsable de mon échec.
La « victimisation » permet de se défaire de sa responsabilité. Elle permet de revenir sur cette idée de « toute puissance » en créant un « autre » coupable de nos malheurs. Un « autre » qui, pour être crédible, doit être tout-puissant lui aussi. Les logiques « complotistes » jouent un peu la même fonction."
"Personnellement, je pense être dans la droite ligne de l’esprit des Lumières : chaque individu n’est responsable que de ses actes, et non de ceux des autres."
"Je ne vois pas pourquoi la France devrait abandonner l’idée qu’il est légitime d’exporter ses valeurs, sa culture, sa civilisation. Qu’on ait changé de moyens en renonçant à la politique de la canonnière n’implique pas qu’on ait renoncé au but. De ce point de vue là, je pense que la pensée relativiste et extrêmement négative. Le fait d’admettre que chaque peuple a le droit de choisir la manière dont il veut vivre n’implique pas d’admettre que toutes les cultures se valent, ou qu’elles soient toutes également « respectables ». Chacun a le droit de choisir, mais chacun a aussi le droit d’essayer de propager ce qu’il pense être juste et bon. Je pense que nous avons beaucoup de chance de pouvoir vivre dans un pays qi bénéficie d’une telle culture, d’une telle civilisation, et j’aurais envie que tous les hommes puissent en bénéficier."
"Une partie de mon optimisme est de nature méthodologique. Penser que les problèmes n’ont pas de solution conduit à l’inaction. Penser qu’ils ont de solution conduit à la chercher. Dans un contexte ou il est impossible de savoir avec certitude qui est dans le vrai, on a toujours intérêt d’opter pour la seconde branche de l’alternative. C’est un peu le pari pascalien revisité."
-"Descartes", 25/02/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/02/melenchon-president.html ).
"Les étudiants cumulent trois conditions qui font peur à n’importe quel gouvernement : d’abord, ils ont du temps libre et pas de responsabilités, ce qui leur donne une large liberté pour manifester, occuper, etc. Ensuite, ils ont à se faire une place dans la société, ce qui les conduit naturellement à attaquer les structures et les hommes en place. Et finalement, ils appartiennent aux « classes moyennes », ce qui veut dire qu’on ne peut toucher un cheveu de leur tête sans que les médias se déchainent…"
-"Descartes", 23/03/2016 (http://descartes.over-blog.fr/2016/03/au-secours-je-ne-comprends-plus-rien.html ).
"Depuis que mai 1968 a chassé le prolétariat de son rôle de « force virile de l’histoire », la galaxie gauchiste se cherche une masse de substitution."
-"Descartes", 05/04/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/03/au-secours-je-ne-comprends-plus-rien.html#ob-comment-ob-comment-87764157 ).
« En 1968, les ouvriers ont préféré faire confiance à leurs propres organisations, le PCF et la CGT, pour défendre leurs intérêts plutôt que de s’embarquer dans le bateau « révolutionnaire » piloté par les « classes moyennes » libérales-libertaires. Cela leur a valu d’être chassées du panthéon révolutionnaire du gauchisme, et remplacés par les nouveaux prototypes de l’opprimé – les femmes, les migrants, les SDF – idéologiquement plus faciles à utiliser. »
-Le Blogueur « Descartes », 06/04/2016 (cf : http://descartes.over-blog.fr/2016/03/au-secours-je-ne-comprends-plus-rien.html#ob-comment-ob-comment-87774482 ).
"De Gaulle était un ovni politique. Imaginez, un homme venant incontestablement de la droite qui ouvre la porte du gouvernement aux communistes et impose au patronat libéral des réformes sociales et économiques qui aboutissent pratiquement à une économie planifiée. Ce positionnement explique l’ambiguïté de la vision qu’on avait de lui tant à droite qu’à gauche. Effectivement, au PCF on n’oubliait pas que c’était un homme de droite, mais on ne pouvait pas non plus oublier la Résistance. D’où une très grande gêne, entre un discours anticapitaliste qui rangeait mongénéral dans le camp de l’ennemi, et du soutien ponctuel dans les faits : en 1958, c’est en grande partie l’électorat ouvrier qui répondait au PCF qui a assuré la ratification de la Constitution."
-Le Blogueur « Descartes », 17/04/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/04/pourquoi-les-panama-papers-n-ont-aucun-interet.html ).
"Il faut je pense redonner leur sens aux mots. Un « programme » n’est pas un catalogue de vœux. C’est une réflexion sur un ensemble hiérarchisé d’actions cohérentes entre elles, sur leur cadencement et sur les moyens à mettre en œuvre."
