https://books.google.fr/books?id=ISJnDwAAQBAJ&pg=PA16&lpg=PA16&dq=lib%C3%A9ralisme+corrupteur&source=bl&ots=ee-JD_iM-X&sig=ACfU3U3g9H_ltin1c56_lmToItqZTSAdWA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjY2Lf4nqDiAhWl1uAKHWB_A0A4ChDoATAJegQICRAB#v=onepage&q=lib%C3%A9ralisme%20corrupteur&f=false
"On peut situer les débuts de l'intérêt de Kraus pour le mouvement ouvrier à la fin du XIXe siècle: en 1897 on le trouve pour la première fois conférencier dans une association éducative ouvrière. Commence alors une période de rapprochement avec les socialistes qu'il considère comme une force positive dans les bouleversement qui s'annoncent à cette époque. Mais déjà dans la polémique qui se développe autour du sionisme, Kraus préconise à son encontre la solidarité internationale de tous les déshérités, et Scheichl y décèle l'influence de la social-démocratie. Aux yeux de Kraus, les socialistes deviennent les gardiens des valeurs libérales: fidélité à la démocratie, anticléricalisme, hostilité à l'antisémitisme et lutte pour l'abolition des injustices sociales. Ces sympathies ressortent dans les premiers numéros de la Fackel. Premier paradoxe si l'on veut bien se rappeler la haine implacable que Kraus vouera bientôt au libéralisme, corrupteur des mœurs, danseur autour du veau d'or, exploiteur du monde du travail. D'ailleurs il critiquera bientôt l'esprit tacticien qui s'était emparé de la social-démocratie et qui entraîna des alliances de circonstances entre sociaux-démocrates et libéraux, notamment dans leur lutte commune contre les chrétiens-sociaux. Ce fut cependant une critique dirigée contre la tactique, non contre les principes mêmes des sociaux-démocrates." (p.16)
-Felix Kreissler, "Karl Kraus et la social-démocratie", in Gilbert Krebs et Gerald Stieg (dir.), Karl Kraus et son temps, Paris, Université de la Sorbonne nouvelle, 2018 (1989 pour la première édition), 206 pages, pp.16-24.
"On peut situer les débuts de l'intérêt de Kraus pour le mouvement ouvrier à la fin du XIXe siècle: en 1897 on le trouve pour la première fois conférencier dans une association éducative ouvrière. Commence alors une période de rapprochement avec les socialistes qu'il considère comme une force positive dans les bouleversement qui s'annoncent à cette époque. Mais déjà dans la polémique qui se développe autour du sionisme, Kraus préconise à son encontre la solidarité internationale de tous les déshérités, et Scheichl y décèle l'influence de la social-démocratie. Aux yeux de Kraus, les socialistes deviennent les gardiens des valeurs libérales: fidélité à la démocratie, anticléricalisme, hostilité à l'antisémitisme et lutte pour l'abolition des injustices sociales. Ces sympathies ressortent dans les premiers numéros de la Fackel. Premier paradoxe si l'on veut bien se rappeler la haine implacable que Kraus vouera bientôt au libéralisme, corrupteur des mœurs, danseur autour du veau d'or, exploiteur du monde du travail. D'ailleurs il critiquera bientôt l'esprit tacticien qui s'était emparé de la social-démocratie et qui entraîna des alliances de circonstances entre sociaux-démocrates et libéraux, notamment dans leur lutte commune contre les chrétiens-sociaux. Ce fut cependant une critique dirigée contre la tactique, non contre les principes mêmes des sociaux-démocrates." (p.16)
-Felix Kreissler, "Karl Kraus et la social-démocratie", in Gilbert Krebs et Gerald Stieg (dir.), Karl Kraus et son temps, Paris, Université de la Sorbonne nouvelle, 2018 (1989 pour la première édition), 206 pages, pp.16-24.