"Les bonnes surprises du printemps 2017 sont-elles l'annonce d'un renversement de tendance, l'apurement de l'ardoise de la crise permettant de revenir à des fondamentaux plus sains pour la croissance mondiale ?" (p.9)
"Les Etats-Unis, premier producteur mondiale de pétrole (toutes variétés confondues) depuis 2014." (p.9)
"L'inflation a également légèrement accéléré, atteignant même la barre des 2% en février 2017, mais la hausse du prix de l'énergie expliquait en large part cette tendance. L'inflation sous-jacente, qui exclut les prix les plus volatils tels que ceux des matières premières, de l'énergie ou de l'alimentation, est quant à elle restée relativement stable, à un rythme annuel le plus souvent légèrement inférieur à 1%, loin de l'objectif de la BCE d'un niveau "proche, mais en dessous de 2%". Le moment n'est donc pas venu de mettre fin aux stimulations de politique monétaire mises en œuvre par la BCE, notamment au travers de son programme de rachat d'actifs, mais la question d'initier des annonces, voire des mouvements dans ce sens, revient dans l'horizon des possibles." (p.15)
"Le Brexit n'a pas déclenché la tempête sur les marchés financiers et immobiliers que certains avaient annoncée, même si la livre sterling a perdu 10 à 15% de sa valeur par rapport à l'euro." (p.15)
"En Russie, la baisse du prix du gaz et les sanctions commerciales avaient durement touché l'économie, dont le PIB avait baissé de 2.8% en 2015 [...]. La croissance restait négative en 2016 (-0.2%), mais l'activité se redressait, laissant attendre une augmentation du PIB en 2017." (p.18)
"Dans les économies avancées, les gains annuels de productivité globale des facteurs n'ont été que de 0.3% en moyenne entre 2011 et 2016, d'après les estimations du FMI, contre 1% en moyenne entre 2000 et 2007. Une nette baisse a également été constatée dans les pays émergents et en développement, les gains annuels de productivité passant de 2.8% à 1.3% sur les mêmes périodes." (p.19)
"En zone euro, la BCE maintient sa politique de soutien vigoureux à l'activité, combinant un taux directeur à zéro (inchangé en juin 2017), un taux de facilité de dépôt négatif (-0.40% pour inciter les banques à s'échanger leurs liquidités sur le marché interbancaire) et un programme de rachats massifs d'obligations publiques et privées (60 milliards d'euros par mois)." (p.20)
-Sébastien Jean, "Vue d'ensemble: le printemps... ou une hirondelle ?", chapitre I in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.7-21.
"Les sociétés occidentales ont connu deux régimes de croissance, donc deux types de régulation de l'expansion du capital après la Seconde Guerre mondiale: le capitalisme contractuel, appelé fordisme, de 1950 à 1973 ; le capitalisme financiarisé, de 1981 à 2007. Chacun de ces régimes de croissance a éprouvé la crise de sa structure: le dérapage inflationniste (1973-1980) pour le capitalisme contractuel, le dérapage de la dette pour le capitalisme financiarisé (2008- ?)." (p.24)
"Les deux chocs pétroliers de 1973 et 1978 se sont greffés sur les pressions inflationnistes du conflit de répartition interne aux pays occidentaux pour provoquer une dérive inflationniste mondiale." (p.29)
-Michel Aglietta, "Capitalisme: les mutations d'un système de pouvoirs", chapitre II in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.23-39.
