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    Classifier les vertus + Les six vertus humaines fondamentales (Seligman, Peterson , 2003) + David Isaacs, L'éducation aux vertus humaines

    Johnathan R. Razorback
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    Message par Johnathan R. Razorback Mer 14 Aoû - 20:43

    "Une vertu est une qualité morale (éthique). Plus précisément, c'est une disposition de la personne qui le rend capable d’adopter certains comportements en certaines circonstances. Le type de comportements et de circonstances spécifie la vertu en question. Par exemple, le courage qualifie la disposition d'un individu à faire face à un mal (endurer la souffrance, ...). La souplesse qualifie la disposition d'un individu qui le rend capable de s'adapter aux circonstances particulières données, par exemple aux désirs du groupe d'amis dont il fait partie.
    Un vice est un défaut moral. C'est soi l'absence d'une vertu (par exemple, la négligence caractérise celui qui n'est pas attentif à ce qu'il doit à autrui) soit une disposition inverse : ce qui rend le sujet capable d'adopter certains comportements immoraux (par exemple, la cruauté n'est pas une simple absence de compassion : c'est la tendance d'un sujet à accomplir des actes pénibles pour autrui à seule fin de le faire souffrir)."

    http://www.roseaupensant.fr/pages/vocabulaire-philosophique/vertu-et-vice.html

    Les six vertus humaines fondamentales (Seligman, Peterson , 2003): http://jean.heutte.free.fr/spip.php?article62

    Il semble que les variations d’humeur puissent être prédéterminées par notre héritage génétique. Fluctuant autour d’une valeur moyenne (et dans une “gamme de températures”), l’humeur serait gouvernée par une sorte de thermostat interne qui règle les hauts et les bas. Ainsi, des événements à portée immédiate tels que gagner le gros lot ou perdre un emploi pourraient nous donner de la chaleur et nous rendre plus heureux ou nous refroidir et nous rendre plus tristes. Mais, à l’exception des grandes catastrophes comme la mort d’un enfant, il s’avère que les circonstances n’ont relativement pas d’importance à long terme. Au bout d’une période approximative de trois mois, nous retournons à notre état affectif naturel.
    Ces observations ont conduit Martin Seligman, Ray Fowler et Mihaly Csikszentmihalyi (fondateurs de la psychologie positive en 1998) à écarter les exposés trop optimistes sur la plasticité de l’être humain. Selon eux, il existe des limites réelles à notre capacité à agir sur notre humeur. Mais, Seligman et ses confrères sont persuadés qu’il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire pour “vivre dans les niveaux supérieurs de notre échelle du bonheur” et éprouver davantage d’émotions positives ainsi qu’une “satisfaction abondante et authentique” durable.

    La clé, selon eux, réside dans le “caractère”. Selon Seligman, ce terme est passé de mode en en raison de sa trop forte connotation « victorienne » (forte propension à attribuer les maux dont souffrait l’humanité aux seuls défauts moraux, ou défauts de caractère). Ce qui (en réaction) a poussé de nombreux penseurs à se tourner vers des idéologies qui déchargeaient les individus de toute responsabilité personnelle pour leurs souffrances. Le marxisme, le freudisme et le darwinisme social ont ainsi lié le destin de l’individu à des forces indépendantes de sa volonté telles que la lutte des classes, les motivations inconscientes ou la survie du plus apte. Cependant, pour Seligman, de telles idéologies ne sont plus valables depuis longtemps. « Il est temps de ressusciter le caractère en tant que concept de base de l’étude scientifique du comportement humain. »
    Pour venir à bout de cette tâche, Martin Seligman a fait appel à Christopher Peterson, professeur de psychologie clinique à l’université du Michigan. Avec l’aide d’une équipe de chercheurs, les deux hommes ont établi une « taxinomie du bon caractère », équivalent positif de ce que l’on trouve dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (livre de référence sur la maladie mentale), à la différence que le but de Seligman et de Peterson était de mettre au point un système de classification des traits positifs - les forces mentales et les vertus - plutôt que des troubles psychiques. Ils ont abouti à une liste de vingt-quatre éléments, répartis dans six catégories générales : la sagesse, le courage, l’amour, la justice, la tempérance et la spiritualité. Désireux d’éviter tout a priori culturel, Seligman et son équipe ont complété leurs recherches cliniques par la lecture d’ouvrages sur la sagesse provenant du monde entier. Ils se sont appuyés sur un large éventail de textes, allant d’Aristote et de saint Thomas d’Aquin aux Upanishad, au Talmud, au Coran et à Lao-tseu, en passant par Ben Franklin, le manuel des boy-scouts et le code de l’honneur klingon [dans la série télévisée Star Trek].
    Pour réaliser cette recherche axée sur la psychologie positive, nous avons conçu un questionnaire d’autoévaluation qui permet de mesurer ces vingt-quatre forces, le VIA-IS. À ce jour, plus d’un million de personnes dans le monde ont participé à cette évaluation de leurs forces, en répondant à ce questionnaire traduit en plusieurs langues et accessible gratuitement en ligne.
    D’après cette étude, ces valeurs universelles seraient les suivantes :

