https://fr.wikipedia.org/wiki/Bromom%C3%A9thane
http://www.lcn-pal.com/palette-bois/Nouvelles/traitement-thermique-des-palettes-de-manutention.aspx
http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/01/02/vertige-nausee-cancer-les-effets-dus-a-la-fumigation-des-conteneurs_1812062_3244.html#Dsh93h5XT4jqxb5Q.99
https://www.atousante.com/actualites/intoxication-professionnelle-insecticide-meubles-inde/
http://mdgend.free.fr/inrs/FT67.PDF
http://www.wikistrike.com/article-20-des-chargements-maritimes-seraient-empoisonnes-114023866.html
http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/01/02/du-poison-dans-les-conteneurs-maritimes_1812005_3244.html
http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/01/02/du-poison-dans-les-conteneurs-maritimes_1812005_3244.html
"C'est un danger identifié par les services de l'Etat, mais que les consommateurs ignorent. De 15 % à 20 % des conteneurs, soit un sur cinq, qui arrivent dans les ports européens, contiennent des gaz extrêmement dangereux, cancérigènes ou neurotoxiques. Le phénomène est massif : un million de conteneurs chargés de marchandises arrivent en Europe chaque semaine par bateau. Ces substances toxiques, inodores et incolores menacent toute une chaîne de travailleurs : dockers, douaniers, logisticiens, chauffeurs, manutentionnaires… jusqu'au consommateur lui-même.
En 2010, aux Pays-Bas, en déchargeant un conteneur de verre transporté dans des caisses en bois en provenance de Chine, deux manutentionnaires ont été grièvement intoxiqués. L'un est resté cinq jours dans le coma, l'autre a vu sa santé gravement altérée : perte importante de poids, perte de l'odorat et du goût.
La présence de ces gaz est due en partie aux opérations de fumigation, une pratique nécessaire, parfois obligatoire, destinée à éliminer les moisissures et les animaux nuisibles durant le transport et à éviter l'introduction dans les pays importateurs de parasites, de bactéries et de maladies. C'est sans doute par la voie d'un conteneur de poteries chinoises que le frelon asiatique a envahi l'Europe.
SOLVANTS, GAZ TOXIQUES...
Pour éviter tout danger, cette opération de fumigation est en principe entourée de précautions. Les conteneurs doivent être aspergés de gaz puis immédiatement ventilés avant d'y faire pénétrer la marchandise. Ils doivent faire l'objet d'une signalisation spécifique apposée sur la porte : une étiquette "danger, cet engin est sous fumigation", illustrée d'une tête de mort et du numéro ONU 3359. En mars 2010, l'Union européenne a interdit l'utilisation du bromométhane, considéré comme trop nocif. Mais de nombreux pays continuent d'utiliser ce gaz. Surtout, très peu d'entreprises se conforment à l'obligation de mentionner sur les conteneurs la présence de gaz toxiques, pour ne pas se soumettre à l'obligation de défumiger.
Une autre source toxique, plus insidieuse, menace également la santé des travailleurs des ports et des consommateurs : les gaz et vapeurs dégagés par les marchandises elles-mêmes durant le transport. Les meubles, les chaussures, les vêtements, fabriqués en Asie, notamment au Vietnam et en Chine, contiennent fréquemment des solvants à base de toluène et de benzène qui sont cancérigènes. Et, dans ce cas, aucune mention sur les conteneurs ne permet aux personnels des ports de se prémunir contre les émanations toxiques. Seules des analyses de l'atmosphère des conteneurs peut permettre de détecter le danger. Elles sont rarement pratiquées.
Les gaz utilisés pour la fumigation peuvent-ils contaminer les marchandises ? Dès 2005, une étude de l'Institut national des Pays-Bas pour la santé publique et l'environnement avait révélé que des médicaments, des aliments ou des matelas contenaient du bromure de méthyle.