"Pour Chavagneux et Palan [2017], non seulement les paradis fiscaux permettent d'échapper à l'impôt, mais ils sont aussi utilisés pour contourner la réglementation bancaire et financière grâce à des montages sophistiqués qui permettent d'alléger les besoins en fonds propres issus des règles prudentielles. C'est ainsi qu'ils élèveraient l'instabilité financière." (p.41)
"Au-delà d'une fiscalité très attractive pour les entreprises ou les individus, trois grands critères sont retenus: I) une législation favorable au secret bancaire ou des affaires ; II) des infrastructures en communication et technologies de l'information développées ; III) une politique de communication active auprès des investisseurs en tant que centre financier offshore [Hines et Rice, 1994]. Dharmapala et Hines [2009] ajoutent une caractéristique supplémentaire, celle d'une bonne gouvernance qui assure aux fonds logés dans les paradis fiscaux d'y être en sécurité: stabilité politique, efficacité du gouvernement, primauté du droit et contrôle de la corruption, faible niveau de criminalité." (p.43)
"Liste des paradis fiscaux, selon Hines et Rice [1994]
Andorre, Anguilla, Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Bahreïn, Barbades, Belize, Bermudes, îles Vierges britanniques, îles Caïman, îles anglo-normandes (Jersey, Guernesey), îles Cook, Chypre, Dominique, Gibraltar, Grenade, Hong Kong, Irlande, île de Man, Jordanie, Liban, Liberia, Liechtenstein, Luxembourg, Macao, Malvides, Malte, îles Marshall, Monaco, Montserrat, Antilles néerlandaises, Panama, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Martin, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Singapour, Suisse, îles Turks-et-Caïcos, Vanuatu." (p.44)
"Les paradis sont de petits pays avec une population en moyenne de 6.3 millions d'habitants dans les grands paradis et 304 000 dans les petits. Ce sont des pays riches avec un PIB par habitant près de trois fois supérieur à celui des non-paradis (2.6 fois pour les grands paradis et 3.1 fois pour les petits)." (p.44)
"En 2014, l'économiste Gabriel Zucman a évalué qu'en 2013 environ 20% des profits américains, soit dix fois plus que dans les années 1980, étaient logés dans les principaux paradis fiscaux, que 10% de la richesse des ménages européens y était placée et qu'au total c'était 10% du PIB mondial qui y séjournait." (p.46)
"Les paradis fiscaux jouent donc un rôle crucial dans les échanges économiques." (p.47)
-Anne-Laure Delatte, "Les paradis fiscaux, des paradis pas du tout artificiels", chapitre III in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.41-54.
"Développement économique fulgurant de la Chine, devenue la première économie mondiale en termes réels (parité de pouvoir d'achat) en 2014." (p.65)
"Ses dépenses militaires ont augmenté de 132% en dollars constants au cours des dix dernières années, pour se situer au deuxième rang mondial en 2016, à 215 milliards de dollars." (p.66)
-Sébastien Jean, "La démondialisation n'aura pas lieu", chapitre IV in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.55-71.
"La sortie de l'union douanière entraînera le rétablissement de contrôles douaniers à la frontière, facteurs de coûts additionnels pour les exportateurs." (p.77)
"En cas d'absence d'accord, scénario qu'il n'est pas possible d'exclure a priori, étant donné la complexité des sujets en jeu et les contraintes sur les délais de négociation, les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l'UE seraient soumises aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Étant signataire des accords du Gatt de 1948, le Royaume-Uni est membre de l'OMC, de sorte qu'il n'existe pas de risque d'une augmentation forte des droits de douane appliqués aux exportations ou aux importations britanniques. En vertu du principe de la clause de la nation la plus favorisée, les droits de douane sur les importations de l'UE depuis le Royaume-Uni et, réciproquement, sur les exportations de l'UE vers le Royaume-Uni seront similaires à ceux que l'UE et le Royaume-Uni appliquent aux autres membres de l'OMC, aux Etats-Unis ou à la Chine par exemple." (p.78)
"L'UE est de loin le principal partenaire commercial du Royaume-Uni: 42% des exportations britanniques sont à destination de ses partenaires européens et 56% de ses importations en proviennent." (p.79)
"L'ouverture des économies européennes au commerce avec le Royaume-Uni est significative mais d'ampleur limitée: les exportations de biens et services à destination du Royaume-Uni représentent ainsi seulement 3.3% du PIB de l'UE (2.2% pour les importations)." (p.80-81)
"[La] tyrannie de la distance implique que, même après le Brexit et la disparition de l'accès préférentiel au marché unique, les pays du continent européen resteront les partenaires naturels des Britanniques." (p.81)
