"Le XIXe siècle fut le siècle des utopies et des ruptures. Il nous rappelle la nécessité de résister à tout renoncement."
"Leconte de Lisle dans une lettre datée du 30 avril 1848 affirmait :
« Que l’humanité est une sale et dégoûtante engeance. Que le peuple est stupide ! C’est une éternelle race d’esclaves qui ne peut vivre sans bât et sans joug. »
Et un an plus tard, le 7 septembre 1849 il récidive en exprimant sa méfiance d’artiste :
« Comment l’artiste ne voit-il pas que tous ces hommes voués aux brutalités de l’action, aux divagations banales, aux rabâchages des mesquines et pitoyables théories contemporaines ne sont pas pétris du même limon que le sien ? »."
"Son incompréhension pour la Commune se situe davantage dans la forme que dans le fond. La base des revendications des communards était, en effet, depuis longtemps dans sa réflexion et conforme à ses propositions. Mais l’aspect insurrectionnel du mouvement, s’imposant en dehors du suffrage universel, et la violence qu’il engendrait, cela elle ne pouvait l’admettre. Elle affirme cette conviction le 21 octobre 1871 :
« Je hais le sang répandu et je ne veux plus de cette thèse : faisons le mal pour amener le bien ; tuons pour créer »
Elle ne peut se défaire de son cher rêve de « peuple uni ». C’est pour cela qu’elle fit partie des opposants à la Commune, mais pas des plus virulents.
Pourtant elle n’abandonne pas son espoir politique d’une République porteuse d’un monde meilleur socialement. Elle affirme :
« Sachez donc, vous autres, que les républicains avancés sont dans la proportion de un pour cent, sur la surface du pays entier, et que vous ne sauverez la République qu’en montrant beaucoup de patience et en tâchant de ramener les excessifs. »
Quelques mois avant sa mort elle écrit à Flaubert :
« Elle (la République) sera très bourgeoise et peu idéale, mais il faut bien commencer par le commencement. Nous autres artistes, nous n’avons point de patience. »."
"Où sont-ils aujourd’hui ? Qui, parmi les artistes de notre temps redonne à l’art ce rôle indispensable de questionner, de remettre en cause, de dénoncer et de proposer pour aller vers un monde meilleur ? Qui pour relayer ces créateurs du XIXe siècle qui ont directement agi sur leur temps ? Qui aujourd’hui donne place, dans son œuvre, aux milieux populaires ?"
-Georges Buisson, « Artiste, la société a besoin de toi ! », Revue d'histoire du XIXe siècle [En ligne], 47 | 2013, mis en ligne le 31 décembre 2016, consulté le 13 novembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/rh19/4549 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rh19.4549
"Leconte de Lisle dans une lettre datée du 30 avril 1848 affirmait :
« Que l’humanité est une sale et dégoûtante engeance. Que le peuple est stupide ! C’est une éternelle race d’esclaves qui ne peut vivre sans bât et sans joug. »
Et un an plus tard, le 7 septembre 1849 il récidive en exprimant sa méfiance d’artiste :
« Comment l’artiste ne voit-il pas que tous ces hommes voués aux brutalités de l’action, aux divagations banales, aux rabâchages des mesquines et pitoyables théories contemporaines ne sont pas pétris du même limon que le sien ? »."
"Son incompréhension pour la Commune se situe davantage dans la forme que dans le fond. La base des revendications des communards était, en effet, depuis longtemps dans sa réflexion et conforme à ses propositions. Mais l’aspect insurrectionnel du mouvement, s’imposant en dehors du suffrage universel, et la violence qu’il engendrait, cela elle ne pouvait l’admettre. Elle affirme cette conviction le 21 octobre 1871 :
« Je hais le sang répandu et je ne veux plus de cette thèse : faisons le mal pour amener le bien ; tuons pour créer »
Elle ne peut se défaire de son cher rêve de « peuple uni ». C’est pour cela qu’elle fit partie des opposants à la Commune, mais pas des plus virulents.
Pourtant elle n’abandonne pas son espoir politique d’une République porteuse d’un monde meilleur socialement. Elle affirme :
« Sachez donc, vous autres, que les républicains avancés sont dans la proportion de un pour cent, sur la surface du pays entier, et que vous ne sauverez la République qu’en montrant beaucoup de patience et en tâchant de ramener les excessifs. »
Quelques mois avant sa mort elle écrit à Flaubert :
« Elle (la République) sera très bourgeoise et peu idéale, mais il faut bien commencer par le commencement. Nous autres artistes, nous n’avons point de patience. »."
"Où sont-ils aujourd’hui ? Qui, parmi les artistes de notre temps redonne à l’art ce rôle indispensable de questionner, de remettre en cause, de dénoncer et de proposer pour aller vers un monde meilleur ? Qui pour relayer ces créateurs du XIXe siècle qui ont directement agi sur leur temps ? Qui aujourd’hui donne place, dans son œuvre, aux milieux populaires ?"
-Georges Buisson, « Artiste, la société a besoin de toi ! », Revue d'histoire du XIXe siècle [En ligne], 47 | 2013, mis en ligne le 31 décembre 2016, consulté le 13 novembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/rh19/4549 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rh19.4549