DANGEROSITÉ DE LA FUMIGATION
Trois ans plus tard, devant le 18e congrès de la société européenne de pneumologie, à Berlin, une équipe de chercheurs allemands de l'Institut central de médecine professionnelle et maritime de l'université de Hambourg mettait au jour l'ampleur du danger. Après avoir analysé l'atmosphère de deux cents conteneurs débarqués du port de Hambourg (Allemagne) et autant à Rotterdam (Pays-Bas), Xavier Baur et Lygia Budnik avaient conclu que 97 % d'entre eux présentaient des résidus de gaz, principalement du 1,2-dichloroéthane et du bromure de méthyle, parfois conjugués à la présence de benzène et de toluène. 19 % présentaient des taux de gaz supérieurs aux limites autorisées. Les deux chercheurs confirment la contamination des produits transportés.
Alertés par les syndicats, l'administration française des douanes et la direction de la gendarmerie sont parfaitement au fait de la dangerosité de la fumigation. En juin 2011, la direction générale des douanes a fait parvenir une note détaillée à ses services pour "prévenir le risque d'exposition aux gaz toxiques présents dans les conteneurs". Dans ce document de quatre pages, l'administration explique qu'elle a procédé en 2010 à des tests au port du Havre, où sont traités chaque année 2,3 millions de conteneurs. "Ce test, qui s'est déroulé sur une période de trois semaines, a révélé une concentration de gaz de fumigation supérieure aux normes européennes dans 14 % des conteneurs."
Un porte-conteneurs de la compagnie danoise Maersk, en attente de déchargement sur un quai du port du Havre, le 27 décembre 2012.
Les syndicats évoquent un chiffre plus alarmant : 28 % des conteneurs, selon Sébastien Géhan, le secrétaire général du syndicat des douanes CGT, ont révélé des taux de gaz toxiques supérieurs au seuil de sécurité. Aucun conteneur ne portait la signalisation de leur fumigation.
A la suite de ces constats, la direction des douanes a préconisé plusieurs mesures. Elle demande aux agents de "se placer systématiquement sur le côté du conteneur lors de l'ouverture" puis de "respecter un délai d'aération de 30 minutes avant intervention" et "d'utiliser masque, gants, lunettes, casque de protection approprié pour la vérification des marchandises". La gendarmerie, qui, pour le besoin de ses investigations, est amenée à ouvrir des conteneurs, a également fait procéder à des mesures par une antenne spécialisée, la Cellule nationale nucléaire radiologique biologique et chimique, à Versailles, et a décidé de protéger ses agents en les dotant de matériels spécifiques.
MESURES DRASTIQUES PRISES PAR LA BELGIQUE ET LES PAYS-BAS
Pour les syndicats, ces mesures sont insuffisantes et "inadaptées". Surtout, elles ne s'appliquent pas à toute une chaîne de travailleurs qui manipulent chaque jour, dans l'ignorance du danger, les marchandises des conteneurs.
La Belgique et la Hollande ont pris des dispositions plus drastiques. Des protocoles entre employeurs et syndicats obligent à une mesure systématique des gaz dès qu'un doute apparaît. La douane hollandaise exige un certificat d'absence de gaz toxiques datant de moins de deux heures avant toute intervention de ses services. Jan De Jong, l'un des responsables du syndicat néerlandais FNV Bondgenoten, demande aux gouvernements d'aller plus loin en agissant à la source et en interdisant certains produits au niveau mondial.
Les syndicats préconisent l'installation de stations de dégazage dans les ports et l'intensification des contrôles. Qu'en est-il pour les entreprises ? Une enquête menée par le ministère de l'environnement hollandais, en 2006, avait montré que 97 % des sociétés n'avaient procédé à aucune analyse des risques liés à la fumigation. Depuis, certaines entreprises, comme Ikea, mesurent systématiquement la toxicité de leurs conteneurs et de leurs meubles.
En France, le Syndicat national des agents des douanes CGT s'apprête à lancer une alerte sanitaire. Aucune étude épidémiologique ne permet à ce jour de mesurer l'effet de ces gaz sur la santé des travailleurs exposés.
550 millions
de conteneurs maritimes sont déchargés chaque année dans le monde. Le Havre, avec 2 300 dockers et 2,3 millions de conteneurs, est le premier port français.
28%
des conteneurs testés au Havre renferment des concentrations de gaz toxiques supérieures aux seuils de sécurité, selon le syndicat des douanes CGT."