"Dans le cas où le Royaume-Uni et l'UE s'accorderaient sur un accord commercial classique après le Brexit, on peut estimer qu'à long terme le commerce extérieur britannique diminuera de 36% avec l'UE et augmentera de 12% avec le reste du monde, de sorte que son commerce total diminuera de 14% [...]. Les pays restant membres de l'UE verraient quant à eux leur commerce diminuer de seulement 1.4% en moyenne [...] La perte ainsi estimée serait substantielle pour le Royaume-Uni: son PIB serait réduit de 1.8% de manière permanente. ." (p.82-83)
"[Sans accord, dans le cas d'une simple application des normes de l'OMC] Les pertes seraient alors plus élevées, de l'ordre de 2.5% du PIB britannique et de 0.5% en moyenne pour les pays de l'UE." (p.84)
"Un tel exercice est évidemment par nature circonscrit: seuls les coûts statiques liés à la réduction du commerce avec l'UE sont estimés. Or le Brexit aura aussi pour conséquence de réduire les flux migratoires, les flux de capitaux et les contributions aux différentes composantes du budget communautaire." (p.84)
-Vincent Vicard, "Brexit: quel coût pour le Royaume-Uni ? Quel coût pour l'Europe ?", chapitre V in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.73-85.
"Entre 1993 et 2007, le nombre de robots par million d'heures travaillées s'est accru de 160% en Allemagne et 236% aux Etats-Unis." (p.89)
"La mondialisation se caractérise par l'accroissement des échanges de biens, de services, de capitaux et de connaissances, mais aussi par une accélération de la diffusion de la technologie." (p.92-93)
-Ariell Reshef et Farid Toubal, "Mondialisation et technologie: créatrices ou destructrices d'emploi ?", chapitre VI in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.87-97.
"La Russie est sortie de la récession en 2016, mais pourrait entrer dans une période de croissance très faible." (p.99)
"L'économie russe est sortie en 2016 d'une franche récession pendant laquelle le PIB s'est contracté d'un peu plus de 3% en termes réels entre 2014 et 2016. C'est la plus grave récession depuis celle de 2009, qui avait été déclenchée par l'onde de choc de la crise des subprimes. Cette récession a été en partie précipitée par les sanctions imposées à partir de 2014 par les Etats-Unis et l'Europe, dans le contexte de l'annexion de la Crimée et du conflit dans l'est de l'Ukraine.
Cependant, la principale cause de la récession a été la baisse brutale du prix de l'énergie à partir de mi-2014. Le prix du brent (baril de pétrole provenant de la mer du Nord, servant de référence au marché pétrolier) en dollars s'est, en effet, effondré au second semestre 2014, puis a continué de baisser, à un rythme plus modéré, en 2015, soit une baisse de 75% entre mi-2014 et début 2016. Le prix du gaz a quand à lui chuté d'environ 60% durant la même période. Étant donné la place centrale des matières premières dans l'économie russe (hydrocarbures, mais aussi métaux), la récession était inévitable." (p.100)
"La stagnation démographique entraîne une tension sur le marché du travail, que reflète un taux de chômage peu élevé (proche de 5%)." (p.104)
"Un accord de libre-échange entre l'Union économique eurasienne (qui regroupe plusieurs membres de l'ex-URSS autour de la Russie) et le Vietnam a également été conclu. Compte tenu des flux en jeu, cet accord vaut cependant moins pour ses effets de court terme sur le commerce que pour le chemin qu'il pourrait ouvrir vers un accord plus large avec l'ASEAN [Association des nations de l'Asie du Sud-Est]." (p.105)
"La stratégie de réorientation commerciale de la Russie vers l'Asie s'est déclinée sous sa forme la plus visible en un énorme accord de fourniture de gaz à la Chine (400 milliards de dollars sur trente ans). Cette diversification des exportations d'hydrocarbures relativise la dépendance de la Russie par rapport à la demande européenne dans un contexte géopolitique difficile." (p.105)
"L'annexion de la Crimée en mars 2014 a également permis de consolider l'assise politique interne de Vladimir Poutine. Sa popularité est fortement remontée au cours des mois qui ont suivi: de 65% début 2014 à plus de 85% fin 2014, selon le centre Levada. La forte implication de la Russie dans le conflit syrien a également contribué à l'affirmation de la souveraineté et du leadership russes. Au total, la Russie a effectué un retour fracassant sur la scène internationale, et la popularité de son président est à faire pâlir d'envie la plupart des dirigeants de la planète." (p.106)
"Après la chute de l'URSS, le souhait de procéder à une transition rapide s'est traduit par des programmes de privatisation massifs en 1993-1994, puis en 1995. Ces privatisations ont conduit à concentrer la propriété de très grandes entreprises entre les mains de quelques oligarques proches du pouvoir (Boris Eltsine était à l'époque président). Des banques ont été créées, destinées à financer l'activité de ces entreprises et du gouvernement, dont la dette a crû rapidement pendant cette période. Les années 1990 ont ainsi vu émerger de grands groupes financiaro-industriels représentant des centres de pouvoirs influents à l'échelle du pays. La crise de 1998 a ébranlé ce système, sans le mettre à bas.