    SAGESSE ET CONNAISSANCE
    Forces cognitives qui favorisent l’acquisition et l’usage de la connaissance.
    Créativité : trouver des manières originales et productives de faire les choses. Cela comprend les réalisations artistiques, mais ne s’y limite pas.
    Curiosité : trouver un intérêt à toute expérience en cours ; s’intéresser à tel ou tel sujet ; explorer et découvrir.
    Ouverture d’esprit : examiner les choses sous tous les angles ; ne pas tirer de conclusions hâtives ; être capable de changer d’avis à la lumière de nouvelles informations.
    Amour de l’apprentissage : acquérir de nouvelles compétences et de nouveaux domaines de connaissance (en autodidacte ou non). Cette force est évidemment liée à la curiosité, mais s’en distingue par la tendance à vouloir acquérir systématiquement de nouvelles connaissances.
    Sagesse : être capable de donner des conseils avisés ; posséder une manière de voir le monde qui soit porteuse de sens, tant pour soi que pour les autres.

    COURAGE
    Forces émotionnelles qui impliquent l’exercice de la volonté pour atteindre les buts que l’on s’est fixés, malgré les obstacles internes et externes.
    Bravoure : ne pas reculer devant la menace, les difficultés ou la douleur ; défendre ce qui est juste envers et contre tous ; agir selon ses convictions, même si c’est impopulaire. Cela inclut le courage physique, mais ne s’y limite pas.
    Persévérance : finir ce qu’on a commencé ; persister malgré les difficultés ; aimer mener à bien un travail.
    Authenticité : dire la vérité, mais plus généralement se présenter de façon authentique ; être sans prétention ; assumer ses sentiments et ses actes.
    Vitalité : aborder la vie avec enthousiasme et énergie : ne pas faire les choses à moitié ; vivre la vie comme une aventure ; se sentir bien vivant.

    HUMANITE
    Forces interpersonnelles consistant à tendre vers les autres et à leur venir en aide.
    Amour : valoriser les relations étroites avec les autres, particulièrement lorsque les sentiments (partage, affection) sont réciproques ; être proche des gens.
    Gentillesse : rendre des services, faire de bonnes actions ; aider les autres, prendre soin d’eux.
    Intelligence sociale : être conscient des motivations et émotions des autres (et des siennes propres) ; savoir faire ce qui convient dans différents contextes ; comprendre les ressorts du comportement des gens.

    JUSTICE
    Forces qui sont à la base d’une vie sociale harmonieuse.
    Travail en groupe : savoir travailler au sein d’un groupe ou d’une équipe ; avoir l’esprit d’équipe : accomplir sa part.
    Sens de l’équité : traiter toute personne équitablement ; ne pas se laisser influencer par ses sentiments personnels dans les décisions concernant autrui ; donner à chacun sa chance.
    Leadership : encourager le groupe dont on fait partie à réaliser des choses, tout en s’efforçant de maintenir de bonnes relations en son sein ; organiser des activités collectives.

    TEMPERANCE
    Forces qui protègent contre les excès.
    Pardon : pardonner à ceux qui ont mal agi ; accepter les défauts des autres ; savoir donner une seconde chance ; ne pas être animé par la vengeance.
    Modestie : laisser des réalisations parler d’elles-mêmes ; ne pas se mettre en avant ; ne pas se prendre pour plus que ce que l’on est. Prudence : être prudent dans ses choix ; ne pas prendre de risques inutiles ; ne pas dire ou faire des choses que l’on pourrait regretter par la suite.
    Maîtrise de soi : rester maître de ses sentiments et de ses actes ; être discipliné ; maîtriser ses appétits et ses émotions.

