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    François Weymuller, Histoire du Mexique des origines à nos jours + Histoire du Mexique

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    François Weymuller, Histoire du Mexique des origines à nos jours + Histoire du Mexique  Empty François Weymuller, Histoire du Mexique des origines à nos jours + Histoire du Mexique

    Message par Johnathan R. Razorback Lun 27 Nov - 18:26

    « Il n’avait guère fallu plus de deux ans pour faire crouler l’empire aztèque en le frappant à la tête. Il en fallut bien davantage pour soumettre les peuples qu’il n’avait pas assujettis, les royaumes, les cités, les tribus du Sud, de l’Ouest et du Nord. Ces peuples ne vivaient ni dans la rancœur contre l’oppression ni dans l’espoir d’une délivrance. Certains défendirent farouchement leur liberté, plus ou moins protégée par les distances que multipliaient les obstacles du relief, du climat, des fleuves sans ponts et des forêts sans routes. Cortès lança d’abord ses lieutenants dans toutes les directions, l’est, l’ouest, le sud-ouest et le sud-est, au-delà même des frontières actuelles du Mexique, au Guatemala et au Honduras. […] Un seul échec sérieux : au Yucatan, F. de Montejo ne réussit pas en huit ans (1527-1535) à briser la résistance acharnée des Mayas. Les cités décadentes se défendirent mieux que l’empire florissant des Aztèques et c’est seulement de 1537 à 1547 que des luttes féroces vinrent à bout de celles du Yucatan septentrional. L’intérieur reste indépendant jusqu’à la fin du XVIIe siècle. » (p.69)

    « Un dénombrement de 1559 signale 80 établissements pour les Franciscains et 40 pour chacun des deux autres ordres [Dominicains arrivés en 1526 et Augustins arrivés en 1533], avec en tout 802 moines. Jusqu’à l’installation, plus tardive, de la hiérarchie séculière, une bulle d’Adrien VI avait confié aux ordres monastiques tous les pouvoirs religieux, sous le seul contrôle de la Couronne, investie elle-même par d’autres bulles pontificales du Patronato des églises américaines (encore un héritage de la Reconquista…). Arrivés parmi les premiers, les douze avaient parcouru à pied le chemin de Vera Cruz à Mexico et s’étaient mis au travail dans tout le Centre du pays et une partie de l’Ouest, d’où une possibilité d’extension vers le nord-ouest. Les Dominicains s’installèrent dans la région d’Oaxaca, au milieu des Mixtèques et des Zapotèques, poussent ensuite jusqu’au Chiapas. Les Augustins comblèrent les vides et leurs établissements furent, de ce fait, plus dispersés, nombreux surtout dans le Nord-Est. Arrivés en 1572 pour créer des collèges destinés à la jeunesse espagnole, les Jésuites s’associèrent vite à l’apostolat missionnaire et furent parmi les plus hardis à pénétrer aux siècles suivants dans les régions les plus sauvages du Nord, en Sinaloa, Sonora et Basse-Californie. » (p.74)

    « Un des moyens les plus efficaces pour répandre la foi nouvelle dès 1513 pour les Antilles par les « lois de Burgos » et vigoureusement lancé par Cortès dès 1524 pour les environs de Mexico : arme redoutable, effectivement, contre la religion de leurs pères. Des équipes de 10 à 20 garçons se répandaient dans les bourdages indigènes, mettant à mal les effigies des dieux et les sanctuaires clandestins, dénonçant (parfois mettant à mort) les prêtres et les fidèles encore attachés aux traditions ancestrales. » (p.75)

    « D’autres [Franciscains], appuyés par le premier évêque de Mexico, Zumarraga, par la seconde audiencia puis le vice-roi, fondèrent dès 1528 et ouvrirent en 1536 à Tlatelolco le collège de Santa Cruz pour donner aux fils des grandes familles une éducation plus poussée incluant notamment la philosophie, la théologie, le latin et la médecine. » (p.76)

    « Après la publication des décrets du Concile de Trente, toute mission aurait dû être soumise à l’autorité épiscopale et céder, au bout de 10 ans, la place à un curé. La règle était difficilement applicable dans les immensités du Nord, et Pie V la suspendit en 1567 pour la Nouvelle-Espagne : source de conflits redoutables ! » (p.77)

    « En 1555, le concile de l’église mexicaine refuse l’ordination à l’ensemble des Indiens, des Noirs et des métis. » (p.78)