-Le Blogueur « Descartes », 24/04/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/04/pourquoi-les-panama-papers-n-ont-aucun-interet.html ).
"Dans le cas d’une monnaie nationale, la politique monétaire qui convient à une région peut ne pas convenir à une autre. Ainsi, si une région est en pleine expansion et une autre en récession, augmenter les taux d’intérêt peut éviter la surchauffe de la première, et mettre la seconde en faillite. Exactement comme dans le cas de l’Euro. La différence, c’est qu’à l’intérieur de l’espace national il existe des mécanismes de transfert inconditionnel qui compensent cette situation. Dans la région en pleine expansion, l’Etat prélèvera des impôts qu’il pourra transférer dans la région pauvre pour compenser l’effet de sa politique monétaire. Et du coup, la politique monétaire n’est pas pensée en fonction de telle ou telle région, mais en fonction d’un équilibre global.
Si demain on prélevait sur l’Allemagne en expansion des impôts supplémentaires pour les verser à la Grèce, le fait que la politique monétaire de la BCE soit faite dans l’intérêt de l’Allemagne passerait beaucoup moins mal en Grèce… mais provoquerait une révolution en Allemagne. Le « pilotage à l’échelle européenne » de l’Eurone permet pas aux transferts inconditionnels de compenser les effets du choix de politique monétaire, tout simplement parce qu’il n’y a pas de « nation » européenne, et donc pas de solidarité inconditionnelle entre les différentes « régions » de l’Europe."
-Le Blogueur « Descartes », 26/04/2016.
"En trois jours et avec quatre témoignages on peut détruire la carrière et la réputation d'un homme. C'est la toute puissance de la calomnie."
-Le Blogueur « Descartes », 11/05/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/05/baupin-dans-la-fosse-aux-lions.html ).
"Se poser comme préalable la nécessité de définir une doctrine et de s’y tenir vous oblige à chercher une cohérence, de trouver des principes abstraits qui vous permettent ensuite de mettre en cohérence des réponses à des situations concrètes."
"Aucune haine chez moi. Je n’ai jamais haï personne, sauf peut-être Mitterrand."
-Le Blogueur « Descartes », 17/06/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/06/misere-de-l-argumentation.html ).
"Combien de fois n’a-t-on entendu des personnalités avouer dans des émissions de télévision qu’ils étaient « nuls en maths », déclaration accueillie avec des rires et des sourires complices ? Et cela se répète souvent dans les réunions et les dîners en ville. Personne n’avouera être « nul en littérature », mais la nullité en sciences et admise et encouragée. Les disciplines artistiques sont associées vulgairement à la liberté, la créativité, le plaisir. Les sciences au formatage, à l’enfermement, à la souffrance. Notre société trouve dans cette opposition l’opportunité de proclamer sa haine de tout ce qui ressemble à la discipline, à la rigueur, à l’effort. Et peu importe si dans la réalité les disciplines artistiques exigent, elles aussi, une discipline de fer et une consécration totale."
-Le Blogueur « Descartes », 18/06/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/06/misere-de-l-argumentation.html ).
"Terrible malentendu, celui qui consiste à croire que la droite est « libérale » alors que la gauche serait le contraire. En fait, c’est exactement l’inverse : Contrairement à ce qui se passe en Grande Bretagne, par exemple, en France les libéraux ont toujours été minoritaires à droite. La droite française est bonapartiste par tradition, et donc profondément antilibérale. Cette réalité, Alain Madelin l’a apprise à ses dépens lorsqu’il a essayé de faire une politique véritablement libérale après la victoire de la droite en 1986. Il a été vite renvoyé dans ses foyers après quelques déclarations tonitruantes que l’électorat de droite n’était pas prêt à accepter. Au-delà de sa rhétorique, c’est à droite qu’on trouve les partisans les plus acharnés de l’interventionnisme étatique, de la primauté de l’Etat et des institutions sur les inclinations individuelles, les critiques les plus sévères du libéralisme européen."
"Certains amis voudraient en finir avec l’exploitation capitaliste tout court. Moi aussi. Seulement, les choses ne sont pas mûres pour cela."
-Le Blogueur « Descartes », 23 juin 2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/06/le-retour-de-la-haine-de-classe.html ).
