https://fr.wikipedia.org/wiki/Herv%C3%A9_Kempf
https://reporterre.net/Les-riches-detruisent-la-planete-A-bas-les-riches
"Je suis né en 1957. Génération comblée. Même quand ça allait durement, ça allait bien. On passait de merveille en merveille, dans un monde encore imprégné d'une douceur campagnarde qui se faisait sentir jusqu'au coeur des villes, mais découvrant le réfrigérateur, la machine à laver, la voiture de Papa, la télévision -en couleurs, s'il vous plaît-, les gadets de toutes sortes. Et puis, tout autant, une excitation générale et drôle animait une politique passionnée, une musique toujours plus inventive faisait croire qu'on allait changer le monde, la pilule contraceptive ouvrait des portes interdites. Même la menace soviétique, l'idée d'une guerre nucléaire totale, ajoutaient à l'euphorie ambiante une note d'anxiété qui l'électrisait.
Mais cette génération a grandi comme si son enfance devait durer toujours, et a pris pour certain ce qui était un moment de l'histoire. Ainsi avons-nous continué à produire, travailler, consommer sans voir que nos joyeux lumignons perdaient de leurs couleurs, que nos ambitions s'étiolaient et que notre candeur juvénile se transformait en égoïsme sinistre. Nous avons accumulé une invraisemblable montagne d'avoirs, sans comprendre que notre être s'abîmait." (p.8 )
"On peut résumer notre situation par les sept axiomes que voici:
1. Laisser la crise écologique s'approfondir conduirait la civilisation vers une dégradation continue et importante de ses conditions d'existence.
2. L'hypothèse d'effets de seuil au-delà desquels les systèmes naturels ne pourraient plus retrouver leur équilibre a acquis une grande crédibilité. Pour éviter d'atteindre et de franchir ces seuils, il y a urgence à infléchir et à inverser les tendances actuelles de transformation de la biosphère.
3. Rien ne justifie qu'Africains, Asiatiques ou tout autre membre de la communauté humaine aient individuellement un accès aux ressources biosphérique moindre que ne l'ont Européens, Japonais ou Américains du Nord.
4. Sauf à franchir le seuil d'équilibre de la biosphère, les membres de la communauté humaine ne peuvent accéder tous au niveau actuel d'utilisation des ressources des Européens, Japonais et Américains. Ceux-ci doivent donc réduire leur consommation de ces ressources à un niveau proche d'une moyenne mondiale fortement inférieure à leur niveau actuel.
5. Les sociétés dites développées sont très inégalitaires. L'équité signifie que la réduction de la consommation matérielle doit être proportionnellement bien plus forte pour les riches que pour les autres. La baisse générale de consommation matérielle sera compensée par une amélioration des services collectifs concourant au bien-être général.
6. La rivalité ostentatoire est au cœur du fonctionnement de la société planétaire. Elle signifie que les coutumes des classes les plus riches définissent le modèle culturel suivi par l'ensemble de la société. La réduction des inégalités, donc la réduction des possibilités de consommation ostentatoire de l'oligarchie, transformera les modèles généraux de comportement.
7. Le défi politique majeur de la période qui s'annonce est d'opérer la transition vers une société plus juste et en équilibre avec son environnement sans que l'oligarchie détruise la démocratie pour maintenir ses privilèges." (p.11)
"Depuis les années 1980 [...] une génération a grandi, voyant les inégalités s'envoler, l'économie se criminaliser, la finance s'autonomiser de la production matérielle, et la marchandisation généralisée s'étendre à la terre entière. [...]
