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    Joël Blanchard, Philippe de Commynes

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Joël Blanchard, Philippe de Commynes Empty Joël Blanchard, Philippe de Commynes

    Message par Johnathan R. Razorback Dim 23 Sep - 17:12

    « Sous le règne de […] Charles le Téméraire, on comptait dix-huit principautés, grandes ou petites, qui formaient un vaste Etat ; il restait encore, étape décisive, à en assurer l’unité en un territoire d’un seul tenant. La possession de la Lorraine, qui aurait permis de se déplacer du nord au sud sans obstacle, était le but recherché par Charles le Téméraire avant qu’il se fît tuer devant Nancy en 1477. […]
    La Flandre, qui disposait d’une forte population urbaine regroupée sur une superficie restreinte avec trois grandes villes : Gand, environ 64 000 habitants ; Bruges, quelque 45 000 ; et Ypres, 28 000 : Flandre et Bradant étaient les régions les plus urbanisées de l’Europe médiévale. Elles avaient comme voisines des principautés qui, elles aussi, avaient connu une forte urbanisation (notamment la principauté de Liège et le comté de Hollande). Dans ces régions prospères, on importait de la laine anglaise qui, passée pour l’essentiel par Calais, était transformée en produits finis de qualité et redistribuée dans toute l’Europe. Seule l’Italie était plus forte économiquement à la fin du XVe siècle que les Pays-Bas méridionaux. » (p.21)

    « Commynes est rien moins qu’un esprit spéculatif. Il a été surtout sensible à la personnalité propre de Louis XI. » (p.111)

    « Louis entre en agonie le samedi 30 août et meurt dans la soirée, entre huit et dix heures. Pourquoi Commynes est-il présent auprès du roi sinon parce que, en cette épreuve comme en tant d’autres, celui-ci a voulu l’ « especial amy » et son interprète auprès de lui, au seuil de la mort ? » (p.187)