    TRANSCENDANCE
    Forces qui favorisent l’ouverture à une dimension universelle et donnent un sens à la vie.
    Appréciation de la beauté et de l’excellence : remarquer et apprécier la beauté, l’excellence et/ou la maîtrise technique dans les domaines les plus divers.
    Gratitude : être conscient et reconnaissant des bonnes choses qui arrivent ; prendre le temps d’exprimer des remerciements.
    Optimisme : attendre le meilleur de l’avenir et œuvrer à sa réalisation ; penser qu’un avenir heureux est quelque chose que l’on peut provoquer.
    Humour : aimer rire et taquiner ; être souriant ; voir le côté drôle des choses ; faire des plaisanteries.
    Spiritualité : connaître sa place au sein de l’Univers ; croire au sens de la vie, en tirer un réconfort et une ligne de conduite.

    Selon Seligman, la psychologie positive n’a pas pour finalité d’indiquer quelles sont les forces et les qualités que nous devons adopter, mais plutôt quelles sont les conséquences de nos choix.
    Il conviendrait d’identifier parmi toutes ces vertus et ces forces celles qui nous définissent le mieux et de les appliquer de manière délibérée dans les choses importantes de la vie.
    Pour ne donner qu’un exemple, les statistiques montrent que l’optimisme prépare mieux l’individu à surmonter les échecs et à relever de nouveaux défis. Rien d’étonnant à ce qu’il s’agisse d’un trait de caractère largement partagé par ceux qui se disent heureux. De même, la gratitude et le pardon nous libèrent de l’amertume et de notre ressentiment envers le passé, ce qui permet d’être plus réceptif (en meilleure relation avec le monde qui nous entoure), plus altruiste et finalement plus créatif.
    Chacun d’entre nous possède son « niveau personnel de bonheur », affirme Martin Seligman, tout en soulignant qu’une partie de notre aptitude à développer des « pensées positives » pourrait être entravée par notre héritage génétique. Pourtant, notre état de santé, qui demeure à nos yeux la composante la plus importante de notre bonheur, n’aurait une influence déterminante qu’en cas de maladie grave. La subjectivité qui déborde de nos pensées et de nos émotions prend souvent le pas sur l’objectivité quant à notre condition physique. Le fait de ne pas être malade est tellement perçu comme normal que personne ne pense à s’en réjouir.
    Mihaly Csikszentmihalyi, a observé que le niveau de satisfaction de l’individu s’élève lorsque celui-ci est engagé dans des actions où il met son ego de côté. En donnant de notre temps aux autres, nous nous oublions et oublions donc ce qui nous rendait soucieux. C’est ce que Csikszentmihalyi, appelle vivre une expérience optimale, une expérience autotélique ou le flow : « une situation dans laquelle l’attention est librement investie en vue de réaliser un but personnel parce qu’il n’y a pas de désordre qui dérange ou menace le soi. » (p. 51) Ses principales caractéristiques sont les suivantes : « une adéquation entre les aptitudes de l’individu et les exigences du défi rencontré, une action dirigée vers un but et encadrée par des règles, une rétroaction permettant de savoir comment progresse la performance, une concentration intense ne laissant place à aucune distraction, une absence de préoccupation à propos du soi et une perception altérée de la durée ». (p. 79). L’expérience optimale est une fin en soi ; elle est recherchée pour elle-même et non pour d’autres raisons que l’intense satisfaction qu’elle procure. » (p. 79). C’est par l’action nous pouvons connaître le flow. En état de flow, les gens sont durablement concentrés sur l’objectif à atteindre ils sont au maximum de leurs capacités, mobilisent toutes leurs compétences et utilisent au mieux toutes ressources à leur disposition. Plus ils pensent qu’ils vont réussir, plus ils sont envahi par une émotion (ressentie physiquement, souvent sous la forme d’un « frisson dans l’échine ») qui les porte, « comme s’ils étaient sur un petit nuage » : rien ne semble pouvoir les arrêter !

    La gratitude tient une place importante dans le cheminement vers le bonheur.

    Tous les chercheurs ayant travaillé sur le sujet ont observé que se mettre en situation de savourer le moindre plaisir nous enrichit et nous mène sur la voie du pardon. « C’est la reine de toutes les vertus, et probablement la plus difficile à acquérir », (Peterson, cité par Hélias, 2002) : l’accès au pardon nous propulse dans une vision altruiste de l’existence qui nous permet de devenir à la fois plus humbles et plus courageux.