"Depuis quarante ans, le « compromis de classe » bâti après 1945 autour de l’Etat-providence s’est progressivement érodé sous l’action d’une bourgeoisie alliée aux classes moyennes qui voulait récupérer la valeur ajoutée concédée aux couches populaires après la guerre. Or, c’est ce compromis qui avait assuré la cohésion des sociétés, la paix sociale et in fine la prospérité économique en faisant adhérer capital et travail à des objectifs communs. C’est ce compromis qui a permis d’écrire que la lutte des classes était finie, que dans nos sociétés apaisées capitalistes et salariés avaient globalement les mêmes intérêts. Et c’était vrai… à condition que tout le monde joue le jeu. Aujourd’hui, on voit bien la divergence entre les couches populaires et le bloc bourgeoisie - « classes moyennes »."
-Le Blogueur « Descartes », 24/06/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/06/le-retour-de-la-haine-de-classe.html ).
"Dès lors qu’il s’agit d’une décision qui modifie les compétences et les pouvoirs des représentants, la décision ne peut être prise par les représentants eux-mêmes, elle doit être déférée au peuple souverain directement. Toutes les autres décisions sont à prendre par les voies représentatives."
-Le Blogueur « Descartes », 02/07/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/07/brexit-quelques-reflexions.html ).
"La légitimité du peuple à exercer la souveraineté ne vient pas du fait qu’il est dans le vrai, mais du fait qu’il a à supporter les conséquences des choix de son gouvernement."
-Le Blogueur « Descartes », 09/07/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/07/brexit-quelques-reflexions.html ).
"La cohésion sociale passe par l’assimilation, et l’assimilation n’est possible que si elle est exigée par la société d’accueil. Si celle-ci permet aux gens de vivre « comme au pays », les gens vivront « comme au pays » et la société deviendra une mosaïque de communautés, chacune revendiquant des droits particuliers par la violence si nécessaire."
-Le Blogueur « Descartes », 18/07/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/07/la-medaille-des-victimes.html ).
"Le respect n’est pas de l’ordre de ce qui est du, mais de l’ordre de ce qu’on gagne. La politesse, c’est de l’ordre de ce qui est du. Je dis « bonjour madame » quand je rentre dans un commerce, même si je ne connais pas la commerçante. Elle est peut-être une salope, et peut être une sainte, mais je ne le sais pas, et du point de vue de la politesse cela n’a aucune importance. Mon geste de politesse est une manière de faire savoir qu’elle et moi appartenons à une même collectivité, dont les membres se doivent des égards inconditionnellement. Il est des gens pour qui j’ai fort peu de respect, et même une certaine animosité. Mais s’ils me tendent la main, je ne leur refuserai pas la mienne parce que le faire serait les chasser symboliquement de la collectivité humaine.
Il faut revaloriser la politesse et le savoir-vivre tout simplement parce qu’ils rendent la vie plus agréable. Parce que les gestes de politesse – ceux qu’on accomplit et ceux qu’on reçoit – rendent le commerce avec ceux qui nous entourent plus sympathique, plus détendu, plus confiant."
-Le Blogueur « Descartes », 05/08/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/terrorisme-ou-suicide.html ).
"La crise de ce qu’on appelle « l’insécurité culturelle » est paroxystique parce qu’elle est le symptôme visible d’un problème beaucoup plus grave, qui est celui de l’individualisation à outrance de la société. Une collectivité d’individus libres de toute obligation et ne poursuivant que leur intérêt propre est une collectivité où personne ne peut compter sur l’assurance d’être secouru par ses concitoyens en cas de problème. Faire de la liberté des choix individuels un absolu conduit nécessairement à imposer une solitude absolue."
-Le Blogueur « Descartes », 06/08/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/terrorisme-ou-suicide.html ).
"La triste vérité est que la plupart des gens ne cherchent pas le débat, mais la communion idéologique. Débattre, c’est se mettre en danger, c’est prendre le risque de découvrir qu’une partie de ce qu’on tenait pour vrai est faux. La communion, l’échange avec des gens qui pensent comme vous, c’est sans risque."
-Le Blogueur « Descartes », 26/08/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/terrorisme-ou-suicide.html#comments ).
"La triste réalité est que mai 68 a fort peu changé les choses pour les femmes. Le processus qui a changé le statut de la femme a commencé bien avant et il est la conséquence du passage d’une économie de main d’œuvre à une économie industrielle moderne. Pour aboutir à cette transformation, le capital a eu besoin de main d’œuvre, ce qui a conduit à faire entrer massivement les femmes dans le marché du travail. Mais pour cela, il a fallu les former, les libérer de la contrainte de la maternité, d’en faire des acteurs économiques à part entière. C’est de là que viennent les différentes réformes comme la pleine capacité civile, la contraception, l’avortement… toutes faites – quelle coïncidence – par des gouvernements de droite, et sans que le patronat n’ait jamais protesté.