    « Après la mort de Louis XI, un climat de révolte se développe dans le pays, associant les multiples composantes de la société politique. La noblesse est blessée : le meurtre du comte d’Armagnac, les supplices du comte de Saint-Pol et du duc de Nemours, les récentes poursuites de Doyat contre le duc de Bourbon, le rattachement du Barrois et de la Provence aux dépens du duc de Lorraine, René II d’Anjou, le rachat des droits de la maison de Penthièvre, une mesure hostile au duc François II de Bretagne, autant d’atteintes portées par le roi à ses privilèges ; la rancœur suscitée dans la petite noblesse par la perte du droit de chasse n’est pas moindre, ni celle du Parlement bousculé par les commissions extraordinaires instituées au mépris de toute justice ; le clergé et l’université redemandent la Pragmatique Sanction de Bourges, le peuple est écrasé par les tailles. De ce mécontentement général les princes espèrent tirer parti. Un conseil provisoire, dit Conseil étroit, de douze membres, est aussitôt constitué par Anne de Beaujeu ; on y compte la reine mère, Charlotte de Savoie, et les ducs d’Orléans et de Bourbon. Trois autres personnes sont ajoutées, Commynes, le sire de Saint-Vallier et Geoffroy de Pompadour. La prise du pouvoir par Anne de Beaujeu était discutable. Le roi n’avait pas laissé de testament authentique ; pouvait-on se contenter d’une simple déclaration orale ? Aucune protestation ne s’élève pourtant contre elle. Les princes, convoqués à Amboise, ne prennent pas encore la mesure de la personnalité d’Anne de Beaujeu, et ils pensent dans un premier temps qu’elle ira dans le sens de leurs intérêts. L’un des premiers soins d’Anne de Beaujeu fut d’associer les princes à une importante ordonnance, prise le 22 septembre 1483, qui « révoquait toutes les aliénations que Louis XI avaient faites du Domaine, soit pour doter des églises et des monastères, soit pour payer des traites et des favoris ». Mais le ressentiment des princes à cette réunion est déjà grand : Jean II de Bourbon, jaloux de la façon dont on avait traité son frère, Pierre de Beaujeu, l’époux d’Anne, qui avait bénéficié d’un crédit grandissant ; Louis d’Orléans, un rival, car le plus proche du trône, peu politique mais inspiré par Dunois, l’âme de tous les complots futurs. Seul François II de Bretagne n’est pas à Amboise et adopte pour l’instant une attitude neutre vis-à-vis des nouveaux dirigeants. L’ordonnance du 22 septembre fut renouvelée au mois de décembre de la même année. Elle visait d’abord d’anciens favoris comme Commynes, qui avaient bénéficié des confiscations et des aliénations de Louis XI. Dans la foulée, les princes, pour se rendre populaires, demandent la convocation des états généraux, qui est faite le 24 octobre 1483. Qui en avait demandé la convocation ? les princes, qui veulent plus que les concessions de charges et les dons pécuniaires ou les satisfactions données aux rancunes personnelles. Ils veulent le pouvoir : le choix de la ville d’Orléans, désignée d’abord pour être le lieu de réunion des états, semble montrer suffisamment de qui venait la proposition.
    On sait comment l’habileté d’Anne de Beaujeu parvint à retourner en sa faveur un mouvement d’opinion initié par les princes. Philippe Pot, sire de La Roche, qui prononça le fameux discours passé aux yeux de Michelet et des libéraux du XIXe siècle pour l’un des premiers monuments de notre éloquence parlementaire, était un agent des Beaujeu : « Le peuple a fait les rois, et c’est pour lui qu’ils règnent ». C’était porter un coup fatal à l’ambition des princes. La modification du système électoral, le choix des candidats laissé aux électeurs, la translation des états d’Orléans à Tours, les sollicitations auprès des membres de l’assemblée, le discours de Philippe Pot, l’habile politique d’Anne de Beaujeu retournèrent l’opinion contre eux. Quel fut le rôle des états généraux ? Admis au conseil, a-t-il voulu faire partager les idées sur la nécessité de convoquer les états généraux ? Souhaitait-il y faire triompher ses idées de gouvernements qu’il avait puisées dans ses conversations avec les nombreux Anglais fréquentés en Flandre et en France ? Les raisons sont en vérité plus triviales et terre à terre. Si l’on ne peut dénier à Commynes une certaine ouverture d’esprit tenant à son expérience de diplomate, son implication dans le parti des princes pour des raisons personnelles ne fait guère de doute. » (p.189-191)

    « Philippe de Commynes figure sur la liste des membres du conseil qui sont présentés aux état généraux le 6 février 1484. Durant les sessions des états, Commynes rencontre plusieurs des acteurs des conjurations futures, le sire de Culant, l’évêque de Périgueux et quelques autres. » (p.192)

    « Le 5 juillet [1484], le roi fait sa première entrée à Paris. Le projet d’enlèvement du roi, que le duc d’Orléans songe à exécuter au mois d’août suivant, est déjoué par Anne de Beaujeu, qui emmène le jeune roi à Montargis, « petit ville forte, où il lui sera plus facile de surveiller ses entours ». Louis d’Orléans, dans un premier temps, suit la cour, mais, le 3 octobre 1484, il la quitte en affirmant son intention de n’y point revenir. A partir de ce moment, l’hostilité des princes apparaît au grand jour. La coalition des mécontents s’organise contre les Beaujeu, regroupant les François II de Bretagne, Richard III et Maximilien, les princes, Dunois, le duc d’Alençon et d’autres. Que fait Commynes ? Il conserve encore ses fonctions de membre du conseil mais n’y siège plus que par intervalles, car les débats dans le procès qui l’oppose aux La Trémoïlle le retiennent à Paris aux mois de juillet et août. » (p.192)