    Dernière édition par Johnathan R. Razorback le Mer 14 Aoû - 20:45, édité 1 fois


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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".

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    Message par Johnathan R. Razorback Mer 14 Aoû - 20:43

    "Deux vertus sous-tendent toutes les autres. Je veux parler de la prudence et de la force. Sans elles, pas de vertu possible. “Choisir le bien constitue la prudence ; ne pas l’abandonner, malgré les obstacles, les passions et l’orgueil, constitue respectivement la force, la tempérance et la justice”. Nous avons là les vertus dites cardinales.
    Dans son exercice, la prudence suppose que l’on ne perde pas de vue le pourquoi de l’action. Sans prudence, la vertu peut devenir une fin en soi. Pensons à la vertu de l’ordre. Celui qui se propose d’être ordonné comme une fin et non comme un moyen peut finir par être maniaque. La sincérité, sans prudence, peut se traduire pas un défoulement verbal. Deux vices constituent toujours le pendant de chaque vertu : “l’un ouvertement contraire, et l’autre ayant l’apparence de la vertu elle-même”. Par exemple, à l’ordre correspondent le désordre et la maniaquerie ; à l’assiduité au travail, la paresse et l’activisme
    ."

    "Amitié
    Arriver à entretenir, avec quelques personnes déjà connues de par une communauté d’intérêts de type professionnel ou récréatif, des contacts personnels réguliers, nés d’une sympathie mutuelle, chacun s’intéressant à l’autre et à son progrès.

    Assiduité au travail
    Accomplir avec diligence ce qui est nécessaire pour atteindre progressivement une maturité naturelle et surnaturelle, et aider les autres à faire de même, dans le travail quotidien comme dans les autres tâches.

    Audace
    Entreprendre et réaliser différentes actions qui peuvent paraître peu prudentes, en étant convaincu, après une réflexion sereine sur la réalité, avec les possibilités et les risques qu’elle comporte, que l’on peut atteindre un bien authentique.

    Compréhension
    Reconnaître l’influence de divers facteurs sur les sentiments ou le comportement ; approfondir le sens de chacun de ces facteurs et leur interaction et aider les autres à faire de même ; en tenir compte avant d’agir.

    Force
    Dans des situations peu propices à notre amélioration, résister aux influences nocives, supporter toutes les difficultés et s’efforcer d’agir positivement pour surmonter les obstacles et se lancer dans des entreprises de grande envergure.

    Générosité
    Agir de façon joyeuse et désintéressée en faveur des autres, conscient de la valeur de ce qu’on leur apporte et sans considérer l’effort que cela demandera.

    Humilité
    Reconnaître nos propres insuffisances, nos qualités et nos capacités et les exploiter au service du bien, sans essayer d’attirer l’attention ni rechercher les applaudissements.

    Justice
    S’efforcer continuellement de donner aux autres ce qui leur est dû, de façon à ce qu’ils puissent faire face à leurs devoirs et exercer leurs droits (droits à la vie, aux biens moraux et culturels, aux biens matériels), en tant que personnes - parents, enfants, citoyens, professeurs ou dirigeants - et faire en sorte que les autres se comportent de la même façon.

    Loyauté
    Accepter les liens qu’impliquent les relations avec les autres — parents, amis, supérieurs, pays, institutions — de façon à défendre et à renforcer les valeurs que ces liens représentent.

    Obéissance
    Accepter les décisions de celui qui détient et exerce l’autorité, en les assumant comme étant les nôtres, à condition qu’elles ne s’opposent pas à la justice, et réaliser avec promptitude ce qui a été décidé, en s’efforçant d’interpréter fidèlement la volonté de celui qui commande.

    Optimisme
    Avoir une confiance raisonnable en nos propres aptitudes, en l’aide que les autres peuvent nous procurer et en leurs capacités. Ainsi, pouvoir discerner, en premier lieu, les éléments positifs et les possibilités d’amélioration que chaque situation offre et, en second lieu, les difficultés et les obstacles qui s’opposent à cette amélioration, en tirant parti de tout ce qui est favorable et en affrontant le reste avec un esprit sportif et joyeux.