C'est l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, en 2000, qui a changé la donne: les oligarques proches de Boris Eltsine ont été remplacés par d'autres proches du nouveau président, et l'Etat a repris en main de larges pans de l'économie. Il a ainsi procédé à ce que certains ont appelé la transition d'un capitalisme de collusion à un capitalisme d'Etat [...]. Au cours des années qui ont suivi, la reprise en main s'est étendue de l'énergie à d'autres secteurs jugés stratégiques, comme la construction, l'aviation, la finance et les biens d'équipement. La récente récession a renforcé cette reprise en main, dans la mesure où l'assistance de l'Etat a été requise pour limiter les difficultés économiques des entreprises. Résultat, le rôle de l'Etat dans l'économie s'est renforcé: en 2015, plus de la moitié de l'économie était aux mains de l'Etat (55% du secteur pétrolier, contre seulement 11% en 2000)." (p.112)
-Sébastien Barbé, "Russie: l'étroit chemin des réformes", chapitre VII in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.99-115.
"Les Etats-Unis, premier producteur mondiale de pétrole (toutes variétés confondues) depuis 2014." (p.9)
"L'inflation a également légèrement accéléré, atteignant même la barre des 2% en février 2017, mais la hausse du prix de l'énergie expliquait en large part cette tendance. L'inflation sous-jacente, qui exclut les prix les plus volatils tels que ceux des matières premières, de l'énergie ou de l'alimentation, est quant à elle restée relativement stable, à un rythme annuel le plus souvent légèrement inférieur à 1%, loin de l'objectif de la BCE d'un niveau "proche, mais en dessous de 2%". Le moment n'est donc pas venu de mettre fin aux stimulations de politique monétaire mises en œuvre par la BCE, notamment au travers de son programme de rachat d'actifs, mais la question d'initier des annonces, voire des mouvements dans ce sens, revient dans l'horizon des possibles." (p.15)
"Le Brexit n'a pas déclenché la tempête sur les marchés financiers et immobiliers que certains avaient annoncée, même si la livre sterling a perdu 10 à 15% de sa valeur par rapport à l'euro." (p.15)
"En Russie, la baisse du prix du gaz et les sanctions commerciales avaient durement touché l'économie, dont le PIB avait baissé de 2.8% en 2015 [...]. La croissance restait négative en 2016 (-0.2%), mais l'activité se redressait, laissant attendre une augmentation du PIB en 2017." (p.18)
"Dans les économies avancées, les gains annuels de productivité globale des facteurs n'ont été que de 0.3% en moyenne entre 2011 et 2016, d'après les estimations du FMI, contre 1% en moyenne entre 2000 et 2007. Une nette baisse a également été constatée dans les pays émergents et en développement, les gains annuels de productivité passant de 2.8% à 1.3% sur les mêmes périodes." (p.19)
"En zone euro, la BCE maintient sa politique de soutien vigoureux à l'activité, combinant un taux directeur à zéro (inchangé en juin 2017), un taux de facilité de dépôt négatif (-0.40% pour inciter les banques à s'échanger leurs liquidités sur le marché interbancaire) et un programme de rachats massifs d'obligations publiques et privées (60 milliards d'euros par mois)." (p.20)
-Sébastien Jean, "Vue d'ensemble: le printemps... ou une hirondelle ?", chapitre I in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.7-21.
