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    Jackie Pigeaud, Ni l’un ni l'autre. L’Androgyne ou l’Hermaphrodite

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Jackie Pigeaud, Ni l’un ni l'autre. L’Androgyne ou l’Hermaphrodite Empty Jackie Pigeaud, Ni l’un ni l'autre. L’Androgyne ou l’Hermaphrodite

    Message par Johnathan R. Razorback Ven 18 Mar - 18:28

    https://fr.book4you.org/book/12072216/2e9aeb

    "Le nom de l’hermaphrodite apparaîtrait la première fois chez Théophraste (Caractères 16, De la superstition). [...]

    Chez Pline (Histoire naturelle 7, 34), il est question des êtres multiformes dont peuvent accoucher les femmes ; il y faut mettre l’hippocentaure, (dont Pline lui-même assure qu’il a vu un exemplaire conservé dans du miel), l’hermaphrodite et les jumeaux. « Il naît aussi des êtres qui participent des deux sexes  ; nous les appelons hermaphrodites. Jadis on les appelait androgynes et on les considérait comme des prodiges, aujourd’hui, au contraire, comme une source de plaisirs… »

    Plus loin (7, 36) : « Le changement de femmes en hommes n’est pas une fable. Nous avons trouvé dans les annales qu’à Casinum, sous le consulat de C.  Cassius Longinus, une fille encore sous la puissance paternelle devint garçon et fut transférée sur l’ordre des haruspices dans une île déserte. Licinius Mucianus a rapporté qu’il avait connu personnellement à Argos un nommé Arescon, qui avait porté le nom d’Aresca et avait même pris mari ; plus tard il se vit pousser la barbe avec tous les signes de la virilité et prit femme. Cet auteur a été témoin de la même aventure chez un garçon de Smyrne. Moi-même, j’ai vu en Afrique, un citoyen de Thysdrus, L. Consitius, changé en homme, le jour de son mariage… »

    En 11, 262, Pline parle de nouveau des hermaphrodites  : «  Un petit nombre de femmes offrent une monstrueuse ressemblance avec les hommes, comme les hermaphrodites qui ont les deux sexes.  »."

    "C’est à l’âge hellénistique que se diffuse la fable d’origine littéraire, et non mythologique, qui fait d’Hermaphrodite le fils d’Aphrodite et d’Hermès. Le sculpteur Polyclès, artiste du IIIe ou IIe siècle en serait le créateur."

    « Tout se passe…, écrit Marie Delcourt, comme si les artistes grecs, depuis la période archaïque jusqu’aux sculpteurs réalistes de la décadence exclusivement, avaient eu pour idéal un type humain aussi peu marqué que possible par le dimorphisme sexuel, comme si une figure androgyne avait habité leur imagination.

    C’est pourquoi, parmi tant de figures juvéniles – Satyres, Éros, Himéros, Pothos, Hypnos, Plutos – tant de divinités indécises : Dionysos, Apollon et l’Aphrodite de Cyrène, cette Anadyomène du musée des Thermes dont la ressemblance avec le torse dit d’Apollon au Louvre est frappante, l’Hermaphrodite authentique apparaît simplement comme un passage à la limite. »

    "Winckelmann parle de la beauté idéale des eunuques et des hermaphrodites. Les eunuques, « ces beautés équivoques dans lesquelles la virilité, privée des vésicules séminales, s’approchait de la délicatesse du sexe, par la plénitude et la morbidesse des chairs et par l’arrondissement des formes […]. L’art redoublant d’industrie, chercha à combiner les beautés et les propriétés des deux sexes dans les figures des Hermaphrodites, qui telles que nous les voyons représentées par les anciens artistes, sont des productions idéales. » L’art est supérieur à la nature."

    "L’androgyne, s’il n’est pas réunion de parties immédiatement visibles et lisibles, si ce n’est pas la « femme à barbe », s’il est beau, est inquiétant. La limite du monstre, dans ce cas, c’est sa beauté."
    -Jackie Pigeaud, Ni l’un ni l'autre. L’Androgyne ou l’Hermaphrodite, Paris, Payot, « Manuels Payot », 2014, 144 pages.

    L’Hermaphrodite de Berlin

    Brisson Luc, Le sexe incertain. Androgynie et hermaphrodisme dans l’Antiquité gréco-romaine,

    Laqueur Thomas, La fabrique du sexe.



    _________________
    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

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