    Ordre
    Suivre une procédure logique, nécessaire pour atteindre les objectifs fixés, dans l’organisation de nos affaires, l’utilisation de notre temps et la réalisation de nos activités, de notre propre initiative et sans qu’il soit nécessaire qu’on nous le rappelle.

    Patience
    Une fois connus ou pressentis les difficultés à surmonter ou les biens désirés qui se font attendre, en supporter avec sérénité tous les désagréments éventuels.

    Patriotisme
    Reconnaître ce qu’un pays a donné et continue de donner. Lui rendre l’honneur et le service qui lui sont dûs, en défendant et en renforçant les valeurs qu’il représente, tout en partageant les nobles aspirations de tous les pays.

    Persévérance
    Une fois notre décision prise, mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour atteindre le but poursuivi, en dépit des difficultés internes ou externes, même si la motivation s’affaiblit au fil du temps.

    Prudence
    Dans notre travail et dans nos relations avec les autres, relever des informations que l’on juge à la lumière de critères droits et vrais : avant de prendre une décision, en mesurer les conséquences positives et négatives, pour soi et pour les autres, puis agir ou s’abstenir, en s’en tenant à la décision prise.

    Pudeur
    Reconnaître la valeur de son intimité et respecter celle d’autrui. Protéger son intimité du regard des autres ; rejeter ce qui peut l’altérer et ne la dévoiler que pour notre bien ou celui d’autrui.

    Respect d’autrui
    Agir ou s’abstenir selon le cas, de façon à ne nuire ni à soi-même ni aux autres, mais à faire le bien selon ses droits, sa condition et les circonstances de sa vie.

    Responsabilité
    Assumer les conséquences de ses actes, qu’il soient délibérés - c’est-à-dire résultant d’une décision prise ou acceptée (ou non)- de telle façon que les autres en bénéficient au maximum ou, du moins, n’en souffrent pas. En même temps, faire en sorte que les autres se comportent de la même façon.

    Simplicité
    Faire en sorte que notre comportement habituel — notre façon de parler, de s’habiller, d’agir — soit conforme à nos intentions véritables, de façon à ce que les autres puissent nous connaître tels que nous sommes ; être ce que l’on paraît.

    Sincérité
    Révéler avec clarté, si c’est opportun, à la personne qui convient et au bon moment, tout ce que l’on a fait ou vu, tout ce que l’on pense ou ressent sur sa situation personnelle ou sur celle des autres.

    Sociabilité
    Savoir créer et profiter des occasions d’établir des liens avec toutes sortes de personnes, en réussissant à communiquer avec chacune d’elles grâce à un intérêt sincère pour ce qu’elle est, ce qu’elle dit, ce qu’elle fait, ce qu’elle pense et ce qu’elle ressent.

    Souplesse
    Adapter avec promptitude son comportement aux personnes ou aux situations, sans abandonner pour autant ses propres critères d’action.

    Tempérance
    Distinguer entre ce qui est raisonnable et ce qui ne l’est pas ; utiliser avec modération ses cinq sens, son temps, son argent, ses efforts, en accord avec des critères droits et vrais."
    -David Isaacs, L'éducation aux vertus humaines, 2007 pour l'édition espagnole d'origine, traduction à: http://eduka.free.fr/education/vertushumaines/sommaireVH.html



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    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".

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    Classifier les vertus + Les six vertus humaines fondamentales (Seligman, Peterson , 2003) + David Isaacs, L'éducation aux vertus humaines Empty Re: Classifier les vertus + Les six vertus humaines fondamentales (Seligman, Peterson , 2003) + David Isaacs, L'éducation aux vertus humaines

    Message par Johnathan R. Razorback Mer 14 Aoû - 21:31

    " “Le patriote reconnaît ce que son pays lui a donné et continue de lui donner. Il lui rend l’honneur et le service qui lui sont dûs, défendant et renforçant les valeurs qu’il représente, tout en partageant les nobles aspirations de tous les pays”.