Après, on peut toujours croire si l’on veut que ce sont les féministes des « classes moyennes » qui en jetant leurs soutien-gorge ont changé le monde. Les « anticapitalistes » de tout poil font même le contresens de penser que la « libération de la femme » dans la deuxième moitié du XXème siècle est une conquête sur le capitalisme. C’est tout l’inverse : les « chaînes du patriarcat » ont été brisées – comme avant elles les chaînes du rapport féodal – pour accompagner le développement du capitalisme en libérant la main d’œuvre. Il fallait que la femme ne soit plus soumise au contrôle de son mari pour pouvoir se donner entièrement à son patron…"
-Le Blogueur « Descartes », 02/09/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/ensemble-mais-separes.html ).
"Ce que j’essaye de vous faire comprendre, c’est que le statut de l’homme comme celui de la femme ne sont pas déterminés par une question de conscience, mais par un rapport économique. Lorsque l’économie domestique était importante et que les enfants étaient nombreux, il fallait une spécialisation des sexes, pour s’assurer au sein de chaque famille que l’un des conjoints irait à l’extérieur gagner la subsistance, et que l’autre ferait tourner cette économie domestique. A l’époque – et ce n’est pas si loin, trois générations en arrière – un homme ne pouvait pas vivre sans une épouse, et une femme ne pouvait pas vivre sans un mari. Le mariage n’était pas une question d’amour, mais un contrat économique conclu en général par les familles. Bien sur, si les époux s’aimaient, c’était tant mieux. Et s’ils ne s’aimaient pas, ils veillaient à ne pas trop se gêner et à se voir le moins possible. Parce que les époux étaient interdépendants, chacun avait un énorme pouvoir sur l’autre. Et c’est pourquoi cette vision des femmes « soumises à leur mari » est en grande partie une construction a posteriori. Si la loi faisant du mari le chef de la famille – ce qui en pratique voulait dire qu’il était l’interlocuteur de l’administration – la femme avait une infinité de manières de lui rendre la vie impossible.
Si les femmes se sont senties « opprimées » à un moment donné et dans certaines classes sociales – car vous remarquerez qu’il y eut très peu de « suffragettes » chez les paysannes de la renaissance ou des Lumières – c’est parce que les transformations économiques ont déstabilisé ce modèle. Avec l’augmentation de la productivité, l’économie domestique a perdu une grande partie de son importance. Plutôt que de faire des confitures à la maison, il était plus économique de travailler à l’usine et acheter les confitures avec le salaire ainsi gagné. Et du coup, cette interdépendance qui rendait la condition de la femme supportable s’est progressivement effacée. Tout à coup, l’homme pouvait vivre sans femme, et la femme sans homme – le congélateur et le microondes ont achevé cette transition. Et dès lors, la division du travail imposée par les sociétés pré-industrielles sont devenues insoutenables."
-Le Blogueur « Descartes », 06/09/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/ensemble-mais-separes.html ).
"Sommes-nous prêts à accepter une société fractionnée en « communautés », chacune dressant autour d’elle des murs – fussent-ils en tissu – pour s’isoler de l’extérieur ? Et bien, s’il n’y a pas une véritable pression pour l’assimilation, si on laisse se développer les tentatives séparatistes, c’est exactement ce qui nous arrivera. Et plus la société sera fragmentée, moins les mécanismes de solidarité liés à la collectivité nationale seront légitimes et plus ceux qui veulent les démanteler eux trouveront un terreau favorable. C’est cela qui explique pourquoi nos chères « classes moyennes », qui se pourlèchent déjà les babines à l’idée qu’elles n’auraient plus à payer pour les écoles, les hôpitaux, l’électricité des pauvres, se sont si facilement converties à la vision « séparatiste » de la société."
-Le Blogueur « Descartes », Ensemble mais séparés ?, 31 août 2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/ensemble-mais-separes.html ).
"J’ai beaucoup lu Clouscard dans ma jeunesse et j’ai toujours trouvé sa lecture de Marx bien plus stimulante que celle des freudo-marxistes comme Sève ou Althusser. Je confesse donc mon crime : je suis bien un clouscardien…
On peut d’ailleurs trouver chez Clouscard l’intuition de l’importance des classes moyennes dans les métamorphoses du capitalisme vers le « capitalisme libertaire », même s’il retient pour les classes moyennes une définition classique de sociologue et n’a pas cherché à en donner une définition économique en termes de classe."