Le capitalisme a réussi à imposer totalement son modèle individualiste de représentation et de comportement, marginalisant les logiques collectives qui freinaient jusqu'alors son avancée. La difficulté propre à la génération qui a grandi sous cet empire est de devoir réinventer des solidarités, quand le conditionnement social lui répète sans cesse que l'individu est tout." (p.11-13)
" [Après la fin du système de Bretton Woods en 1971] Les changes flottants ont favorisé les mouvements de capitaux. Entre 1970 et 2004, les transactions quotidiennes sur le marché mondial sont ainsi passées d'une dizaine de milliards de dollars à deux mille, soit deux cent fois plus." (p.19-20)
"[Le] large de Terre-Neuve. Cette province atlantique du Canada était naguère immensément riche en morue. La pêche s'y développa de façon excessive, les stocks dégringolèrent, le gouvernement canadien instaura un moratoire sur la pêche en 1992, espérant que l'espèce, ainsi protégée, pourrait repartir. Mais, pour des raisons que les scientifiques ne savent pas déceler, le stock de morues reste minime. Un nouvel équilibre semble installé, bien plus pauvre que naguère." (p.34)
"Tout surcroît de croissance du produit intérieur brut correspond aujourd'hui à une décroissance des potentialités de vie sur terre." (p.36)
"Au TechnoCentre de la firme automobile Renault, trois salariés se suicident entre octobre 2006 et février 2007, symptômes d'une épidémie qui s'étend à de nombreuses entreprises: "Les dispositifs de prévention comme les observatoires du stress ou les numéros verts mis en place chez Renault ou Peugeot [...] "psychologisent" le problème au lieu d'interroger les formes d'organisation du travail qui poussent des salariés au suicide", observe la sociologue Annie Thébaud-Mony.
L'enjeu de l'idéologie individualiste est aussi économique: elle permet d'affaiblir la collectivité des salariés dans sa relation avec l'employeur. Avec l'individualisation des salaires qui se répand dans les années 1975-1980 -par opposition à une échelle des salaires définie par une grille de statuts et d'ancienneté- "une image moderne des relations est développée: celle d'une relation employeur-salarié qui permet à ce dernier de construire sa vie professionnelle en s'échappant du carcan du collectif, observe le juriste Pierre-Yves Verkindt. Elle oublie un point majeur: dans le monde du travail, il y a un fort et un faible, l'un qui a le pouvoir, l'autre qui y est soumis." (p.44-45)
"L'individualisme, conjugué à l'obsession de la compétition, nourrit la névrose collective qui ronge les sociétés occidentales: jamais à la hauteur de ses désirs incessamment excités par la publicité, engagé dans une rivalité sans victoire possible pour la suprématie symbolique, sujet à l'angoisse de se voir éliminé, l'individu reste en permanence en deçà de ses aspirations." (p.46)
"Tous les guides expliquant comment vivre en "vert" se situent du point de vue de l'individu, jamais du collectif. Ainsi, Le Petit Livre vert pour la Terre, de la Fondation Nicolas Hulot, explique que "je me préserve des grosses chaleurs", "je réutilise mes objets", "je refuse les traitements chimiques", "je démarre en douceur", etc. Etre consom'acteur, chez Nature et Découvertes, invite à "consommer engagé", puisque "consommer = voter", et range les actions entre "ma cuisine", "ma trousse de toilette", "mon garage", "mon atelier", etc. Électricité de France diffuse le guide E = moins de CO2 pour "comprendre et agir au quotidien" [...]