"Les sociétés occidentales ont connu deux régimes de croissance, donc deux types de régulation de l'expansion du capital après la Seconde Guerre mondiale: le capitalisme contractuel, appelé fordisme, de 1950 à 1973 ; le capitalisme financiarisé, de 1981 à 2007. Chacun de ces régimes de croissance a éprouvé la crise de sa structure: le dérapage inflationniste (1973-1980) pour le capitalisme contractuel, le dérapage de la dette pour le capitalisme financiarisé (2008- ?)." (p.24)
"Les deux chocs pétroliers de 1973 et 1978 se sont greffés sur les pressions inflationnistes du conflit de répartition interne aux pays occidentaux pour provoquer une dérive inflationniste mondiale." (p.29)
-Michel Aglietta, "Capitalisme: les mutations d'un système de pouvoirs", chapitre II in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.23-39.
"Pour Chavagneux et Palan [2017], non seulement les paradis fiscaux permettent d'échapper à l'impôt, mais ils sont aussi utilisés pour contourner la réglementation bancaire et financière grâce à des montages sophistiqués qui permettent d'alléger les besoins en fonds propres issus des règles prudentielles. C'est ainsi qu'ils élèveraient l'instabilité financière." (p.41)
"Au-delà d'une fiscalité très attractive pour les entreprises ou les individus, trois grands critères sont retenus: I) une législation favorable au secret bancaire ou des affaires ; II) des infrastructures en communication et technologies de l'information développées ; III) une politique de communication active auprès des investisseurs en tant que centre financier offshore [Hines et Rice, 1994]. Dharmapala et Hines [2009] ajoutent une caractéristique supplémentaire, celle d'une bonne gouvernance qui assure aux fonds logés dans les paradis fiscaux d'y être en sécurité: stabilité politique, efficacité du gouvernement, primauté du droit et contrôle de la corruption, faible niveau de criminalité." (p.43)
"Liste des paradis fiscaux, selon Hines et Rice [1994]
Andorre, Anguilla, Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Bahreïn, Barbades, Belize, Bermudes, îles Vierges britanniques, îles Caïman, îles anglo-normandes (Jersey, Guernesey), îles Cook, Chypre, Dominique, Gibraltar, Grenade, Hong Kong, Irlande, île de Man, Jordanie, Liban, Liberia, Liechtenstein, Luxembourg, Macao, Malvides, Malte, îles Marshall, Monaco, Montserrat, Antilles néerlandaises, Panama, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Martin, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Singapour, Suisse, îles Turks-et-Caïcos, Vanuatu." (p.44)
"Les paradis sont de petits pays avec une population en moyenne de 6.3 millions d'habitants dans les grands paradis et 304 000 dans les petits. Ce sont des pays riches avec un PIB par habitant près de trois fois supérieur à celui des non-paradis (2.6 fois pour les grands paradis et 3.1 fois pour les petits)." (p.44)
"En 2014, l'économiste Gabriel Zucman a évalué qu'en 2013 environ 20% des profits américains, soit dix fois plus que dans les années 1980, étaient logés dans les principaux paradis fiscaux, que 10% de la richesse des ménages européens y était placée et qu'au total c'était 10% du PIB mondial qui y séjournait." (p.46)
"Les paradis fiscaux jouent donc un rôle crucial dans les échanges économiques." (p.47)
-Anne-Laure Delatte, "Les paradis fiscaux, des paradis pas du tout artificiels", chapitre III in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.41-54.