    Avant d’aborder l’éducation proprement dite de cette vertu, il nous faut expliquer les différents aspects de la définition ci-dessus. La patrie assure à l’individu les conditions indispensables à son développement intellectuel, moral, social et économique. C’est pourquoi ce dernier doit d’abord reconnaître ce qu’il a reçu d’elle et continue de recevoir, pour être en mesure d’agir en toute justice vis-à-vis d’elle. Au départ, le patriotisme fait référence aux relations personnelles de chaque individu avec sa patrie. Ce n’est qu’ensuite que prennent tout leur sens la défense et la promotion des valeurs qu’elle représente face aux influences extérieures hostiles. Il est intéressant de savoir que Saint Thomas inclut ce devoir de la personne envers sa patrie dans la vertu de piété, vertu qui régit également ses rapports avec ses parents et, par extension, avec sa famille au sens large. Il dit : “Après Dieu, les parents sont également principes de notre être et de notre gouvernement, puisqu’ils nous ont donné la vie et la patrie, dans laquelle nous avons été élevés. C’est pourquoi, après Dieu, c’est à nos parents et à la patrie que nous devons le plus”.
    Dans son sens le plus plénier, le concept de piété peut s’appliquer au respect et à l’amour que l’on voue à l’Eglise, comme mère et éducatrice des hommes et des peuples à la vie surnaturelle, et comme principe vital de la société humaine. Il est curieux de noter que certains pays ont soutenu par leurs coutumes ce triple devoir - envers l’Eglise, la famille et la patrie - en orientant les enfants vers des professions ou des responsabilités qui leurs sont liées. Notamment au XVIIIe siècle, l’ainé héritait des biens de la famille et du devoir de les administrer pour le bien de la même famille. Les cadets, bien souvent, se consacraient à servir l’Eglise ou l’armée.
    Le patriotisme implique, d’une part, de reconnaître les bienfaits de sa patrie. D’autre part, de lui rendre l’honneur et le service qui lui sont dûs, en défendant et en promouvant les valeurs qu’elle représente. Par rapport à ce dernier aspect du patriotisme, on trouve l’un des vices qui peut le dénaturer. Il s’agit du cosmopolitisme, qui suppose l’indifférence - affective ou effective - pour ce qui touche à la patrie. En conséquence, l’individu finit par se désintéresser du bien commun et, simplement, chercher une satisfaction personnelle aux dépens des autres.
    D’autre part, le patriotisme fait référence au respect des autres pays. A ce sujet, le point 75 de Gaudium et spes de Vatican II dit : “Que les peuples cultivent avec magnanimité et loyauté l’amour de la patrie, mais sans étroitesse d’esprit,  de façon à rechercher le bien de toute l’humanité”. L’individu ne doit pas réduire ses devoirs en portant une attention exclusive à sa propre patrie. Ce serait faire preuve d’un nationalisme exagéré conduisant au mépris des autres, en parole et en action. La vie nationale doit être apolitique. “La vie nationale s’est transformée en principe de décomposition de la communauté des peuples lorsqu’on a commencé à l’utiliser comme un moyen pour des fins politiques, c’est-à-dire, lorsque le pouvoir central organisé d’un Etat a fait de la vie nationale la base de son expansion et de sa soif de domination. Pour cette raison, nous considérons la politique nationaliste comme un germe de rivalités et un foyer de discordes”.
    A partir de ces éclaircissements, nous allons à présent centrer notre attention sur l’éducation du patriotisme.

    Le sentiment patriotique
    Le patriotisme compris comme vertu suppose le développement de la capacité intellectuelle d’agir avec justice en fonction de quelques valeurs morales reconnues et assimilées. Mais cette bonne habitude s’appuie sur une base affective susceptible de croître toute la vie, quoique tout spécialement durant l’enfance. Le sentiment patriotique se forme à partir d’une disposition d’attirance pour le lieu de naissance dans les première années de la vie, qui s’étend progressivement aux structures plus amples et plus complexes : ville, province, région et pays. A cet égard, le devoir des parents consiste à faire en sorte que l’enfant apprenne quelles sont les valeurs spécifiques de son entourage immédiat. Cela l’aidera à se sentir uni aux camarades qui partagent ses expériences - en montagne, au bord des rivières, sur les routes, etc. - au fil des saisons. Qui ne garde aucun souvenir de ces moments de son enfance ?
    Ce sentiment d’unité, fruit d’expériences communes, doit aussi s’ouvrir à la connaissance d’autres aspects culturels moins en rapport avec la nature : il s’agit d’expliquer quelques aspects de l’histoire locale, avec ses héros, ses personnages célèbres, et d’enseigner des coutumes typiques, des danses, de telle sorte que les enfants se sentent intégrés dans un parcours historique commun. Mais il ne faut pas réduire le champ de cet intérêt à la seule ville, car d’autres valeurs valent la peine d’être partagées avec des personnes de la même province, du  même pays, voire du monde entier. L’objectif consiste à obtenir des enfants qu’ils se sentent très liés à leur entourage immédiat et, sans perdre ce lien, qu’ils s’ouvrent aux valeurs communes à des secteurs géographiques plus vastes.
    Peut-être trouvons-nous ici l’un des obstacles majeurs au développement du patriotisme aujourd’hui. Existe-t-il réellement des valeurs communes au niveau du pays, qui dirigent le destin de ses habitants, qui doivent être défendues et réclament la loyauté de ces derniers ?
    Nous avons parlé de la nécessité d’un sentiment patriotique pour le développement de la vertu. Cependant, réduit à ce sentiment, le patriotisme serait sans efficacité et sans valeur. Il s’agit de partager des valeurs avec des concitoyens mus par la recherche d’une situation meilleure ou par la défense de biens acquis. Il est facile d’observer, en de nombreux pays, un patriotisme très développé en période de guerre, quand les individus s’efforcent de défendre leurs droits et leurs idéaux. Mais comment, en temps de paix, réussir à partager des valeurs communes dans une nation pluraliste ?