-Sophie Landrin, Des millions de conteneurs maritimes hautement toxiques, http://www.lemonde.fr, 02.01.2013.
http://www.lcn-pal.com/palette-bois/Nouvelles/traitement-thermique-des-palettes-de-manutention.aspx
http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/01/02/vertige-nausee-cancer-les-effets-dus-a-la-fumigation-des-conteneurs_1812062_3244.html#Dsh93h5XT4jqxb5Q.99
https://www.atousante.com/actualites/intoxication-professionnelle-insecticide-meubles-inde/
http://mdgend.free.fr/inrs/FT67.PDF
http://www.wikistrike.com/article-20-des-chargements-maritimes-seraient-empoisonnes-114023866.html
http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/01/02/du-poison-dans-les-conteneurs-maritimes_1812005_3244.html
http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/01/02/du-poison-dans-les-conteneurs-maritimes_1812005_3244.html
"C'est un danger identifié par les services de l'Etat, mais que les consommateurs ignorent. De 15 % à 20 % des conteneurs, soit un sur cinq, qui arrivent dans les ports européens, contiennent des gaz extrêmement dangereux, cancérigènes ou neurotoxiques. Le phénomène est massif : un million de conteneurs chargés de marchandises arrivent en Europe chaque semaine par bateau. Ces substances toxiques, inodores et incolores menacent toute une chaîne de travailleurs : dockers, douaniers, logisticiens, chauffeurs, manutentionnaires… jusqu'au consommateur lui-même.
En 2010, aux Pays-Bas, en déchargeant un conteneur de verre transporté dans des caisses en bois en provenance de Chine, deux manutentionnaires ont été grièvement intoxiqués. L'un est resté cinq jours dans le coma, l'autre a vu sa santé gravement altérée : perte importante de poids, perte de l'odorat et du goût.
La présence de ces gaz est due en partie aux opérations de fumigation, une pratique nécessaire, parfois obligatoire, destinée à éliminer les moisissures et les animaux nuisibles durant le transport et à éviter l'introduction dans les pays importateurs de parasites, de bactéries et de maladies. C'est sans doute par la voie d'un conteneur de poteries chinoises que le frelon asiatique a envahi l'Europe.
SOLVANTS, GAZ TOXIQUES...
Pour éviter tout danger, cette opération de fumigation est en principe entourée de précautions. Les conteneurs doivent être aspergés de gaz puis immédiatement ventilés avant d'y faire pénétrer la marchandise. Ils doivent faire l'objet d'une signalisation spécifique apposée sur la porte : une étiquette "danger, cet engin est sous fumigation", illustrée d'une tête de mort et du numéro ONU 3359. En mars 2010, l'Union européenne a interdit l'utilisation du bromométhane, considéré comme trop nocif. Mais de nombreux pays continuent d'utiliser ce gaz. Surtout, très peu d'entreprises se conforment à l'obligation de mentionner sur les conteneurs la présence de gaz toxiques, pour ne pas se soumettre à l'obligation de défumiger.
Une autre source toxique, plus insidieuse, menace également la santé des travailleurs des ports et des consommateurs : les gaz et vapeurs dégagés par les marchandises elles-mêmes durant le transport. Les meubles, les chaussures, les vêtements, fabriqués en Asie, notamment au Vietnam et en Chine, contiennent fréquemment des solvants à base de toluène et de benzène qui sont cancérigènes. Et, dans ce cas, aucune mention sur les conteneurs ne permet aux personnels des ports de se prémunir contre les émanations toxiques. Seules des analyses de l'atmosphère des conteneurs peut permettre de détecter le danger. Elles sont rarement pratiquées.
Les gaz utilisés pour la fumigation peuvent-ils contaminer les marchandises ? Dès 2005, une étude de l'Institut national des Pays-Bas pour la santé publique et l'environnement avait révélé que des médicaments, des aliments ou des matelas contenaient du bromure de méthyle.