Notre planète ? Notre pays ? Notre cité ? Arrêter de consommer, manifester, contester, discuter, éteindre la télévision, se rebeller ? Non. Dans la paradis capitaliste, il suffit que nous fassions "les bons gestes pour la planète" et "les politiques et les industriels suivront"." (pp.51-52)
"L'accroissement des tensions sociales n'est plus médiatisé par l'action collective ni traduit par une parole politique. La multiplication des violences individuelles manifeste contre le système une rébellion qui manque de mots pour lui donner sens. Mais elle justifie que le capitalisme renforce continûment les dispositifs de "maintien de l'ordre", en jouant sur le besoin de sécurité de populations à qui les ressorts économiques de l'injustice sont soigneusement cachés. [...] On multiplie les vigiles -leur nombre croît de 8.5% par an en France-, on privatise les prisons -suivant le "modèle" américain, le gouvernement français a signé en février 2008 un contrat avec Bouygues déléguant à cette entreprise la construction et la gestion de trois nouveaux établissements pénitentiaires -, et l'ensemble des techniques de surveillance et de contrôle devient un secteur d'activité majeur, croissant de 9% par an au niveau mondial." (pp.53-54)
"Nous baignons tellement dans l'endoctrinement publicitaire que nous oublions à quel point il est récent: il y a trente ans, les gens regardaient beaucoup moins la télévision, entendaient et voyaient beaucoup moins d'injonctions à consommer. Cette progression fantastique (le chiffre d'affaires publicitaire mondial représente plus de 530 milliards d'euros) a accompagné l'évolution du capitalisme vers un individualisme exacerbé. Car pour la personne à qui l'on répète sans arrêt que sa vie ne dépend que d'elle et que les liens sociaux sont d'importance secondaire, la satisfaction se trouve d'abord dans la satisfaction matérielle: elle est source de plaisir -un plaisir qu'on ne trouve plus dans l'interaction et le partage avec les autres- et elle valorise la personne puisque l'accumulation de biens est le signe de sa réussite, donc de sa survie dans un univers ultra-compétitif." (p.56)
"L'acmé de l'aliénation capitaliste intervient quand l'humain lui-même devient marchandise. [...]
Centrée sur l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande, l'étude estimait qu'entre 0.25 et 1.5% des femmes de ces pays étaient "engagées dans la prostitution" [...] Aux Pays-Bas: de 2500 à 1981 à 30 000 en 1997 -dont 80% d'étrangères. L'Australie compte pour sa part environ 20 000 "travailleurs du sexe". En Lettonie, "le trafic de femmes, constaté depuis le milieu des années 1990 [...] n'a cessé d'augmenter. On estime à 1000 le nombre de femmes lettones quittant le pays chaque année pour être prostituées"."
(pp.58-59)
-Hervé Kempf, Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, éditions du Seuil, Paris, 2009, 154 pages.
https://reporterre.net/Les-riches-detruisent-la-planete-A-bas-les-riches
"Je suis né en 1957. Génération comblée. Même quand ça allait durement, ça allait bien. On passait de merveille en merveille, dans un monde encore imprégné d'une douceur campagnarde qui se faisait sentir jusqu'au coeur des villes, mais découvrant le réfrigérateur, la machine à laver, la voiture de Papa, la télévision -en couleurs, s'il vous plaît-, les gadets de toutes sortes. Et puis, tout autant, une excitation générale et drôle animait une politique passionnée, une musique toujours plus inventive faisait croire qu'on allait changer le monde, la pilule contraceptive ouvrait des portes interdites. Même la menace soviétique, l'idée d'une guerre nucléaire totale, ajoutaient à l'euphorie ambiante une note d'anxiété qui l'électrisait.
Mais cette génération a grandi comme si son enfance devait durer toujours, et a pris pour certain ce qui était un moment de l'histoire. Ainsi avons-nous continué à produire, travailler, consommer sans voir que nos joyeux lumignons perdaient de leurs couleurs, que nos ambitions s'étiolaient et que notre candeur juvénile se transformait en égoïsme sinistre. Nous avons accumulé une invraisemblable montagne d'avoirs, sans comprendre que notre être s'abîmait." (p.8 )
"On peut résumer notre situation par les sept axiomes que voici:
1. Laisser la crise écologique s'approfondir conduirait la civilisation vers une dégradation continue et importante de ses conditions d'existence.
2. L'hypothèse d'effets de seuil au-delà desquels les systèmes naturels ne pourraient plus retrouver leur équilibre a acquis une grande crédibilité. Pour éviter d'atteindre et de franchir ces seuils, il y a urgence à infléchir et à inverser les tendances actuelles de transformation de la biosphère.
3. Rien ne justifie qu'Africains, Asiatiques ou tout autre membre de la communauté humaine aient individuellement un accès aux ressources biosphérique moindre que ne l'ont Européens, Japonais ou Américains du Nord.
