https://www.cairn.info/revue-lettre-de-l-enfance-et-de-l-adolescence-2009-3-page-13.htm
"Chez Platon, le tyran, l’homme le plus puissant et le plus craint de la Cité ne connaît plus de limites. Il fait ce dont les autres rêvent dans leur sommeil, quand les appétits sauvages s’éveillent : s’unir à sa mère, à un dieu, à une bête, commettre le parricide, dévorer ses propres enfants. À l’impudence illimitée de ses actions correspond, quoi qu’en pense la multitude, un malheur sans bornes : le tyran est condamné à la servitude intérieure, à la bassesse, à la peur, il doit sans cesse flatter les hommes les plus pervers ."
"Ce n’est pas un hasard si par « classicisme », on désigne à la fois l’Antiquité gréco-romaine et le XVIIe siècle français où domine le souci d’équilibre, d’harmonie, de maîtrise. Pudeur, modestie, litote : le Rien de trop antique est aussi la devise de l’honnête homme. La mesure, l’équilibre ont un sens non seulement esthétique, mais aussi éthique."
"L’homme comme être de désir a une tendance à la démesure, à l’excès. C’est elle qui lui fait constamment dépasser des limites réputées infranchissables, pour le meilleur et pour le pire : il peut réaliser de grandes choses, ou verser sans retour dans la déchéance et l’ignominie ; cette tendance est à la fois une promesse et une menace."
-Anne-Marie Sibireff, « L'excès, un défaut ? », La lettre de l'enfance et de l'adolescence, 2009/3 (n° 77), p. 13-22. DOI : 10.3917/lett.077.0013. URL : https://www.cairn.info/revue-lettre-de-l-enfance-et-de-l-adolescence-2009-3-page-13.htm
"Chez Platon, le tyran, l’homme le plus puissant et le plus craint de la Cité ne connaît plus de limites. Il fait ce dont les autres rêvent dans leur sommeil, quand les appétits sauvages s’éveillent : s’unir à sa mère, à un dieu, à une bête, commettre le parricide, dévorer ses propres enfants. À l’impudence illimitée de ses actions correspond, quoi qu’en pense la multitude, un malheur sans bornes : le tyran est condamné à la servitude intérieure, à la bassesse, à la peur, il doit sans cesse flatter les hommes les plus pervers ."
"Ce n’est pas un hasard si par « classicisme », on désigne à la fois l’Antiquité gréco-romaine et le XVIIe siècle français où domine le souci d’équilibre, d’harmonie, de maîtrise. Pudeur, modestie, litote : le Rien de trop antique est aussi la devise de l’honnête homme. La mesure, l’équilibre ont un sens non seulement esthétique, mais aussi éthique."
"L’homme comme être de désir a une tendance à la démesure, à l’excès. C’est elle qui lui fait constamment dépasser des limites réputées infranchissables, pour le meilleur et pour le pire : il peut réaliser de grandes choses, ou verser sans retour dans la déchéance et l’ignominie ; cette tendance est à la fois une promesse et une menace."
-Anne-Marie Sibireff, « L'excès, un défaut ? », La lettre de l'enfance et de l'adolescence, 2009/3 (n° 77), p. 13-22. DOI : 10.3917/lett.077.0013. URL : https://www.cairn.info/revue-lettre-de-l-enfance-et-de-l-adolescence-2009-3-page-13.htm