"Développement économique fulgurant de la Chine, devenue la première économie mondiale en termes réels (parité de pouvoir d'achat) en 2014." (p.65)
"Ses dépenses militaires ont augmenté de 132% en dollars constants au cours des dix dernières années, pour se situer au deuxième rang mondial en 2016, à 215 milliards de dollars." (p.66)
-Sébastien Jean, "La démondialisation n'aura pas lieu", chapitre IV in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.55-71.
"La sortie de l'union douanière entraînera le rétablissement de contrôles douaniers à la frontière, facteurs de coûts additionnels pour les exportateurs." (p.77)
"En cas d'absence d'accord, scénario qu'il n'est pas possible d'exclure a priori, étant donné la complexité des sujets en jeu et les contraintes sur les délais de négociation, les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l'UE seraient soumises aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Étant signataire des accords du Gatt de 1948, le Royaume-Uni est membre de l'OMC, de sorte qu'il n'existe pas de risque d'une augmentation forte des droits de douane appliqués aux exportations ou aux importations britanniques. En vertu du principe de la clause de la nation la plus favorisée, les droits de douane sur les importations de l'UE depuis le Royaume-Uni et, réciproquement, sur les exportations de l'UE vers le Royaume-Uni seront similaires à ceux que l'UE et le Royaume-Uni appliquent aux autres membres de l'OMC, aux Etats-Unis ou à la Chine par exemple." (p.78)
"L'UE est de loin le principal partenaire commercial du Royaume-Uni: 42% des exportations britanniques sont à destination de ses partenaires européens et 56% de ses importations en proviennent." (p.79)
"L'ouverture des économies européennes au commerce avec le Royaume-Uni est significative mais d'ampleur limitée: les exportations de biens et services à destination du Royaume-Uni représentent ainsi seulement 3.3% du PIB de l'UE (2.2% pour les importations)." (p.80-81)
"[La] tyrannie de la distance implique que, même après le Brexit et la disparition de l'accès préférentiel au marché unique, les pays du continent européen resteront les partenaires naturels des Britanniques." (p.81)
"Dans le cas où le Royaume-Uni et l'UE s'accorderaient sur un accord commercial classique après le Brexit, on peut estimer qu'à long terme le commerce extérieur britannique diminuera de 36% avec l'UE et augmentera de 12% avec le reste du monde, de sorte que son commerce total diminuera de 14% [...]. Les pays restant membres de l'UE verraient quant à eux leur commerce diminuer de seulement 1.4% en moyenne [...] La perte ainsi estimée serait substantielle pour le Royaume-Uni: son PIB serait réduit de 1.8% de manière permanente. ." (p.82-83)
"[Sans accord, dans le cas d'une simple application des normes de l'OMC] Les pertes seraient alors plus élevées, de l'ordre de 2.5% du PIB britannique et de 0.5% en moyenne pour les pays de l'UE." (p.84)
"Un tel exercice est évidemment par nature circonscrit: seuls les coûts statiques liés à la réduction du commerce avec l'UE sont estimés. Or le Brexit aura aussi pour conséquence de réduire les flux migratoires, les flux de capitaux et les contributions aux différentes composantes du budget communautaire." (p.84)
-Vincent Vicard, "Brexit: quel coût pour le Royaume-Uni ? Quel coût pour l'Europe ?", chapitre V in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.73-85.
"Entre 1993 et 2007, le nombre de robots par million d'heures travaillées s'est accru de 160% en Allemagne et 236% aux Etats-Unis." (p.89)
"La mondialisation se caractérise par l'accroissement des échanges de biens, de services, de capitaux et de connaissances, mais aussi par une accélération de la diffusion de la technologie." (p.92-93)
-Ariell Reshef et Farid Toubal, "Mondialisation et technologie: créatrices ou destructrices d'emploi ?", chapitre VI in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.87-97.
"La Russie est sortie de la récession en 2016, mais pourrait entrer dans une période de croissance très faible." (p.99)
"L'économie russe est sortie en 2016 d'une franche récession pendant laquelle le PIB s'est contracté d'un peu plus de 3% en termes réels entre 2014 et 2016. C'est la plus grave récession depuis celle de 2009, qui avait été déclenchée par l'onde de choc de la crise des subprimes. Cette récession a été en partie précipitée par les sanctions imposées à partir de 2014 par les Etats-Unis et l'Europe, dans le contexte de l'annexion de la Crimée et du conflit dans l'est de l'Ukraine.