4. Sauf à franchir le seuil d'équilibre de la biosphère, les membres de la communauté humaine ne peuvent accéder tous au niveau actuel d'utilisation des ressources des Européens, Japonais et Américains. Ceux-ci doivent donc réduire leur consommation de ces ressources à un niveau proche d'une moyenne mondiale fortement inférieure à leur niveau actuel.
5. Les sociétés dites développées sont très inégalitaires. L'équité signifie que la réduction de la consommation matérielle doit être proportionnellement bien plus forte pour les riches que pour les autres. La baisse générale de consommation matérielle sera compensée par une amélioration des services collectifs concourant au bien-être général.
6. La rivalité ostentatoire est au cœur du fonctionnement de la société planétaire. Elle signifie que les coutumes des classes les plus riches définissent le modèle culturel suivi par l'ensemble de la société. La réduction des inégalités, donc la réduction des possibilités de consommation ostentatoire de l'oligarchie, transformera les modèles généraux de comportement.
7. Le défi politique majeur de la période qui s'annonce est d'opérer la transition vers une société plus juste et en équilibre avec son environnement sans que l'oligarchie détruise la démocratie pour maintenir ses privilèges." (p.11)
"Depuis les années 1980 [...] une génération a grandi, voyant les inégalités s'envoler, l'économie se criminaliser, la finance s'autonomiser de la production matérielle, et la marchandisation généralisée s'étendre à la terre entière. [...]
Le capitalisme a réussi à imposer totalement son modèle individualiste de représentation et de comportement, marginalisant les logiques collectives qui freinaient jusqu'alors son avancée. La difficulté propre à la génération qui a grandi sous cet empire est de devoir réinventer des solidarités, quand le conditionnement social lui répète sans cesse que l'individu est tout." (p.11-13)
" [Après la fin du système de Bretton Woods en 1971] Les changes flottants ont favorisé les mouvements de capitaux. Entre 1970 et 2004, les transactions quotidiennes sur le marché mondial sont ainsi passées d'une dizaine de milliards de dollars à deux mille, soit deux cent fois plus." (p.19-20)
"[Le] large de Terre-Neuve. Cette province atlantique du Canada était naguère immensément riche en morue. La pêche s'y développa de façon excessive, les stocks dégringolèrent, le gouvernement canadien instaura un moratoire sur la pêche en 1992, espérant que l'espèce, ainsi protégée, pourrait repartir. Mais, pour des raisons que les scientifiques ne savent pas déceler, le stock de morues reste minime. Un nouvel équilibre semble installé, bien plus pauvre que naguère." (p.34)
"Tout surcroît de croissance du produit intérieur brut correspond aujourd'hui à une décroissance des potentialités de vie sur terre." (p.36)
"Au TechnoCentre de la firme automobile Renault, trois salariés se suicident entre octobre 2006 et février 2007, symptômes d'une épidémie qui s'étend à de nombreuses entreprises: "Les dispositifs de prévention comme les observatoires du stress ou les numéros verts mis en place chez Renault ou Peugeot [...] "psychologisent" le problème au lieu d'interroger les formes d'organisation du travail qui poussent des salariés au suicide", observe la sociologue Annie Thébaud-Mony.