-Le Blogueur « Descartes », 10/09/2016, (cf http://descartes.over-blog.fr/2016/08/ensemble-mais-separes.html ).
"Les musulmans ne font que suivre un comportement qui est général. Vous trouverez des militants d’associations à Calais et ailleurs qui aident des migrants en situation irrégulière à échapper à l’expulsion. Pourtant, la loi de la République est très explicite à ce sujet. Et que vous disent-ils lorsque vous leur posez la question ? Et bien, qu’il y a des lois morales – les leurs, bien entendu – qui sont supérieures aux lois de la République. Allez sur la ZAD de Notre Dame des Landes, et demandez aux occupants pourquoi ils s’opposent par la violence à l’exécution des lois de la République. Là encore, ils invoqueront leurs croyances écologistes en les mettant au dessus de la loi. Il ne manque donc pas des minorités qui mettent leurs morale, leur éthique, au dessus des lois de la République. Ces gens-là sont ils condamnés par les institutions ? Non, bien sur que non. Au contraire : nos médias en font des Robin Hood modernes. Alors, pourquoi refuser aux musulmans le même raisonnement ?"
-Le Blogueur « Descartes », 21/09/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/08/ensemble-mais-separes.html ).
"J’ai toujours été convaincu qu’on ne peut pas penser tout seul. La réflexion nécessite le jeu de ping-pong avec un interlocuteur qui soit différent de vous, tant le regard de l’autre est important pour nous obliger à garder la rigueur du raisonnement et pour nous dissuader de prendre nos désirs pour des réalités. Il n’y a qu’à voir ce qui arrive avec le discours des gens qui n’échangent qu’avec leur miroir – c'est-à-dire, avec des gens qui leur ressemblent…
Ce blog est né d’un problème personnel : le climat de sectarisme actuel et les aléas de carrière m’ont privé de l’opportunité de discuter ouvertement avec des gens différents de moi. Or, j’ai besoin des idées de l’autre."
-Le Blogueur « Descartes », 30/09/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/09/pluie-de-candidats.html ).
"Personnellement, je suis un marxiste au sens que je revendique les outils d’analyse de la société développés par Marx, et tout particulièrement le matérialisme historique. Marx est un analyste brillant de la société capitaliste. Mais je suis bien plus réservé quant aux interprétations prophétiques qu’on a souvent donné à son œuvre. Le communisme de Marx est plus un état idéal, une sorte de « fin de l’histoire », qu’une organisation sociale réalisable."
"J’ai un peu participé à la naissance du PRCF, en 1994, quand il s’agissait de créer un mouvement de résistance interne au PCF contre l’opération de démolition – pardon, la « mutation » - portée par Robert (Ub)Hue et sa bande de joyeux notables. A l’époque, il s’agissait de mener une bataille contre l’abandon – ou pire, la diabolisation – d’un patrimoine historique et symbolique qui était celui des militants du PCF. Et je garde une grande sympathie pour ces gens, d’abord parce qu’ils sont sincères, et ensuite parce qu’ils se sont désignés comme les gardiens d’un patrimoine qui me semble précieux. Sur beaucoup de points, ils continuent à porter le message progressiste, scientiste, souverainiste qui fut celui du PCF jusqu’aux années 1990. J’ai bien entendu de gros désaccords avec eux, et j’ai du mal à supporter leur côté passéiste et sectaire, leurs dérives gauchistes…"
-Le Blogueur « Descartes », 11/10/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/09/pluie-de-candidats.html ).
"Je fais une lecture matérialiste de Hobbes : lorsqu’on parle de « guerre de tous contre tous », cette guerre n’est pas la conséquence d’un caprice ou d’un atavisme. Elle a une motivation matérielle, l’appropriation des biens qui permettent de satisfaire les besoins. Lorsque Hobbes parle de la vie sous l’état de nature comme étant « misérable, brutale et courte », on trouve bien l’idée que l’association n’a pas pour but seulement de sortir de la brutalité, mais aussi de la misère."
-Le Blogueur « Descartes », 20/10/2016 (cf: http://descartes.over-blog.fr/2016/10/policier-mon-frere.html ).
Dernière édition par Johnathan R. Razorback le Ven 9 Déc 2016 - 22:49, édité 24 fois