    Défendre et renforcer des valeurs
    Le terme de “bien commun” englobe toutes les valeurs que l’on peut vivre au niveau national. Et ce “bien commun” demande à tous les membres de la société de travailler de façon responsable et efficace, de s’efforcer de faire régner la justice, la paix et le respect de leur pays, avec ses institutions, ses coutumes, son histoire et ses conquêtes.
    Nous avons vu précédemment comment l’enfant peut apprendre de son pays à travers son histoire, sa langue, sa culture, etc. Le fait de se sentir intégré dans un patrimoine commun suppose d’abord de le connaître, puis de savoir l’expliquer pour pouvoir le transmettre aux autres. A cet égard, il est clair que la mission des parents consiste à chercher les moyens de faire connaître à l’enfant leur patrimoine commun en l’accompagnant dans des musées, en lui achetant les livres à sa portée, en lui parlant de l’histoire de son pays, en soulignant ses gloires et ses erreurs, etc. Les parents doivent aussi faire en sorte que les enfants soient capables de transmettre à leur tour ces connaissances. A l’échelle régionale, ils pourraient inviter les enfants à expliquer des aspects historiques à des personnes de passage chez eux et ne connaissant pas la région. A l’échelle nationale, il faudrait faire de même avec des étrangers.
    D’autre part, on peut apprendre aux enfants à respecter l’ordre et la propreté de l’endroit où ils vivent, en évitant de jeter des papiers par terre ou d’écrire sur les murs. Cela s’appelle communément le civisme, mais, si l’enfant admet qu’il a le devoir de s’intéresser au bien commun de tous, ce type de comportement peut être considéré comme faisant partie du patriotisme. Certains, grâce à la formation adéquate, arrivent à travailler au service de la défense de l’environnement, notamment dans la lutte contre la pollution. D’autres profitent de leur temps libre pour organiser des activités visant à protéger le bien public. Cela peut être également considéré comme du patriotisme si la personne se sent responsable de ce qui appartient à tous les membres de son pays. Et l’on peut ainsi se sentir fier des succès remportés par son pays ou, peut-être, prendre conscience de certaines de ses lacunes et tâcher de les combler. Une personne qui se plaint de son pays n’est pas un patriote. Un patriote peut se plaindre de certains problèmes mais il essayera en même temps d’y remédier.
    Il faudrait en outre enseigner aux enfants les coutumes et institutions de toute la nation, car en consacrant trop de temps à l’étude de la région où ils vivent, ils pourraient perdre de vue ce qu’est leur pays dans sa totalité, et ce serait cultiver le patriotisme avec exclusivisme, en omettant de leur faire prendre conscience des besoins de tous  leurs concitoyens.
    Il ne faut pas oublier que les enfants - comme les adultes - ont besoin d’accomplir régulièrement des actes qui leur permettent de se sentir membres d’une même patrie. Cela pourrait être à l’occasion d’une fête nationale, du succès d’un compatriote à l’étranger, d’un programme de télévision régional, d’un défilé militaire, d’un congrès national de spécialistes, etc. Il ne faut pas sous-estimer non plus les symboles fréquemment utilisés comme l’hymne national que l’on écoute avec respect ou le drapeau national. Si les parents écoutent avec respect l’hymne national, s’ils sont fiers de leur histoire et enseignent à leur enfants différents aspects de leur pays, s’ils leur présentent son histoire, les enfants prendront conscience de leur héritage. Ils respecteront leur patrie et seront en mesure de contribuer personnellement à son bien.
    Nous avons dit que le bien commun suppose que chacun travaille avec sens des responsabilités et oeuvre pour une société plus juste où règne une paix propice à son développement. Dans la pratique, cela n’est pas si facile, car il semble que les gens soient divisés en factions, chacune cherchant son avantage aux dépens des autres. Une politique de revendication des droits tend à éparpiller plutôt qu’à unifier les efforts de la communauté. Il faudrait donc montrer aux enfants l’importance de contribuer personnellement au bien du pays. Nous avons, dans les chapitres précédents, vanté les mérites de la justice et du travail bien fait, sans parler de leurs rapports avec la vertu du patriotisme. Le travail des éducateurs, à cet égard, implique qu’ils devraient eux-mêmes remplir leurs devoirs à l’égard des autres, puis expliquer aux enfants la nécessité d’accomplir de tels efforts.
    Voici quelques points qu’il conviendrait d’approfondir avec les enfants:
    - Un pays ne peut atteindre un bon niveau économique que si chacun travaille en personne responsable, en pensant non seulement à ses droits légitimes, mais également à ses devoirs et au bien commun.
    - La justice exige que chacun se soumette aux lois - à condition qu’elles soient justes - et, par conséquent, paye ses impôts, fasse son service militaire, exerce son droit de vote, etc.
    - La justice exige également que chacun utilise les moyens disponibles pour rendre la société plus juste à tous les niveaux. Afin de rendre le pays plus fort et plus uni, la personne devrait donc participer activement à des associations de parents, de co-propriétaires, au travail de sa municipalité, suivant ses aptitudes.
    - La paix est le fruit de la charité pratiquée par les membres d’une société. Les gens devraient donc chercher le meilleur moyen de se montrer charitable envers leurs voisins et envers tout un chacun, dans le respect de la diversité des opinions, en joignant leurs forces pour plus de progrès, et en se protégeant contre toute forme de violence susceptible de compromettre la paix.