Cependant, la principale cause de la récession a été la baisse brutale du prix de l'énergie à partir de mi-2014. Le prix du brent (baril de pétrole provenant de la mer du Nord, servant de référence au marché pétrolier) en dollars s'est, en effet, effondré au second semestre 2014, puis a continué de baisser, à un rythme plus modéré, en 2015, soit une baisse de 75% entre mi-2014 et début 2016. Le prix du gaz a quand à lui chuté d'environ 60% durant la même période. Étant donné la place centrale des matières premières dans l'économie russe (hydrocarbures, mais aussi métaux), la récession était inévitable." (p.100)
"La stagnation démographique entraîne une tension sur le marché du travail, que reflète un taux de chômage peu élevé (proche de 5%)." (p.104)
"Un accord de libre-échange entre l'Union économique eurasienne (qui regroupe plusieurs membres de l'ex-URSS autour de la Russie) et le Vietnam a également été conclu. Compte tenu des flux en jeu, cet accord vaut cependant moins pour ses effets de court terme sur le commerce que pour le chemin qu'il pourrait ouvrir vers un accord plus large avec l'ASEAN [Association des nations de l'Asie du Sud-Est]." (p.105)
"La stratégie de réorientation commerciale de la Russie vers l'Asie s'est déclinée sous sa forme la plus visible en un énorme accord de fourniture de gaz à la Chine (400 milliards de dollars sur trente ans). Cette diversification des exportations d'hydrocarbures relativise la dépendance de la Russie par rapport à la demande européenne dans un contexte géopolitique difficile." (p.105)
"L'annexion de la Crimée en mars 2014 a également permis de consolider l'assise politique interne de Vladimir Poutine. Sa popularité est fortement remontée au cours des mois qui ont suivi: de 65% début 2014 à plus de 85% fin 2014, selon le centre Levada. La forte implication de la Russie dans le conflit syrien a également contribué à l'affirmation de la souveraineté et du leadership russes. Au total, la Russie a effectué un retour fracassant sur la scène internationale, et la popularité de son président est à faire pâlir d'envie la plupart des dirigeants de la planète." (p.106)
"Après la chute de l'URSS, le souhait de procéder à une transition rapide s'est traduit par des programmes de privatisation massifs en 1993-1994, puis en 1995. Ces privatisations ont conduit à concentrer la propriété de très grandes entreprises entre les mains de quelques oligarques proches du pouvoir (Boris Eltsine était à l'époque président). Des banques ont été créées, destinées à financer l'activité de ces entreprises et du gouvernement, dont la dette a crû rapidement pendant cette période. Les années 1990 ont ainsi vu émerger de grands groupes financiaro-industriels représentant des centres de pouvoirs influents à l'échelle du pays. La crise de 1998 a ébranlé ce système, sans le mettre à bas.
C'est l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, en 2000, qui a changé la donne: les oligarques proches de Boris Eltsine ont été remplacés par d'autres proches du nouveau président, et l'Etat a repris en main de larges pans de l'économie. Il a ainsi procédé à ce que certains ont appelé la transition d'un capitalisme de collusion à un capitalisme d'Etat [...]. Au cours des années qui ont suivi, la reprise en main s'est étendue de l'énergie à d'autres secteurs jugés stratégiques, comme la construction, l'aviation, la finance et les biens d'équipement. La récente récession a renforcé cette reprise en main, dans la mesure où l'assistance de l'Etat a été requise pour limiter les difficultés économiques des entreprises. Résultat, le rôle de l'Etat dans l'économie s'est renforcé: en 2015, plus de la moitié de l'économie était aux mains de l'Etat (55% du secteur pétrolier, contre seulement 11% en 2000)." (p.112)
-Sébastien Barbé, "Russie: l'étroit chemin des réformes", chapitre VII in CEPII L'économie mondiale 2018, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2017, 127 pages, p.99-115.