    « Installé seulement en 1535 pour des raisons que nous ignorons, Antonio de Mendoza fut le premier des 62 vice-rois qui se succédèrent à Mexico pendant près de trois siècles. […]
    Au-delà du Mexique actuel et de ses prolongements septentrionaux (de la Californie à la Floride), la suprématie du vice-roi s’étendait aussi bien, du moins du point de vue militaire, sur les capitaineries générales des Antilles et d’Amérique centrale que sur les Philuppines conquises dans la seconde moitié du siècle par Lopez de Legazpi, fondateur de Manille en 1571. » (p.79)

    « Comme en Castille, l’audiancia est un tribunal ; cour d’appel pour les juridictions de son ressort, elle juge aussi beaucoup de procès en première instance, sous réserve d’appel devant le Conseil des Indes pour les procès civils. Mais elle joue en même temps un rôle politique et administratif important qui n’est pas dévolu aux audiencias métropolitaines. Conseil consultatif, elle délibère avec le vice-roi sur toutes les questions de politique administrative dans des séances hebdomadaires ad hoc (acuerdos). Qu’il s’agisse d’affaires civiles ou religieuses, de règlementations locales ou d’application de lois édictées par le Conseil des Indes, elle est ainsi associée à outes ses décisions comme un véritable conseil d’état. Elle assure son intérim en cas de décès ou de maladie grave. » (p.81)

    « Le ressort de l’audiencia de Mexico ne s’étendait pas à tout le territoire du Mexique actuel. Pour la Nouvelle-Galice, c’est-à-dire les provinces du Nord-Ouest, une audiencia subordonnée avait été installée à Compostela, puis à Guadalajara. D’autre part, les provinces du Sud-Est (Chiapas, Yucatan, Tabasco) furent parfois rattachées à une audiencia de l’Amérique centrale dont le siège et le ressort varièrent. Enfin des gouvernements militaires (toujours subordonnés au vice-roi) furent peu à peu organisés au cours des trois siècles de la colonie pour les provinces du Nord. Ces vicissitudes sont à signaler parce qu’elles manifestaient une certaine tendance à la décentralisation que l’immensité du territoire justifiait. » (p.81)

    « Chaque province de l’empire espagnol est en effet subdivisée en unités de tailles fort diverses, gouvernements, corregimientos et alcaldias mayores, ces termes étaient à peu près synonyme ; au milieu du XVIIIe siècle, il y en avait environ 200 sur le territoire actuel du Mexique. » (p.81)

    « Le statut légal des Indiens, nouveaux vassaux du roi, comptait l’obligation du tribut et de la corvée et diverses interdictions (monter à cheval, porter des armes, acheter des alcools, conclure des contrats) ; en revanche, ils étaient dispensés du service militaire, de la dîme, des péages (alcabala) et n’étaient pas en principe justiciables de l’Inquisition. » (p.82)

    « A la grande majorité des Indiens du Mexique, deux voies surtout s’ouvrirent, comme aux Antilles, dans les années qui suivirent la conquête : l’esclavage et le travail forcé dans le cadre de l’encomienda. » (p.83)

    « Indiens traînés loin de chez eux, payés misérablement, maltraités, privés de nourriture et de logement : le repartimiento avait encore tous les vices du travail forcé, du fait de la corruption des autorités espagnoles et indiennes. Il fut théoriquement aboli en 1632 pour les travaux agricoles, mais non pour les mines. » (p.85)

    « C’est l’Espagne qui fournit la grande majorité de la population blanche pendant les siècles de la colonie, tout particulièrement l’Andalousie, l’Estrémadure, les plateaux du Centre et les montagnes du Nord. Cette population, estimée à 63 000 individus vers 1570, double en moins d’un siècle (1650) et décuple en moins de deux cents ans : 600 000 Espagnols en 1750, sur 3 millions et demi d’habitants. […] L’on ne doit pas négliger le fait que les métis nés d’une union légitime ou pouvant prouver une proportion de sang espagnol égale ou supérieure à 7/8 étaient considérés comme Espagnols. » (p.87)

    « L’effectif total [d’esclave noir] atteignit plus de 20 000 dès le milieu du XVIe siècle, 35 000 au milieu du XVIIe (2%) de la population […] Esclaves ou affranchis, on les employait en terre chaude sur les plantations, ailleurs dans les mines et dans les grandes villes. » (p.90)

    « Il y avait plus de 25 000 métis vers la fin du XVIe siècle, 50 000 vers 1650. Leur nombre s’accrut plus rapidement que l’émigration espagnole fut toujours surtout masculine. Il atteignit peut-être un million et demi vers la fin du XVIIIe siècle. […]
    On avait bien établi des classifications plus ou moins officielles qui distinguaient jusqu’à 16 catégories différentes de sang-mêlé selon les proportions respectives de sang européen, indien ou noir. » (p.91)