    Partager les nobles aspirations de tous les pays
    Nous avons plusieurs fois mis en garde le lecteur contre le danger de s’intéresser exclusivement à sa propre région : cet intérêt constitue la base du sentiment patriotique, mais devrait s’élargir aux dimensions nationales. Cela veut dire qu’il ne suffit pas d’éprouver un tel sentiment, mais qu’il s’agit d’apprécier intellectuellement la situation de son pays. A présent, on peut aller encore plus loin et montrer que le patriotisme ne devrait pas se limiter à un intérêt pour la seule patrie. Chaque homme et chaque femme ont une responsabilité envers leurs concitoyens et, par conséquent, envers tous, à l’échelle du monde. Cela signifie que chacun devrait connaître, autant que possible, quels sont les succès des autres pays : les valeurs qu’ils défendent. Pour les enfants, cela doit se traduire par une saine curiosité pour tout ce qui concerne les autres peuples, afin d’apprendre d’eux et de savoir ce qu’ils peuvent leur offrir.

    Cette vertu du patriotisme, un chrétien peut particulièrement bien la comprendre. Parmi les dons du Saint-Esprit qu’il reçoit au baptême figure le don de piété, qui éveille une affection filiale envers Dieu, considéré comme un Père, et un sens de la fraternité universelle pour tous les hommes en tant que frères et enfants du même Père.

    Sur cette base, le patriotisme peut être le fondement d’une compréhension universelle. “Etre “catholique”, c’est aimer sa patrie, sans le céder à quiconque dans cet amour. Mais c’est aussi faire siennes les belles aspirations de tous les pays. Que de gloires françaises sont aussi mes gloires! Et de même, bien des motifs de fierté des Allemands, des Italiens, des Anglais..., des Américains, des Asiatiques et des Africains sont aussi ma fierté !”. ".

    -David Isaacs, L'éducation aux vertus humaines, 2007 pour l'édition espagnole d'origine, traduction à: http://eduka.free.fr/education/vertushumaines/sommaireVH.html



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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


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