L'enjeu de l'idéologie individualiste est aussi économique: elle permet d'affaiblir la collectivité des salariés dans sa relation avec l'employeur. Avec l'individualisation des salaires qui se répand dans les années 1975-1980 -par opposition à une échelle des salaires définie par une grille de statuts et d'ancienneté- "une image moderne des relations est développée: celle d'une relation employeur-salarié qui permet à ce dernier de construire sa vie professionnelle en s'échappant du carcan du collectif, observe le juriste Pierre-Yves Verkindt. Elle oublie un point majeur: dans le monde du travail, il y a un fort et un faible, l'un qui a le pouvoir, l'autre qui y est soumis." (p.44-45)
"L'individualisme, conjugué à l'obsession de la compétition, nourrit la névrose collective qui ronge les sociétés occidentales: jamais à la hauteur de ses désirs incessamment excités par la publicité, engagé dans une rivalité sans victoire possible pour la suprématie symbolique, sujet à l'angoisse de se voir éliminé, l'individu reste en permanence en deçà de ses aspirations." (p.46)
"Tous les guides expliquant comment vivre en "vert" se situent du point de vue de l'individu, jamais du collectif. Ainsi, Le Petit Livre vert pour la Terre, de la Fondation Nicolas Hulot, explique que "je me préserve des grosses chaleurs", "je réutilise mes objets", "je refuse les traitements chimiques", "je démarre en douceur", etc. Etre consom'acteur, chez Nature et Découvertes, invite à "consommer engagé", puisque "consommer = voter", et range les actions entre "ma cuisine", "ma trousse de toilette", "mon garage", "mon atelier", etc. Électricité de France diffuse le guide E = moins de CO2 pour "comprendre et agir au quotidien" [...]
Notre planète ? Notre pays ? Notre cité ? Arrêter de consommer, manifester, contester, discuter, éteindre la télévision, se rebeller ? Non. Dans la paradis capitaliste, il suffit que nous fassions "les bons gestes pour la planète" et "les politiques et les industriels suivront"." (pp.51-52)
"L'accroissement des tensions sociales n'est plus médiatisé par l'action collective ni traduit par une parole politique. La multiplication des violences individuelles manifeste contre le système une rébellion qui manque de mots pour lui donner sens. Mais elle justifie que le capitalisme renforce continûment les dispositifs de "maintien de l'ordre", en jouant sur le besoin de sécurité de populations à qui les ressorts économiques de l'injustice sont soigneusement cachés. [...] On multiplie les vigiles -leur nombre croît de 8.5% par an en France-, on privatise les prisons -suivant le "modèle" américain, le gouvernement français a signé en février 2008 un contrat avec Bouygues déléguant à cette entreprise la construction et la gestion de trois nouveaux établissements pénitentiaires -, et l'ensemble des techniques de surveillance et de contrôle devient un secteur d'activité majeur, croissant de 9% par an au niveau mondial." (pp.53-54)
"Nous baignons tellement dans l'endoctrinement publicitaire que nous oublions à quel point il est récent: il y a trente ans, les gens regardaient beaucoup moins la télévision, entendaient et voyaient beaucoup moins d'injonctions à consommer. Cette progression fantastique (le chiffre d'affaires publicitaire mondial représente plus de 530 milliards d'euros) a accompagné l'évolution du capitalisme vers un individualisme exacerbé. Car pour la personne à qui l'on répète sans arrêt que sa vie ne dépend que d'elle et que les liens sociaux sont d'importance secondaire, la satisfaction se trouve d'abord dans la satisfaction matérielle: elle est source de plaisir -un plaisir qu'on ne trouve plus dans l'interaction et le partage avec les autres- et elle valorise la personne puisque l'accumulation de biens est le signe de sa réussite, donc de sa survie dans un univers ultra-compétitif." (p.56)
"L'acmé de l'aliénation capitaliste intervient quand l'humain lui-même devient marchandise. [...]
Centrée sur l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande, l'étude estimait qu'entre 0.25 et 1.5% des femmes de ces pays étaient "engagées dans la prostitution" [...] Aux Pays-Bas: de 2500 à 1981 à 30 000 en 1997 -dont 80% d'étrangères. L'Australie compte pour sa part environ 20 000 "travailleurs du sexe". En Lettonie, "le trafic de femmes, constaté depuis le milieu des années 1990 [...] n'a cessé d'augmenter. On estime à 1000 le nombre de femmes lettones quittant le pays chaque année pour être prostituées"."
(pp.58-59)
-Hervé Kempf, Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, éditions du Seuil, Paris, 2009, 154 pages.