    « Échanges extérieurs du Mexique si l’on s’en tient au seul commerce autorisé officiellement. Au XVIIe siècle, il s’agit surtout d’exportations d’argent, d’indigo, de cochenille, de peaux et de sucre. Ce que l’on peut acheter à la métropole ? De l’huile, des vins, du mercure pour les mines, des objets manufacturés (fers, papiers, textiles, eaux-de-vie). Mais les autorités elles-mêmes ne peuvent se faire illusion sur la provenance métropolitaine de certains de ces objets. Le phénomène qui domine le commerce mexicain, avec la règlementation, et qui sape les fondements même du système agencé avec tant de soin, c’est la contrebande, favorisée par les prix trop élevés résultant de ce système, par la décadence de l’industrie espagnole et par une corruption administrative généralisée. » (p.110)
    -François Weymuller, Histoire du Mexique des origines à nos jours, Éditions Horvath, coll. « Histoire des nations », 1984, 389 pages.

    « Depuis 1527, le gouvernement du Mexique a été confié à une audiencia, commission de cinq membres dotée de pouvoirs administratifs et judiciaires sur le modèle de celle de Saint-Domingue. Le président de cet organisme, Nuno de Guzman, tyrannise les Indiens et depossède les compagnons de Cortés au profit de ses propres amis. Les protestations de l’évêque de Mexico parviennent jusqu’à Madrid. Une seconde audiencia est nommée en 1530 pour remplacer la première : composée de juristes humanistes et présidée par un évêque honnête et juste, Ramirez de Fuenleal, elle va donner au Mexique pour cinq ans une administration réparatrice. Mais ce n’est pas à cette frmule que devait s’arrêter la Couronne. Déjà la décision avait été prise de superposer à l’audiencia un vice-roi, investi de pouvoirs suffisants pour servir d’arbitre entre les colons espagnols, pour protéger la population indienne et pour assurer la suprématie de la Couronne et l’exercice de ses prérogatives.
    Le premier vice-roi ne se mit en route qu’en 1535. Le choix s’était porté sur un très haut personnage de la noblesse espagnole, apparenté à la famille royale, don Antonio de Mendoza. Choix excellent : de 1535 à 1550, Mendoza sut allier la sagesse au dévouement, la générosité à la fermeté. Il n’est pas indigne de figurer à côté de Cortès parmi les fondateurs de la Nouvelle-Espagne. Jusqu’à la proclamation de l’indépendance en 1821, la Nouvelle-Espagne allait être gouvernée par 62 vice-rois. Représentant direct du souverain tout-puissant de l’Empire espagnol, le vice-roi possédait l’autorité suprême en matière civile et militaire. Des honneurs quasi royaux et des émoluments somptueux lui permettaient de vivre au milieu d’un faste digne de ses hautes fonctions. Son autorité s’étendait d’ailleurs bien au-delà des frontières actuelles du Mexique, et notamment, en matière militaire, sur les Antilles et les Philippines. Toutefois son rôle consistait surtout à faire appliquer les décisions prises à Madrid par le roi et le Conseil des Indes : on vit le Conseil réglementer jusqu’au plan des villes, fixer la largeur des rues, les dimensions des blocs. » (p.30-31)

    « A côté du vice-roi, l’audiencia subsiste, présidée par lui. Cour d’appel pour les tribunaux de son ressort, elle juge aussi beaucoup de procès en première instance, sous réserve d’appel devant le Conseil des Indes. Elle peut même juger les plaintes portées contre le vice-roi. Elle lui sert de conseil administratif, assure son intérim en cas de décès, contrôle l’exécution des décisions royales –en un mot, joue le rôle d’un contrepoids qui peut gêner considérablement l’action d’un vice-roi si elle n’est pas d’accord avec lui. » (p.31)

    « Des ordonnances royales de 1523 ont prévu l’élection de municipalités pour toutes les villes espagnoles du Nouveau-Monde. Mais le contrôle des représentants du pouvoir central se resserre très vite sur ces municipalités (ayuntamientos ou cabildos). Dès la fin de 1528, le Conseil municipal de Mexico se compose entièrement de membres nommés à vie par le roi. Philippe II, pressé d’argent, vendra les charges municipales au plus offrant : elles se transmettent bientôt par vente ou par héritage, et les municipalités seront accaparées par une oligarchie. […] Les villages indiens sont tenus dans la même sujétion.
    Malgré la décadence du cabildo, les charges municipales ont été recherchées pendant la période coloniale par les Créoles de la Nouvelle-Espagne parce que c’étaient à peu près les seules auxquelles ils pussent accéder. » (p.32)