DANGEROSITÉ DE LA FUMIGATION
Trois ans plus tard, devant le 18e congrès de la société européenne de pneumologie, à Berlin, une équipe de chercheurs allemands de l'Institut central de médecine professionnelle et maritime de l'université de Hambourg mettait au jour l'ampleur du danger. Après avoir analysé l'atmosphère de deux cents conteneurs débarqués du port de Hambourg (Allemagne) et autant à Rotterdam (Pays-Bas), Xavier Baur et Lygia Budnik avaient conclu que 97 % d'entre eux présentaient des résidus de gaz, principalement du 1,2-dichloroéthane et du bromure de méthyle, parfois conjugués à la présence de benzène et de toluène. 19 % présentaient des taux de gaz supérieurs aux limites autorisées. Les deux chercheurs confirment la contamination des produits transportés.
Alertés par les syndicats, l'administration française des douanes et la direction de la gendarmerie sont parfaitement au fait de la dangerosité de la fumigation. En juin 2011, la direction générale des douanes a fait parvenir une note détaillée à ses services pour "prévenir le risque d'exposition aux gaz toxiques présents dans les conteneurs". Dans ce document de quatre pages, l'administration explique qu'elle a procédé en 2010 à des tests au port du Havre, où sont traités chaque année 2,3 millions de conteneurs. "Ce test, qui s'est déroulé sur une période de trois semaines, a révélé une concentration de gaz de fumigation supérieure aux normes européennes dans 14 % des conteneurs."
Un porte-conteneurs de la compagnie danoise Maersk, en attente de déchargement sur un quai du port du Havre, le 27 décembre 2012.
Les syndicats évoquent un chiffre plus alarmant : 28 % des conteneurs, selon Sébastien Géhan, le secrétaire général du syndicat des douanes CGT, ont révélé des taux de gaz toxiques supérieurs au seuil de sécurité. Aucun conteneur ne portait la signalisation de leur fumigation.
A la suite de ces constats, la direction des douanes a préconisé plusieurs mesures. Elle demande aux agents de "se placer systématiquement sur le côté du conteneur lors de l'ouverture" puis de "respecter un délai d'aération de 30 minutes avant intervention" et "d'utiliser masque, gants, lunettes, casque de protection approprié pour la vérification des marchandises". La gendarmerie, qui, pour le besoin de ses investigations, est amenée à ouvrir des conteneurs, a également fait procéder à des mesures par une antenne spécialisée, la Cellule nationale nucléaire radiologique biologique et chimique, à Versailles, et a décidé de protéger ses agents en les dotant de matériels spécifiques.
MESURES DRASTIQUES PRISES PAR LA BELGIQUE ET LES PAYS-BAS
Pour les syndicats, ces mesures sont insuffisantes et "inadaptées". Surtout, elles ne s'appliquent pas à toute une chaîne de travailleurs qui manipulent chaque jour, dans l'ignorance du danger, les marchandises des conteneurs.
La Belgique et la Hollande ont pris des dispositions plus drastiques. Des protocoles entre employeurs et syndicats obligent à une mesure systématique des gaz dès qu'un doute apparaît. La douane hollandaise exige un certificat d'absence de gaz toxiques datant de moins de deux heures avant toute intervention de ses services. Jan De Jong, l'un des responsables du syndicat néerlandais FNV Bondgenoten, demande aux gouvernements d'aller plus loin en agissant à la source et en interdisant certains produits au niveau mondial.
Les syndicats préconisent l'installation de stations de dégazage dans les ports et l'intensification des contrôles. Qu'en est-il pour les entreprises ? Une enquête menée par le ministère de l'environnement hollandais, en 2006, avait montré que 97 % des sociétés n'avaient procédé à aucune analyse des risques liés à la fumigation. Depuis, certaines entreprises, comme Ikea, mesurent systématiquement la toxicité de leurs conteneurs et de leurs meubles.
En France, le Syndicat national des agents des douanes CGT s'apprête à lancer une alerte sanitaire. Aucune étude épidémiologique ne permet à ce jour de mesurer l'effet de ces gaz sur la santé des travailleurs exposés.
550 millions
de conteneurs maritimes sont déchargés chaque année dans le monde. Le Havre, avec 2 300 dockers et 2,3 millions de conteneurs, est le premier port français.
28%
des conteneurs testés au Havre renferment des concentrations de gaz toxiques supérieures aux seuils de sécurité, selon le syndicat des douanes CGT."
-Sophie Landrin, Des millions de conteneurs maritimes hautement toxiques, http://www.lemonde.fr, 02.01.2013.