"Alors que les poètes romantiques se sont largement « dépolitiqués » après 1852, ils n’ont pas embrassé la révolution industrielle comme pis-aller à une vraie révolution politique. Les classiques, eux, malgré les encouragements de l’Académie, ne se sont guère emparés de la technique qu’avec les précautions d’une phraséologie qui en châtrait la modernité. Il a donc fallu des bataillons de poètes de second voire de troisième rang, pour oser disputer à la prose sa mainmise sur l’univers de la technique. La tâche était ardue tant l’histoire scientifique et industrielle accélérait, et il ne reste aucun chef-d’œuvre de poésie industrielle et technique. Mais ces poètes ont au moins joué un rôle dans l’acculturation, toujours difficile, de nouvelles inventions changeant la vie quotidienne. Et ce faisant, ils nouaient discrètement d’improbables liens entre la tradition de la poésie didactique et le modernisme de l’esprit nouveau."
https://www.cairn.info/revue-romantisme-2010-4-page-51.htm
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