    « Dès 1559, Franciscains, Dominicains et Augustins entretenaient au Mexique 160 maisons et 802 religieux. » (p.37)

    « Ravagée périodiquement par de terribles épidémies, la Nouvelle-Espagne avait grand besoin d’hôpitaux. Ce furent des moines qui les fondèrent. » (p.40)

    « Arrivés en 1572 pour organiser des collèges destinés à la jeunesse espagnole, [les Jésuites] entrèrent très vite dans la voie de l’apostolat missionnaire. Au XVIIe siècle, ils furent les pionniers de l’évangélisation dans les territoires du Nord-Ouest : Sinaloa, Sonora, et Basse-Californie. […] Dans les montagnes du Nord, dans les forêts du Chiapas et du Yucatan méridional, les vieilles religions subsistèrent. » (p.41)

    « Pour les colons espagnols, les indigènes représentèrent surtout une main-d’œuvre gratuite qui devait leur permettre de irer du pays des bénéfices faciles. Ils firent condamner à l’esclavage ceux qui avaient résisté les armes à la main, et réussirent, malgré Cortès d’abord, et Charles Quint ensuite, à introduire en Nouvelle-Espagne le système de l’encomienda. Le titulaire d’une encomienda avait droit au tribut et au travail gratuit d’un certain nombre d’Indiens (en moyenne quelques centaines). Il s’engageait en revanche à les faire instruire dans la religion chrétienne, à protéger leurs personnes et leurs biens, et à se soumettre en cas de nécessité, à l’obligation militaire, en amenant avec lui un certain nombre d’hommes armés. L’encomendero se montrait généralement plus conscient de ses droits que de ses devoirs. Mais le sort des Indiens soumis à l’encomienda était-il pire qu’avant la conquête ? Beaucoup n’avaient fait que changer de maîtres. Quant aux Indiens des missions, ils ne pouvaient être attribués en encomienda, même lorsque les missionnaires cédaient la place à un curé. Qu’il s’agît de faire travailler les Indiens ou de les évangéliser, tout le monde tomba d’accord pour les réunir en villages. Comme les villes espagnoles, les villages indiens eurent des municipales élues, chargées d’administrer les terres communales inaliénables (ejido) et la caisse communales […]
    L’encomienda présentait tous les inconvénients du travail forcé et les considérations d’hhumanité furent beaucoup dans les efforts de Charles Quint pour la faire disparaître. Il faut ajouter que les souverains espagnols trouvaient leur avantage dans le système des villages libres, dont les habitants payaient directement tribut à la Couronne. » (p.42-43)

    « L’encomienda, considérée comme une nécessité, comme le fondement même de la société coloniale, va se perpétuer, tout au moins sous forme de tribut (d’ailleurs taxé par la Couronne), jusqu’à la quatrième ou à la cinquième génération : au Yucatan, elle ne disparaîtra qu’en 1785. » (p.44)

    « C’est l’exploitation des mines d’argent qui domine la vie économique du Mexique colonial […] Elle décline de façon alarmante dans les premières décennies du XVIIe siècle (1620-1640) –en raison, semble-t-il, du prix trop élevé du mercure vendu par le monopole espagnol, et du dépeuplement des régions minières où la main-d’œuvre, trop peu ménagée, offre aux épidémies un terrain de choix. » (p.46)

    « Vers la fin du XVIIIe siècle, il y avait en Nouvelle-Espagne 3 ou 4 millions d’Indiens, environ 2 millions de Métis divisés en seize catégories suivant la proportion de sang indien ou noir, enfin un million de Créoles. Les nègres, importés pour travailler les plantations de canne à sucre (environ 20 000 au milieu du XVIe siècle) tendaient à se fondre progressivement dans la population indienne ou métisse qui les entourait. » (p.53)

    « A cette époque, le Mexique avait donc 6 à 7 millions d’habitants. Or, son territoire comprenait tout le Sud-Ouest des Etats-Unis actuels, de la Californie au Texas –régions très faiblement peuplées il est vrai. Au contraire, au sud, la plus grande partie du Chiapas relevait du capitaine général du Guatemala, pratiquement indépendant du vice-roi bien que la vice-royauté englobât théoriquement toute l’Amérique centrale. Du Yucatan au Chiapas, les régions du Mexique situées à l’est de l’isthme de Tehuantepec avaient dépendu tour à tour de Mexico ou de Guatemala. » (p.54)
    -François Weymuller, Histoire du Mexique, Que sais-je ?, Presses Universitaires de France, 1972 (1953 pour la première édition), 126 pages.



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