    « En janvier 1485, un an s’était écoulé depuis les états généraux et les mêmes raisons engendrent les mêmes révoltes. Louis d’Orléans est à Paris dès le mois de décembre 1484. Le 14 janvier 1485, ce prince adresse au roi une lettre-manifeste contre les Beaujeu. […] On y retrouve les idées de Commynes (urgence de ménager le pauvre peuple, de restreindre les dépenses en les contenant dans les limites assignées par l’assemblée de Tours, etc.), mais ces idées étaient dans tous les programmes d’opposition. » (p.194)

    « Commynes n’est plus à la cour : il en a été chassé par René de Lorraine. Il séjourne [juillet 1485] dans sa sénéchaussée du Poitou, ou en Anjou, dans les terres de sa femme, à Montsoreau, pour tendre la main aux uns et aux autres. » (p.195)

    « On peut supposer alors qu’il prend une part active aux préparatifs, sinon à l’exécution de la révolte conduisant à la capitulation lamentable de Louis d’Orléans le 22 septembre 1485 à Beaugency, une échauffourée qui ne fit honneur à personne et devait être qualifiée de « guerre folle » (insana militia) par l’historien Paul Émile. Privés du soutien de Jean de Bourbon, qui arrive trop tard, de celui de François II, qui s’est rapproché des Beaujeu après l’exécution de son trésorier, Pierre Landais, les princes rebelles se rendent. Dunois, l’instigateur principal des troubles, est exilé à Asti et Orléans est obligé de recevoir des garnisons royales dans les villes de son apanage. Commynes lui aussi est touché. Le 28 septembre, quelques jours après la capitulation de Louis d’Orléans à Beaugency, Charles VIII le destitue de l’office de sénéchal de Poitou et de la capitainerie de Poitiers. […]
    Commynes n’a plus sa place à la cour. » (p.196)

    « Le duc [Jean II] de Bourbon ne se presse pas : il n’arrive à la cour [à Paris] que dans les premiers jours de septembre avec Culant et Commynes, pour lesquels il a demandé nominativement un sauf-conduit. Commynes est en effet toujours sous le coup des lettres du 10 juin 1486 ordonnant son arrestation s’il persiste à refuser de restituer le château de Talmont. […] Culant et Commynes paient d’une disgrâce leur confiance en un maître qui les abandonne. » (p.198)

    « L’arrestation de Commynes eut un certain retentissement, comme en témoigne la correspondance de Girolamo Zorzi qui consigne l’événement dans son journal à la date du 13 février 1487. » (p.200)

    « L’engagement de Commynes auprès des princes ne reposait vraisemblablement sur aucun fondement idéologique. » (p.201)

    « Comment expliquer que Commynes n’ait pas fait partie de ceux que la révocation des aliénations ne touchait pas, comme Jean de Baudricourt, Philippot Pot, Antoine de Baissey, Georges de La Trémoïlle et Claude de Vaudrey, dont certains étaient des transfuges ? » (p.201)

    « Commynes ne parle pas d’Anne de Beaujeu dans les Mémoires ni la correspondance, ce qui est révélateur. Il parle d’ailleurs peu des femmes. Il s’agissait là pourtant d’une personnalité importante de l’après-Louis XI. Le témoignage de Girolamo Zorzi, à la date du 5 novembre 1485, est fort intéressant sur ce sujet. Il éclaire les motivations des féodaux. Venu pour tout autre chose –pour protester auprès du roi contre la capture des galères vénitiennes par le pirate Colomb dans la Manche-, l’ambassadeur est en effet confronté à la réalité politique française. Il souligne en particulier un aspect intéressant du conflit entre Anne de Beaujeu et les princes. Ces derniers supportent mal de voir le pouvoir monopolisé par une femme de caractère, et l’ambassadeur conclut sur cette considération : « Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait tant de changements dans ce royaume, car, là où l’Etat est gouverné par des femmes, on a pu voir bien des nouveautés ».
    C’était sans doute le sentiment de la plupart des coalisés, et notamment celui de Commynes. Anne de Beaujeu avait le caractère de son père. C’était, selon Zorzi, « une femme de grand sérieux et intelligence, qui marche, dans son action, sur les traces de son père » ; elle avait les qualités de son père, politique subtile, mais fausse, corrompue et avide à l’excès, et ce type de femme marquait les esprits par sa personnalité. » (p.202)

