https://fr.wikipedia.org/wiki/Barbara_Loyer
https://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_fran%C3%A7ais_de_g%C3%A9opolitique
"Que révèle cet engouement pour un terme qui remplace quasiment l’expression « relations internationales », alors que celles-ci sont une discipline académique fort ancienne ayant structuré des formations universitaires ? Les travaux dits géopolitiques sont déployés par des spécialistes issus de nombreuses disciplines, souvent des historiens, des politologues. En France, les géographes leur confèrent un caractère particulier, fondé sur les méthodes d’analyse spatiale."
"Ce qui fut appelé « géographie politique » par des auteurs anglo-saxons du début du XX siècle, puis « géopolitique » par le Suédois Rudolf Kjellén (1864-1922) et par les auteurs allemands de la même époque, sont des descriptions des besoins territoriaux des États pour exister et étendre leur puissance. Le Britannique Halford John MacKinder (1861-1947) a proposé un système d’explication générale du monde politique dans lequel les États continentaux auraient un avantage décisif sur tous les autres. Nicholas Spykman (1893-1943) attribuait en revanche la prééminence aux États maritimes."
"Aux États-Unis, un courant dit de « géopolitique critique » accorde une place importante à la dimension idéologique des images (en particulier les cartes), du langage (rhétorique politique, analogies et métaphores) et des pratiques (économiques et politiques) qui se combinent pour produire des « imaginaires géopolitiques » (geopolitical imagination en anglais). Pour les chercheurs s’inscrivant dans ce courant (par exemple l’Américain John Agnew et le Britannique Stuart Corbridge), l’objectif de l’analyse géopolitique n’est pas de définir ce qui serait bon pour la puissance américaine, mais de rendre intelligibles les stratégies de puissance ou leur justification."
"Yves Lacoste, fondateur en 1976 de la revue Hérodote, choisit d’utiliser le terme « géopolitique » pour nommer une méthode d’analyse des rivalités de pouvoir et des stratégies d’acteurs mettant en œuvre le raisonnement géographique."
"Géographie politique et géopolitique. Une grammaire de l’espace politique [2003], Stéphane Rosière différencie quant à lui trois parties du savoir géographique traitant de phénomènes politiques : la géographie politique, définie comme la description géographique de cadre politique (superficie, forme, situation, frontières, limites administratives, réseaux, capitales, sièges politiques ou religieux…) ; la géopolitique, qui fait de l’espace un enjeu (dynamiques territoriales, diatopie, représentations territoriales, acteurs, stratégies ou modes opératoires) ; enfin, la géostratégie où l’espace est un théâtre, et qui est aussi décrite comme un prolongement de la géopolitique, nécessitant un vocabulaire spécifique."
"L’objet de la géopolitique telle qu’elle est abordée ici n’est pas l’espace en tant que tel, mais les rivalités et les manœuvres qu’y développent des groupes antagonistes. La méthode d’analyse des stratégies d’acteurs y est centrale. L’analyse spatiale à différents niveaux (diatopique) et la cartographie des phénomènes sont des outils pour saisir des rapports de force changeants et les situer dans leur contexte."
"Raisonnement selon la méthode d’analyse géopolitique : l’analyse spatiale, l’analyse des représentations géopolitiques, l’analyse des acteurs et de leurs stratégies."
"L’objet de l’étude est le conflit, la rivalité (ou la construction du consensus pour éviter le conflit). Cette méthode relève d’un savoir-faire géographique."
-Barbara Loyer, Géopolitique. Méthodes et concepts, Armand Colin, 2019.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_fran%C3%A7ais_de_g%C3%A9opolitique
"Que révèle cet engouement pour un terme qui remplace quasiment l’expression « relations internationales », alors que celles-ci sont une discipline académique fort ancienne ayant structuré des formations universitaires ? Les travaux dits géopolitiques sont déployés par des spécialistes issus de nombreuses disciplines, souvent des historiens, des politologues. En France, les géographes leur confèrent un caractère particulier, fondé sur les méthodes d’analyse spatiale."
"Ce qui fut appelé « géographie politique » par des auteurs anglo-saxons du début du XX siècle, puis « géopolitique » par le Suédois Rudolf Kjellén (1864-1922) et par les auteurs allemands de la même époque, sont des descriptions des besoins territoriaux des États pour exister et étendre leur puissance. Le Britannique Halford John MacKinder (1861-1947) a proposé un système d’explication générale du monde politique dans lequel les États continentaux auraient un avantage décisif sur tous les autres. Nicholas Spykman (1893-1943) attribuait en revanche la prééminence aux États maritimes."
"Aux États-Unis, un courant dit de « géopolitique critique » accorde une place importante à la dimension idéologique des images (en particulier les cartes), du langage (rhétorique politique, analogies et métaphores) et des pratiques (économiques et politiques) qui se combinent pour produire des « imaginaires géopolitiques » (geopolitical imagination en anglais). Pour les chercheurs s’inscrivant dans ce courant (par exemple l’Américain John Agnew et le Britannique Stuart Corbridge), l’objectif de l’analyse géopolitique n’est pas de définir ce qui serait bon pour la puissance américaine, mais de rendre intelligibles les stratégies de puissance ou leur justification."
"Yves Lacoste, fondateur en 1976 de la revue Hérodote, choisit d’utiliser le terme « géopolitique » pour nommer une méthode d’analyse des rivalités de pouvoir et des stratégies d’acteurs mettant en œuvre le raisonnement géographique."
"Géographie politique et géopolitique. Une grammaire de l’espace politique [2003], Stéphane Rosière différencie quant à lui trois parties du savoir géographique traitant de phénomènes politiques : la géographie politique, définie comme la description géographique de cadre politique (superficie, forme, situation, frontières, limites administratives, réseaux, capitales, sièges politiques ou religieux…) ; la géopolitique, qui fait de l’espace un enjeu (dynamiques territoriales, diatopie, représentations territoriales, acteurs, stratégies ou modes opératoires) ; enfin, la géostratégie où l’espace est un théâtre, et qui est aussi décrite comme un prolongement de la géopolitique, nécessitant un vocabulaire spécifique."
"L’objet de la géopolitique telle qu’elle est abordée ici n’est pas l’espace en tant que tel, mais les rivalités et les manœuvres qu’y développent des groupes antagonistes. La méthode d’analyse des stratégies d’acteurs y est centrale. L’analyse spatiale à différents niveaux (diatopique) et la cartographie des phénomènes sont des outils pour saisir des rapports de force changeants et les situer dans leur contexte."
"Raisonnement selon la méthode d’analyse géopolitique : l’analyse spatiale, l’analyse des représentations géopolitiques, l’analyse des acteurs et de leurs stratégies."
"L’objet de l’étude est le conflit, la rivalité (ou la construction du consensus pour éviter le conflit). Cette méthode relève d’un savoir-faire géographique."
-Barbara Loyer, Géopolitique. Méthodes et concepts, Armand Colin, 2019.