"Styles de féminité populaire."
"Pour Babette Martin ou Isabelle Henry, militantes de premier plan de la CGT dans l’usine, forcer des portes, parler fort, chanter des slogans à connotations sexuelles sont des pratiques d’émancipation puisqu’elles font « comme les mecs ». Paradoxalement, l’adoption chez elles d’une forme de bravoure et de cran, qui correspond à une virilité ouvrière militante, prend les atours d’une féminité exacerbée. [...] La posture des militantes CGT de l’usine Chantelle s’inscrivent pleinement dans ce modèle : ces dernières concèdent qu’elles « s’emportent » facilement, qu’elles sont des « bagarreuses », des « fonceuses ». [...] Ces dernières s’approprient ainsi une forme de culture populaire valorisant la force, verbale notamment, la bravoure, le plaisir à être ensemble."
-Eve Meuret-Campfort, Lutter "comme les mecs". Le genre du militantisme ouvrier dans une usine de femmes, Editions du Croquant, coll. « Sociopo », 2021, 438 pages.
https://www.contretemps.eu/genre-classe-ouvrieres-mobilisations-usines-syndicats/