https://webtv.univ-rouen.fr/videos/episode-4/
https://www.cairn.info/revue-l-information-geographique-2015-2-page-28.htm
"Les multiples facettes du monde contemporain ou passé appellent à un constat simple : il n’y a pas de pensée unique ou un seul monde possible à raconter et à comprendre."
"Dans le champ de la géographie urbaine, peu de recherches évoquent les lieux culturels et artistiques où on peut apprendre, se former, échanger, évoluer, se divertir, dans une approche d’analyse spatiale. Poser la question du rôle de la culture dans la différenciation des villes pousse à explorer la diversité des lieux de culture et leur géographie, à l’aide d’un premier constat panoramique en recensant à une date déterminée, ou à plusieurs dates, leur répartition dans le temps et dans l’espace. Cette lecture spatiale et temporelle envisage alors comme une totalité l’offre présente dans les villes en équipements culturels permanents (édifices culturels et patrimoniaux, lieux de formation artistique) ou temporaires (festivals). A l’échelle interurbaine, cet ensemble structurant participe au développement des villes dans une perspective moderne et attractive (Lucchini, 2002)."
"Les natures ou les fonctions des événements permettent d’en évoquer quelques-uns, intéressants pour les espaces urbains : événement à effet bascule, marquant un avant et un après ; événement à effet perturbateur associé à une période de retour à la normale par résilience, identifiant un rythme routinier et des arythmies ; événement itératif, révélant des séquences répétitives et cycliques ; événement dans l’événement, illustrant le chevauchement de temporalités par juxtaposition et inclusion ; événement à tendance hétérotopique, fruit d’une hybridation de temporalités (Foucault, 1994)."
"Le mouvement des friches culturelles ou des Art factories qui prend corps à la fin des années 1970 en Europe, s’empare ainsi d’espaces industriels et portuaires délaissés pour les revitaliser. Le changement impulsé par ce mouvement culturel touche aux formes de renouveau social et urbain, et à la perception du potentiel de reconversion de l’architecture industrielle. S’il s’agit en premier lieu d’installer une activité consacrée à l’art et à la culture dans une friche industrielle, une hybridation est en revanche proposée entre un passé industriel et un présent social et culturel. L’originalité des friches culturelles repose sur leur capacité à créer un espace public de proximité dans la ville, une nouvelle centralité attractive fondée sur une requalification urbaine par l’art et la culture. Ces reterritorialisations montrent qu’une réversibilité des sites est possible, que l’on peut jouer sur leur flexibilité, et que le paradigme architectural classique assurant qu'« une fonction implique une forme » peut être renversé. Ces reterritorialisations s’accompagnent généralement d’une patrimonialisation qui préserve le Genius loci du site, c’est-à-dire l’ambiance née du paysage formé par l’environnement et l’architecture industrielle (Norberg-Schulz, 1981 ; Pitte, 2010). Cela conduit souvent à une intervention architecturale minimaliste pour conserver l’aspect « friche » et laisser intacte la fascination pour les formats architecturaux atypiques, les patines, les lumières et les matériaux. Mais on voit également s’instaurer un jeu de filiation inversée entre la nouvelle activité et l’ancienne : prendre un nom pour la nouvelle activité culturelle en miroir de l’activité industrielle passée, renforcer le caractère iconique de la façade des édifices, conserver des mobiliers, mener des recherches sur les archives et la mémoire ouvrière, etc. Les trajectoires temporelles qu’empruntent ces friches culturelles sont celles d’une installation dans la durée de la nouvelle activité. Pour autant, ces hétérotopies que constituent les friches culturelles sont formées par une hybridation de temporalités. En cela, les perspectives ouvertes par les friches culturelles montrent que le lieu n’est pas un support passif des projets qui animent les hommes. Les lieux révèlent les modes d’existence et les modes d'« habiter »."
-Françoise Lucchini, « Temporalités et rythmes urbains : les interprétations géographiques du temps et les espaces urbains », L'Information géographique, 2015/2 (Vol. 79), p. 28-40. DOI : 10.3917/lig.792.0028. URL : https://www.cairn-int.info/revue-l-information-geographique-2015-2-page-28.htm
https://www.cairn.info/revue-l-information-geographique-2013-1-page-44.htm
https://www.cairn.info/revue-l-information-geographique-2015-2-page-28.htm
"Les multiples facettes du monde contemporain ou passé appellent à un constat simple : il n’y a pas de pensée unique ou un seul monde possible à raconter et à comprendre."
