"Il va nous falloir du fil et des aiguilles. Beaucoup. Et sans doute encore plus de doigté.
Du fil et des aiguilles pour raccommoder une nation qui se déchire.
Du fil et des aiguilles pour refermer les plaies béantes provoquées par les matraques qui veulent en découdre.
De la patience et du joli fil doré pour retisser la confiance entre un peuple en colère et sa police en burn-out.
Le citoyen se méfie de l’uniforme, l’uniforme scrute le journaliste avec défiance. Et le journaliste ne sait plus trouver les mots pour parler à cette France, de plus en plus grande, qui préfère remplir les vides de ses angoisses par des complots prêts-à-porter.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps, la France, lacérée par une poignée de fanatiques, avait su marcher en mailles serrées en embrassant ses flics. Crayon et drapeaux dressés, elle avait su se faire la courte échelle pour se hisser sur les statues de la place de la Nation.
Cette nation qui ne sait plus marcher ni pleurer dans une même direction, est aujourd’hui éparpillée en un puzzle de colères inemboîtables. Comme s’il fallait à tout prix choisir son camp. La police ou la vérité ? La justice ou la paix ? Les colères des uns se fracassent contre celles des autres.
Aujourd’hui, même la tête d’un professeur sur un trottoir ne suffit plus à créer une unité nationale.
Le premier « séparatisme » à combattre aujourd’hui est celui qui morcelle notre peuple en des dizaines de pièces de tissu orphelines. Prenons du fil, prenons des aiguilles. Armons-nous de patience. Et tentons, pendant qu’il en est encore temps, de rassembler ces pièces de tissus bigarrées. On en retissera, carré par carré, avec du joli fil doré, le patchwork que notre nation n’aurait jamais dû cesser d’être. Une bonne vieille couverture en patchwork. De grand-mère C’est peut-être moche, mais ça tient chaud. Aujourd’hui, sous ses mailles desserrées, la France a froid."
-Benoit Montaggioni, "Refaisons de la France une couverture moche", 29 nov. 2020: https://www.lejsl.com/politique/2020/11/29/refaisons-de-la-france-une-couverture-moche
Du fil et des aiguilles pour raccommoder une nation qui se déchire.
Du fil et des aiguilles pour refermer les plaies béantes provoquées par les matraques qui veulent en découdre.
De la patience et du joli fil doré pour retisser la confiance entre un peuple en colère et sa police en burn-out.
Le citoyen se méfie de l’uniforme, l’uniforme scrute le journaliste avec défiance. Et le journaliste ne sait plus trouver les mots pour parler à cette France, de plus en plus grande, qui préfère remplir les vides de ses angoisses par des complots prêts-à-porter.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps, la France, lacérée par une poignée de fanatiques, avait su marcher en mailles serrées en embrassant ses flics. Crayon et drapeaux dressés, elle avait su se faire la courte échelle pour se hisser sur les statues de la place de la Nation.
Cette nation qui ne sait plus marcher ni pleurer dans une même direction, est aujourd’hui éparpillée en un puzzle de colères inemboîtables. Comme s’il fallait à tout prix choisir son camp. La police ou la vérité ? La justice ou la paix ? Les colères des uns se fracassent contre celles des autres.
Aujourd’hui, même la tête d’un professeur sur un trottoir ne suffit plus à créer une unité nationale.
Le premier « séparatisme » à combattre aujourd’hui est celui qui morcelle notre peuple en des dizaines de pièces de tissu orphelines. Prenons du fil, prenons des aiguilles. Armons-nous de patience. Et tentons, pendant qu’il en est encore temps, de rassembler ces pièces de tissus bigarrées. On en retissera, carré par carré, avec du joli fil doré, le patchwork que notre nation n’aurait jamais dû cesser d’être. Une bonne vieille couverture en patchwork. De grand-mère C’est peut-être moche, mais ça tient chaud. Aujourd’hui, sous ses mailles desserrées, la France a froid."
-Benoit Montaggioni, "Refaisons de la France une couverture moche", 29 nov. 2020: https://www.lejsl.com/politique/2020/11/29/refaisons-de-la-france-une-couverture-moche