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    Theodor W. Adorno, Œuvre

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Theodor W. Adorno, Œuvre  Empty Theodor W. Adorno, Œuvre

    Message par Johnathan R. Razorback Mer 13 Jan - 14:25

    « [Spengler] fait partie de ces théoriciens de la réaction extrémiste, dont la critique du libéralisme s’avéra à maints égards supérieure à la critique progressiste. »

    « Spengler n’a pas trouvé d’adversaire à sa taille : l’oubli ressemble à une dérobade. »

    « Une des tâches – non des moindres – devant lesquelles se trouve placée la pensée est de mettre tous les arguments réactionnaires contre la civilisation occidentale au service de l’Aufklärung progressiste. » -Theodor W. Adorno.

    http://b1.ge.tt/gett/6jekT5j/Adorno%2C+Theodor+W+-+Negative+Dialectics+%28Ashton%29.pdf?index=0&user=anon-1BORQnuQBEb78HS05ixzAZO8E73CCF9GFk0T1SDfc-&pdf=

    « La formulation de Dialectique négative pèche contre la tradition. La pensée dialectique veut, dès Platon, que par le moyen de la négation se produise un positif ; plus tard la figure d’une négation de la négation désigna cela de façon frappante. Ce livre voudrait délivrer la dialectique d’une telle essence affirmative, sans rien perdre en déterminité. Le déploiement de son titre paradoxal est l’une de ses intentions. » (p.Cool

    « La philosophie qui parut jadis dépassé, se maintient en vie parce que le moment de sa réalisation fut manqué. Le jugement sommaire selon lequel elle n’aurait fait qu’interpréter le monde et que par résignation devant la réalité, elle se serait aussi atrophiée en elle-même, se transforme en défaitisme de la raison après que la transformation du monde ait échoué. » (p.11)

    « Si Kant, selon ses propres termes, s’était libéré du concept scolaire de la philosophie en la faisant accéder à son concept cosmique, elle a depuis, sous la contrainte, régressé à son concept scolaire. Là où elle le confond avec le concept cosmique, ses prétentions sombrent dans le ridicule. Hegel, malgré la doctrine de l’esprit absolu dans lequel il rangeait la philosophie, considérait cette dernière comme simple moment dans la réalité, comme activité procédant de la division du travail, et lui assigna ainsi ses limites. De là résulte depuis le caractère borné de la philosophie, son décalage par rapport à la réalité et cela d’autant plus qu’elle oublia plus profondément cette limitation et rejeta d’elle comme quelque chose d’étranger de se rappeler sa propre position au sein d’un tout, qu’elle monopolise comme son objet au lieu de reconnaître combien, jusque dans sa composition interne, sa vérité immanente, elle en dépend. Seule une philosophie qui se libère d’une telle naïveté vaut la peine qu’on continue à la penser. Mais son autoréflexion critique ne doit pas s’arrêter devant les plus hauts sommets de son histoire. Il faudrait lui demander si et comment après la chute de la philosophie hégélienne elle est seulement possible, tout comme Kant après la critique du rationalisme s’interrogeait sur la possibilité de la métaphysique. Si la doctrine hégélienne de la dialectique représente une tentative inégalée de se montrer, avec des concepts philosophiques, à la hauteur de ce qui leur est hétérogène, il faut alors rendre compte du rapport à la dialectique qu’il convient d’instaurer dans la mesure où sa tentative d’établir un rapport a échoué. » (p.12)

    « [La dialectique] dit d’abord seulement que les objets ne se réduisent pas à leur concept, qu’ils entrent en contradiction avec la norme traditionnelle de l’adaequatio. La contradiction n’est pas ce en quoi l’idéalisme absolu de Hegel devait inévitablement la transfigurer : elle n’est pas d’essence héraclitéenne. Elle est l’indice de la non-vérité de l’identité, l’indice de l’absorption du conçu dans le concept. L’apparence d’identité est pourtant inhérente au penser lui-même dans sa forme pure. Penser signifie identifier. Satisfait, l’ordre conceptuel se glisse devant ce que le penser veut comprendre. Son apparence et sa vérité interfèrent. Celle-là ne saurait être éliminée par décret, par l’affirmation par exemple d’un étant en-soi, à l’extérieur de la totalité des déterminations du penser. Il y a implicitement chez Kant, et ceci fut mobilisé par Hegel contre lui, l’affirmation que l’en-soi se trouvant au-delà du concept, est nul en tant que tout à fait indéterminé. La conscience du caractère illusoire de la totalité conceptuelle n’a pas d’autre issue que de briser de l’intérieur l’apparence d’identité totale : en se servant du propre critère de l’identité. Mais comme cette totalité se construit conformément à la logique dont le noyau est constitué par le principe du tiers-exclu, tout ce qui ne s’y conforme pas, tout ce qui est qualitativement différent, prend par conséquent le caractère de la contradiction. La contradiction est le non-identique sous l’aspect de l’identité ; le primat du principe de contradiction dans la dialectique mesure l’hétérogène au penser de l’unité. En se heurtant à sa limite, celui-ci se dépasse. La dialectique est la conscience rigoureuse de la non-identité. Elle n’adopte pas de point de vue à l’avance. La pensée est portée à la dialectique de par son insuffisance inévitable, de par sa culpabilité à l’égard de ce qu’elle pense. Reprocher à la dialectique comme on n’a cessé de le faire à la suite des critiques aristotélisants de Hegel, de ramener de son côté à la forme simplement logique de la contradiction tout ce qui passe dans son moulin et de plus, de laisser de côté –c’était encore l’argumentation de Croce- toute la diversité du non-contradictoire, du simplement différent, c’est rejeter la responsabilité de la chose sur la méthode. » (p.12-13)