"Dans le champ de la géographie urbaine, peu de recherches évoquent les lieux culturels et artistiques où on peut apprendre, se former, échanger, évoluer, se divertir, dans une approche d’analyse spatiale. Poser la question du rôle de la culture dans la différenciation des villes pousse à explorer la diversité des lieux de culture et leur géographie, à l’aide d’un premier constat panoramique en recensant à une date déterminée, ou à plusieurs dates, leur répartition dans le temps et dans l’espace. Cette lecture spatiale et temporelle envisage alors comme une totalité l’offre présente dans les villes en équipements culturels permanents (édifices culturels et patrimoniaux, lieux de formation artistique) ou temporaires (festivals). A l’échelle interurbaine, cet ensemble structurant participe au développement des villes dans une perspective moderne et attractive (Lucchini, 2002)."
"Les natures ou les fonctions des événements permettent d’en évoquer quelques-uns, intéressants pour les espaces urbains : événement à effet bascule, marquant un avant et un après ; événement à effet perturbateur associé à une période de retour à la normale par résilience, identifiant un rythme routinier et des arythmies ; événement itératif, révélant des séquences répétitives et cycliques ; événement dans l’événement, illustrant le chevauchement de temporalités par juxtaposition et inclusion ; événement à tendance hétérotopique, fruit d’une hybridation de temporalités (Foucault, 1994)."
"Le mouvement des friches culturelles ou des Art factories qui prend corps à la fin des années 1970 en Europe, s’empare ainsi d’espaces industriels et portuaires délaissés pour les revitaliser. Le changement impulsé par ce mouvement culturel touche aux formes de renouveau social et urbain, et à la perception du potentiel de reconversion de l’architecture industrielle. S’il s’agit en premier lieu d’installer une activité consacrée à l’art et à la culture dans une friche industrielle, une hybridation est en revanche proposée entre un passé industriel et un présent social et culturel. L’originalité des friches culturelles repose sur leur capacité à créer un espace public de proximité dans la ville, une nouvelle centralité attractive fondée sur une requalification urbaine par l’art et la culture. Ces reterritorialisations montrent qu’une réversibilité des sites est possible, que l’on peut jouer sur leur flexibilité, et que le paradigme architectural classique assurant qu'« une fonction implique une forme » peut être renversé. Ces reterritorialisations s’accompagnent généralement d’une patrimonialisation qui préserve le Genius loci du site, c’est-à-dire l’ambiance née du paysage formé par l’environnement et l’architecture industrielle (Norberg-Schulz, 1981 ; Pitte, 2010). Cela conduit souvent à une intervention architecturale minimaliste pour conserver l’aspect « friche » et laisser intacte la fascination pour les formats architecturaux atypiques, les patines, les lumières et les matériaux. Mais on voit également s’instaurer un jeu de filiation inversée entre la nouvelle activité et l’ancienne : prendre un nom pour la nouvelle activité culturelle en miroir de l’activité industrielle passée, renforcer le caractère iconique de la façade des édifices, conserver des mobiliers, mener des recherches sur les archives et la mémoire ouvrière, etc. Les trajectoires temporelles qu’empruntent ces friches culturelles sont celles d’une installation dans la durée de la nouvelle activité. Pour autant, ces hétérotopies que constituent les friches culturelles sont formées par une hybridation de temporalités. En cela, les perspectives ouvertes par les friches culturelles montrent que le lieu n’est pas un support passif des projets qui animent les hommes. Les lieux révèlent les modes d’existence et les modes d'« habiter »."
-Françoise Lucchini, « Temporalités et rythmes urbains : les interprétations géographiques du temps et les espaces urbains », L'Information géographique, 2015/2 (Vol. 79), p. 28-40. DOI : 10.3917/lig.792.0028. URL : https://www.cairn-int.info/revue-l-information-geographique-2015-2-page-28.htm
https://www.cairn.info/revue-l-information-geographique-2013-1-page-44.htm