    « Sans doute peut-on se demander si Commynes eut jamais l’intention de retourner en Flandre. Ses terres avaient été confisquées par Charles le Téméraire lors de sa défection dans la nuit du 7 ou 8 août 1472 ; mais plusieurs éléments laissent penser qu’il n’avait pas tiré un trait sur ce patrimoine et que, sans vouloir y retourner, il souhaitait faire valoir ses droits. » (p.206)

    « Ne fait-on pas payer à Commynes ce que l’on voudrait faire payer au défunt roi ? Commynes devient pour l’opinion l’âme damnée de Louis XI. » (p.215)

    « Il avait reçu de Louis XI, pour prix de son ralliement, la principauté de Talmont en Poitou, avec ses nombreuses dépendances, Olonne, Curzon, Château-Gaultier, La Chaume et Berrye. Or ces domaines n’appartenaient au roi qu’en vertu de titres contestées. » (p.216)

    « Tout montre chez Commynes un esprit pragmatique, qui ne se préoccupe pas d’inscrire l’exercice du pouvoir dans le cadre des grands modèles, des grands systèmes, mais s’y consacre sans relâche. » (p.403)

    « Ce n’est pas le moindre mérite des travaux récents d’historiens d’avoir montré que les chiffres avancés par Commynes sont très proches de ceux fournis par les documents officiels et que le mémorialiste est une source incontournable pour l’histoire politique, économique et militaire de son temps. […] En général Commynes dit vrai. Autre préjugé qui a la vie longue : l’image de l’homme sans culture, qui ne doit qu’à sa seule expérience la connaissance des « natures et conditions » royales. Commynes en était responsable, lui qui esquissait une feinte en se qualifiant de « non lettré » dans les Mémoires. Certes Commynes a plus que des rudiments de savoir. Mais il a accès à un corps de doctrines et d’opinions largement diffusé par les traductions. S’il privilégie l’information orale, il ne néglige pas pour autant les sources écrites. C’est un des aspects les moins connus de la critique commynienne. Celui que les Italiens qualifiaient de « savio et sottile » avait une bibliothèque non négligeable, certainement plus importante que les quelques exemplaires fort précieux qui nous restent (une traduction des Facta et dicta memorabilia de Valère Maxime, une traduction de la Cité de Dieu, un exemplaire des Chroniques de Froissart, une traduction des Histoires romaines de Jean Mansel…). Les a-t-il lus ? On sait qu’à la fin du Moyen-âge le livre est plus un signe de distinction sociale qu’un outil pédagogique. Il s’agit en effet d’ouvrages extrêmement précieux, richement enluminés, comme le somptueux manuscrit des Chroniques de Froissart, sur lequel il appose ses armes. Mais certains de ces manuscrits sont annotés de sa main, ce qui prouve bien qu’il les lisait. Il cite Tite-Live à plusieurs reprises dans les Mémoires, Boccace également. Il convient donc de réviser à la hausse son bagage intellectuel et de ne pas s’en tenir à ses déclarations liminaires, qui relèvent pour partie du lieu commun littéraire. Il sait s’entourer d’intellectuels prestigieux comme ce Viator Pèlerin, son chapelain, dont le De artificiali perspectiva, premier traité sur le perspective, exerça une influence durable en France, en Hollande et en Italie. N’oublions pas que le destinataire des Mémoires est Angelo Cato, le médecin personnel de Louis XI, mais aussi un humaniste brillant. Il est absolument faux de dire que Commynes a traversé l’Italie sans rien voir. » (p.445-446)

    « On admet généralement que Commynes a inventé le genre des Mémoires. » (p.446)

