https://www.cairn.info/revue-internationale-de-philosophie-2011-4-page-81.htm
"Le matérialisme est affaire de vie et non de mort. Ne pas croire que Dieu existe ne veut pas dire que la vie n’a aucun sens. Elle en a au contraire un. Dieu n’existant pas, rien n’est donné. Donc, tout est à faire. On ne peut que monter. C’est ce que montre Epicure dans sa Lettre à Hérodote. Si l’univers part de rien ou tout du moins de trois fois rien, à savoir les atomes et le vide, les choses n’en restent cependant pas là. Rien n’étant donné et tout étant à faire, l’univers se construit en donnant naissance aux planètes, à la vie, aux végétaux, aux animaux, aux hommes, puis aux sages, qui finissent par être « comme des dieux parmi les hommes ». Si la vie ne procède pas de Dieu, le divin procède en revanche de la vie à travers le sage, figure accomplie de la vie.
On a affaire là à l’idée de progrès, à ne pas confondre avec la foi dans le pouvoir de la techno-science ou bien encore avec la frénésie d’améliorations et de performances."
-Bertrand Vergely, « Un athée magnifique », Revue internationale de philosophie, 2011/4 (n° 258), p. 81-103. DOI : 10.3917/rip.258.0081. URL : https://www.cairn.info/revue-internationale-de-philosophie-2011-4-page-81.htm
"Le matérialisme est affaire de vie et non de mort. Ne pas croire que Dieu existe ne veut pas dire que la vie n’a aucun sens. Elle en a au contraire un. Dieu n’existant pas, rien n’est donné. Donc, tout est à faire. On ne peut que monter. C’est ce que montre Epicure dans sa Lettre à Hérodote. Si l’univers part de rien ou tout du moins de trois fois rien, à savoir les atomes et le vide, les choses n’en restent cependant pas là. Rien n’étant donné et tout étant à faire, l’univers se construit en donnant naissance aux planètes, à la vie, aux végétaux, aux animaux, aux hommes, puis aux sages, qui finissent par être « comme des dieux parmi les hommes ». Si la vie ne procède pas de Dieu, le divin procède en revanche de la vie à travers le sage, figure accomplie de la vie.
On a affaire là à l’idée de progrès, à ne pas confondre avec la foi dans le pouvoir de la techno-science ou bien encore avec la frénésie d’améliorations et de performances."
-Bertrand Vergely, « Un athée magnifique », Revue internationale de philosophie, 2011/4 (n° 258), p. 81-103. DOI : 10.3917/rip.258.0081. URL : https://www.cairn.info/revue-internationale-de-philosophie-2011-4-page-81.htm