    « En tant qu’idéaliste, [la dialectique] était cramponnée à l’hégémonie du sujet absolu comme à la force qui négativement produit chaque mouvement particulier du concept et la marche dans son ensemble. Un tel primat du sujet, même dans la conception hégélienne qui déborda la conscience humaine individuelle et jusqu’à celle transcendantale de Kant et de Fichte, est historiquement condamné. Il n’est pas seulement refoulé par l’impuissance d’une pensée atone qui devant la superpuissance du train du monde désespère de le construire. Bien plus, aucune des réconciliations affirmées par l’idéalisme absolu –tout autre idéalisme demeurant inconséquent- depuis les réconciliations logiques jusqu’aux réconciliations politico-historiques, n’était valable. » (p.14)

    « Étant donné la situation historique, la philosophie a son véritable intérêt là où Hegel, d’accord avec la tradition, exprimait son désintérêt : dans le non-conceptuel, l’individuel et le particulier ; dans ce qui depuis Platon a été écarté comme éphémère et négligeable et sur quoi Hegel colla l’étiquette d’existence paresseuse. Son thème serait les qualités ravalées par elle comme contingentes au rang de quantité négligeable. Ce qui presse le concept c’est ce à quoi il n’atteint pas, ce qu’exclut son mécanisme d’abstraction, ce qui n’est pas déjà un exemplaire du concept. » (p.15)

    « La haine contre le concept universel figé fonde le culte d’une immédiateté irrationnelle, d’une liberté souveraine au milieu du non-libre. Bergson esquisse ses deux modes de connaissance en les opposant de façon non moins dualiste que le faisaient les doctrines de Descartes et de Kant qu’il attaque ; le mode mécaniste de la connaissance reste, comme savoir pragmatique, aussi peu touché par le mode intuitif que l’est le système bourgeois par le naturel décontracté de ceux qui lui doivent leur privilège. » (p.15)

    « La philosophie, même celle de Hegel, s’expose à l’objection générale d’opter d’avance pour l’idéalisme puisque son matériau consiste nécessairement en concepts. De fait, aucune philosophie même un empirisme extrême, ne peut traîner les facta bruta par les cheveux et les présenter comme des cas en anatomie ou des expériences en physique ; aucune ne peut, comme mainte peinture tente de le lui faire accroire, coller les choses singulières dans les textes. Mais cet argument, dans sa généralité formelle, prend le concept de façon aussi fétichiste que son autocompréhension naïve à l’intérieur de son domaine : comme une totalité autosuffisante sur laquelle le penser philosophique ne peut rien. En vérité tous les concepts, même les concepts philosophiques visent du non-conceptuel parce que pour leur part ils sont des moments de la réalité qui nécessite leur formation –tout d’abord en vue de la domination de la nature.
    […] La réflexion philosophique s’assure du non-conceptuel dans le concept. Sinon ce dernier serait, selon l’affirmation de Kant, vide, et pour finir ne serait absolument plus le concept de quelque chose et ce faisant, nul. La philosophie qui le reconnaît, qui abroge l’autarcie du concept, arrache le bandeau des yeux.
    » (p.17-18)

    « La philosophie veut bien plutôt se plonger littéralement dans ce qui lui est hétérogène, sans le ramener à des catégories toutes faites. […] Elle tend à une extériorisation (Entaüsserung) intégrale. » (p.18-19)

    « La connaissance ne possède complètement aucun de ses objets. Elle ne doit pas susciter le fantasme d’un tout. […] La pensée non naïve sait combien peu elle atteint ce qui est pensé et doit toujours pourtant parler comme si elle le possédait complètement. Ceci la rapproche de la clownerie. Elle a d’autant moins le droit de nier les traits de cette clownerie que c’est elle seule qui lui fait naître l’espoir de ce qui lui est refusé. La philosophie est ce qu’il y a de plus sérieux mais elle n’est pas non plus si sérieuse que cela. » (p.19-20)
    -Theodor W. Adorno, Dialectique négative, 1966.

