https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Del%C3%A9age
https://www.cairn.info/revue-ecologie-et-politique-2019-1-page-5.htm
"Les « gilets jaunes » correspondent à la géographie et à la sociologie de la France périphérique : ouvriers, petits commerçants et paysans, fonctionnaires au bas de l’échelle sociale, femmes seules cumulant plusieurs emplois sont socialement précarisés, vivent dans des villes petites et moyennes ; ils illustrent un mouvement inscrit dans le temps long : la fin de la classe moyenne dont ils incarnaient encore hier le socle. Et cela dans tout l’Occident ! Ce qui soulève un sérieux problème démocratique de représentation, car les classes moyennes ont longtemps représenté un référent culturel de la classe dirigeante ; et le pouvoir n’a été longtemps incapable de leur répondre autrement que par le mépris, voire l’insulte et la violence, sanctuarisée en quelque sorte par le vote de la « loi anticasseurs » à l’Assemblée nationale du 6 février dernier.
Selon Christophe Guilluy, la « classe dirigeante organise son impuissance à réguler et s’en lamente ». Avec en ligne de mire, l’État providence. Ainsi, alors que la relégation géographique et économique des nouvelles classes populaires fait exploser la demande sociale, le retrait de l’État est partout présenté comme inéluctable, au nom de la rationalité économique et comptable. Au nom de cette dernière, et depuis plusieurs années, la métropolisation des territoires et des départements est en cours, comme l’avait expliqué Jean-Pierre Chevènement : « Le paradigme républicain reposait sur la commune, le département et la Nation, […] : le nouveau paradigme relie de grandes intercommunalités rigides, de grandes régions souvent artificielles et une Europe dont on ne connaît pas les frontières » Ainsi est favorisée l’émergence de grandes citadelles-métropoles de plus en plus autonomes au détriment de toute forme de démocratie locale. Et cela, corrélativement à l’expansion de la dette, bon indicateur de l’irresponsabilité des classes dirigeantes."
-Jean-Paul Deléage, L’insurrection des « gilets jaunes », et après ?, Écologie & politique, 2019/1 (N° 58), p. 5-8. DOI : 10.3917/ecopo1.058.0005. URL : https://www.cairn-int.info/revue-ecologie-et-politique-2019-1-page-5.htm
https://www.cairn.info/revue-ecologie-et-politique-2019-1-page-5.htm
"Les « gilets jaunes » correspondent à la géographie et à la sociologie de la France périphérique : ouvriers, petits commerçants et paysans, fonctionnaires au bas de l’échelle sociale, femmes seules cumulant plusieurs emplois sont socialement précarisés, vivent dans des villes petites et moyennes ; ils illustrent un mouvement inscrit dans le temps long : la fin de la classe moyenne dont ils incarnaient encore hier le socle. Et cela dans tout l’Occident ! Ce qui soulève un sérieux problème démocratique de représentation, car les classes moyennes ont longtemps représenté un référent culturel de la classe dirigeante ; et le pouvoir n’a été longtemps incapable de leur répondre autrement que par le mépris, voire l’insulte et la violence, sanctuarisée en quelque sorte par le vote de la « loi anticasseurs » à l’Assemblée nationale du 6 février dernier.
Selon Christophe Guilluy, la « classe dirigeante organise son impuissance à réguler et s’en lamente ». Avec en ligne de mire, l’État providence. Ainsi, alors que la relégation géographique et économique des nouvelles classes populaires fait exploser la demande sociale, le retrait de l’État est partout présenté comme inéluctable, au nom de la rationalité économique et comptable. Au nom de cette dernière, et depuis plusieurs années, la métropolisation des territoires et des départements est en cours, comme l’avait expliqué Jean-Pierre Chevènement : « Le paradigme républicain reposait sur la commune, le département et la Nation, […] : le nouveau paradigme relie de grandes intercommunalités rigides, de grandes régions souvent artificielles et une Europe dont on ne connaît pas les frontières » Ainsi est favorisée l’émergence de grandes citadelles-métropoles de plus en plus autonomes au détriment de toute forme de démocratie locale. Et cela, corrélativement à l’expansion de la dette, bon indicateur de l’irresponsabilité des classes dirigeantes."
-Jean-Paul Deléage, L’insurrection des « gilets jaunes », et après ?, Écologie & politique, 2019/1 (N° 58), p. 5-8. DOI : 10.3917/ecopo1.058.0005. URL : https://www.cairn-int.info/revue-ecologie-et-politique-2019-1-page-5.htm