https://www.babelio.com/auteur/Olivier-Schefer/78455
"La sortie du romantisme consisterait, en simplifiant, à expurger ou libérer l’art (et la société) du pathos et du sacré."
"Écritures de lettres, de journaux, de dialogues, de fragments non signés, tous les modes littéraires du collectif sont alors sollicités et expérimentés [dans le romantisme allemand], à rebours d’une certaine mythologie du génie romantique enfermé dans sa tour d’ivoire."
"Ainsi à la figure mythique et prophétique du génie solitaire, le romantisme oppose souvent celle de l’homme du commun (chez Schleirmarcher) ou de l’interrelation non héroïque. Les frères Schlegel assument une position clairement politique lorsqu’ils fondent cette fascinante revue, L’Athenaeum, clairement inspirée du modèle républicain français. Selon Friedrich il s’agit d’« établir un ordre littéraire républicain – entièrement politique et mercantile -, une loge authentiquement cosmopolite ». Lorsqu’il évoque la fameuse Bataille dite d’Hernani de 1830, Théophile Gautier identifie dans son Histoire du romantisme sa génération en ces termes : « Le je nous répugne tellement que notre formule expressive est nous, dont le pluriel vague efface déjà la personnalité et vous replonge dans la foule »."
"Le fragment (lambeaux arrachés à un tout, ruines, tendances, figures de l’anti-tout, découpes et combinaisons d’hétérogènes…)."
-Olivier Schefer, "Un romantisme contemporain": https://www.zerodeux.fr/essais/un-romantisme-contemporain/
« Abstraction. Le froid romantisme de ce style sans pathos est inouï. Plus ce monde (d’aujourd’hui précisément) se fait épouvantable, plus l’art se fait abstrait, tandis qu’un monde heureux produit un art porté vers l’ici-bas. Aujourd’hui est fait de la transition d’hier à maintenant. Dans la grande fosse des formes, gisent les ruines auxquelles on tient encore, en partie. Elles fournissent matière à l’abstraction. Un chantier d’inauthentiques éléments pour la formation d’impurs cristaux. Voilà où nous en sommes. »
-Paul Klee, Journal, trad. Pierre Klossowski, Paris, Grasset, 2004 (1959), p. 328-329.
"La sortie du romantisme consisterait, en simplifiant, à expurger ou libérer l’art (et la société) du pathos et du sacré."
"Écritures de lettres, de journaux, de dialogues, de fragments non signés, tous les modes littéraires du collectif sont alors sollicités et expérimentés [dans le romantisme allemand], à rebours d’une certaine mythologie du génie romantique enfermé dans sa tour d’ivoire."
"Ainsi à la figure mythique et prophétique du génie solitaire, le romantisme oppose souvent celle de l’homme du commun (chez Schleirmarcher) ou de l’interrelation non héroïque. Les frères Schlegel assument une position clairement politique lorsqu’ils fondent cette fascinante revue, L’Athenaeum, clairement inspirée du modèle républicain français. Selon Friedrich il s’agit d’« établir un ordre littéraire républicain – entièrement politique et mercantile -, une loge authentiquement cosmopolite ». Lorsqu’il évoque la fameuse Bataille dite d’Hernani de 1830, Théophile Gautier identifie dans son Histoire du romantisme sa génération en ces termes : « Le je nous répugne tellement que notre formule expressive est nous, dont le pluriel vague efface déjà la personnalité et vous replonge dans la foule »."
"Le fragment (lambeaux arrachés à un tout, ruines, tendances, figures de l’anti-tout, découpes et combinaisons d’hétérogènes…)."
-Olivier Schefer, "Un romantisme contemporain": https://www.zerodeux.fr/essais/un-romantisme-contemporain/
« Abstraction. Le froid romantisme de ce style sans pathos est inouï. Plus ce monde (d’aujourd’hui précisément) se fait épouvantable, plus l’art se fait abstrait, tandis qu’un monde heureux produit un art porté vers l’ici-bas. Aujourd’hui est fait de la transition d’hier à maintenant. Dans la grande fosse des formes, gisent les ruines auxquelles on tient encore, en partie. Elles fournissent matière à l’abstraction. Un chantier d’inauthentiques éléments pour la formation d’impurs cristaux. Voilà où nous en sommes. »
-Paul Klee, Journal, trad. Pierre Klossowski, Paris, Grasset, 2004 (1959), p. 328-329.