    « L’école apologétique de Comte usurpa la succession des Encyclopédistes intransigeants et tendit la main à tout ce contre quoi ceux-ci avaient lutté jadis. » (p.14)

    « La réflexion concernant l’aspect destructif du progrès est laissée aux ennemis de ce dernier. » (p.15)

    « La cause de cette régression de la Raison vers la mythologie ne doit pas tant être cherchée dans les mythologies modernes nationalistes, païennes, etc., spécialement conçues en vue d’une telle régression, mais dans la Raison elle-même paralysée par la crainte que lui inspire la vérité. » (p.16)

    « De tout temps, l’Aufklärung, au sens le plus large de pensée en progrès, a eu pour but de libérer les hommes de la peur et de les rendre souverains. Mais la terre, entièrement « éclairée », resplendit sous le signe des calamités triomphant partout. » (p.21)

    « Les hommes veulent apprendre de la nature comment l’utiliser, afin de la dominer plus complètement, elle et les hommes. » (p.22)

    « La Raison est totalitaire.
    Elle a toujours considéré que l’anthropomorphisme, la projection de la subjectivité sur la nature, était la base de tout mythe. Le surnaturel, les esprits et démons seraient donc, dans cette perspective, des reflets des hommes que les phénomènes naturels épouvantent. Les nombreuses figures mythiques peuvent par conséquent toutes être ramenées à un dénominateur commun, au sujet. La réponse d’Œdipe à l’énigme du Sphinx : « C’est l’homme », est une réponse aveugle, une solution stéréotypée de la Raison
    . » (p.24)

    « Sans égard pour les différences, le monde est assujetti à l’homme. » (p.26)

    « Le lapin ne va pas au laboratoire comme suppléant : c’est en tant que spécimen qu’il y est martyrisé. » (p.28)

    « Le moi qui subit totalement l’emprise de la civilisation se décompose en un élément de cette inhumanité à laquelle la civilisation tentait d’abord d’échapper. » (p.47)

    « Les néo-païens et bellicistes allemands veulent libérer le plaisir. Mais, sous l’oppression séculaire du travail, celui-ci avait appris à se détester, si bien qu’en période d’émancipation totalitaire il reste vulgaire et mutilé par le mépris qu’il a de lui-même. » (p.47)

    « Tant que l’art renoncera à avoir valeur de connaissance, s’isolant ainsi de la pratique, la pratique sociale le tolérera au même titre que le plaisir. » (p.48)

    «Le rapport de dépendance à la nature, c’est sa domination […] En reconnaissant avec humilité sa domination sur la nature et en se rétractant en elle, [l’esprit] détruit sa prétention dominatrice qui l’asservit justement à la nature. » (p.55)
    -Max Horkheimer et Theodor W. Adorno, La Dialectique de la Raison. Fragments philosophiques, Gallimard, coll. Tel, 1974 (1944 pour la première édition allemande), 281.

    http://b3.ge.tt/gett/8yxKY5j/Adorno%2C+Theodor+W+-+Aesthetic+Theory.pdf?index=0&user=anon-Y9FcaJAFmXgg7gj4FbFaWQF7eee0x1rVtaoG1SFxX-&pdf=

    -Adorno, Aesthetic Theory,

    https://monoskop.org/images/6/63/Adorno_Theodor_W_Philosophie_de_la_nouvelle_musique.pdf

    "
    -Theodor W. Adorno, Philosophie de la nouvelle musique,


    Dernière édition par Johnathan R. Razorback le Mar 2 Nov - 16:15, édité 1 fois


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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".

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    Theodor W. Adorno, Œuvre  Empty Re: Theodor W. Adorno, Œuvre

    Message par Johnathan R. Razorback Dim 8 Aoû - 19:00

    https://fr.1lib.fr/book/4475979/7898cc?dsource=recommend

    "Il y a quelque chose de sentimental et d’anachronique dans la réflexion subjective, quand bien même elle retourne sa propre critique contre elle-même : quelque chose qui est de l’ordre d’une lamentation sur la marche du monde, et cette lamentation n’a pas lieu d’être récusée au nom de la bonté du monde mais parce que le sujet risque ainsi de se figer dans l’état où il se trouve (Sosein) et d’en venir à confirmer lui-même cette loi du monde. La fidélité à son propre niveau de conscience et d’expérience a constamment la tentation de dégénérer en infidélité, en refusant de voir ce qui transcende l’individu et d’appeler par son nom ce qui en fait la véritable substance.

