http://www.slate.fr/story/103435/tous-bisexuels
Et si en réalité, nous naissions sans orientation sexuelle? Si petite fille on m’avait dit «quand tu seras grande tu épouseras une femme», si Barbie s’était tapé Candy, si à la puberté au lieu de me dire «mieux vaut coucher avec un garçon quand on se sent prête» on m’avait dit «tu coucheras avec une fille quand le moment sera venu», sans jamais me laisser entrevoir la possibilité de relations avec les hommes, j’aurais sans doute été lesbienne et uniquement lesbienne. Sans rejeter l’hétérosexualité par répugnance, mais par ignorance de sa possibilité. Tout comme je ne me suis jamais considérée comme attirée par les femmes simplement parce que je ne savais pas que c’était possible, puisque j’étais hétéro.
Freud ne dit pas autre chose. Dans Trois essais sur la théorie sexuelle, il explique:
«La pulsion sexuelle est [...] indépendante, semble-t-il, de son objet et elle ne doit pas non plus son apparition aux attraits qui émanent de lui.»
Si la pulsion sexuelle est indépendante de son objet, alors elle existe par elle-même, et l’on peut théoriquement ressentir du désir pour n’importe qui, indépendamment de son sexe. Si l’on accepte ce postulat (et que l’on regarde quelques épisodes de Orange is the new black), alors force est d’admettre que l’orientation sexuelle est une question de culture... et d’histoire personnelle.
Et si en réalité, nous naissions sans orientation sexuelle? Si petite fille on m’avait dit «quand tu seras grande tu épouseras une femme», si Barbie s’était tapé Candy, si à la puberté au lieu de me dire «mieux vaut coucher avec un garçon quand on se sent prête» on m’avait dit «tu coucheras avec une fille quand le moment sera venu», sans jamais me laisser entrevoir la possibilité de relations avec les hommes, j’aurais sans doute été lesbienne et uniquement lesbienne. Sans rejeter l’hétérosexualité par répugnance, mais par ignorance de sa possibilité. Tout comme je ne me suis jamais considérée comme attirée par les femmes simplement parce que je ne savais pas que c’était possible, puisque j’étais hétéro.
Freud ne dit pas autre chose. Dans Trois essais sur la théorie sexuelle, il explique:
«La pulsion sexuelle est [...] indépendante, semble-t-il, de son objet et elle ne doit pas non plus son apparition aux attraits qui émanent de lui.»
Si la pulsion sexuelle est indépendante de son objet, alors elle existe par elle-même, et l’on peut théoriquement ressentir du désir pour n’importe qui, indépendamment de son sexe. Si l’on accepte ce postulat (et que l’on regarde quelques épisodes de Orange is the new black), alors force est d’admettre que l’orientation sexuelle est une question de culture... et d’histoire personnelle.