http://kropot.free.fr/Reclus-peinemort.htm
"Toujours la haine des rois et des classes dominantes s'est tournée contre les hommes qui revendiquaient la liberté de penser et d'agir. C'est au service de la tyrannie qu'a toujours été la peine de mort. Qu'a fait Calvin, maître du pouvoir ? Il a fait brûler Michel Servet, un de ces hommes de divination scientifique comme on en compte à peine dix ou douze dans l'histoire de l'humanité toute entière. Qu'a fait Luther, autre fondateur de religion ? Il a excité ses amis les seigneurs à courir sus aux paysans : " tuez-les tous, tuez-les, l'enfer les reprendra plus tôt. " Qu'a fait l'Église catholique triomphante ? Elle a organisé des autodafés. C'est elle qui alluma les bûchers, qui tint pendant trois siècles le noble peuple de l'Espagne sous la terreur. Et récemment quand une ville libre, coupable d'avoir maintenu son autonomie, a été reconquise par ses oppresseurs, n'avons-nous pas vu ceux-ci tuer par milliers, hommes, femmes, enfants et se servir de la mitrailleuse pour grossir plus vite les tas de cadavres ?"
"Le sang appelle le sang, c'est autour des échafauds et dans les prisons que se forment les meurtriers et les voleurs."
"S'il est un fait prouvé par l'étude de l'hygiène, c'est que la vie moyenne pourrait être doublée. La misère abrège la vie du pauvre. Tel métier tue dans l'espace de quelques années, tel autre en quelques mois. Si tous avaient les jouissances de la vie, ils vivraient comme des pairs d'Angleterre, ils dépasseraient la soixantaine, mais condamnés pratiquement soit aux travaux forcés, soit - ce qui est pis - au manque de travail, ils meurent avant le temps, et pendant leur courte vie, la maladie les a torturés. Le calcul est facile à faire. C'est au moins 8 à 10 millions d'hommes que la société extermine chaque année, en Europe seulement, non en les tuant à coups de fusils, mais en les forçant à mourir en supprimant leur couvert au banquet de la vie. Il y a dix ans, un ouvrier anglais, Duggan, se suicida avec toute sa famille. Un infâme journal, toujours occupé à vanter les mérites des rois et des puissants, eut l'impudence de se féliciter de ce suicide d'ouvrier. " Quel bon débarras, s'écria-t-il, les ouvriers pour qui il n'y a pas de place, se tuent eux-mêmes, ils nous dispensent de la besogne désagréable de les tuer de nos mains ". Voilà le cynique aveu de ce que pensent tous les adorateurs du Dieu Capital !"
"Quel est donc le remède à tous ces meurtres en masse, en même temps qu'aux meurtres qui se commettent isolément ? Vous savez d'avance ce que propose un socialiste."
-Élisée Reclus, "La peine de mort", Conférence faite à une réunion convoquée par l’ " Association Ouvrière " de Lausanne (1879).
"Toujours la haine des rois et des classes dominantes s'est tournée contre les hommes qui revendiquaient la liberté de penser et d'agir. C'est au service de la tyrannie qu'a toujours été la peine de mort. Qu'a fait Calvin, maître du pouvoir ? Il a fait brûler Michel Servet, un de ces hommes de divination scientifique comme on en compte à peine dix ou douze dans l'histoire de l'humanité toute entière. Qu'a fait Luther, autre fondateur de religion ? Il a excité ses amis les seigneurs à courir sus aux paysans : " tuez-les tous, tuez-les, l'enfer les reprendra plus tôt. " Qu'a fait l'Église catholique triomphante ? Elle a organisé des autodafés. C'est elle qui alluma les bûchers, qui tint pendant trois siècles le noble peuple de l'Espagne sous la terreur. Et récemment quand une ville libre, coupable d'avoir maintenu son autonomie, a été reconquise par ses oppresseurs, n'avons-nous pas vu ceux-ci tuer par milliers, hommes, femmes, enfants et se servir de la mitrailleuse pour grossir plus vite les tas de cadavres ?"
"Le sang appelle le sang, c'est autour des échafauds et dans les prisons que se forment les meurtriers et les voleurs."
"S'il est un fait prouvé par l'étude de l'hygiène, c'est que la vie moyenne pourrait être doublée. La misère abrège la vie du pauvre. Tel métier tue dans l'espace de quelques années, tel autre en quelques mois. Si tous avaient les jouissances de la vie, ils vivraient comme des pairs d'Angleterre, ils dépasseraient la soixantaine, mais condamnés pratiquement soit aux travaux forcés, soit - ce qui est pis - au manque de travail, ils meurent avant le temps, et pendant leur courte vie, la maladie les a torturés. Le calcul est facile à faire. C'est au moins 8 à 10 millions d'hommes que la société extermine chaque année, en Europe seulement, non en les tuant à coups de fusils, mais en les forçant à mourir en supprimant leur couvert au banquet de la vie. Il y a dix ans, un ouvrier anglais, Duggan, se suicida avec toute sa famille. Un infâme journal, toujours occupé à vanter les mérites des rois et des puissants, eut l'impudence de se féliciter de ce suicide d'ouvrier. " Quel bon débarras, s'écria-t-il, les ouvriers pour qui il n'y a pas de place, se tuent eux-mêmes, ils nous dispensent de la besogne désagréable de les tuer de nos mains ". Voilà le cynique aveu de ce que pensent tous les adorateurs du Dieu Capital !"
"Quel est donc le remède à tous ces meurtres en masse, en même temps qu'aux meurtres qui se commettent isolément ? Vous savez d'avance ce que propose un socialiste."
-Élisée Reclus, "La peine de mort", Conférence faite à une réunion convoquée par l’ " Association Ouvrière " de Lausanne (1879).