    « Commynes est le premier à assumer sans honte le divorce qu’il s’impose avec la tradition chronicale, et, de fait, à jouer de cette liberté pour créer un espace bien à lui, où il opère à contre-courant des habitudes de ses contemporains. » (p.450)

    « Commynes a bénéficié au XVIe siècle du regroupement stratégique des intellectuels français et italiens contre Machiavel. Il y avait des rapprochements à faire entre Commynes et Machiavel. L’idée de nécessité ou d’adversité est au centre de la réflexion de Machiavel, mais ce que le penseur florentin pouvait exprimer de radical dans la politique ou la religion, les tacitistes ont cherché à le contre-faire en s’appuyant justement sur Commynes, dont la pensée plus modérée –Sainte-Beuve parlera au XIXe siècle d’un « Machiavel en douceur »- estompait les aspects doctrinaires les plus virulents. Nous sommes loin avec Commynes du radicalisme machiavélien, de la prise de risque aléatoire, qui relève d’une violation calculée de la mesure, de la transgression et du sublime, de la conception héroïque de la virtu machiavélienne… L’éloge que Commynes fait d’une logique du moindre mal, de l’équilibre, de la confiance en la raison ou l’intellect pour résoudre les contradictions qu’impose la réalité le rapprocherait plutôt de Guicciardini. […]
    Jean Bodin, dans La Méthode de l’histoire, place Commynes également entre Tacite et Guicciardini et dénonce les contradictions de Machiavel qui reposent sur son manque d’expérience. » (p.468)

    « Cet intérêt pédagogique des Mémoires est reconnu jusqu’au XVIIIe siècle. » (p.469)

    « Un passage des Mémoires sera le fil rouge de la réception commynienne, le chapitre XIX du livre V, et plus précisément dans ce chapitre les lignes consacrées à la fiscalité. Elles forment le socle de la réflexion dans ce chapitre. Commynes est fidèle à l’esprit des doléances des représentants aux Etats généraux, qui récusent toute levée d’impôt non soumise à l’accord préalable des assemblées. Les cahiers de doléances comprenaient plus de cinquante articles ; ils furent imprimés l’année même des Etats, à Paris, chez Antoine Caillaut, et l’on peut supposer qu’ils furent largement diffusés. Il y eut une autre édition en 1489. Un effet d’actualité au moment de la rédaction des Mémoires dont a profité Commynes ? Louis XI reste une arme constante dans la bataille contre l’absolutisme royal. Figure d’usurpateur, de tyran, il est celui qui démolit les droits naturels.» (p.469-470)

    « François Hotman, jurisconsulte réformé, cite dans son Francogallia (1573) plusieurs extraits de Commynes et y ajoute les remarques de Commynes sur le gouvernement anglais. » (p.471)

    « Les Mémoires prennent place dans la polémique entre réformés et catholiques, mais, comme souvent, les mêmes textes font l’objet d’emplois opposés. Bien que déployés par les huguenots, dont Henri Étienne, les vues de Commynes sont aussi dans l’arsenal juridique de Gentillet et Bodin, qui revendiquent l’autorité du mémorialiste. » (p.471)

    « Gentillet et Bodin représentent le courant absolutiste face aux monarchomaques et aux théoriciens de la résistance qui font jouer aux états un rôle actif. » (p.472)

    « Le Dialogue des morts, composez pour l’éducation d’un prince (1712), [de Fénélon] fait dialoguer Louis XI et Commynes. » (p.474)

    « Quant à la modernité des propos de Commynes, ils s’inscrivent dans une tradition, dans le mouvement de réforme à la fin du Moyen Age incarné par Oresme, Mézières. Tous restent fidèles à une conception aristotélicienne d’une monarchie paternelle, où le prince, soucieux du bien public, se voue à la défense de ses sujets et à la conservation de leurs biens. Mais, relues avec les lunettes libérales du XIXe siècle, ces idées sonnaient familièrement à la bourgeoisie. » (p.475)
    -Joël Blanchard, Philippe de Commynes, Fayard, 2006, 584 pages.



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