    C’est ainsi que Hegel – et la méthode qui est celle des Minima Moralia s’est mise à son école – développe son argumentation contre un pur et simple être-pour-soi de la subjectivité, à quelque niveau qu’elle se réalise. Hostile à toute forme d’isolement individuel, la théorie dialectique ne saurait par là même s’arranger d’une suite d’aphorismes en tant que tels. Tout au plus pourraient-ils, dans le meilleur des cas, être tolérés comme  « conversation », pour reprendre l’expression de Hegel dans la Préface à la Phénoménologie de l’esprit. Mais cette époque est révolue. En fait, le présent livre n’oublie pas tant l’exigence de totalité propre au système – lequel ne saurait admettre qu’on se place en dehors de lui – qu’il n’entre en rébellion contre elle. S’agissant du sujet, Hegel ne s’en tient pas à l’exigence qu’ailleurs il maintient passionnément : à savoir de « pénétrer au sein du contenu immanent de la chose », de se placer à son niveau et non pas « toujours au-delà ». Si tant est qu’aujourd’hui le sujet disparaisse, les aphorismes prennent à cœur de « considérer cela même qui disparaît comme l’essentiel »."

    "La désinvolture avec laquelle Hegel, à l’encontre de ses propres découvertes, ne cesse de traiter l’individuel découle, par un singulier paradoxe, du fait qu’il restait nécessairement prisonnier du libéralisme. L’idée d’une totalité, harmonieuse à travers même ses antagonismes, l’oblige à ne concéder dans la construction du tout qu’une place réduite à l’individuation, quand bien même il lui assigne un rôle moteur au sein du processus. Que, dans la préhistoire de l’Humanité, la tendance objective s’impose par-dessus la tête des hommes et même grâce à l’anéantissement de l’individuel, sans qu’ait été jusqu’à présent réalisée historiquement la réconciliation entre l’universel et le particulier construite dans le Concept, voilà qui prend chez Hegel une allure caricaturale : encore une fois, il opte avec une souveraine froideur pour la liquidation du particulier. Nulle part n’est mis en doute chez lui le primat du tout. Plus le passage de l’individuation réfléchissante à la totalité glorifiée est problématique, dans la Logique hégélienne comme aussi dans l’histoire, plus la philosophie se fait justification des choses telles qu’elles sont (das Bestehende) et s’accroche au char de la tendance objective triomphante. Et le déploiement de ce principe social d’individuation dans le sens d’une victoire de la fatalité ne lui en donne que trop l’occasion. En hypostasiant la société bourgeoise et sa catégorie fondamentale qu’est l’individu, Hegel n’a pas véritablement poussé à bout la dialectique de leur contradiction. Avec l’économie classique, il est bien conscient que la totalité se produit et se reproduit à partir de la constellation des intérêts antagonistes existant entre ses membres. Mais, dans une large mesure, l’individu en tant que tel est pour lui, naïvement, un donné irréductible, celui-là même que dissocient les analyses de sa théorie de la connaissance. Or il ne suffit pas de dire que, dans la société individualiste, l’universel se réalise à travers l’interaction des individus (die Einzelnen), il faut bien voir ainsi que c’est la société qui fait essentiellement la substance de l’individu (das Individuum).

    C’est aussi pourquoi l’analyse de la société peut retirer de l’expérience individuelle incomparablement plus que n’en a convenu Hegel, alors qu’inversement il y a lieu de soupçonner que les grandes catégories de l’histoire peuvent nous tromper, après tout ce qui s’est entre-temps commis en leur nom. Au cours des quelque cent cinquante ans qui se sont écoulés depuis l’apparition de la pensée hégélienne, c’est à l’individu qu’est revenue une bonne part du potentiel protestataire. En comparaison du paternalisme laconique avec lequel le traite Hegel, l’individu a gagné en plénitude, il est devenu plus différencié et plus fort, dans la mesure même où il se trouvait parallèlement affaibli et vidé de sa substance par la socialisation de la société. Dans une période qui est maintenant celle de son déclin, l’individu contribue de nouveau, par son expérience de lui-même et de ce qui lui arrive, à une connaissance qu’il ne faisait que masquer tant qu’il était la catégorie dominante et s’interprétait dans le sens d’une positivité inentamée. Au regard de l’unanimité totalitaire qui, à la criée, est prête à faire passer l’idée que le sens de l’individu est dans l’élimination immédiate de sa différence, il est même permis de penser que quelque chose des possibilités libératrices de la société a reflué pour un temps dans la sphère de l’individuel. Il n’y a pas que mauvaise conscience pour la Théorie critique à s’y attarder."

    "L’ordre collectiviste à la montée duquel on assiste n’est qu’une caricature de la société sans classe."
    -Theodor W. Adorno, Minima Moralia. Réflexions sur la vie mutilée, trad. Eliane Kaufholz et Jean-René Ladmiral, Payot, 2002 (1951 pour la première édition allemande ; 1980 pour la première traduction française).





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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


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