"L’avancée en âge est, selon plusieurs dimensions, génératrice d’un effet conservateur. La première cause en est la désinsertion sociale qu’implique la retraite. La sortie du monde du travail et le repli sur le foyer produisent mécaniquement un recul de l’inscription dans les rapports sociaux de production et partant, des valeurs de gauche. On retrouve ici le même effet qui faisait pencher le vote des femmes à droite, lorsque leur taux d’activité était inférieur à celui des hommes. Le vieillissement véhicule également un « effet-patrimoine » très défavorable à la gauche. L’accumulation de possession, qui culmine au-delà de 50 ans, est en effet génératrice d’une demande de sécurisation des biens et d’attitudes politiquement conservatrices. En 2007, 70 % des retraités étaient propriétaires d’un bien immobilier, ce qui n’a pu que les rendre sensibles aux propositions de Nicolas Sarkozy en la matière. Enfin, le troisième âge a jusqu’ici cumulé des facteurs contrariants pour le vote de gauche, comme un niveau de pratique religieuse plus élevé que le reste de la population, ou encore un taux d’activité professionnelle moindre chez les femmes."
-Gilles Corman, « La vieillesse, un naufrage pour la gauche ? », Vacarme, 2009/2 (N° 47), p. 18-20. DOI : 10.3917/vaca.047.0018. URL : https://www.cairn.info/revue-vacarme-2009-2-page-18.htm
-Gilles Corman, « La vieillesse, un naufrage pour la gauche ? », Vacarme, 2009/2 (N° 47), p. 18-20. DOI : 10.3917/vaca.047.0018. URL : https://www.cairn.info/revue-vacarme-2009-2-page-18.htm