https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2003-2-page-161.htm
"Althusser inscrit son matérialisme aléatoire dans la tradition atomiste et plus particulièrement dans celle du matérialisme épicurien d’après lequel les atomes sont reliés par une causalité mécanique aveugle, à savoir l’indétermination du clinamen, qui crée des rencontres aléatoires entre les plus petits éléments matériels."
"Deleuze prend ses distances vis-à-vis de l’interprétation canonique du matérialisme épicurien, qui fut reprise par Althusser, lorsqu’il diverge de la conception strictement contingente du clinamen. « Le clinamen ou déclinaison, soutient Deleuze, n’a rien à voir avec un mouvement oblique qui viendrait par hasard modifier une chute verticale. Il est présent de tout temps […] il est une sorte de conatus, une différentielle de la matière ». Et il ajoute « Le clinamen ne manifeste aucune contingence, aucune indétermination »."
"Deleuze n’hésite pas à ébranler l’académisme en concevant la temporalité du clinamen sur un mode stoïcien. Il y a chez Deleuze une stoïcisation de l’épicurisme. La déclinaison est un événement et en tant qu’événement elle s’inscrit dans le temps de l’Aiôn, c’est-à-dire dans un présent éternel. Ce qui contredit le matérialisme aléatoire d’Althusser selon lequel « il n’est point d’éternité dans les “lois” d’aucun monde et d’aucun Etat »."
-Alain Beaulieu, « La politique de Gilles Deleuze et le matérialisme aléatoire du dernier Althusser˚ [1] », Actuel Marx, 2003/2 (n° 34), p. 161-174. DOI : 10.3917/amx.034.0161. URL : https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2003-2-page-161.htm
"Althusser inscrit son matérialisme aléatoire dans la tradition atomiste et plus particulièrement dans celle du matérialisme épicurien d’après lequel les atomes sont reliés par une causalité mécanique aveugle, à savoir l’indétermination du clinamen, qui crée des rencontres aléatoires entre les plus petits éléments matériels."
"Deleuze prend ses distances vis-à-vis de l’interprétation canonique du matérialisme épicurien, qui fut reprise par Althusser, lorsqu’il diverge de la conception strictement contingente du clinamen. « Le clinamen ou déclinaison, soutient Deleuze, n’a rien à voir avec un mouvement oblique qui viendrait par hasard modifier une chute verticale. Il est présent de tout temps […] il est une sorte de conatus, une différentielle de la matière ». Et il ajoute « Le clinamen ne manifeste aucune contingence, aucune indétermination »."
"Deleuze n’hésite pas à ébranler l’académisme en concevant la temporalité du clinamen sur un mode stoïcien. Il y a chez Deleuze une stoïcisation de l’épicurisme. La déclinaison est un événement et en tant qu’événement elle s’inscrit dans le temps de l’Aiôn, c’est-à-dire dans un présent éternel. Ce qui contredit le matérialisme aléatoire d’Althusser selon lequel « il n’est point d’éternité dans les “lois” d’aucun monde et d’aucun Etat »."
-Alain Beaulieu, « La politique de Gilles Deleuze et le matérialisme aléatoire du dernier Althusser˚ [1] », Actuel Marx, 2003/2 (n° 34), p. 161-174. DOI : 10.3917/amx.034.0161. URL : https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2003-2-page-161.htm